Le hameau du Petit Trianon de la Reine

Mesdames d'Artois, de Provence, de Polignac, de Lamballe, Vigée Le Brun et de Bourbon au hameau de Trianon par Benjamin Warlop

Sommaire de l’article :

  • Le cadeau de Louis XVI à Marie-Antoinette lors de son avènement
  • Le temple de l’Amour
  • La source miraculeuse du Petit Trianon : l‘eau ferrugineuse de Marie-Antoinette
  • Le belvédère
  • Le rocher de Trianon
  • La grotte
  • La ruine de Balbec
  • La maison de la Reine
  • Le réchauffoir
  • Le boudoir
  • La tour de Malborough
  • La pêcherie du Hameau de la Reine : départ pour les balades en barques sur le lac
  • Des barques pour le Hameau de la Reine…
  • La grange : la Salle de bal du Hameau de la Reine
  • La ferme
  • Le lac
  • La maison du garde
  • La laiterie de propreté
  • Le colombier
  • Le moulin
  • «La solitude»

Le 24 mai 1774

Le jeune Roi Louis XVI offre le Petit Trianon à Marie-Antoinette qui souhaite avoir une résidence de campagne où échapper aux contraintes de Son rang. Louis XVI aurait usé de cette formule : 

« Vous aimez les fleurs, Madame, j’ai un bouquet à vous offrir. C’est le Petit Trianon ».

C’est sans doute trop galant pour venir effectivement de lui… D’autres témoins rapportent différemment la scène en ces termes :

« Madame, ces beaux lieux ont toujours été le séjour des favorites des rois, conséquemment ils doivent être le vôtre »

Louis XVI              

Marie-Antoinette y engage de grands travaux.

Image de Marie-Antoinette (2006) de Sofia Coppola
Marie-Antoinette au hameau de Trianon, par Benjamin Warlop
Image du Gerfaut de Marion Sarraut
Jean-Jacques Rousseau

Or, en terme de fleurs, Marie-Antoinette n’entend plus se contenter des bouquets à la française, tels que les propose le jardin botanique de Louis XV. Elle leur préfère les bouquets à l’anglaise ainsi que la mode du retour à la nature proclamé par Rousseau (1712-1778) L’inspire.

Ecureuil habitant le hameau de Versailles

En juillet 1774

Succombant à la mode du jour d’un paysage irrégulier et pittoresque, romantique et imprévu, la Reine souhaite un jardin dans le nouveau style « anglo-chinois » à la place du Jardin botanique de Louis XV. L’architecte Ange-Jacques Gabriel (1698-1782) en dresse un premier plan qui ne convainc pas.

Elle demande un projet à Antoine Richard (1735-1807), fils de Claude Richard (1705-1784) et jardinier de Trianon. Compliqué, besogneux, peu élégant et sans grâce, ce projet n’est pas non plus retenu, car son auteur apparaît meilleur jardinier que paysagiste et, surtout, son désir de préserver les serres du jardin botanique qu’il a créé avec son père ne concorde pas avec les vœux de la Reine d’un jardin « à la mode ».

En outre, la Reine rejette les extravagances dont on peut parfois lui prêter le goût, préférant le bucolique à l’illusion.

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Le comte de Caraman (1727-1807), puis Richard Mique (1728-1794) Lui dessinent un jardin à l’anglaise, dans lequel ils dispersent des fabriques à caractère sauvage. Ils installent ainsi un lac, une petite montagne, des rochers et une grotte tapissée de fausse verdure pour le repos de Marie-Antoinette.

Le très savant jardin botanique de Claude Richard est alors détruit et envoyé en partie au Jardin du Roi à Paris. On le remplace provisoirement durant l’année 1775 par des arbres et du gazon en même temps que l’on commence le creusement de la rivière et la création de la « grande île ».

Victor-Maurice de Riquet de Caraman
Le Petit Trianon
Image du Versailles Secret de Marie-Antoinette (2018) : Trianon et le hameau sont éloignés de trois kilomètres du château

A l’automne 1775

Marie-Antoinette se lie d’amitié avec la comtesse de Polignac (1749-1793), une jeune femme de peu de moyens mais dont elle apprécie la gaieté d’esprit. La Reine se montrera généreuse envers cette amie et tout son entourage…

 

En août 1776

La rivière du Hameau est creusée.          

Yolande de Polignac par Jean-Laurent Mosnier, Musée des Beaux-Arts et de la Dentelle d'Alençon, 178.

Le 26 février 1777

Richard Mique propose à Marie-Antoinette son projet finalisé d’aménagement du jardin. Elle en écarte l’ermitage à cloche, le parc de moutons à la chinoise, le salon de colonnes d’eau jaillissante et la fausse ruine. Les autres fabriques sont confirmées, la réalisation de maquettes est engagée et les travaux de terrassement se poursuivent.

Richard Mique et Versailles – André Le Nôtre
                Richard Mique

Le coût est estimé à 300 000 livres, ce qui provoque des tensions entre Mique, l’architecte, le comte d’Angiviller, le Directeur des Bâtiments du Roi et Necker, le directeur du Trésor, auxquelles seul le Roi parvient à mettre un terme.

Le 5 mai 1777

Les modèles du Temple de l’Amour sont terminés.

En Juin 1777

Fouilles de terrain sur l’emplacement du Temple de l’Amour.

Septembre 1777

Commencement de la construction du Temple de l’Amour.

Le 3 septembre 1777

L’inauguration du jardin anglais au Petit Trianon

Cette fête dure tout le jour.

« Le parc représent(e) une foire : les dames de la cour (sont) les marchandes, la Reine tenait un café comme limonadière ; il y (a) des théâtres et des parades çà et là. »
D’après les mémoires de dépenses, on a figuré sur la pelouse, au moyen de planches et de châssis, une place publique avec des bornes et des fontaines placées dans des niches : on y voit des boutiques de boulanger, charcutier, rôtisseur et pâtissier. Ailleurs, une guinguette est entourée de vingt et un berceaux de treillage, chacun d’eux portant le nom d’une maison royale sur un écriteau. Plus loin, on rencontre un théâtre en plein vent, à la façade ornée de motifs d’architecture. Sur un autre point, c’est un cabinet de Cornus dont la devanture offrait diverses inscriptions. Des guirlandes de fleurs relient entre elles toutes ces fabriques, et au milieu du jardin, sur un socle peint en marbre rouge, s’élève un pavillon d’où l’on embrasse l’ensemble de la décoration. Le soir, le jardin est éclairé par 2600 lumières colorées. A l’extérieur, « les avenues du château (sont) bordées de boutiques de marchands de Paris qu’on (a) engagés à venir et à chacun desquels on (paie) quatre louis pour ses faux frais. »
Carlin, le célèbre arlequin de la comédie italienne, et Dugazon, de la comédie française, cachés dans des carcasses d’osier en forme de pie et de dindon, font une parade dans la boutique d’un oiseleur. Sur le théâtre improvisé, on représente des proverbes entremêlés de couplets, l’opéra-comique des Sabots et un ballet grotesque, les Meuniers, où l’on voit figurer un homme habillé en femme, un président, un commissaire, des meuniers, des savoyards et des paysans allemands. Enfin, au jeu de bague, entouré pour la circonstance d’un amphithéâtre de gradins, sur lesquels on a peint quarante vases de porcelaine garnis de fleurs, il y eut une fête chinoise, à laquelle les musiciens des gardes françaises, travestis en chinois, prêtèrent leur concours.»

Le Petit Trianon : histoire et description de Gustave Adolphe Desjardins          

Mars 1778

Commencement de la construction du Belvédère de Trianon.

Le 13 juillet 1778

Le temple de l’Amour dans le jardin anglais de Marie-Antoinette

« Dans la grande île, s’élevait le temple. Le sculpteur Deschamps en avait fait un modèle, dans lequel des colonnettes en bois, fixées avec du mastic sur un plateau, portaient des chapiteaux modelés en cire. Il avait préparé, en outre, pour les différentes parties de l’ornementation, des projets en plâtre à la grandeur d’exécution. Au mois de juillet 1778, les échafauds furent enlevés, et l’on put juger de l’effet de cet édifice que les contemporains ont beaucoup admiré. Il est formé de douze colonnes corinthiennes supportant une coupole en pierre de Conflans. Le pavé est en marbre blanc veiné, à compartiments bordés de rouge. Dans les entrecolonnements sont encastrées des bandes de marbre de Flandre. Le centre de la coupole est orné d’un trophée de six pieds de diamètre, encadré d’un tore de fleurs et composé des attributs de l’Amour : couronnes de roses, carquois, brandons, flèches liées de rubans et enlacées de roses et de feuilles d’olivier. On pensa d’abord à placer au milieu de cette rotonde un Amour dont le sculpteur Deschamps soumit à la reine une ébauche en cire blanche. Quand la construction fut terminée, on se décida pour une statue de Bouchardon, faite depuis 1746, et dont le sujet est l’Amour adolescent se taillant un arc dans la massue d’Hercule. Tout autour du temple, dans l’île, on planta des pommiers-paradis et des rosiers pelote-de-neige. Les ponts jetés sur la rivière furent garnis de caisses de fleurs.»

Le Petit Trianon : histoire et description de Gustave Adolphe Desjardins          

Le temple de l'Amour par Claude-Louis Châtelet (1753-1795), « Recueil des plans du Petit Trianon » Richard Mique, 1786

Le Temple de l’Amour
( texte de Christophe Duarte et photographies de C. Duarte et Eric Demay – Versailles passion )

Le temple de l’Amour est achevé. Cela atteint le «sommet de la perfection et du bon goût», selon le prince de Ligne.

Pour l’enchantement de Marie-Antoinette, Ses fenêtres s’ouvrent sur ce temple, érigé au milieu de la grande île.
Le temple de marbre est de style néoclassique. La tholos périptère, placée sur une plate-forme de quatorze mètres de diamètre et surélevée de sept marches, comprend douze colonnes corinthiennes d’albâtre qui supportent un dôme décoré de caissons en pierre de Conflans.

Le dôme du temple de l'Amour
Les colonnes ioniques du temple de l'Amour

Des sculptures de Joseph Deschamps ornent les chapiteaux des colonnes avec, au tailloir, quatre soleils et quatre queues de dauphin, huit tigettes et petits fleurons, huit grandes et huit moyennes masses chacune refendues en cinq feuilles d’olive, avec côtes lisses en leur milieu et riches revers en leur extrémité.

Cupidon taillant son arc dans la massue d’Hercule

Pour en décorer le centre, on préfère au projet d’une statue de Cupidon enfant proposé par Deschamps une œuvre similaire de Bouchardon, déjà réalisée depuis 1746, et qui correspond parfaitement au thème du lieu : Cupidon taillant son arc dans la massue d’Hercule.

L’île est garnie de fleurs et plantée de «pommiers-paradis et rosiers pelotes-de-neige» qui prodiguent des effluves parfumés.

Dans la coupole, le trophée central de six pieds de diamètre est composé des attributs de l’Amour : «couronnes de roses, carquois, brandons en sautoir, flèches liées de rubans et enlacées de roses et de feuilles d’olivier». Il est bordée d’une tore de roses liées de rubans tournants. L’ensemble de la composition centrale est entourée de cent vingt rosaces, disposées sur cinq rangs, en feuilles d’acanthe tournantes avec graines dans des caissons bordés d’oves.

Les entablements intérieur et extérieur sont ainsi formés : aux corniches, de roses, modillons et moulures de rais de cœur, d’oves et de perles, aux frises, de tresses à doubles fleurons et perles, aux architraves, de feuilles d’eau et de perles, avec, aux soffites, soixante rosaces et cent-vingt fleurons.

Le sol est en marbre blanc veiné, à compartiments bordés de rouge, les entrecolonnements étant encastrés de bandes de marbre de Flandre. L’île est reliée aux vastes pelouses des deux rives par deux ponts de planches autrefois garnis de caisses de fleurs, généralement des juliennes et des giroflées. Si l’on planta en 1778 sur l’île autour du temple des «pommiers-paradis et rosiers pelote-de-neige» qui prodiguaient des effluves parfumés, ces plantations n’ont pas été restituées de nos jours.

Images de Marie-Antoinette (1956) de Jean Delannoy
Marie-Antoinette devant le Temple de l'Amour par Benjamin Warlop
Marie-Antoinette en habit de chasse devant le temple de l'Amour, attribué à Jean-Baptiste-André Gautier Dagoty après l'avoir été à Antoine Vestier
Le temple de l'Amour

Le 19 décembre 1778

Après un accouchement difficile, Marie-Antoinette donne naissance de Marie-Thérèse-Charlotte, dite Madame Royale, future duchesse d’Angoulême. L’enfant est surnommée «Mousseline» par la Reine.

En juin 1779

« Marie-Antoinette goûtait de préférence la promenade nocturne. Monsieur de Mercy y voyait divers inconvénients, et surtout l’occasion offerte à la médisance. Mais la Reine ne l’écoutait point ; elle aimait trop les soirées passées au dehors, sous les grands arbres, dans l’air calme des nuits d’été. La société de Trianon, qui s’y plaisait comme elle, lui offrit un divertissement, un soir du mois de juin 1779 : Tous les fossés qui entourent le jardin, raconte Grimm, étaient semés de fascines allumées, dont la lueur, mêlée à celle de plusieurs lampions cachés avec beaucoup d’art dans le feuillage des bosquets les plus touffus, répandait au milieu de la nuit une clarté douce, semblable au clair de lune ou au premier rayon de l’aube matinale. Ayant fait remarquer à Sa Majesté l’effet singulier de la nouvelle aurore, on lui donna le désir de descendre dans ses jardins. Là, elle fut surprise par les sons d’une musique céleste, et en suivant les accents d’une mélodie si touchante, elle aperçut, dans une des niches du bosquet, un berger jouant de la flûte ; c’était M. le duc de Guînes ; plus loin deux faunes, Begozzi et Ponte, exécutèrent d’abord un duo de cor et de hautbois et, réunissant ensuite leurs accords avec ceux de la flûte, formèrent un trio charmant. Des couplets chantés par d’autres divinités champêtres terminèrent ce joli impromptu ; mais ces couplets ne sont point sortis du sanctuaire pour lequel ils ont été faits. Au début du siècle et presque dans le même lieu, ces promenades et ces concerts de nuit avaient été la grande passion de la duchesse de Bourgogne

Marie-Antoinette de Pierre de Nolhac

 

Le 2 août 1779

Commencement de la construction du Rocher.

 

 Le «Jardin alpin» qui est en train de naître rappelle à la Reine les décors de Son enfance et participe à modifier le regard que l’on porte jusqu’alors sur les paysages de montagne.

Une miniature de Marie-Antoinette, mise aux enchères par Osenat

Le 13 juin 1780

PAR ORDRE DE LA REINE
RÈGLEMENT POUR TRIANON

Article premier.
Toutes les fois que Sa Majesté sera à Trianon, les ordres relatifs aux circonstances seront donnés aux Suisses, frotteurs et autres personnes nécessaires à son service par Bonnefoy , concierge dudit Château.

Article 2
Lorsque la Reine donnera repas, spectacle , concert ou autres fêtes, Sa Majesté voulant que le Château et jardins ne soient ouverts qu’aux personnes dont elle aura donné la liste à son concierge, ordonne que le service de la Cuisine-Bouche n’aura dorénavant aucune communication par l’intérieur avec les tables qui seront servies dans le bâtiment adhérent à la salle du spectacle.

Duchemin, contrôleur ordinaire de la Bouche de Sa Majesté, et quelques personnes désignées sur les consignes , s’il est nécessaire au service , seront les seuls de la Bouche qui pourront passer ,soit par la porte du perron de la Chapelle, soit par le Château, et communiquer aux dites tables par la porte de derrière le Théâtre. Il est ordonné à tous les autres de faire le tour par les dehors.

Article 3
Le concierge sera seul chargé de faire exécuter les ordres de Sa Majesté dans ce qui regarde la police du Château , jardins, salle du spectacle, théâtre, et à cet effet lui seul donnera des consignes aux Suisses, leur donnera les postes et fera poser des cadenas, par le serrurier du Gouvernement, aux portes qu’il jugera convenables .

Article 4
La porte du perron de la Chapelle et celle de derrière le Théâtre seront les seules par où passeront les personnes auxquelles Sa Majesté permet l’entrée de ses jardins.

Article 5
Les ouvriers des Bâtiments dénommés sur les consignes passeront par la porte du perron de la Chapelle et celle de la Ménagerie , s’il est nécessaire ; ceux du théâtre entreront par la ruelle près de la porte du jardinier.

Article 6
Le jardinier fera entrer ses ouvriers par sa porte, et à sept heures du soir la clef en sera remise au factionnaire, qui n’y laissera passer que ceux qui seront nécessaires, dont le jardinier aura précédemment donné les noms au concierge pour qu’ils soient insérés sur la consigne du suisse.

Article 7
Les officiers des Bâtiments nommés sur les consignes auront leur entrée par la porte du perron de la Chapelle et celle de la Ménagerie, ainsi que par celle donnant sur le théâtre et par celle du château.

Article 8
Les jours de spectacle, le service du théâtre et orchestre arrivera par la ruelle près de la porte du jardinier.

Article 9
Les Suisses employés toute l’année à la garde du jardin de Trianon n’y laisseront promener que ceux qui , étant entrés par le Château avec permission , seront accompagnés d’un frotteur ; Sa Majesté permettant néanmoins, pendant son absence , que les chefs attachés chacun dans leur partie au service de sa Maison puissent promener personnellement dans les jardins des gens convenables, défendant que toutes personnes subalternes dans le service y introduise qui que ce soit.

Article 10
Sa Majesté se référant pour le surplus aux ordres qu’elle a déjà donnés à son concierge, enjoint aux Suisses du Roi et autres chargés des consignes de les exécuter de point en point , leur ordonne de s’assurer des personnes qui par supercherie ou autrement voudraient les enfreindre , défendant à toutes personnes autre qu’à celles désignées par Bonnefoy de se mêler d’éteindre ou d’enlever les lumières du théâtre ou ailleurs ; Sa Majesté voulant qu’il lui soit rendu compte de ce qui pourrait se passer contraire à ses volontés.

Donné à Versailles , le 13 juin 1780.

Marie-Antoinette             

Marie Antoinette n'autorise que Ses amis au petit Trianon, il faut un jeton d'entrée dans les jardins de la Reine

La source miraculeuse du Petit Trianon,
L’eau ferrugineuse de Marie-Antoinette
( texte de Christophe Duarte – illustration de Florian Audoin ; Versailles-passion )

Lors de la construction du Hameau, la source qui jaillit dans le jardin, faillit disparaître sous les remblais. Une partie continue d’être utilisée pour la consommation quotidienne du Roi, tandis que l’autre est dirigée à l’aide d’une construction métallique au travers du mur de clôture. L’eau s’écoule dans un bassin construit dans l’épaisseur du mur.

Le peuple versaillais s’y presse. Il vient tant de monde que la Reine se plaint du bruit et du trop grand mouvement des buveurs d’eau. 
Après la Révolution, le docteur Charles de Villeneuve découvre que cette eau a des propriétés médicinales.
Pourtant la fontaine est abandonnée malgré les protestations des scientifiques et de la population.

Images du Versailles de Marie-Antoinette

Le 1er juillet 1780


Début de la construction de la grotte, œuvre de l’architecte Richard Mique (1728-1794), probablement achevée à la fin du mois d’août.

Le Belvédère du Petit Trianon, ou Pavillon du rocher, de style néoclassique, est érigé entre 1778 et 1781 par Richard Mique, au sein du Jardin anglais du Petit Trianon. Ce petit pavillon de forme octogonale, surmonté d’un dôme de plomb caché par une balustrade, se dresse sur une butte dominant le petit lac. De par sa situation, il est destiné à «embrasser d’un coup d’œil toutes les merveilles du Jardin anglais».

Le Belvédère de Marie-Antoinette

« En même temps que s’achevait le théâtre, la montagne et son rocher voisins prenaient forme non sans peine. De 1777 à 1778, quatorze modèles furent présentés à la Reine. C’est le sculpteur Deschamps qui les exécuta. Le modèle une fois arrêté, on travailla au Rocher pendant l’année 1781 et même en 1782 et en cours de réalisation plusieurs remaniements eurent encore lieu. Tout cela posa bien des problèmes de canalisation et d’aqueducs difficiles à réaliser dans un lieu où l’eau manquait, mais Mique s’évertua à les résoudre avec toute l’intelligence que lui procuraient ses connaissances d’ingénieur des Ponts-et-Chaussées. De l’autre côté de la Montagne, on trouve le Belvédère. Pour ce pavillon aussi les essais furent multiples, il fallut cinq modèles pour contenter la Reine. Deschamps fut chargé de l’exécution de tout le décor sculpté et il s’en tira avec art, comme d’ailleurs pour tout ce qu’il exécuta pour Marie-Antoinette sous la direction de Mique. Le Belvédère est donc la création conjuguée de Marie-Antoinette, de Mique et de Deschamps. Dès le 10 juillet 1780, Monsieur de Fontanieu, Intendant du Garde-Meuble Royal, écrivait à Mique pour lui signaler « que la Reine lui avait ordonné de meubler le petit Pavillon du Rocher ». Nous avons une idée des sièges réalisés pour le Salon du Rocher en 1781 grâce à une chaise de François Foliot d’après les dessins de Gondoin et conservée au Petit Trianon. C’est pendant l’été 1781, que Marie-Antoinette put jouir de son Salon du Rocher enfin terminé, émergeant au milieu des buissons odoriférants au sommet de cette Montagne de l’Escargot d’où elle pouvait d‘un coup d’œil embrasser tout son domaine, tel qu’elle avait imaginé et tel que son architecte avait essayé de matérialiser ses rêves

Richard Mique, architecte du roi de Pologne Stanislas Ier, de Mesdames et de Marie-Antoinette, de Muriel de Raïssac

Petit pavillon d’architecture octogonale, il fait partie des fabriques disposées dans le nouveau jardin du Petit Trianon par l’architecte de la Reine et sert de salon de musique. Il est flanqué d’un rocher artificiel d’où jaillit une cascade et est entouré de montagnes en miniature, l’ensemble composant un jardin alpin.

Son architecture extérieure est octogonale alors que l’intérieur est circulaire. Le pavillon est élevé sur un socle de pierre aussi octogonal auquel accèdent quatre emmarchements gardés par des paires de sphinges.

Il est édifié de mars 1778 à mai 1781. Sa création donne lieu à l’élaboration de cinq modèles différents permettant d’atteindre l’élégance désirée des proportions. Le coût de ce pavillon dépasse les 65 000 livres.

Petit pavillon d’architecture octogonale, il fait partie des fabriques disposées dans le nouveau jardin du Petit Trianon par l’architecte de la Reine et sert de salon de musique. Il est flanqué d’un rocher artificiel d’où jaillit une cascade et est entouré de montagnes en miniature, l’ensemble composant un jardin alpin.

Plan du belvédère par Richard Mique, 1786

Il est gardé par huit sphinges de pierre, sculptées en 1778 par Joseph Deschamps en pierre de Conflans de quatre pieds de long. Ces «gardiennes de l’harmonie» sont coiffées d’attributs symbolisant les saisons

Allégorie du printemps
Allégorie de l'été

Joseph Deschamps est aussi à l’origine de la décoration des huit façades, dont les bas-reliefs sont une allégorie aux quatre saisons et dont les frontons sont ornés des attributs de la chasse et du jardinage.

Le sol est pavé d’une mosaïque de marbre bleu turquin, vert, blanc veiné et rouge, d’un coût de 4 839 livres, inspirée des pavements du XVIèe siècle, comme ceux de Vincenzo Scamozzi à la bibliothèque Marciana de Venise ou de Philibert Delorme à la chapelle d’Anet.

Le pavillon abrite un luxueux salon circulaire. Les murs intérieurs sont revêtus de stuc par Louis Mansiaux, dit Chevalier, stucateur du Roi, et sont peints d’arabesques à l’huile par Sébastien-François Leriched. Le projet retenu, parmi les trois proposés à Marie-Antoinette, est multicolore et rehaussé d’or : les huit trumeaux figurent des trophées variés ornés de fleurs. Les arabesques peintes sur du stuc représentent des scènes de la nature, le sol est pavé de marbre et le plafond, œuvre de Jean-Jacques Lagrenée, évoque des angelots évoluant dans un ciel bleu.

La coupole est peinte par Jean-Jacques Lagrenée le Jeune et représente des Amours dans un ciel bleu, jouant avec des fleurs parmi de légers nuages.

Plafond de Jean-Jacques Lagrenée

Ce petit pavillon est utilisé par Marie-Antoinette comme salon de musique. Sous l’Ancien Régime, le pavillon n’est meublé que lorsque la Reine s’y rend et uniquement à la belle saison.

Image de Louis XVI, l'homme qui ne voulait pas être Roi (2011) de Therry Binisti
Le bas-relief représentant l'hiver
Le bas-relief représentant le printemps
Le bas-relief représentant l'été
Le bas-relief représentant l'automne

 Les frontons surmontant les portes sont ornés des attributs de la chasse et du jardinage. Ils sont ceints d’une frise composée d’un riche fleuron et pendant de rinceaux de feuilles d’acanthe. Les bas-reliefs surplombant les croisées représentent des figures assises de profil en allégorie des quatre saisons. Une longue frise d’entablement, formée d’une guirlande florale de plomb autrefois peinte de couleurs, est fixée sur la pierre.
 Les frontons surmontant les portes sont ornés des attributs de la chasse et du jardinage. Ils sont ceints d’une frise composée d’un riche fleuron et pendant de rinceaux de feuilles d’acanthe. Les bas-reliefs surplombant les croisées représentent des figures assises de profil en allégorie des quatre saisons. Une longue frise d’entablement, formée d’une guirlande florale de plomb autrefois peinte de couleurs, est fixée sur la pierre.

Un mobilier de huit fauteuils en bergère et huit chaises à dossier cintré en plan, à l’image de la courbe de la pièce, est livré en 1781 : conçu par François II Foliot sur un modèle de l’architecte du Garde-Meuble de la Couronne, Jacques Gondouind, il est recouvert de soie blanc et bleu peinte et garni de luxueuses passementeries.

Chaise du pavillon du Rocher au Petit Trianon, 1781, par François Toussaint Foliot, menuisier
Bergère du Rocher au Petit Trianon, 1781, par François Toussaint Foliot, menuisier
Chaise basse du Rocher au Petit Trianon, 1781, par François Toussaint Foliot, menuisier
Marie-Antoinette à la manière de Carmontelle par Benjamin Warlop
Image du Gerfaut (1987) de Marion Sarraut
Le belvédère en automne. Reflets d'or qui se mêlent à la coupole

Le 22 octobre 1781

Naissance du Dauphin, Louis-Joseph-Xavier-François (1781-1789).

Marie-Antoinette et le Dauphin par Augustin Pajou
La famille royale à Trianon de Charles-Louis Muller, vers 1850-1860, huile sur toile, musée des Beaux-Arts de Libourne
Image de Marie-Antoinette de Sofia Coppola
Marie-Antoinette et le Dauphin Louis-Joseph par Benjamin Warlop

A droite du belvédère, une colline artificielle porte le nom de «montagne de l’escargot», en raison de son dédale de chemins escarpés et ombragés, lesquels aboutissent à une terrasse.

Au pied de la montagne, une petite vallée conduit à la grotte. L’entrée en est à dessein peu repérable afin de ménager l’effet de surprise.

La grotte dans le jardin anglais de Marie-Antoinette

« Parmi les fabriques naturelles du Jardin Champêtre de Trianon, la Grotte représente l’exemple le plus abouti de l’association d’un artifice de roches et d’eau, constituant un subtil décor secret. Située au nord du Belvédère, la Grotte se tapit en fond de vallon, à la différence du Rocher du Belvédère (avec lequel elle est souvent confondue), dont la silhouette imposante domine le pavillon de musique. La Grotte a été réalisée à partir d’un dénivelé artificiel de terrain et est pourvue de deux entrées : son entrée haute, au sommet d’une butte, est encadrée d’un ensemble de grosses roches moussues ; son entrée inférieure est dissimulée en fond du vallon. Un escalier intérieur en pierre relie ces deux accès.
Sept modèles furent établis et présentés à la Reine Marie-Antoinette, pour décider des dispositions précises de la fabrique. Les travaux commencèrent le 1er juillet 1780 et furent achevés seulement deux mois après.
La restauration de la Grotte de Marie-Antoinette a été la première opération engagée sur les fabriques du jardin champêtre : en 2001, les enrochements cyclopéens de meulières ont ainsi fait l’objet d’une consolidation générale ; lors de ces travaux, l’ouverture sommitale d’origine, créant un faisceau lumineux sur la cascade intérieure, a été dégagée puis rétablie. Dans la salle basse, le banc en pierre, la cascade et le gué du ruisseau intérieur ont également été restaurés, permettant de retrouver les détails illustrés par les coupes de Claude-Louis Châtelet, vers 1786. Les travaux effectués sur le passage intérieur en gué ont permis de retrouver les ouvrages d’étanchéité d’origine, constitués de larges tables de plomb façonnées selon le profil du ruisseau ; la restauration de ces plombs anciens a été réalisée selon les techniques traditionnelles (reprise au plomb coulé avec montage de finition). A l’extérieur de la Grotte, le petit vallon et son ruisseau ont fait l’objet d’une intervention complète de remodelage du relief, de reprise de tracé du cours d’eau et de recomposition de ses enrochements. Les plantations ont été composées en respectant une hiérarchisation des écotypes : plantes de bord de l’eau en limite du ruisseau, conifères à flancs de coteaux et prairies en crête des buttes. Un saule pleureur (Salix babylonica) et une touffe de cannes de Provence (Arundo donax) ont été plantés en composition de l’entrée basse de la Grotte, en fidèle transcription d’une gouache de C.L. Châtelet. Dans ce même souci de rétablissement du décor végétal d’origine, le coteau marquant l’entrée est du vallon de la Grotte a été planté d’un carré de vigne, illustré sur une gravure conservée aux archives du Musée de Versailles.»

Le Jardin Champêtre de Trianon : l’alliance du pittoresque à la botanique de Laurent Choffé

La grotte des jardins de Trianon

Le prince de Ligne évoque, à la fin du XVIIIe siècle, cette fabrique en une seule phrase :

« Il y a une grotte parfaite, bien placée et bien naturelle».

Au rocher s’associe la grotte qui est quasiment creusée dedans, elle ne se situe pas plus loin qu’à cent mètres du Petit Trianon :

En venant du Rocher, on découvre sur la gauche l’entrée d’un petit vallonnement au fond duquel court un ruisseau.

La grotte dans le jardin anglais de Marie-Antoinette « Recueil des plans du Petit Trianon » par Richard Mique, 1786 ; Bibliothèque de Modène

« Au fond d’un petit vallon ombragé d’arbres épais s’élevait une masse de rochers agrestes où se perdait, en bouillonnant, un ruisseau qui faisait mille détours dans une prairie émaillée de fleurs. C’était en suivant les sinuosités de son cours et par plusieurs détours qu’on parvenait à l’entrée d’une grotte si obscure que les yeux, d’abord éblouis, avaient besoin d’un certain temps pour découvrir les objets. Cette grotte, toute tapissée de mousse, était rafraîchie par le ruisseau qui la traversait. Un lit, également en mousse, invitait au repos. Mais, soit par l’effet du hasard, soit par une disposition volontaire des architectes, une crevasse, qui s’ouvrait à la tête du lit, laissait apercevoir toute la prairie, et permettait de découvrir au loin tous ceux qui auraient voulu s’approcher de ce réduit mystérieux, tandis qu’un escalier obscur conduisait au sommet de la roche, dans un bocage touffu, et pouvait dérober à la vue de l’importun un objet qu’on aurait voulu lui cacher».

Félix d’Hézecques – Un page à la Cour de Louis XVI (1873)        

Vue intérieure de la grotte, formée de l'assemblage cyclopéen de blocs de meulière. Photo Jacques de Givry
La grotte par Claude-Louis Châtelet (1753-1795) « Recueil des plans du Petit Trianon » Richard Mique, 1786

«La ruine de Balbec» 

Au moment du réaménagement des jardins du Petit Trianon, Richard Mique reprend un projet du Comte de Caraman qui avait souhaité installer une ruine sur le modèle du temple de Balbec : un édifice rectangulaire orné de vingt-quatre colonnes et de bas-reliefs, dont l’entour serait semé de débris, de tambours renversés, de fragments de corniches et d’architraves. Un salon y serait aménagé au rez-de-chaussée, qui permettrait une vue sur le Hameau et, au-delà, le village de Saint-Antoine-du-Buisson. Cette fausse ruine, qui se serait située sur le Grand Rocher un peu à l’écart du hameau, au sud du bois des Onze-Arpents et à l’est du Grand lac n’a finalement jamais été édifiée, bien qu’on la trouve sur certains plans de 1786-1788. Elle a néanmoins été reprise dans l’histoire des «Fantômes de Trianon».

En 1783

Commencement de la construction du Hameau de Trianon. Il en coûtera cher pour ruiner à neuf ces chaumières d’apparat.

Il est conçu comme un projet pédagogique pour les Enfants de France, notamment la Ferme… à l’instar de l’éducation qu’avait reçue Louis XVI comme en témoigne ce tableau le représentant labourant :

Louis-Auguste, alors Dauphin, représenté «labourant»
Marie-Antoinette et Sa fille dans le film de Sofia Coppola

Du 2 au 7 juin 1783

Premier séjour de la Reine à Trianon avec Madame Royale.

Journal de Modes : chemise à la Reine, dite tenue à la badine
La robe en gaulle est la tenue que la Reine porte au hameau, où Elle peut être Elle-même ...
Image du Versailles Secret de Marie-Antoinette (2018)

Au début de 1784

Les maisons du Hameau sont couvertes.

1 la tour de Malborough ; 2 la laiterie de propreté ; 3 la laiterie de préparation ; 4 la grange (vestiges) devenue salle de bal ; 5 la maison du garde ; 6 le colombier ; 7 le billard ; 8 le réchauffoir ; 9 la maison de la Reine ; 10 le boudoir ; 11 le moulin

La maison de la Reine (9)

Le billard et La maison de la Reine

 La maison de la Reine est située au centre du Hameau. Son allure pittoresque est renforcée par l’originalité de sa structure: un double corps de bâtiments non alignés et simplement reliés par une passerelle couverte, une tour ronde, des escaliers extérieurs soutenus par des poteaux de bois et des toitures d’inclinaisons diverses. Elle est la seule, avec la laiterie de propreté, à être couverte de tuiles. Sa décoration est simple mais élégante, éloignée du luxe flamboyant du château.

En mai 1978 : la tempête n'était pas encore passée par là et les arbres séculaires étaient intacts
La maison de la Reine, vue du ciel
Image de Si Versailles m'était conté (1954) de Sacha Guitry

Composée de deux étages, elle comprend :

Au niveau supérieur une antichambre en forme de « cabinet chinois », le petit salon, dit aussi « salle des nobles », et le grand salon aux lambris tendus de tapisseries de style suisse brodées en laine et vannerie.
Des six croisées de la pièce, la Reine peut aisément contrôler les travaux des champs et l’activité du hameau. Au centre de la pièce est installé un clavecin sur lequel Marie-Antoinette aime à jouer.
L’accès à l’étage se fait soit par un ample escalier intérieur, soit par celui de la tour ronde, s’arrêtant à mi-hauteur et suivi d’une passerelle puis d’une volée de dix marches atteignant la galerie extérieure.

La maison de la Reine

Les toitures aux chaumes irréguliers et faîtages en terre, plantés d’iris et de joubarbes

Au rez-de-chaussée, le bâtiment comprend un salon de trictrac décoré d’un parquet en échiquier et une salle-à-manger à simple dallage de pierre blanche, les coins abattus faisant place à de petits carrés noirs.
Les chaises, au dossier-lyre en acajou massif et garnies de maroquin vert, sont créées par Georges Jacob.

Le salon de la maison de trictrac remeublé
La salle-à-manger au rez-de-chaussée de la maison de la Reine
Une des quatre encoignures de l'ébéniste Riesener livrées aussi pour le salon de la maison de la Reine du Hameau en 1785
Le boudoir faisant chambre-à-coucher de la maison du billard
Chenet en bronze doré faisant partie d'une paire livrée par Thomire pour la salle-à-manger de la maison de la Reine du Hameau en 1788
Console-desserte de Riesener pour la salle-à-manger du hameau
Une des vingt chaises, livrées pour la salle-à-manger de Marie-Antoinette au hameau du Petit Trianon, par Georges Jacob, vers 1785

Un escalier hélicoïdal y accédant par la gauche s’enroule à l’origine autour d’un peuplier présent avant la construction de l’édifice.

Michèle Morgan dans Marie-Antoinette (1956) de Jean Delannoy

Or ces façades paysannes cachent des décors raffinés. Malgré l’apparence rustique des façades, l’ameublement et l’aménagement intérieurs sont luxueux et sont créés par les ébénistes Georges Jacob (1739-1814) et Jean-Henri Riesener (1734-1806).

Table à écrire de Riesener. Livrée vers 1784, cette table à écrire figure dans la maison de la Reine au Hameau
able à écrire de Riesener vers 1785-88, pour le salon de la maison de la Reine au hameau

Les intérieurs sont remis au goût de l’époque de Marie-Louise en 2016. Le salon principal est tendu de soie jaune peinte en arabesque et des rideaux jaunes bordés de violet sont accrochés aux croisées.

Le salon de la maison de la Reine remeublé, à l'étage

Tout le mobilier est assorti, en soie à fond jaune paille avec une bordure violette.

À gauche, un autre bâtiment (7) est relié à la maison de la Reine par une galerie de bois vert-olive agrémentée de treilles et de centaines de pots de fleurs en faïence de Saint-Clément, marqués en bleu du chiffre de la Reine, dans un médaillon suspendu à un ruban environné de rose, qui rappelle à la Reine son ascendance Habsbourg-Lorraine.

À l’étage, au-dessus de la grande salle de billard, flanquée de deux garde-robe, se trouve un petit appartement, qui semble être habité par l’architecte des lieux Richard Mique (1728-1794) et qui comprend cinq pièces dont une bibliothèque.

Richard Mique
Image de Marie-Antoinette (1956) de Jean Delannoy

La Maison de la Reine et le Billard seront renommés sous le Premier Empire, la maison seigneuriale et bailliage.

Marie-Antoinette au hameau du Petit Trianon (1857) par Joseph Caraud
Images de Marie-Antoinette (1956) de Jean Delannoy
La maison de la Reine

Le réchauffoir (8)
( texte et photographies de Christophe Duarte – Versailles passion )

Sa construction débute en 1783, en même temps que les autres chaumières. Il ne s’agit initialement que d’une grande pièce centrale sur laquelle sont appuyées deux annexes en pans de bois, l’une servant de garde-manger, l’autre de dressoir. Elle est alors couverte de tuiles d’Igny, tandis que les autres pièces sont protégées par du chaume. Un four à pain est ajouté en excroissance en 1785, selon le principe des fours paysans de la région, avec un foyer voûté à tuiles réfractaires. L’année suivante, on y adjoint l’«argenterie», avec un accès indépendant non autorisé au personnel de cuisine et réservé à l’«officier d’office». Un mur délimite ensuite une petite cour rapidement pavée et un bûcher est aménagé à proximité de la salle à manger des valets. Le réchauffoir ne possède pas de jardin propre mais est entouré de murs et de fourrés.

Le réchauffoir se situe en retrait, à douze mètres derrière la maison de la Reine, dissimulé par des arbustes touffus. Il comprend les locaux nécessaires au service : une vaste cuisine, un fournil, un bûcher et un garde-manger, mais aussi la lingerie et l’argenterie. Tout ce à quoi une Reine n’a pas à toucher en somme.

L'astuce est que cette grande cuisine semble à l'extérieur un bâtiment à deux niveaux, il fallait un grand volume pour la cheminée, ici décorée de pierres de taille en trompe-l'œil

L’intérieur est constitué de pierres de taille et est éclairé par trois fenêtres. On peut y réchauffer les mets en provenance du Grand Commun. Destiné initialement à n’être qu’un « réchauffoir », on y cuisine en fait véritablement des plats destinés aux dîners donnés par la Reine dans sa Maison ou au moulin. 

Le réchauffoir vu de la maison de la Reine

Un grand fourneau de vingt-deux feux, peint en décor de fausse brique, côtoie un four à pain et une cheminée-rôtissoire. Un placard est destiné à conserver la vaisselle royale, de porcelaine et d’argent. Une étuve de deux mètres de hauteur permet de maintenir les plats au chaud. 

Les potagers, on mettait des braises et cela servait comme aujourd'hui les cuisinières à gaz ou électriques, on recueillait les cendres au dessous
Il y avait dans la pièce des armoires pour conserver les plats au chaud
Un mur délimite ensuite une petite cour rapidement pavée et un bûcher est aménagé à proximité de la salle à manger des valets. Le réchauffoir ne possède pas de jardin propre mais est entouré de murs et de fourrés.

Une table de hêtre est posée au centre de la pièce. L’eau courante est fournie dans la cour par une citerne présente au-dessus de la laiterie de préparation. Une petite maison accolée est destinée à accueillir les valets de pied.

La salle-à-manger des valets de pied
Glacières situées à proximité du Petit Trianon, utilisées pour garder les aliments frais
Disposition du boudoir dans le hameau

Le boudoir (10)
( texte et illustrations de Christophe Duarte ; Versailles – passion )

Le boudoir à la fin du XIXe siècle

Le boudoir, construit par Mique en 1783, et décoré par les frères Rousseau en 1787. est à l’origine surnommé « petite maison de la Reine ». Ses dimensions sont modestes: 4,60 m sur 5,20 m.

Plan du boudoir

C’est d’ailleurs la plus petite construction du hameau, de construction fort simple en meulière apparente.

Marie-Antoinette s’y retire seule ou avec un ou deux de Ses proches, dans le salon carré qui compose l’essentiel du lieu, au coin du feu d’une cheminée de marbre blanc statuaire décorée de brindilles de lierre.

C’est une sorte de cabane de jardin… de luxe

Les murs alternent miroirs enchâssés et tentures d’étoffe ou de tapisserie, qui participent à l’intimité du lieu. Les boiseries étaient initialement de chêne de Hollande de couleur acajou, mais elles ont été remplacées lors du Second Empire.
Les vitres sont en verre de Bohème. Son toit est recouvert de roseaux.

Comme pour la Maison, le mobilier de Marie-Antoinette de cette maisonnette ne peut être retrouvé. Le boudoir du hameau est restauré selon la couleur acajou de la Reine sur des boiseries du Second Empire et une cheminée de Marie-Louise

Tapisserie du boudoir du hameau avant puis après restauration
Rideaux en toile de fil imprimée par Darrac

Par contre, l’inventaire de l’état 1810 (identique à celui de la Maison) est connu et certains meubles sont soit dans les collections du Château ou au Mobilier National.

En voici le descriptif :
– 6 panneaux de tenture de deux lés chacun, en toile de fil imprimée fond jaune, bouquets détachés, doublés, de deux mètres de haut, – 6 rideaux de croisées en toile de fil imprimée fond jaune, à bouquets détachés, de deux lés chacun, à têtes apparentes, – 4 rideaux de vitrage en limon,
– 1 banquette ou divan en bois de noyer, de 4,40 mètres de long et 80cm de large, couverte en toile imprimée fond jaune à bouquets détachés – 6 fauteuils gondole en bois de noyer, couvert en toile imprimée,
– 4 chaises forme gondole,
– 2 tabourets de pieds,
– 1 console en noyer dessus en marbre,
– 1 guéridon bois peint en gris rechampi en blanc, roulettes en cuivre, dessus de marbre,
– 2 bras de cheminée de cuivre doré, amour au milieu d’une couronne tenant les deux bras en forme de cor de chasse,
– 2 flambeaux en cuivre doré, la tige brunie, le tour de pied et la tige ciselés et dorés mat,
– 1 feu à boules en cuivre doré, la devanture à pour ornement une tête d’homme au milieu de deux cygnes qui tiennent à leur bec une guirlande, – 1 soufflet à deux vents en bois de merisier,
– 1 balai d’âtre en bois de merisier.

Promenade de la Reine par Joseph Caraud, 1874
Image du Versailles secret de Marie-Antoinette (2018)
Image des Années Lumière (1989) de Robert Enrico
La tour de Malborough depuis la maison de la Reine
La tour de Malborough dans les années 1970, les arbres étaient encore debout avant la tempête de 1999 !

La tour de Malborough (1)

Lors de la construction de la tour de Malborough, en 1784, on édifie à proximité une pêcherie, de forme rectangulaire et comportant deux pièces. Mais après moins d’une année de travaux, elle est démolie pour faire place à une laiterie et les matériaux sont réemployés dans les chaumières proches.

Le nom Marlborough est une référence à la berceuse Malbrough s’en va-t-en guerre, écrite en 1722 mais remise au goût du jour en 1782 grâce à Beaumarchais et sa reprise à la cour par la nourrice du Dauphin Louis-Joseph, Geneviève Poitrine.

Son escalier de bois débillardé à limon courbe sur poteaux avec marches massives en chêne, qui entourait initialement la Tour, a disparu à la fin du XIXe siècle, après avoir fait l’objet d’une réfection complète en 1837, de même que la tourelle supérieure couverte de plomb; il a été reconstruit à l’identique en 2002 lors des travaux de restauration de l’ensemble.

Au sommet de la tour, un balcon circulaire permet une vue sur l’ensemble du domaine, jusqu’au toits du château.

La tour de Malborough et la laiterie de propreté
Haut de la tour de Malborough
La tour de Malborough, la maison de la Reine, le boudoir et le moulin
La tour de Malborough et la laiterie de propreté

La pêcherie du hameau de la Reine,
Départ pour les balades en barques sur le lac
( texte et photographies de Christophe Duarte – Versailles passion )

Dans le rez-de-chaussée hexagonal de la tour de Marlborough, se trouve une pièce appelée la pêcherie, reliée par un couloir à la laiterie de Propreté, destinée à abriter les barques qui permettent de circuler sur le lac ainsi que des filets de pêche. Posée sur ce socle, s’élève la tour ronde entourée d’un escalier qui conduit à un premier étage avec une pièce ouverte, garnie de colonnes. Au sommet de la tour, un balcon circulaire permet une vue sur l’ensemble du domaine, jusqu’au toits du château.

La tour de Malborough dont il est désormais possible de faire le tour complet au détriment des ruches qui ont été déplacées en 2022 pour la restauration. Il n'y en a plus que douze.

Des barques pour le Hameau de la Reine…

Dans l’Audomarois, deux barques du XVIIIe siècle ont été construites chez les faiseurs de bateaux.

Deux bateaux qui ont pris la route du Domaine de Versailles à la fin du printemps.

C’est le Domaine qui les a commandés à cette entreprise audomaroise, labellisée entreprise du patrimoine vivant.

Ils seront utilisés pour entretenir l’étang du Petit Trianon.

Du 20 juillet au 8 août 1784

 

Séjour de la Reine à Trianon.

Marie-Antoinette par Marie-Victoire Jacquotot (vers 1818)
Marie-Antoinette au Hameau du Petit Trianon par Joseph Bouvier
Images du Versailles secret de Marie-Antoinette
Le pont et le colombier du hameau

La grange,
La salle de bal du Hameau de la Reine
( Source reconstitution de la Maison : Versalia 6 – John Carter )

Lors de la création du hameau, une grange est construite entre la laiterie de préparation et le colombier, et montre la volonté de la Reine de côtoyer au plus près la vie paysanne.

La grange

Elle dépend de la ferme, dont l’éloignement à l’extrémité ouest du hameau rend pourtant difficile son usage de véritable grange pour l’alimentation du bétail.

Le bâtiment central, voûté, est de grand volume et s’ouvre sur deux renforcements plus bas et deux portes à grand vantail double en sapin de Lorraine ferment, en face à face, l’espace principal.

Accolés au bâtiment, deux appentis, non communicants, servent de logement au chef jardinier Bréval, responsable de tous les potagers du hameau : l’annexe proche de la laiterie comprend une pièce tenant lieu de cuisine et un petit cabinet, ainsi qu’un grenier.

De l’autre côté de la grange se trouve la chambre à coucher à deux fenêtres, à laquelle on accède par un escalier d’une quinzaine de marches donnant sur un balconnet garni de pots de fleurs. Au-dessus se trouve un petit grenier servant à conserver les graines.
L’ensemble est couvert d’une toiture fort complexe, de paille, de roseau ou même de tuiles, alternant les pans droits et imbriqués, qui donne son charme à la bâtisse.
La construction d’une plus petite grange attenante à la ferme fait perdre à la fabrique son affectation initiale.
En 1787, celle-ci est transformée en salle de bal rustique, selon le désir de la Reine d’avoir des danses plus intimes que les grands bals qui ont lieu dans les tentes montées dans le Jardin français.

Outre les modifications apportées au revêtement des murs, repeints en fausse pierre de taille, et la création d’arcades sous le toit, le sol, initialement de terre battue, est carrelé en juillet 1789.

Le jardinier y conserve cependant son logement et, le 13 octobre 1790, on lui livre une niche de bois pour son chien.

Vestiges de la grange

Le jardin de la grange possède la particularité d’être entièrement clos de charmilles et de barrières. On y accède par trois entrées principales. Un large chemin droit à l’ouest est couvert d’un berceau de plantes grimpantes et permet de se rendre à la ferme.n très mauvais état, la grange est détruite en mars 1810 en même temps que la laiterie de préparation qui se trouve à côté.

Lors de la restauration du hameau, en 1932, on construit de petits murets de moellon pour évoquer grossièrement le tracé du bâtiment disparu.

En 1784

La ferme

La ferme de Marie-Antoinette est créée, légèrement à l’écart du hameau, pour y être une véritable exploitation. Les différents bâtiments qui la composent sont construits de 1784 à 1789, avec de nombreuses modifications de projet au cours de l’édification : des étables, une bergerie, une porcherie, des clapiers et un poulailler.
L’ensemble du hameau devient une véritable exploitation agricole, dirigée par un fermier, dont les produits alimentaient les cuisines du château.

La ferme est située à l’écart du village et abrite un cheptel varié : petit troupeau de huit vaches et d’un taureau, dix chèvres et des pigeons.

Du 28 août au 19 septembre 1784

Séjour de la Reine à Trianon.

Portrait de la Reine et Ses enfants (Madame Royale et Louis-Joseph) à Trianon, par Adolphe-Ulrich Wertmüller (1785). Nationalmuseum de Stockholm

Madame Royale loge au Petit Trianon, le Dauphin et sa suite, dont madame de Polignac en tant que gouvernante, investissent le Grand Trianon.

image

le petit trianon Tumblr posts - Tumbral.com

Peinture de Joseph Caraud (vers 1870)

En novembre 1784

On pose les tuyaux pour amener l’eau du lac , de la rivière de décharge et du ruisseau du moulin. Le grand lac est creusé de manière à ce que les chaumières soient disposées autour de sa rive orientale, comme un véritable décor en arc de cercle dont le point de vue idéal se situe de l’autre côté de la pièce d’eau.

En 1785

Achèvement des maisons du Hameau de la Reine.

 

Vue d'ensemble du hameau

En 1785, Richard Mique creuse le grand lac autour duquel s’épanouiront toutes les maisons du Hameau. Il forme, dans ses contours, de petites baies et des presqu’îles.

Le lac asséché pour les travaux de restauration des murs du bassin

Sa plus grande dimension ne dépasse pas cent trente mètres. Une première rivière s’en échappe pour se perdre dans les fossés extérieurs. Elle est munie d’un petit pont de pierre reliant la maison de la Reine au colombier. Un autre bras coule devant le moulin, dans une étroite rigole d’un demi-mètre de profondeur, après avoir alimenté le lavoir.

La maison du garde (5)
( texte et photographies de Christophe Duarte – Versailles-passion )

La maison du garde, ou maison du gardien, est située en bordure du domaine. Son premier occupant est le Suisse Jean Bersy, qui habite les lieux avec sa famille. La maisonnette est au centre d’un enclos cultivé, constitué de petites parcelles. Le logement comprend deux belles pièces et une cuisine en rez-de-chaussée ainsi qu’une chambre à l’étage, menant à un grenier.

L’existence d’un premier étage permet une meilleure surveillance du domaine.

En outre, depuis le sous-sol de sa demeure, le gardien a accès par quelques des patrouilles régulières. La construction est réalisée de telle sorte que cet accès demeure secret aux visiteurs.

« Nous nous rendîmes aussi au Petit Trianon dont le jardin a été aménagé d’un côté en charmant jardin anglais par la reine actuelle, alors que l’autre côté reflète toujours la beauté du goût français de la marquise de Pompadour qui avait fait construire son Trianon pour être au voisinage du roi quand Louis XV séjournait dans son Trianon ancien. De nos jours, c’est parfois la reine qui couche ici, en compagnie de Madame Élisabeth, sœur du roi.
Le pavillon est très gracieux, décoré de plaisantes images d’Amours. Dans le bosquet, se trouve un petit théâtre qui semble avoir été créé par des fées, dans lequel la reine elle-même a déjà joué des rôles, ce qui lui a été reproché, tout comme aujourd’hui on est mécontent qu’elle n’ait pas participé au cortège.
Je souhaiterais voir de l’eau claire dans l’étang qu’elle a fait creuser à Trianon, et des plantations d’arbustes sur les rochers artificiels pour cacher les joints de maçonnerie et les barres de fer qui tiennent l’ensemble, car ces marques du travail des ouvriers sont d’un effet très peu heureux.
Le petit pavillon dans le bosquet sur la rive ainsi que le ruisseau sont très beaux. Ce pavillon, dont les murs ont été peints de fleurs des différentes saisons par un artiste plein de goût, s’ouvre sur le bosquet de quatre côtés. Non loin se trouve le joli temple rond à colonnes, dans lequel est placée une statue de l’Amour. Des buissons fleuris décorent le chemin sinueux qui y conduit.
L’installation d’un jeu de bague, dans un goût chinois très coloré avec quantité de dorures, me parut indigne de cet ensemble charmant, tout au moins mes yeux en souffrirent.
Par contre, je pris plaisir à voir les deux jardinets destinés au Dauphin et à sa sœur, les deux moutons et les poules que les enfants royaux aiment tant, ainsi que le jardin de tulipes qui est entouré de clôtures vertes et contient quatre plates-bandes de tulipes sélectionnées.  Au bout du jardin, vers la chaussée qui mène à Marly et à Saint-Germain, on construit un hameau et, derrière les murs de ces simples demeures paysannes, se cachent toutes sortes de charmants logis.»

Extrait du Journal d’un voyage à travers la France, 1785, par Sophie von La Roche        

La maison du garde

La laiterie de propreté (2)
( texte et photographies de Christophe Duarte – Versailles passion )

En 1785, Richard Mique édifie la laiterie de propreté, une des douze «fabriques» du Hameau, qui sert à la Reine de lieu de dégustation des produits de Sa ferme.

L’intérieur est composé d’une grande salle qui offre un décor peint en trompe-l’œil. Un mobilier de marbre achève cet ensemble intérieur de très belle qualité.

Marie-Antoinette vient déguster les produits laitiers sur des tables de marbre blanc veiné disposées autour de la pièce et soutenues par quatorze consoles sculptées. On les Lui sert dans des terrines à lait, brocs, tasses ou beurriers en porcelaine.
Sur les quinze tables qui garnissent la laiterie du hameau il y a en effet soixante-dix-huit pièces de porcelaine décorée : douze terrines à lait, six plateaux à fromages, six tasses, deux beurriers, huit brocs, six assiettes, deux bat-beurre et un sucrier. Ces pièces sont fabriquées à la Manufacture de la Reine – rue Thiroux à Paris – comme l’indique la marque A surmonté d’une couronne.

Des têtes de bouquetins viennent surmonter les vasques originales de porcelaine décorées de filets bleus et les canalisations permettant leur alimentation en eau sont dissimulées sur les quatre façades extérieures par des bustes de marbre blanc surmontant des gaines de pierre et représentant un berger, une dame romaine et deux dames de la cour de Louis XIV.

Les sols sont revêtus de marbre bleu et blanc. Afin d’entretenir la fraîcheur de la pièce, un filet d’eau s’écoule dans une rigole centrale et l’on a disposé dans quatre niches des vasques ornées de dauphins sculptés. Les murs sont ornés d’un décor en trompe-l’œil.

Le mobilier d'origine de la laiterie disparaît lors de la Révolution. Lors de la restauration commandée par Napoléon Ier en 1811, Aimable Boischard installe dans la laiterie une nouvelle table de marbre comparable à celle qui avait été à l'origine créée par Louis-François Leprince. Le «N» qui ornait les pieds est remplacé sous Louis XVIII par un «L»
Marie-Antoinette dans la laiterie de propreté par Benjamin Warlop

La laiterie de propreté est, avec la Maison de la Reine, la seule chaumière à être couverte de tuiles, en raison de la fragilité de la voussure à caissons peints.

Madame Auguié par Wermüller

La peinture ci-contre de Madame Auguié , la sœur de Madame Campan, nous donne une idée de ce à quoi ressemblait la laiterie de rafraîchissements peu de temps après son achèvement en 1785 :
un plafond nu, pas de fontaines et des murs blancs unis.  Cependant, la laiterie était jugée trop banale (et peut-être, puisqu’elle était destinée à la famille royale, trop indiscernable de la laiterie « ordinaire ») par les concepteurs royaux qui géraient les domaines de Versailles et en 1786 ou 1787, les murs ont été refaits pour imiter le marbre blanc et un  plafond en trompe l’œil a été ajouté.

Le 27 mars 1785

Naissance de Louis-Charles, duc de Normandie, surnommé «Chou d’Amour» par Marie-Antoinette.

 

Le 26 mai 1785

Séjour de la Reine à Trianon pour quelques jours.

Louis-Charles, duc de Normandie par Élisabeth Vigée Le Brun

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Le colombier (6)

Proche du lac, la maison du colombier accueille un pigeonnier dans ses combles, et des poulaillers sur l’arrière.
À la demande de la Reine, la volière est peuplée dès 1785 de coqs et poules de diverses espèces que l’on a fait venir de l’Ouest de la France et que l’on nourrit de graines d’orge et de vesce.

L’été, on dresse une volière extérieure bâtie de poutrelles et couverte de filets

 Le moulin (11)

Le moulin est l’une des chaumières les plus pittoresques, avec un charme pictural qui rappelle le rôle du peintre Hubert Robert dans la création du hameau. Les quatre façades de l’édifice ont chacune un aspect et un décor différents bien qu’en harmonie, à l’instar du Petit Trianon….
La roue mue par le ruisseau dérivé du grand lac n’est qu’un élément de décor et aucun mécanisme ni aucune meule ne sont installés dans cette fabrique. En effet, contrairement à ce que l’on avance souvent, le moulin n’a jamais servi à moudre le grain : le courant est si lent que la roue initiale en chêne, pourtant simplement décorative, tourne avec une telle difficulté qu’il a fallu la changer pour une autre de taille plus réduite.

La salle du rez-de-chaussée semble avoir servi un temps de galerie d’exposition pour les premières maquettes du hameau. Ce salon est accolé un petit cabinet, servant de garde-robe. 
Un petit couloir donne accès à une porte d’entrée latérale.
La pièce carrée du premier étage, de quatre mètres de côté, tient lieu de petite salle à manger ou de chambre, dont on ignore si elle sert. On y accède par un escalier extérieur complexe de deux volées de marches.

Sur l’avant, un cabinet en colombages est construit en excroissance au-dessus du ruisseau et est relié à la pièce du premier étage par une passerelle permettant un accès en contrebas.
L’intérieur du bâtiment a reçu une décoration sobre mais soignée.

« Les murs du salon sont peints couleur pierre d’abord, puis reçoivent ensuite des lambris d’appui peints couleur acajou, surmontés de papier peint, comme pour la chambre. Une cheminée de marbre légèrement sculptée donnait une note de luxe presque incongrue dans le contexte du Hameau mais correspond à cette recherche de raffinement et de contraste que l’on rencontre dans d’autres maisons…»

Un carrelage est posé dans toutes les pièces et les deux pièces principales comportent chacune une cheminée du marbrier Le Prince.
Un lavoir est accolé au moulin, au bord du ruisseau.

Plan de la ferme du hameau

Le 14 juin 1785

Valy Bussard, le fermier désigné par la Reine pour conduire la ferme et la laiterie arrive de Touraine.

Vue intérieure globale de la ferme
Cour de la ferme du hameau

La résidence destinée à Valy Bussard et sa famille, construite en 1787 et composée de trois chambres, une cuisine et une salle à manger, est, comme l’ensemble des maisons du hameau, décorée dans le goût rustique. Un garçon laitier et un vacher viennent les assister dans l’exploitation. Chargé aussi de la gestion de la ferme, Valy occupe un bureau au-dessus de l’étable.

La maison du fermier

Du 19 juin au 12 juillet 1785

Séjour de la Reine à Trianon.

Portraits de la reine Marie-Antoinette à Trianon  - Page 2 10968410
                  Image des Années Lumières de Robert Enrico

Du 1er au 24 août 1785

Séjour de la Reine à Trianon.

Une vue du hameau de Marie-Antoinette par Pierre Joseph Wallaert

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Marie-Antoinette par Pierre-Adolphe Hall
Le déjeuner sur l'herbe d'après Léon Fauret, par Benjamin Warlop

Le 27 décembre 1785

La famille du fermier Valy Bussard vient le rejoindre dans la ferme de la Reine.

La maison du fermier
Image du Versailles secret de Marie-Antoinette de Sylvie Faiveley et Mark Daniels (2018)

En 1786

Le premier bouc suisse acheté pour la ferme se révèle acariâtre et peu fertile : la Reine décide donc de s’en séparer et d’en faire chercher un autre en Suisse, «blanc et pas méchant». Ce dernier, doux de caractère, aura l’honneur de tirer la petite voiture à chèvres du Dauphin.

Petite calèche de Louis-Charles, duc de Normandie, puis Dauphin, château de Versailles
Louis-Charles et Marie-Antoinette par Benjamin Warlop

Le 30 juin 1786

Un nouveau bouc à quatre cornes et une chèvre blanche arrivent en provenance de Bulle, en Suisse. Durant les vingt-deux jours de voyage, la chèvre a mis bas deux petits chevreaux.

La Reine avait commandé à Valy le bouc à la condition qu’il fût « blanc et pas méchant ». La Suisse est alors prise comme campagne modèle et fournit la majorité des animaux, qu’on allait précédemment chercher en Hollande.

Bouc à quatre cornes

«La solitude»

Un pavillon chinois de forme trilobée portant le nom de «Solitude» devait être édifié au centre du bois des Onze-Arpents, dans l’un des premiers projets de Richard Mique.

Si le projet n’a finalement jamais été réalisé, Alain Baraton en a reconstitué le tracé en gazon lors des replantations de 1999 et a créé les trois parterres qui apparaissent sur les plans de Mique.

Le 9 juillet 1786

Naissance de la princesse Sophie-Hélène-Béatrix, dite Madame Sophie, dernier enfant de Louis XVI et Marie-Antoinette. Selon les usages, le bébé est immédiatement baptisé.

Sophie-Hélène-Béatrix de France par Élisabeth Vigée Le Brun
L'Après-Midi au Petit Trianon d' Emile Charles Dameron (1848-1908)
Le hameau dans L'Enfant-Roi (1923) de Jean Kemm
Autre scène de ce film

Le jeudi 21 septembre 1786

Le Roi chasse et ne prend rien. Il dîne au Hameau et soupe à Trianon.

En 1787

La Maison des Fermiers

La résidence des fermiers Bussard, construite en 1787 et composée de trois chambres, une cuisine et une salle à manger, est, comme l’ensemble des maisons du hameau, décorée dans le « goût rustique ». Un garçon laitier et un vacher viennent les assister dans l’exploitation.

La maison du fermier

En mai 1787

On reçoit sept chèvres et un bouc.

En juin 1787

Lors d’une de ses visites dans le Hameau, Louis XVI décide de créer un arc de triomphe à l’entrée du domaine, à la lisière du bois des Onze-Arpents, à l’extrémité nord de l’allée de Saint-Antoine ; la construction de cette nouvelle porte Saint-Antoine, commencée en juillet 1786, s’achève alors (en juin 1787) et on l’orne d’une dépouille de lion, emblème du Roi.

La porte Saint-Antoine
La-ferme-du-hameau

En juin 1787

Huit vaches et un taureau arrivent à la ferme de Trianon.
Au début le fermier Valy Bussard se sert ponctuellement des chevaux du domaine lorsqu’il en a besoin, c’est la raison pour laquelle Mique n’a pas prévu d’écurie dans la ferme du Hameau.

La construction d’une nouvelle grange dans l’enceinte de la ferme permet de transformer la première (4) en salle de bal… dont il ne reste plus rien aujourd’hui, au XXIe siècle… Un pont au-dessus du fossé permet l’accès depuis l’allée du Rendez-Vous, grâce à une grande porte à auvent. La cour de la ferme comprend un abreuvoir et un puits.

En direction du Hameau s’élève un autre portail en maçonnerie et pierres de taille, surmonté de deux grosses boules.

Le 18 juin 1787

La mort de Madame Sophie avant son premier anniversaire éprouve la Reine qui s’inquiète aussi pour la santé de Son fils aîné.

Le 24 juin 1787

Séjour de la Reine à Trianon pour quelques jours.

Emmanuelle Béart dans Marie-Antoinette, Reine d'Un seul Amour (1988) de Caroline Huppert

Du 1er au 25 août 1787

Séjour de la Reine à Trianon.

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Le 22 août 1787

Louis XVI tire aux Fours-à-chaux. Il soupe au hameau de Trianon.

Image de Marie-Antoinette (2006) de Sofia Coppola

 

En 1788

On construit un jeu de boules près de la Maison du Garde, sous des arceaux où grimpent des rosiers.

Du 15 juillet au 14 août 1788

                         Séjour de la Reine à Trianon.

Le Déjeuner sur l'herbe ou Un goûter au petit Trianon par Jean Joseph Léon Fauret
Image de L'Enfant-Roi (1923) de Jean Kemm
Salle-à-manger de la maison de la Reine (au style de Sa nièce)

En mai 1789

L’approche des événements révolutionnaires impose un renforcement des rondiers lors de la présence de la Reine dans le hameau.

Marie-Antoinette d'après Callet par Benjamin Warlop

La Reine ouvre Ses jardins de Trianon.

Le 4 juin 1789

Mort du Dauphin, Louis-Joseph-Xavier-François, à Meudon.

Mort du Dauphin dans Les Années Lumière de Robert Enrico (1989)
Le pont qui mène aux jardins du grand Trianon
Les derniers jours de la reine au hameau de Trianon de Jules Girardet et Antoine Vizzavona François

Le 5 octobre 1789

Marie-Antoinette est dans les jardins du Petit Trianon et le Roi à la chasse lorsqu’on apprend que des femmes du peuple venues de Paris marchent sur Versailles pour demander du pain.

La dernière vue du hameau qu'a dû avoir Marie-Antoinette
Images du Versailles Secret de Marie-Antoinette

La famille royale se replie dans le château…

Le matin du 6 octobre 1789 par Benjamin Warlop

Le Roi accepte de suivre la populace à Paris et de s’installer au palais des Tuileries.

Dès le départ de la famille royale

Ce n’est qu’en 1789

… qu’est acheté l’unique cheval, alors que la famille royale a déjà quitté Versailles. Ce cheval est logé dans les dépendances du château de Trianon.

Trianon est quasiment laissé à l’abandon, aux seules mains du personnel qui continue d’y loger. Les travaux sont interrompus. Les révolutionnaires songent à diviser le Hameau en lots et à le vendre aux enchères, le domaine est ensuite livré pendant plusieurs années aux outrages du temps

Le hameau de la Reine par Claude-Louis Châtelet

Après la Révolution

La Tour de Malborough est l’un des bâtiments les plus endommagés. Sa structure métallique a été vandalisée. Lors des travaux de restauration engagés par Napoléon (1769-1821), la partie supérieure est simplifiée et l’ensemble du bâtiment est repeint en imitation de « pierre en ruine » .

Très délabré, le moulin est restauré de façon importante à partir de 1810. Les toitures et cloisons sont rétablies, l’escalier démoli puis reconstruit, les portes et croisées entièrement restaurées. On remonte par ailleurs une nouvelle cheminée de marbre dans le salon, devant laquelle sont installés une table de chêne, quatre fauteuils et quatre chaises.

En 1801

Les bals et fêtes populaires qui sont tenus à Trianon et dans le hameau dégradent la résidence et les jardins. Les jardins sont délabrés, par manque d’entretien, et deux maisonnettes du Hameau (la laiterie de préparation et la grange-salle de bal) menacent de s’écrouler.

Promenade de Napoléon et Marie-Louise au Hameau de Louis Gadbois, vers 1811

En 1810

Le domaine revient à l’Impératrice Marie-Louise (1791-1847) qui fait alors restaurer l’ancienne résidence de sa grand-tante, malgré le passé douloureux des lieux. Elle se plaît dans cette demeure qui lui rappelle le château de Laxenburg, en Autriche, dans lequel elle a résidé durant son enfance. Le coût trop élevé de réhabilitation du Pavillon frais ou de certaines chaumières du Hameau entraîne leur destruction.

En juin 1837

Les jardins, s’étendant jusqu’au Hameau, sont aussi reconstruits ou rétablis selon la disposition du domaine de Marie-Antoinette.

Le 21 août 1855

Visite de la Reine Victoria au Hameau du Petit Trianon

La Reine Victoria au Hameau illustrée par Karl Girardet (1813-1871)

En 2016

Grâce au mécénat de Dior, soutien indéfectible de Versailles, la Maison de la Reine, deux corps de bâtiment reliés par une galerie de bois, ainsi que le Réchauffoir attenant retrouvent leur caractère et leur apparence d’antan.

La Maison entourée de ses échafaudages de rajeunissement...

 « Nous ne disposons malheureusement pas de suffisamment de meubles de l’époque Louis XVI en raison des ventes révolutionnaires, voilà pourquoi nous reconstituerons l’intérieur de l’impératrice Marie-Louise, dont le mobilier a, quant à lui, été en grande partie conservé. Les inventaires de 1810 nous donnent des informations très précises sur les couleurs et les étoffes, sur lesquelles travaillent déjà les manufactures Prelle et Tassinari & Chatel, ou encore les passementiers Declercq.
Avant cela, il nous faudra évacuer l’humidité -dont le taux atteint 90 % dans certaines pièces. Nous allons donc extraire l’air ambiant, puis pulser de l’air sec par les cheminées.
»

Jérémie Benoît, conservateur en chef au Musée national des châteaux de Versailles et de Trianon

Sources :

  • ARIZZOLI-CLEMENTEL, Pierre, L’Album de Marie-Antoinette: vues et plans du Petit Trianon à Versailles, Editions d’Art Gourcuff Gradenigo, 1999, réédition en 2008, Montreuil, 99 p.
  • BERLY, Cécile, Le Versailles de Marie-Antoinette, éditions Artlys, Paris, 2013, 110 p.
  • BERTIERE, Simone, Les Reines de France au temps des Bourbons, tome 4 : Marie-Antoinette L’insoumise, éditions de Fallois, Paris, 2002, 735 p. + 32 p. de planches illustrées
  • BOYER, Marie-France, Les Lieux de la Reine, Thames & Hudson, Paris, 1995, 112 p.
  • CAMPAN, Henriette, Mémoires sur la vie privée de Marie-Antoinette, reine de France et de Navarre, suivis de souvenirs et anecdotes historiques sur les règnes de Louis XIV, de Louis XV et de Louis XVI, 3 volumes, deuxième édition, Bauduin frères, Paris, 1823, 402 p. https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2050396.texteImage
  • CASTELOT, André, Marie-Antoinette, Perrin, Paris, 1953, 588 p.
  • CHANTERANNE, David, Marie-Antoinette – Reine des Arts, Château de Versailles (magazine) Hors série N°25 ; avril 2017, 82 p.
  • CHAPMAN, Martin, Marie-Antoinette and the Petit Trianon at Versailles, Fine Arts Museum of, Etats-Unis, 2007
  • DA VINHA, Mathieu, MASSON, Raphaël, Versailles pour les Nuls, First & Château de Versailles, 2011, 344 p.
  • DELALEX, Hélène, MARAL, Alexandre, MILAVANOVIC, Nicolas, Marie-Antoinette, Château de Versailles, 2013, 240 p.
  • DESJARDINS, Gustave, Le Petit Trianon, histoire et description, L. Bernard, Versailles, 1885, 550 p.
  • DUARTE, Christophe, Versailles passion , groupe Facebook
  • https://www.facebook.com/groups/345409295656055
  • HERMARY-VIEILLE, Catherine, Les années Trianon, Albin Michel, Paris, 2009, 432 p.
  • IMBERT DE SAINT-AMAND, Arthur-Léon-Georges, Les beaux jours de Marie-Antoinette, Edouard Dentu, Paris, 1879, 358 p.
  • JALLUT, Marguerite, HUISMAN, Philippe, Marie-Antoinette L’impossible Bonheur, Edita, Lausanne, 1970, 247 p.
  • LOPEZ-VIDAL, Ignasi Le Petit Trianon, le Domaine d’une Reine, groupe Facebook https://www.facebook.com/groups/1609595035995713

  • LENOTRE GOSSELIN, Louis Léon Théodore, Versailles au temps des rois, Grasset, Paris, 1934, trois nouvelles éditions depuis 2006, 308 p.
  • LEVER, Evelyne, Marie-Antoinette, Fayard, Paris, 1991, 746 p.
  • MAIOR-BARRON, Denise, Marie Antoinette at Petit Trianon: Heritage Interpretation and Visitor Perceptions, Routledge, Royaume-Uni, 2017, 348 p.
  • MASSON, Raphaël, Marie-Antoinette – Dans l’intimité d’une Reine, Château de Versailles (magazine) Hors série N°1, novembre 2013, 100 p.
  • MAZE, Jules, Les coulisses de Versailles – Marie-Antoinette fait ses débuts de Reine de France, éditions L.E.P. Monaco, 1958,
  • NOLHAC, Pierre, Le Trianon de Marie-Antoinette , Hachette Livre BNF, Paris, 1914, 426 p.
  • NOLHAC, Pierre, Le Château de Versailles au temps de Marie-Antoinette, imprimerie de E. Aubert, Versailles, 1889, 108 p.
  • https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6543008r.texteImage
  • NOLHAC, Pierre, Les Consignes de Marie-Antoinette au Petit Trianon 1890
  • NOLHAC, Pierre, Marie-Antoinette à Trianon, 1893,
  • NOLHAC, Pierre, Le Trianon de Marie-Antoinette Manzi, Joyant et Cie, Paris, 1914, 426 p.
  • https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6523077f.texteImage
  • PEROUSE DE MONCLOS, Jean-Marie (texte), POLIDARI, Robert (photographies), Versailles, Menges, Paris, 1991, 422 p.
  • RAVELLE, Françoise, Marie-Antoinette Reine de la Mode et du Goût, Parigramme – Carnet de Style, Paris, 2018, 128 p.
  • REY, Léon, Le Petit Trianon et le Hameau de Marie-Antoinette, Librairie Ernest Leroux, Paris, 1936, 84 p.
  • SAINT-CHARLES, Les Belles Années de Marie-Antoinette, oeuvre et librairie Saint-Charles, Belgique, 1920, 327 p.
  • SAVINE, Albert, BOURNAND, François, Les Jours de Trianon, Louis-Michaud éditeur, Paris, 1908, 188 p.
  • VALICOURT, Emmanuel d’, Les Favoris de la Reine. Dans l’intimité de Marie-Antoinette , Taillandier, Paris, 2019, 384 p.
  • VIDAL, Elena Maria, Trianon : A Novel of Royal France, Mayapple Books, Etats-Unis, 1997, 188 p.
  • ZWEIG, Stefan, (traduction : HELLA, Alzir ), Marie-Antoinette, Grasset, Paris, 1933, 506 p.
  • Redécouvrez Versailles, Détours en France Hors-série Collection, 2008
  • Versailles – Parc, Jardins, Trianon ; Le Figaro collection N° 6, mai 2006
  • Les Derniers Secrets de Versailles dans Le Point Historia Hors Série, 2012, 108 p.
  • Marie-Antoinette et le Petit Trianon, La Revue de l’Au-Delà N°158, Numéro spécial, , juin 2011
  • Le hameau de Marie-Antoinette, Château de Versailles (magazine) N°6 ; septembre 2012

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