Marc-Antoine Thierry de Ville-d’Avray

Marc-Antoine Thierry, baron de Ville d'Avray par Roslin

Le 29 décembre 1732

Naissance de Marc-Antoine Thierry (1732-1792) à Versailles. Il est le fils de François Christophe  Thierry (1699-1782) qui fut huissier ordinaire de la chambre du Roi jusqu’en 1767 puis premier valet de chambre du duc de Berry, futur Louis XVI (1754-1792) et de Marie-Martine Capet (décédée en 1818, elle sera la femme de chambre de la duchesse de Berry, la bru de Charles X).

Marc-Antoine Thierry est issu d’une famille de serviteurs de la royauté depuis quatre générations :

– Son grand-père Nicolas François Thierry (1670-1739) était écuyer de la bouche du Roi, maréchal des logis au régiment des gardes Suisses.
– Son arrière grand-père François Thierry fut écuyer de la Bouche du Roi et contrôleur de la Maison de la duchesse du Maine.
– Son quadrisaïeul François Tierry, né vers 1613 était déjà écuyer ordinaire de la Bouche du Roi.

Le 17 février 1760

Marc-Antoine Thierry épouse Marguerite Cécile Lemoyne de Boullogne (1734-1813), première femme de chambre de la Reine Marie Leszczynska (1703-1768).

Dans ses mémoires, l’intendant écrira : « l’amour ne calcule guère, aussi devins-je fort amoureux de celle avec qui j’ai depuis passé des jours véritablement filés d’or et de soie».

En 1765

Naissance de leur fille, Marie-Louise Adélaïde Thierry

Le 20 décembre 1765

Après une agonie de trente-cinq jours, le Dauphin Louis-Ferdinand (1729-1765) meurt, à l’âge de trente-six ans.

Louis-Auguste, duc de Berry, devient le Dauphin.

Le Roi et le nouveau Dauphin, image de Louis XV, le Soleil noir, de Thierry Binisti
Le Dauphin Louis-Ferdinand par Roslin
Marie-Josèphe de Saxe et ses enfants par Benjamin Warlop
Louis-Auguste par Frédou

Le 13 mars 1767

Mort de Marie-Josèphe de Saxe ( née le 4 novembre 1731).

L’éducation proprement dite du Dauphin s’arrêtera avec son « établissement », c’est-à-dire son mariage.

Marie-Josèphe de Saxe

En 1767

Le père de Marc-Antoine, François Christophe Thierry (1699-1782), est nommé premier valet de chambre du Dauphin Louis-Auguste, futur Louis XVI (1754-1792).

Les Thierry deviennent, en quelque sorte, une seconde famille pour Louis-Auguste, à l’instar de ce que fut madame de Ventadour (1654-1744) pour Louis XV, qui l’appelait «Maman Ventadour». Le Dauphin connaissait madame Thierry, née Marie Martine Capet, qui avait la charge de première femme de chambre lorsqu’il était tout jeune. Lorsqu’il passa aux hommes, il retrouva son mari, François Christophe Thierry, qui était premier valet de chambre.

Le 24 juin 1768

Mort de la Reine Marie Leszczyńska (1703-1768).

En 1769

La famille Thierry est anoblie.

 

En 1770

Après avoir fait campagne dans les mousquetaires gris, Marc-Antoine Thierry est colonel du régiment Dauphin-Dragons et entre dans la charge de premier valet de chambre du duc de Berry. Il a trois ans de moins que le père de Louis-Auguste, qui avait été peu présent pour ses enfants, surtout dans les premières années, si bien que Marc-Antoine est une sorte de père de substitution. Il devient surtout le confident et l’indéfectible homme de confiance du futur Louis XVI.

Marie Leszczyńska par Jean-Marc Nattier

Le 16 mai 1770

Louis-Auguste épouse l’Archiduchesse Marie-Antoinette d’Autriche.

Louis-Auguste, Dauphin de France par Louis-Michel Van Loo
Gravure du mariage de Marie-Antoinette avec le Dauphin, le 16 mai 1770
Marie-Antoinette Dauphine, huile sur toile de Joseph Ducreux, 1770

Marie-Antoinette choisit alors madame Thierry, épouse du valet de chambre de Louis-Auguste, comme femme de chambre. Elle respecte la femme et adore ses deux enfants. Louis XV fronce les sourcils : ce n’et pas à la Dauphine de choisir les dames qui assurent Son service. Ces nominations relevaient d’une organisation protocolaire difficile à cerner où l’ancienneté de la famille, les faveurs ou honneurs qu’on désirait lui faire constituaient autant d’échelons successifs qu’il était impensable de contourner.

De 1770 à 1776

 Marguerite-Cécile Thierry est la première femme de chambre de Marie-Antoinette.

Florimond-Claude, comte de Mercy-Argenteau

Le 7 août 1770

« Madame la Dauphine … soupa avec le Roi et prit occasion de lui demander son consentement pour qu’une nommée Thierry, femme du premier valet de chambre de M. le Dauphin, fut placée chez Mme la Dauphine en qualité d’une des premières femmes de chambre, ce que le Roi accorda sur-le-champ. Cette Thierry, ainsi que son mari, sont créatures du duc de La Vauguyon et par conséquent conviennent peu au service de Mme la Dauphine. S.A.R. en paraissait même persuadée à la suite des représentations que je lui avais faites à ce sujet ; mais Mme l’archiduchesse s’est enfin déterminée par deux motifs dont elle m’a dit le premier et dont j’ai deviné le second. Le premier a été que Mesdames, peu instruites des choses, ont désiré contre toute raison que cette femme fût placée, et ont tourmenté Mme l’archiduchesse a consisté Mme la Dauphine pour qu’elle la demandât au Roi. Le second motif de Mme l’archiduchesse a consisté en ce que la dite Thierry a un enfant de quatre ans assez vif et joli, et que S.A.R. est bien aise de rapprocher d’elle en vertu de la passion qu’elle a pour les enfants.»

Mercy d’Argenteau à l’Impératrice Marie-Thérèse

« La princesse arriva, ma femme fit auprès d’elle le service de simple femme de chambre, et ce ne fut qu’au voyage de Compiègne 1770, que Mesdames, ennuyées de l’opposition de la dame d’honneur, se liguèrent en notre faveur avec la jeune Dauphine.»

François Christophe Thierry à son fils Marc-Antoine Thierry

Le 5 septembre 1770

« La future première femme de chambre a occasionné un petit mouvement d’aigreur entre Mme la Dauphine et sa dame d’honneur. Mme la Dauphine a trouvé qu’on différait trop longtemps de mettre la survivancière en exercice. Je ne sais qui l’a conseillée, elle a cru avoir le droit de la mettre en possession quoiqu’elle n’eût pas de brevet ni prêté serment. Elle n’en avait pas parlé à Mme de Noailles et lui a fait seulement dire par cette femme de chambre. Mme la Dauphine ne m’en a parlé qu’après avoir donné cette mauvaise commission… J’ai eu à essuyer les plaintes de Mme de Noailles plus piquée qu’elle ne l’a encore été et reparlant plus que jamais de quitter Mme la Dauphine à qui cette menace est revenue, apparemment par Mesdames, a pris son parti à cet égard. Elle ne serait pas fâchée que Mme de Noailles quittât dans un an ou deux, et s’était déjà fait un petit système pour la remplacer… J’ai représenté à Mme la Dauphine … que dans l’état actuel, on lui donnerait sûrement une des dames en faveur. L’ascendant des tantes est plus fort que jamais , je me casserais le nez si je voulais la combattre directement.»

L’abbé de Vermond à Mercy

Le 22 juin 1771

« Depuis quelques semaines, Madame la Dauphine a repris la coutume de jouer avec des enfants, et malheureusement sa première femme de chambre (madame Thierry) en a deux, c’est-à-dire un garçon de six à sept ans et une fille de douze, l’un et l’autre très bruyants, malpropres et remplis d’inconvénients. Madame l’Archiduchesse passe une grande partie de la journée avec ces enfants qui gâtent ses habits, déchirent et cassent les meubles et mettent le plus grand désordre dans l’arrangement des appartements … Lorsque S.A.R. s’est livrée quelques heures de suite à la dissipation, il est impossible de fixer son attention sur rien.»

Mercy à Marie-Thérèse

Le 11 janvier 1773

Naissance de son fils, Armand Thierry de Ville d’Avray, vicomte de Beauregard (1773-1844) .

Armand Thierry de Mauregard, vicomte de Ville d'Avray (1773-1844) Biscuit attribué à Sèvres (fin XVIIIe siècle)
Louis XV par Armand-Vincent de Montpetit

La charge de Marc-Antoine Thierry est commuée en celle de premier valet de chambre du Roi, quand Louis XVI accède au trône.

Le 10 mai 1774

Louis XV meurt de la petite vérole à Versailles à trois heures un quart de l’après-midi. Il avait soixante-quatre ans.

Le Dauphin devient Louis XVI.

Louis XVI (1775) par Joseph-Siffred Duplessis
Image de l'Eté de la Révolution (1989) de Lazare Iglésis
Le lever du Roi par Benjamin Warlop

L’appartement de fonction du premier valet de chambre du Roi,
Un «nid à rat» au coeur du château de Versailles
(texte et images de Christophe Duarte ; Versailles-passion )

Le Premier Valet de Chambre du Roi en quartier dort quotidiennement au pied du lit du monarque sur un lit de veille durant toute la durée de son service.
Toutefois, outre un bel appartement individuel dans le château, il dispose également de quelques pièces proches de la chambre royale. Situées dans le passage qui mène de l’appartement du Roi à la chambre de la Reine, elles prennent place immédiatement après la porte du Salon de l’Oeil-de-boeuf.

Plan des Cabinets de la Reine en 1715 : en rouge le logement de Thierry
Cour de la Reine : l'appartement de fonction est indiqué en rouge.

Il s’agit tout d’abord d’une petite pièce de plain-pied au premier étage, que sépare une porte donnant plus au sud sur les cabinets de la Reine.

Porte du salon de l'Oeil de Boeuf donnant sur le cabinet de retraite du premier valet de chambre. On y aperçoit l'entresol.
Première pièce entresolée de l'appartement.
Cabinet de retraite du premier valet de chambre

Cette première pièce est complétée par d’autres encore plus petites en entresol et que distribue un petit escalier à vis appelé l’escalier des Dupes.

Deuxième pièce entresolée de l'appartement.
L'escalier des Dupes

Malgré la petitesse des lieux, cet espace semblait richement meublé lorsqu’on lit l’inventaire du château de 1708. Ce petit appartement se composait d’un cabinet dans lequel on trouvait un fauteuil de commodité, quatre tabourets, un petit canapé, une petite banquette, une portière, des rideaux de fenêtres, un bureau. Il y a également dans les pièces entresolées, une antichambre, une chambre et une garde-robe dans laquelle se trouvait, entre autre, une chaise d’affaires.

Marie-Antoinette ne voulant plus que son appartement soit accessible, elle récupérera la pièce juste derrière l’Oeil de Boeuf.

La cour des cerfs, Thierry loge au deuxième étage.

Mais bientôt, Thierry de Ville d’Avray obtient de Louis XVI un véritable appartement de quartier plus convenable dans l’ancien appartement de madame du Barry.

Marc-Antoine Thierry résidera désormais au cœur des petits appartements du Roi, au second étage du corps central, dans un logement donnant sur la cour des cerfs, créé à partir du démembrement du spacieux appartement affecté par Louis XV à la comtesse du Barry. L’appartement du dessus, qui sert pour l’officier en quartier afin de se reposer la journée et quand on lui demande de partir, est tout petit mais il dispose d’un autre appartement plus spacieux dans une des ailes (au deuxième ou attique parce que le premier est l’étage le plus prestigieux) partagé avec sa famille car généralement tous les membres d’une famille d’officiers subalternes sont au service de la famille royale. Ils ont aussi leur maison dans Versailles pour y mettre leurs affaires, chevaux… Sans oublier un château : pour les premiers valets et premières femmes, la frontière est très floue avec les courtisans.

La salle de bain de madame du Barry,
L’évolution des décors à travers le temps
( texte et photographies de Christophe Duarte ; Versailles-passion )

La salle de bains est aménagée en 1765 pour Louis XV avec deux baignoires.
Entre 1766 et 1767, Marie-Josèphe fait installer une cloison légère pour séparer la chaise, installée dans un réduit, et les bain.
En 1767, le Roi récupère cette salle pour en faire la pièce des bains qui est précédé par la chambre des bains au sud, l’actuelle pièce des buffet.
En 1770, madame du Barry fait ériger une cloison vitrée pour délimiter un couloir du côté de la fenêtre : elle était composée d’une porte vitrée et de glaces placées en face de la fenêtre pour assurer l’éclairage de la salle de bains.

La salle-de-bain de madame du Barry puis de Thierry

En 1774, cette pièce perd sa fonction de salle d’eau et devint la garde-robe de Thierry, premier valet de chambre du Roi.
                                                                      Au tournant des XVIIIe et XIXe siècles, la cloison sera démolie et le dallage remplacé par un parquet.

Débotté du Roi dans Les Années Lumière (1989) de Robert Enrico

Le 19 mai 1774

Marc Antoine Thierry, premier valet du nouveau Roi de France, en survivance de son père, demande une pension jusqu’à ce qu’il soit pourvu d’une charge de premier valet de chambre du Roi dont le Roi lui a promis l’agrément. Louis XVI donne un « Bon » pour 6 000 livres.

Moreau le Jeune a gravé La Grande Toilette d'un prince portant le cordon bleu

En 1775

Marc-Antoine Thierry achète le manoir de la Brosse à Ville-d’Avray qu’il fait démolir pour édifier le château qu’il entoure d’un vaste parc. Il cède des terres et des bois au Roi en échange de la seigneurie de Ville-d’Avray avec ses droits utiles et honorifiques, la ferme de soixante-huit arpents de terre et dix-huit arpents de prés, l’ancien parc des Célestins.

Façade du château de Marc-Antoine Thierry à Ville d'Avray qui témoigne de sa belle fortune

Dimanche 11 juin 1775

Louis XVI est sacré à Reims. 

Louis XVI à Reims par Benjamin Warlop

Marguerite Cécile Thierry, première femme de chambre de la Reine se montre trop bavarde et c’est à cause d’elle que courent quelques bruits sur l’impuissance de Louis-Auguste. Seule de tout le service de Marie-Antoinette, elle soutient que le mariage est consommé et en donne pour preuves les taches révélatrices qui existent dans le linge du prince et de la princesse. 

En novembre 1776

Marie-Antoinette s’arrange pour forcer madame Thierry à demander sa retraite, pour éviter un renvoi qui aurait fait scandale. On publie que des raisons de santé l’ont contrainte à démissionner. Et par respect pour la Reine, ni Thierry ni sa femme ne démentent cette fausse nouvelle.

En février 1777

Parfois lors des soupers des cabinets, quelques garçons du château arrivent un peu tard. Comme ils sont déjà trop peu nombreux, la célérité du service s’en ressent. Presque tous les frotteurs sont de la plus grande négligence. Le dessert servi, ils ne sont plus qu’embarrasser dans la salle du souper jusqu’à ce que Louis XVI soit passé pour le jeu.

La salle-à-manger du Roi

A la Bouche du Roi, le premier commis au contrôle est chargé de cette police.

En conséquence, en février 1777, M. Thierry de Ville d’Avray, surintendant des Petits Cabinets, ordonne à M. Nourtier, premier commis du contrôle des Petits Cabinets, de veiller aux souper du Roi tant à l’exactitude des garçons du château qu’à celles des frotteurs. Ces derniers, surtout, ne tiennent aucun compte de ce qu’il leur a dit. M. Thierry de Ville d’Avray propose à Louis XVI de mettre bon ordre dans cette partie du service.

En 1782


Cet échange sera enregistré au Parlement en 1783. Il obtient l’érection de son domaine en baronnie en juillet de l’année suivante. Il fit beaucoup pour cette commune pratiquant le mécénat avec notamment la construction de l’église qui débuta le 11 juillet 1789, soit trois jours avant la prise de la Bastille. Aujourd’hui la commune de Ville-d’Avray a adopté les armoiries de son célèbre mécène.

Au XVIIIe siècle, la charge de premier valet de chambre a peu à voir avec une fonction de domestique. C’est une charge honorifique, qui s’achetait contre de fortes sommes d’argent, et qui pouvait être revendue à un successeur. Ces charges de commensaux étaient chargées de l’organisation des services de la maison des princes et permettaient aux familles de leurs titulaires de bénéficier des protections de la famille royale.

Marc-Antoine Thierry loge là où vivait la comtesse du Barry. Cette dernière ayant dû quitter le palais avant même le décès de son royal amant. Ses voisins directs étant le mentor de Louis XVI : le comte de Maurepas et le marquis de Villequier, qui obtiennent les autres parties de l’appartement de Madame du Barry, celles qui donnent dans la cour royale. Louis XVI a ainsi accès à tout moment, et discrètement (grâce au secret des petits cabinets intérieurs), à son plus proche collaborateur et à son ministre principal.

En 1784

Marc-Antoine Thierry est fait baron de Ville d’Avray, peu après son acquisition de la seigneurie de Ville d’Avray. Intendant du Garde-Meuble de l’Hôtel de la Marine de 1784 à 1792, Marc Antoine Thierry de Ville d’Avray y loge avec sa famille.

L’hôtel des Affaires étrangères et de la Marine fut construit par Jean-Baptiste Berthier en 1762 à la demande du duc de Choiseul, Secrétaire d’État aux Affaires étrangères pour abriter les services et les archives des Affaires étrangères et de la Marine. Il est contigu à l’hôtel de la Guerre achevé deux ans auparavant par Berthier et dont il reprend la même technique de construction de voûtes plates, à la fois économique et limitant les risques d’incendie.

Pour son usage diplomatique, une galerie d’apparat fut construite pour donner une image de prestige de la France mais également de Choiseul qui en a choisi la décoration et l’ordonnancement, galerie toujours existante aujourd’hui.

L'hôtel de la Marine, place Louis XV, devenue place de la Concorde
L'hôtel de la Marine

A l’étage d’apparat de l’hôtel, est construit une galerie de cinq pièces en enfilade où furent installées les archives diplomatiques. La disposition et la décoration de cette galerie démontraient l’ambition personnelle et diplomatique de Choiseul.

La galerie s’ouvrait par la salle des Traités avec un grand portrait de Choiseul rentrant dans Rome et se fermait par la salle des Missions, au centre se trouvait la salle France, la plus luxueuse, avec de part et d’autre les salles «Puissances du Midi» et «Puissances du Nord» et les salles «Puissances d’Italie» et «Puissances d’Allemagne».

 Escalier de l’Intendant de l’hôtel de la Marine
Plan du premier étage de l'hôtel de la Marine
Le vestibule
Terrasse de l'hôtel de la Marine
 2) Antichambre du Cabinet de travail
3) Le grand cabinet de travail
Le bureau cylindrique
3) Le grand Cabinet de travail
La cheminée du grand cabinet de Marc-Antoine Thierry de Ville-d'Avray en marbre portor. Elle présente un chambranle arrondi et à consoles et est ornée de somptueux bronzes dorés et argentés livrés par Thomire.
Couloir
 Le cabinet de travail
 5) Le cabinet de physique
6) La salle de bains
 6) La salle de bains
Corridor
7) La salle-à-manger
La salle-à-manger
8 ) Le salon de compagnie
 Le salon de compagnie
« Pendule à la Négresse », Paris, vers 1784, bronze patiné, doré et verni Jean-Baptiste André Furet, Paris, collection particulière Le 4 juillet 1784, les curieux se pressent rue Saint Honoré chez l’horloger Furet pour voir trois pendules très originales dont la première représente « une Négresse en buste dont la tête est supérieurement faite. Elle est historiée très élégamment et avec beaucoup de richesses et d’ornements. Elle a, suivant le costume, deux pendeloques d’or aux oreilles. En tirant l’une, l’heure se peint dans l’œil droit et les minutes dans l’œil gauche. En tirant l’autre pendeloque, il se forme une sonnerie en airs différents, qui se succèdent ». Aussitôt, le directeur général du Garde-Meuble de la Couronne, Thierry de Ville-d’Avray, fait acquérir pour le service du roi, au prix de 4000 livres, pris sur les dépenses extraordinaires. En fait, Thierry pensait surtout à son amusement personnel, car la pendule est placée dans le salon de son appartement de fonction, place Louis XV (l’actuel ministère de la Marine). Il devait s’en amuser beaucoup car, au cours du premier semestre 1787, l’horloger Robert Robin est chargé de déposer et reposer le « jeu de flute de la Négresse » , pour le confier à un facteur d’orque chargé de le réparer. La même opération devra avoir lieu quatre ans plus tard et, en juin 1791, Richard, mécanicien demeurant cloître Saint-Germain-l’Auxerrois, demanda 96 livres pour « avoir rétabli et livré au Thierry une mécanique à jeu de flute adaptée dans le buste d’une Négresse ». Quoique satisfait, Thierry demande alors à Richard d’y ajouter de nouveaux airs beaucoup plus étendus « qu’il indiqua » et même « à double partie, afin de donner à cette pièce tout l’agrément, l’intérêt et la perfection dont Richard s’y engage pour le prix de 500 livres et promis d’avoir fini ce travail pour la fin décembre. Thierry avait imposé cette date car il présente la pendule dans les étrennes de la famille royale au 1er janvier 1792. Le destinataire en aurait dû être Marie-Antoinette, ou le Dauphin – on disait alors le « le prince royal » -, mais la Reine, « qui la voit et l’entend, ne juge pas à propos qu’un objet aussi précieux, soit entre les mains (de Son fils) qui auraient pu le gâter ». La conserva-t-Elle dans Ses appartements ? La pendule est citée ensuite au Garde-Meuble, d’où elle ressort peu après pour être à nouveau réparée, sous la direction de Richard, par un horloger du nom de Volant, lequel ne peut s’en acquitter, défendant alors la France à ses frontières ; c’est donc sa femme qui est chargée de restituer la pendule le 1er décembre 1792, au « Garde-Meuble National ». « Marie-Antoinette » Catalogue de l’exposition à Paris en 2008
4) Chambre de Thierry de Ville-d'Avray
La chambre de monsieur de Ville d'Avray
La chambre de madame de Ville-d'Avray

Le cabinet des glaces a été créé pour madame de Ville d’Avray à la demande son mari.

11) Le cabinet des glaces
Le cabinet des glaces
La bibliothèque
La bibliothèque
On devine la terrasse en damier de l'hôtel , par la fenêtre
Le cabinet de la chaise
Le boudoir dit de Marie-Antoinette Chambre de Marie-Antoinette à l'Hôtel de la Marine, ancien Garde-Meuble Royal. Cette pièce avait été richement apprêtée pour recevoir la jeune Dauphine à l'occasion des fêtes de Son mariage. Même si Marie-Antoinette n'y a sans doute jamais séjourné, le décor se plaît à L'évoquer.

Le 7 février 1784

Dès le début de son administration, Marc Antoine Thierry rédige un nouveau règlement pour les commandes, les prêts de meubles et la gestion de l’établissement, signé par le Roi.

Au lieu de commander les meubles à des artisans indépendants, il choisit de s’adresser à une régie placée sous la surveillance du sculpteur Jean Hauré : y œuvrent l’ébéniste Guillaume Benneman (1750-1811), les menuisiers Jean-Claude Sené et Jean-Baptiste Boulard (1725-1789), les sculpteurs Nicolas Vallois et François Chatard, les bronziers Pierre-Philippe Thomire (1751-1843), Etienne-Jean Forestier et André Ravrio, le tapissier Claude-François Capin.

Le 27 février 1784

Marc Antoine Thierry reçoit le brevet nécessaire pour exercer la charge en titre après que l’intendant, Pierre-Elisabeth de Fontanieu (1730-1784), a demandé à se retirer en raison de sa santé déclinante.

Il est réputé pour s’être meublé ainsi que son épouse, et aux frais de l’Etat, aussi richement que les souverains.

Pour surveiller les mémoires des fournisseurs des petits appartements, Louis XVI charge Marc-Antoine Thierry du contrôle général des Cabinets. Il constatera que le boulanger livre beaucoup trop de pain qu’il est nécessaire et le fait payer trop cher.

Ce lit de Thierry de Ville d'Avray est conçu pour se tenir dans le sens de la longueur contre le mur de la chambre et a été placé dans une alcôve fermée par un rideau de la chambre, pour plus d'intimité. Les roues métalliques ont facilité le retrait facile du lit de son alcôve afin de changer les draps. Les textiles de soie et les garnitures commandés pour le lit et l'alcôve représentaient la plus grande dépense dans la décoration intérieure de la chambre. Le tapissier du XVIIIe siècle utilisait une luxueuse soie tricolore pour recouvrir le lit, tapisser les murs de l'alcôve et confectionner les rideaux du lit; la soie et les garnitures ont été exactement reproduites.

Le 1er juin 1785

M. Thierry, premier valet de chambre du Roi et intendant du garde-meuble, vient de proposer un arrangement qui rendra les voyages de la Cour beaucoup moins coûteux. Le transports des meubles formait un objet énorme des dépenses. Il a fait signer aqu Roi un état des logements des seignauers et dames qui suivent la Cour et qui seront fixes à l’avenir. pour les voyages de Marly seulement, le garde-meuble fournissait trois mille lits.

Soient trois mille lits fournis pour un lieu aussi exigu … Et pour chaque séjour .

En 1787

Versailles devient municipalité indépendante du pouvoir royal. En effet, jusqu’alors, Versailles était dirigée par des intendants nommés par le Roi. La ville étant divisée en huit quartiers, un syndic de huit députés par quartier doit être désigné. Marc-Antoine Thierry de Ville d’Avray est l’un de ces syndics élu en décembre 1787.

Mais ce nouveau « Conseil municipal » est fantoche, symbolique, sans budget, sans aucun pouvoir et même sans aucune salle pour se réunir. Le futur maire de Versailles doit prêter deux salles de l’hôtel du Garde-Meuble.

Jusqu’en mai 1789

Durant près de dix-huit mois, , ce « Conseil municipal » est divisé et l’un des conflits porte sur la désignation d’un représentant de ce conseil.

 Le 5 mai 1789

Ouverture des États-Généraux.

Procession des trois ordres, du Roi et de la Reine qui se rendent dans la salle des Menus Plaisirs de Versailles.

Ouverture des Etats Généraux

Y sont réunis tous les protagonistes de la Révolution future…

L'abbé Sieyès

Emmanuel Sieyès (1748-1836), élu député du Tiers-Etat, est un proche de Thierry de Ville d’Avray.

Le 28 mai 1789

Marc-Antoine Thierry de Ville d’Avray devient le premier maire de Versailles nommé par ses pairs.

Il ne reste que soixante-sept jours dans cette fonction.

Le 4 juin 1789

Mort du Dauphin, Louis-Joseph-Xavier-François, à Meudon.

Mort du Dauphin dans Les Années Lumière de Robert Enrico (1989)

Le Roi et la Reine se retirent à Marly pour le pleurer. Il est enterré avec un cérémonial réduit à Saint-Denis compte tenu le contexte économique difficile.

Le 20 juin 1789

Serment du Jeu de paume

Tableau de Jacques-Louis David

Le 11 juillet 1789

Renvoi de Necker

Le 14 juillet 1789

Prise de la Bastille.

La prise de la Bastille dans Les Années Lumière (1989) de Robert Enrico

Le Roi est alors à la chasse.

Retour de chasse du Roi dans Les Années Lumières (1989)

Il rentre bredouille et note «Rien» dans son journal…

Débotté du Roi dans Les Années Lumière (1989) de Robert Enrico

Réveillé dans la nuit par le duc de la Rochefoucault  qui l’informe de la situation, il interroge :

_C’est une révolte?
_Non, sire! C’est une révolution!

Jean-François Balmer en Louis XVI et Yves-Marie Maurin en duc de La Rochefoucauld-Liancourt (La Révolution française, Les Années Lumière de Robert Enrico, 1989)
Jean-François Balmer en Louis XVI (La Révolution française, Les Années Lumière de Robert Enrico, 1989)

Le 15 juillet 1789

Necker est rappelé sous la pression populaire.

Le 3 août 1789

Marc-Antoine Thierry de Ville d’Avray démissionne.

La nuit du 4 août 1789

Abolition des privilèges.

La Nuit du 4 août 1789, gravure de Isidore Stanislas Helman (BN)

Le 21 août 1789

Le « Conseil municipal » de Versailles est dissout en attendant de nouvelles élections, mais Versailles restera sans maire jusqu’au 8 septembre 1790, date des premières élections municipales.

Le 26 août 1789

Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen.

Du 3 août 1789 au 8 septembre 1790

Il y a six maires éphémère à Versailles.

Le 1er octobre 1789

Fête des gardes du corps du Roi en l’honneur du régiment de Flandres à l’Opéra de Versailles en présence de la famille royale.

Jean-François Balmer est Louis XVI dans Les Années Lumière (1989)

Le peuple croira à une orgie antidémocratique…

Le 5 octobre 1789

Marie-Antoinette est au Petit Trianon et le Roi à la chasse lorsqu’on apprend que des femmes du peuple venues de Paris marchent sur Versailles pour demander du pain.

Chasse du Roi Louis XVI dans L'évasion de Louis XVI (2009) d'Arnaud Sélignac

La famille royale se replie dans le château…

Image de Marie-Antoinette (1956) de Jean Delannoy

Le 6 octobre 1789

Vers cinq heures du matin, les appartements privés sont envahis. La Reine s’échappe en jupon par une porte dérobée. Plus tard, Sa présence est réclamée par la foule. Elle va au-devant du peuple, courageuse, au mépris de Sa vie.

Le matin du 6 octobre 1789 par Benjamin Warlop

La famille royale est ramenée de force à Paris.

Départ du Roi de Versailles, par Joseph Navlet
Les Tuileries dans Marie-Antoinette (1956) de Jean Delannoy

Elle s’installe aux Tuileries et un semblant de vie de Cour se met en place.

Fraîchement anobli ayant fait rapidement fortune, son arrivisme attise la jalousie autour de Marc-Antoine Thierry de Ville d’Avray, d’autant plus que sa gestion du Garde-Meuble est remise en question.

En janvier 1790

Après le départ de la Cour et l’émigration des Condé, l’Hôtel de Bellefonds est affecté à la municipalité, qui en obtient en 1821, un bail de quatre-vingt-dix-neuf ans. C’est, depuis, l’hôtel de ville de Versailles.

L'Hôtel de Bellefonds

Le 17 juin 1791

L’Assemblée constituante décide de faire procéder à l’inventaire complet du Garde-Meuble.

Le 20 juin 1791

Évasion de la famille royale.

Le 21 juin 1791

 Le Roi et la Reine sont arrêtés à Varennes.

Chez l'épicier Sauce à Varennes, par Prieur

Le 25 juin 1791

La famille royale rentre à Paris sous escorte.

La fuite de la famille royale fait craindre qu’elle n’ait emportée son trésor avec elle ou qu’elle ait missionné des proches pour le récupérer afin de payer les armées contre-révolutionnaires. Le rapport d’inventaire ne révèle aucune disparition des joyaux de la Couronne mais un manque de portions d’or. Le baron Thierry est soupçonné, à raison. Appelé à la barre de l’Assemblée Nationale, il lui est enjoint de se tenir « aux ordres des commissaires ».

Lors des troubles du printemps 1792

Désormais surveillé, Le baron Thierry aménage un meuble dans ses appartements pour cacher neuf coffrets comprenant les trois quarts des joyaux (dans quel but ? Les protéger d’éventuels pillages ? Aider la contre-révolution ? Simple vénalité ?).

Le 20 juin 1792

Le peuple des faubourgs, encadré par des gardes nationaux et ses représentants, comme le brasseur Santerre (10 à 20 000 manifestants selon Roederer), pénètre dans l’assemblée, où Huguenin lit une pétition. Puis elle envahit le palais des Tuileries.

La foule envahit les Tuileries pour faire lever le veto.

Escalier monumental des Tuileries (juste avant sa destruction)
Le peuple de Paris pénétrant dans le palais des Tuileries le 20 juin 1792 par Jan Bulthuis, vers 1800
Le dévouement de Madame Élisabeth, prise par la foule pour la Reine, elle ne les détrompe pas pour donner à sa belle-sœur la possibilité de se réfugier et de sauver Sa vie.

Le 25 juillet 1792

Axel de Fersen inspire le « manifeste de Brunswick », ultimatum des armées austro-prussiennes aux révolutionnaires français. Il croit fermement à une victoire rapide de la coalition et imagine même un gouvernement royaliste pour prendre la relève.

Le 10 août 1792

La prise des Tuileries : pour défendre le palais, le Roi peut compter sur ses mille à mille deux cents gardes Suisses, sur trois cents chevaliers de Saint louis, sur une centaine de nobles et de gentilshommes qui lui sont restés fidèles. La Garde nationale est passée dans le camp adverse. Seul le bataillon royaliste des «filles de Saint Thomas» est demeuré fidèle au souverain.

Image des Années Lumière (1989) de Robert Enrico

Roederer, le «procureur syndic du département» convainc le Roi de se réfugier à l’assemblée Nationale avec sa famille. Ceux qui ne font pas partie de la famille royale ne sont pas autorisés à les accompagner.

La prise des Tuileries le 10 août 1792

Les Tuileries sont envahies par la foule. On craint pour la vie de la Reine. Le Roi décide de gagner l’Assemblée nationale. Il est accompagné par sa famille, Madame Élisabeth, la princesse de Lamballe, la marquise de Tourzel, ainsi que des ministres, dont Étienne de Joly, et quelques nobles restés fidèles.

Le soir du 10 août 1792

La famille royale est logée temporairement aux Feuillants dans des conditions difficiles : quatre pièces du couvent seulement leur sont dédiées… pendant trois jours.

Le 13 août 1792

La Commune décide de transférer la famille royale au Temple… en passant par la place Louis XV qu’on a déjà rebaptisée Place de la Révolution, on montre au Roi comme la statue de son grand-père est en train d’être déboulonnée pour faire disparaître toutes les marques du régime qui devient dès lors ancien…

Pétion, qui estimait que la grande Tour du Temple était en trop mauvais état, a résolu de loger la famille royale dans la petite en attendant la fin des travaux ordonnés pour isoler la prison du monde extérieur.

La Tour du Temple

Après la prise des Tuileries

Les scellés sont posés sur les administrations pour éviter les vols.

Le baron Thierry est arrêté et emprisonné à la prison de l’Abbaye, boulevard Saint-Germain dans le VIe arrondissement de Paris.

La prison de l'Abbaye

Son beau-frère Lemoine-Crécy qui a la charge de garde général de la Couronne, remet les coffrets aux autorités de la Commission des Monuments. Le procès-verbal de récolement mentionne qu’ils n’ont pas été ouverts, d’où la rumeur semble-t-il fondée qui veut que Thierry ait, sous le prétexte d’opérations de retaille ou de réparation, vendu en secret des diamants à des joailliers hollandais, par l’intermédiaire des banquiers Vandenyve.

Etant donné la réponse de la révolution au manifeste de Brunswick, les Français redoutent les réactions étrangères, et notamment autrichiennes. Qui aurait oublié que Brunswick a annoncé qu’il détruirait Paris si l’on touchait au Roi? En même temps court une rumeur de complot aristocratique visant à aider l’ennemi à l’intérieur même de Paris… or où sont la plupart des nobles en cette période révolutionnaire ? Enfermés dans les prisons depuis le 10 août… ! On vend dans les rues un texte imprimé qui dénonce un complot tramé «par les aristocrates et les prêtres réfractaires aidés des brigands et des scélérats détenus dans les prisons de Paris» pour assassiner «tous les bons citoyens». Alors à la nouvelle de la prise de Verdun, un cri terrible s’élève partout : «Aux prisons !»

Le 2 septembre 1792

Une foule armée de barres de fer, de piques et de bûches encercle les prisons de Paris, voulant y tuer les royalistes qu’une rumeur accuse d’y avoir caché des armes pour fomenter une contre-révolution.

Massacre de la princesse de Lamballe

Le 3 septembre 1792

Les massacreurs gagnent la prison de l’Abbaye de Saint-Germain des Prés.

Les massacres dans les prisons parisiennes du 2 et 3 septembre 1792
Image des Années Terribles de Richard Heffron
Les massacres dans les prisons parisiennes du 2 et 3 septembre 1792
Massacres à la prison de l'Abbaye

Marc-Antoine Thierry de Ville d’Avray est victime de ces massacres de septembre.

Louis XVI aura-t-il eu connaissance de ce qu’il est advenu de son fidèle valet qui fut un second père pour lui ?

Cléry l’aura peut-être appris et l’en aura informé… ou pas, pour ne pas empirer son moral…

Sources :

  • L’Intrigant , Nouvelles révélations sur Louis XVI (2020) d’Aurore Chéry, chez Flammarion
  • Versailles-passion, groupe Facebook de Christophe Duarte
  • La petite cour : Services et serviteurs à la Cour de Versailles au XVIIIe siècle (2006) de William R. Newton,  Paris, Fayard
  • Louis XVI (2010) de Jean-Christian Petitfils, Paris, Perrin

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