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Sources et plan pour la Toilette de la Reine

Toute la matinée de Marie-Antoinette, de Son réveil jusqu’à la messe, éest consacrée à Sa toilette.

Nous chercherons à travers divers articles à en développer les différentes étapes et mieux connaître le nombreux personnel qui en était chargé.

Voici la célèbre description de l’Habillement de Marie-Antoinette par madame Campan qui est utilisée dans la plupart de ses biographies ou ouvrages consacrés à sa parure :

L’habillement de la princesse était un chef-d’œuvre d’Étiquette ; tout y était réglé. La dame d’honneur et la dame d’atours, toutes deux si elles s’y trouvaient ensemble, aidées de la première femme de chambre et de deux femmes ordinaires, faisaient le service principal ; mais il y avait entre elles des distinctions. La dame d’atours passait le jupon, présentait la robe. La dame d’honneur versait l’eau pour laver les mains et passait la chemise. Lorsqu’une princesse de la famille royale se trouvait à l’habillement, la dame d’honneur lui cédait cette dernière fonction, mais ne la cédait pas directement aux princesses du sang ; dans ce cas, la dame d’honneur remettait la chemise à la première femme qui la présentait à la princesse du sang. Chacune de ces dames observait scrupuleusement ces usages comme tenant à des droits. Un jour d’hiver, il arriva que la reine, déjà toute déshabillée, était au moment de passer sa chemise, je la tenais toute dépliée ; la dame d’honneur entre, se hâte d’ôter ses gants et prend la chemise. On gratte à la porte, on ouvre :  c’est madame la duchesse d’Orléans ; ses gants sont ôtés, elle s’avance pour prendre la chemise, mais la dame d’honneur ne doit pas la lui présenter ; elle me la rend, je la donne à la princesse ; on gratte de nouveau : c’est Madame, comtesse de Provence ; la duchesse lui présente la chemise. La reine tenait ses bras croisés sur sa poitrine et paraissait avoir froid. Madame voit son attitude pénible, se contente de jeter son mouchoir, garde ses gants et, en passant la chemise, décoiffe la reine, qui se met à rire pour déguiser son impatience, mais après avoir dit plusieurs fois entre ses dents : « C’est odieux !  Quelle importunité ! ».

Extrait retranscrit par cette version américaine :

De par ces visions, nous sommes enclins à penser que Marie-Antoinette pénètre  rapidement une fois Son petit lever achevé dans Ses cabinets privés afin d’y rejoindre Son coiffeur Léonard et Sa modiste mademoiselle Bertin, échappant ainsi aux Grandes Entrées et à son Habillement public.

Nous verrons que les choses sont beaucoup plus compliquées et chercherons à déterminer jusqu’où Marie-Antoinette réussit à s’en libérer.

Précisons également que la description de madame Campan, parlant de la duchesse d’Orléans, et non de la duchesse de Chartres oblige à dater cet extrait seulement à partir de 1785. Ce qui nous ramène bien tardivement dans le règne, au contraire de Sofia Coppola qui nous montre la première matinée de Marie-Antoinette à Versailles, soit quinze années plus tôt.

La cinéaste corrige Madame Campan en parlant de la duchesse de Chartres, mais il s’agit d’une vieille dame à la place d’une jeune femme âgée de dix-sept ans le 17 mai 1770. Sans oublier une comtesse de Provence déjà présente un an trop tôt…

La mémorialiste peut avoir préféré par simplification parler de la duchesse d’Orléans au lieu de la duchesse de Chartres. Elle aurait cependant pu écrire « la duchesse d’Orléans, alors duchesse de Chartres ».

En outre, Madame Campan ne devient Première Femme de Chambre que très tardivement, seulement à partir de 1789, même si elle faisait office depuis plus longtemps en tant que survivancière de Madame de Misery.

En tous les cas, nous ne sommes certainement pas au début du règne… encore moins  à la fin du règne précédent.

Néanmoins Madame Campan (1752-1822) reste une des sources principales de cette étude, comme l’un des rares témoins aux premières loges de ce que nous tenterons de décrire. Elle est donc incontournable.

D’autres sources ont été utilisées, comme les Almanachs de Versailles, détaillant toutes les maisons des membres de la famille royale des années 1773 à 1789.

Des historiens comme Pierre Verlet ou Michelle Sapori, des catalogues d’expositions ont aussi contribué à cette étude.

Nous allons donc chercher à détailler ce « chef-d’œuvre d’Étiquette » en plusieurs articles :

  1. Description du service de Marie-Antoinette chargé de sa Toilette
  2. Le « petit jour » chez la Reine
  3. La Toilette de représentation

D’autres sujets seront consacrés ultérieurement au reste de Sa journée.

NB : les noms de famille n’avaient alors pas d’orthographe fixe. Il ne faut donc pas s’étonner de trouver plusieurs orthographes pour les noms de famille des membres de la domesticité de la Reine (ex : nous trouvons Oguay pour Auguié).

Il est aussi très difficile de déterminer pour le personnel féminin s’il s’agit de Dames ou de Demoiselles.

Les divers numéros suivant les noms des domestiques indiquent leur quartier de service : janvier, avril, juillet et octobre.

Les appartements des différentes charges  auprès de la Reine étudiées sont référencées en fonction des ouvrages de William R. Newton, L’Espace du Roi et La Petite Cour. Nous nous occuperons surtout des femmes de chambre ou de garde-robe logées auprès de l’appartement de la Reine pour leur service. Ce sera donc le corps central du château, noté CC.

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