
Le 26 février 1746
Naissance à la Hofburg, à Vienne, de Marie-Amélie (1746-1804). Elle est le huitième des seize enfants qu’auront François Ier (1708-1765), Empereur du Saint-Empire et Marie-Thérèse d’Autriche (1717-1780), Reine de Hongrie et de Bohême.

Le 11 juillet 1746
Marie-Thérèse accompagnée de ses enfants les plus jeunes (Charles dix-huit mois et Amélie cinq mois) rend visite à sa tante l’impératrice douairière Marie-Amélie, veuve de l’empereur Joseph Ier.

L’Impératrice Wilhelmine-Amélie de Brunswick-Lunebourg
Le 5 mai 1747
Naissance de son frère Léopold (1747-1792).
A l’occasion de la fête de leur père, les petits archiducs et archiduchesses montent sur scène à Schönbrunn sur un petit théâtre inauguré pour l’occasion.
De telles représentations dont raffolent les parents deviendront très courantes.

L’Empereur François Ier, son épouse Marie-Thérèse
et l’héritier du trône l’Archiduc Joseph par Franz Xaver Karl Palko
Les enfants, nés à peu d’intervalle sont logés dans ce qu’on appelle la «Kindskammer» (la chambre d’enfant) où ils sont généralement confiés aux bons soins d’une demoiselle de chambre et de ses assistantes. Les Archiduchesses reçoivent une éducation conforme à leur rang qui se doit d’être avant tout religieuse. Celle-ci commence dès leurs trois ans.
Les petites princesses reçoivent une éducation conforme à leur rang qui se doit d’être avant tout religieuse. Celle-ci commence à leurs trois ans. Très vite, les petits Archiducs et Archiduchesses se doivent d’accompagner leur mère à l’église, aux processions et aux pèlerinages dont Marie-Thérèse est très férue.
De part la multiplicité des langues au sein des vastes territoires Habsbourg, ils doivent apprendre l’allemand, en plus du dialecte viennois, le français, la langue maternelle de leur père, l’italien, mais aussi le latin, le hongrois et le tchèque. Des rapports quotidiens, sur chacun de ses enfants sont donnés à la souveraine qui répond point par point. Ceci permettant de compenser les absences de la mère, trop occupée par les affaires d’Etat.
L’Archiduchesse Amélie se retrouve à une place peu confortable au sein de la famille : elle est trop jeune pour se retrouver auprès de ses trois sœurs aînées Marianne, Marie-Christine et Marie-Elisabeth élevées ensemble. Elle est en plus née entre deux frères avec qui elle ne peut partager l’éducation.

Portrait miniature de Marie-Amélie d’Autriche
Enfin ses sœurs nées après elle seront trop jeunes à leur tour pour être élevées ensemble. Du coup, Amélie est plutôt élevée en fille unique, seul cas de la fratrie avec l’Archiduc héritier Joseph. Elle se sentira ainsi très peu liée avec les uns et les autres, et réciproquement.
Le 5 octobre 1747
A l’occasion de la fête de leur père, les petits Archiducs et Archiduchesses montent sur scène à Schönbrunn sur un petit théâtre inauguré pour l’occasion. De telles représentations dont raffolent les parents seront très courantes tout le long de ces années.
Le 18 avril 1748
Signature du traité d’Aix-la-Chapelle qui met fin à la Guerre de Succession d’Autriche.
Marie-Thérèse et François-Etienne sont reconnus dans leurs droits mais perdent définitivement la Silésie.
Portrait de la fratrie par Martin Van Meytens

Etude du visage de Marie-Amélie par Martin Van Meytens
Le 17 septembre 1748
Naissance et mort de sa sœur Marie-Caroline.
Le 20 mai 1749
D’après Blondel, le chargé d’affaires français, tous les enfants impériaux parlent aussi bien l’allemand que le français.
Le 4 février 1750
Naissance de sa sœur Marie-Jeanne-Gabrielle (1750-1762).
En 1751
Dès l’âge de cinq ans, chaque enfant se voit attribuer un appartement, composé de plusieurs pièces. En plus de l’Aja (l’Ajo pour les Archiducs), qui est la personne responsable, plusieurs professeurs et un confesseur particulier assument l’éducation des enfants. Une éducation générale leur est donnée, mais ensuite chacun des petits princes et princesses développe avec des professeurs particuliers des spécificités propres, en fonction de ses talents, mais aussi de son avenir envisagé.
Outre les langues, on y trouve la lecture et l’écriture, l’histoire, la géographie, la géométrie, les mathématiques, la musique et la danse. Marie-Thérèse et François-Etienne veulent développer le plus possible chez chacun de leurs enfants des talents artistiques.
Des rapports quotidiens, sur chacun de ses enfants sont donnés à la souveraine qui répond point par point. Ceci permettant de compenser les absences de la mère, trop occupée par les affaires d’Etat. La plupart des Archiducs et Archiduchesses sont élevés par deux ou trois, selon leur sexe, à l’exception de l’héritier. Marie-Amélie se retrouve elle aussi isolée du reste de la fratrie, ses sœurs étant trop âgées ou trop jeunes et née entre deux frères. Ceci expliquera par la suite le peu d’affinités qu’elle portera à chacun d’entre eux et réciproquement.
Le 19 mars 1751
Naissance de sa sœur Marie-Josèphe (1751-1767).

Portrait de la famille impériale par Martin Van Meytens, 1752 : Joseph se trouve auprès de sa mère,
presqu’au centre, en rouge, de façon à être distingué tout de suite au milieu de tous ses frères et sœurs.
En 1752
Si Marie-Thérèse s’occupe de chaque détail de l’éducation de ses enfants, elle n’en est pas moins une mère terrible.
Une miniature qui représente le régime disciplinaire de Marie-Thérèse :

Artiste inconnu (1750) – Musée National de Varsovie.
Les enfants sont soumis à un strict emploi du temps, rédigé de la main de l’Impératrice :
–Huit heures du matin, réveil et prière «élévation à Dieu» et se lever du lit.
–Neuf heures, prière du matin, toilettes et petit déjeuner.
–Neuf heures et demie : la kammerfrau (la femme de chambre) fait répéter et apprendre par cœur le catéchisme
–De neuf heures et demie à dix heures, permission de jouer.
–Onze heures : une demi-heure d’écriture et de nouveau récréation
–De onze heures à onze heures et demie: confession
–Midi : heure du déjeuner et de la liberté
–A deux heures après midi : de nouveau récréation
–A quatre heures après midi : cours de français
–A cinq heures du soir : amusement avec les jeux de cartes, livres et enseignement des mots français par des images ou danse.
–A six heures du soir : réciter le Noster Pater pour rappeler toujours la présence de Dieu.
–A sept heures et demie du soir : dîner
–A huit heures et demie du soir : nettoyage du soir et lit.
Quand le temps le permettra, nous modifierons les horaires afin qu’on puisse sortir en calèche en hiver et se promener dans le jardin en été. »
Les heures d’études sont complétées par les professeurs de musique, de dessin et de langues. Chaque matin, l’impératrice reçoit le rapport médical du Dr Van Swieten, qui lui rapporte l’état de santé de ses enfants. L’Impératrice voit les enfants tous les huit ou dix jours.
La demoiselle de chambre (rang en dessous de l’aya) est autorisée à punir et à fouetter les jeunes princesses.
Le 13 août 1752
Naissance de sa sœur Marie-Caroline (1752-1814).
En 1754
Le 1er juin 1754
Naissance de son frère Ferdinand (1754-1804).

Portrait de la famille impériale par Martin Van Meytens, 1754, même pose.
En 1755
Le 2 novembre 1755
Naissance de sa sœur Marie-Antoinette (1755-1793).
Portrait de la famille impériale par Martin Van Meytens, 1755, même pose.
En 1756
Le 12 février 1756
A l’occasion de l’anniversaire de leur père, tous les Archiducs et Archiduchesses sont déguisés, y compris la plus jeune, Antonia, trois mois, recouverte de fleurs.
Le 1er mai 1756
Signature à Versailles du traité d’alliance entre la France et l’Autriche, mettant fin à plus de deux cent cinquante ans de rivalité entre les deux puissances.
Le 25 mai 1756
Ratification du traité à Vienne.
Début de la guerre de Sept ans.
Le 8 décembre 1756
Naissance à la Hofburg à Vienne de l’archiduc Maximilien François d’Autriche (1756-1801), futur évêque de Münster et archevêque-électeur de Cologne.
Portrait de la famille impériale par Martin Van Meytens, 1756, même pose.
Le 19 janvier 1757
L’Archiduc Joseph, héritier du trône des Habsbourg est atteint de petite vérole. On craint pour sa vie et on craint aussi que l’épidémie se répande au sein de la famille impériale. Malgré l’épidémie, Marie-Thérèse ne perd alors aucun de ses enfants.
Réunion intime de la famille impériale, par Martin van Meytens (?)
L’héritier du trône est reconnaissable car habillé de rouge au premier rang. Il joue du violoncelle.
Le 10 mars 1760
Marie-Thérèse écrit au duc de Choiseul qu’elle ne mariera jamais ses quatre filles aînées car il n’existe aucun parti digne d’elles. On ignore ce qu’aurait été la réaction de Marie-Amélie si elle avait eu vent de cette lettre dans quelques années …
En octobre 1760
Mariage de son frère l’Archiduc héritier Joseph avec Isabelle de Bourbon-Parme (1741-1763), petite-fille du Roi de France Louis XV et premier mariage scellant l’alliance de 1756 entre les Bourbons et les Habsbourgs.
Réunion de la famille impériale à l’occasion des fêtes du mariage de l’Archiduc héritier Joseph et d’Isabelle de Parme ; le couple impérial est au centre, entouré par les nouveaux mariés, Joseph près de son père, Isabelle près de sa belle-mère. Les quatre autres Archiducs se répartissent ensuite, deux par deux, puis les Archiduchesses se divisent en deux groupes de quatre, chaque série commençant par une des aînées, soit Marie-Anne, soit Marie-Christine, suivies ensuite de leurs cadettes par ordre décroissant.
L’artiste place aussi le jeune prodige Wolgang Gottlieb Mozart que l’on peut repérer dans la foule. Il n’était au moment des faits qu’un simple bambin de quatre ans parfaitement inconnu mais qui était depuis devenu une célébrité internationale.

Détail montrant le jeune Mozart devenu en quelques années une véritable «star»
Le 18 janvier 1761
Mort de son frère Charles-Joseph, héritier en second et fils préféré de Marie-Thérèse.

L’Archiduc Charles-Joseph par Johann Christoph von Reinsperger

Marie-Josèphe, Ferdinand et Marie-Amélie par Martin Van Meytens
Le 20 mars 1762
Naissance de Marie-Thérèse, fille de l’Archiduc Joseph, héritier du trône des Habsbourg et d’Isabelle de Bourbon-Parme. Elle est la petite-fille aînée de l’Impératrice.

Marie-Thérèse, fille de Joseph II
De juin à novembre 1762
Le peintre suisse Liotard dessine au pastel tous les membres de la famille impériale.

Marie-Amélie par Liotard (1763)
Marie-Thérèse la décrit encore enfant comme « hautaine, prétentieuse et pleine de vie». Elle est selon les contemporains intelligente mais rêveuse, réservée et têtue, et s’intéresse principalement à la chasse.
Marie-Amélie parvient à l’âge du mariage pendant la guerre de Sept Ans (1756-1762), ce qui, réduisant ses chances de trouver un époux, lui apporte de nouvelles frustrations.

Chose étonnante, si l’enfant se montre très tôt rebelle, Marie-Thérèse et son mari n’hésitent pas à renvoyer sa préceptrice comme étant trop sévère avec leur fille très timide ! Et ce alors que Marie-Thérèse prône l’obéissance comme vertu essentielle… ?
Née à la fin de la guerre de Succession d’Autriche, alors que le pouvoir de Marie-Thérèse est affermi, son prestige affirmé et qu’enfin son père a été couronné Empereur, Marie-Amélie est élevée dans l’ombre de ses sœurs promises à de plus brillants destins. L’Impératrice commet cependant l’erreur de comparer sans cesse Marie-Amélie à ses aînées (née entre 1738 et 1743) notamment Marie-Christine à laquelle l’Impératrice montre ouvertement sa préférence et Marie-Élisabeth dont la beauté est célèbre ce qui générera des relations difficiles entre l’Archiduchesse et sa mère.
Marie-Amélie trouve un réconfort affectif dans la présence de ses sœurs cadettes bien plus jeunes qu’elles puisque nées entre 1750 et 1755, ce qui l’empêchera d’acquérir une véritable maturité.

Marie-Amélie de Habsbourg
Marie-Amélie est dotée d’un caractère énergique et elle ne veut pas jouer le rôle de pion sur l’échiquier politique matrimonial de sa mère.
Au milieu des années 1760
Marie-Thérèse n’a pas encore définitivement avancé les projets de mariage envers sa fille. Quelques indiscrétions laissent toutefois penser que la princesse est éprise de Charles de Deux-Ponts (Zweibrücken). Mais bien qu’issu d’une grande famille allemande, l’impératrice et la chancellerie de Vienne jugent ce candidat peu intéressant au regard des combinaisons de la politique européenne.
Le 22 décembre 1762
Mort de sa sœur Marie-Jeanne-Gabrielle.

L’Archiduchesse Marie-Jeanne-Gabrielle par Pierre Benevaux
En 1763
Nuit du 26-27 novembre 1763
La mort d’Isabelle de Bourbon-Parme provoque le chagrin immense de la famille impériale.
En 1765
Le 25 janvier 1765
Le mariage de Joseph II avec Maria Josepha de Bavière.

Tableau de Johann Georg Weickert
Lors de cette cérémonie, les Archiducs et Archiduchesses donnent un spectacle…
Le 5 août 1765
Mariage de l’Archiduc Léopold avec Marie-Louise d’Espagne à Innsbruck.
Le 18 août 1765
Mort de Son père, l’Empereur François Ier, lors des festivités du mariage de Léopold à Innsbruck.

Portrait posthume par Johann Zoffany en 1777
Marie-Antoinette racontera, en 1790, à Mesdames de Tourzel, de Fitz-James et de Tarenteaux que l’Empereur François Ier, partant pour l’Italie, d’où il ne devait jamais revenir , rassemble ses enfants pour leur dire adieu :
« J’étais la plus jeune de mes sœurs, mon père me prit sur ses genoux, m’embrassa à plusieurs reprises, et, toujours les larmes aux yeux, paraissant avoir une peine extrême à me quitter. Cela parut singulier à tous ceux qui étaient présents, et moi-même je ne m’en serais peut-être pas souvenue si ma position actuelle , en me rappelant cette circonstance, ne me faisait voir pour le reste de ma vie une suite de malheurs qu’il n’est que trop facile de prévoir.»
Marie-Antoinette, propos rapportés par Madame de Tourzel
Avènement de Joseph II qui partage le pouvoir avec Marie-Thérèse.

Joseph II par Anton von Maron (1775)
En 1766
Mariage de Marie-Christine (1742-1798) avec Albert de Saxe-Teschen (1738-1822), frère de la Dauphine Marie-Josèphe de Saxe, mère du duc de Berry, au château de Hof.

Marie-Christine et Albert de Saxe-Teschen, détail d’un tableau de Marie-Christine elle-même
Tandis que Marie-Christine, profitant du désarroi de sa mère, lui a arraché la promesse de ne pas la marier contre son gré et épouse l’homme qu’elle aime, à vingt-deux ans, Marie-Amélie semble destinée à l’état de vieille fille…
Le 15 octobre 1767
Mort de l’Archiduchesse Marie-Josèphe (1751-1767), sœur de Marie-Amélie.

L’Archiduchesse Marie-Josèphe
Le nom de Marie-Amélie est de plus en plus évoqué dans les correspondances diplomatiques. Ce fut le cas, lorsque sa sœur Marie-Josèphe, promise au Roi Ferdinand IV de Naples, fils du Roi Charles III d’Espagne, s’éteint le 15 octobre 1767 de la petite vérole.
Charles III sollicite alors de l’impératrice une autre de ses filles :
« J’ai tant d’empressement d’unir ma maison à celle de V.M, que mon cœur lui est sincèrement attaché et mon amitié et ma confiance en sa personne est si grande que sans balancer un moment de temps, je la prie de m’accorder une autre de ses filles pour mon fils de Naples. Nous nous imaginerons de n’avoir fait que changer de nom et la Providence bénira nos bonnes intentions.»
Marie-Thérèse ne fait aucune objection et avance deux Archiduchesses disponibles, Marie-Amélie et Marie-Caroline :
« 18 novembre 1767,
Comme je n’ai certainement pas moins d’empressement à unir ma maison à celle de V.M. que celui qu’elle veut bien me témoigner, je lui accorde avec bien du plaisir une des filles qui me restent, pour réparer la perte de celle que nous regrettons. J’en ai actuellement deux qui peuvent convenir : l’une est l’archiduchesse Amélie que l’on trouve bien de figure et qui est d’une santé à annoncer, à ce qu’il semble une nombreuse succession, est l’autre est l’archiduchesse Charlotte qui est aussi d’une très bonne santé et d’environ un an et sept mois plus jeune que le Roi de Naples. Je laisse à V.M. la liberté de choix.»
C’est Caroline qui est choisie pour ceindre la couronne de Naples.

L’Archiduchesse Marie-Antoinette par Sa sœur Marie-Amélie
En 1768
Le trône ducal de Parme est de plus en plus sérieusement envisagé pour Marie-Amélie, mais la certitude de ce mariage se fait beaucoup attendre. Les Cours de Versailles et de Vienne souhaitent ce mariage, mais le Roi Charles III d’Espagne fait montre de plus de réserve et de modération.
L’Infant Ferdinand de Bourbon, duc souverain de Parme, de Plaisance et de Guastalla a alors seize ans. Orphelin de père et de mère depuis 1765, il règne nominalement sur la principauté sous la direction de son Premier ministre, du Tillot. Fils de l’Infant Philippe, premier duc de la dynastie des ducs de Parme et de Louise-Elisabeth de France, dite Madame Infante, fille de Louis XV, il ne lui reste pour seule famille qu’une sœur Marie-Louise, mariée au prince des Asturies et futur Charles IV, un oncle paternel le Roi d’Espagne Charles III et un grand-père maternel Louis XV.
Cette double parenté avec les familles royales d’Espagne et de France a une influence durable dans l’histoire de la famille de Bourbon-Parme et dans les affaires de ce petit Etat italien.
De Versailles, Louis XV qui souhaite vivement ce mariage pour son petit-fils, attend fiévreusement les courriers de la Cour de Madrid.
Fin 1767
Les préliminaires commencent à se préciser, mais il faut encore deux ans avant que cette alliance ne se fasse. C’est la correspondance du Roi de France à son neveu qui nous renseigne sur les premières manœuvres diplomatiques concernant des épousailles et on comprend pourquoi au fur et à mesure des missives de Louis XV combien le rôle de Charles III est important dans ce mariage.
« Versailles, ce 16 novembre 1767,
Mon cher petit-fils,
Vous aurez appris avant que de recevoir cette lettre la guérison de l’archiduchesse Elisabeth, cela est heureux pour l’impératrice, mais il est à craindre que sa figure qu’on disait charmante n’en soit gâtée.
Louis XV
Le Roi, Votre Oncle, m’a écrit pour me faire part qu’il demandait une autre archiduchesse sans la nommer, s’en rapportant à l’impératrice, mais je sais qu’il désire Charlotte, ma filleule. Ce n’est pas notre compte. Mais prendriez-vous dans ce cas Amélie qui a quatre ans de plus que vous et qu’on dit aussi très belle, et bien grande et forte ?»
A l’évidence, le Roi d’Espagne penche pour Marie-Caroline (1752-1814). En l’occurrence, le Roi de France suggère le nom de Marie-Amélie pour son petit-fils de Parme, en louant sa beauté et sa santé.
Marie-Amélie était par la figure une très agréable jeune fille. Quelques uns de ses portraits font même un peu songer à Marie-Antoinette lorsqu’elle était adolescente. Le peintre Liotard a laissé une charmante esquisse de la future infante de Parme. Son visage est doux, la carnation de sa peau et de ses cheveux font penser qu’elle était blonde ou de teinte châtain. Pourtant, l’impératrice refusa les croquis de Liotard. L’artiste confiait ainsi dans sa correspondance :
« On ne me fait plus peindre d’archiduchesses, je ne les fais pas assez belles.»
A la même époque, un dessin de Ducreux, exécuté en 1769 et conservé au château de Versailles est assez décevant. Mais l’original achevé du portrait en Autriche rend bien compte de la personnalité de la fière Archiduchesse : yeux sombres et brillants, petite bouche mutine et un air altier peut-être un peu trop assuré… De bonne augure ?

L’Archiduchesse Marie-Amélie par Joseph Ducreux en 1769
L’évolution des pourparlers s’éternise longtemps… Les lettres de Louis XV à son petit-fils Ferdinand en témoignent, d’autant plus que des problèmes politiques entre Parme et le Vatican ne vont pas tarder à repousser encore l’échéance de ce mariage.
«Versailles, ce 30 novembre 1767,
Mon cher petit-fils,
Il n’est plus question de l’archiduchesse Elisabeth, mais bien d’Amélie et de Charlotte. L’ambassadeur d’Espagne à Vienne a fait demande de la seconde, l’impératrice a répondu qu’elle avait quelques engagements avec moi. J’ai fait dire à Vienne et en Espagne que je laissais le Roi mon cousin maître du choix pour son fils et son neveu. Je crois effectivement que cela vous sera égal pour vous, pourvu que vous en ayez une. Amélie est dit-on très belle, Charlotte est plus de votre âge, mais je vais presser pour que la conclusion des deux soit prompte.»
Le 12 mai 1768
Mariage de l’Archiduchesse Marie-Caroline avec Ferdinand Ier des Deux-Siciles.
Au début de 1768
Le pape Clément XIII, fort de son droit d’agrément sur tous les mariages royaux et princiers de la Chrétienté dresse des obstacles à la conclusion du mariage de l’infant de Parme. Les hauts dignitaires du Vatican présentèrent des arguties juridiques en prétextant une parenté trop proche pour l’union du promis. Ce retard n’était en fait qu’une manœuvre dilatoire de Rome.
La Cour de Rome est en effet mécontente des réformes anticléricales du duché de Parme envers l’Eglise. Sous l’impulsion du Premier ministre du Tillot, plusieurs mesures avaient aliéné le pouvoir de l’Eglise dans la principauté avec l’expulsion des jésuites et la confiscation des biens ecclésiastiques.
Le 25 avril 1768
Louis XV en fait part à son petit-fils :
« Je m’attendais bien au refus de la Cour de Rome, mais j’espère qu’elle s’adoucira et que tout s’arrangera à votre satisfaction avec le temps.»
Il faut attendre l’année 1769 pour que la situation se régularise avec la papauté. Clément XIII qui se refusait à donner les dispenses nécessaires pour le mariage du duc de Parme est l’auteur d’un bref pontifical qui excommunie tous les auteurs des édits de Parme contre les jésuites et l’Eglise.
Sa mort opportune et l’avènement d’un pape plus conciliant, Clément XIV, balayent les dernières difficultés.
Entre-temps Louis XV attend toujours des nouvelles de son royal homologue Charles III.
Le 5 septembre 1768
Il adresse une lettre brève mais pleine d’espoir à Ferdinand :
« Le courrier d’Espagne vient d’arriver. Je me hâte de vous en donner avis. Nous allons donc travailler à votre mariage.»
En juin 1769
Avec l’obtention des dispenses pontificales, l’union de l’Infant de Parme et de l’Archiduchesse Marie-Amélie s’annonce imminent.
Le 27 juin 1769
Le mariage par procuration est célébré à Vienne, l’Archiduc Ferdinand de Habsbourg, frère cadet de Marie-Amélie représentant le duc de Parme.
Le 1er juillet 1769
La princesse prend la route de l’Italie.

Le 3 juillet 1769
Louis XV écrit à son petit-fils :
« Votre future doit être partie de Vienne présentement, elle doit être le 17 à Mantoue et le 18 se fera la remise à Cazal-Majore. L’on ne m’a pas envoyé de Vienne son portrait que j’ai fait faire. C’est le seul qui me manque des archiduchesses.»
Comme Marie-Caroline partie en 1768 occuper le trône de Naples et Marie-Antoinette deux ans plus tard, Marie-Amélie emporte dans ses bagages un mémoire de sa mère intitulé Instructions. L’impératrice inonde sa fille de conseils, voire de préventions :
« Garde toi d’être distante et hautaine ! Évite de renforcer cette impression par ton attitude ! Répète toi à chaque instant que tu ne dois pas te mêler des affaires de l’Etat et ne veut rien en savoir. Qu’on s’adresse à ton mari…»
Marie-Thérèse a-t-elle quelque mauvais pressentiment à l’égard de sa fille ? Craint-elle la dérive d’un tempérament qui se révèle rebelle, fantasque et capricieux ? Appréhende-t-elle le caractère influençable de l’infant de Parme face à une épouse plus âgée et autoritaire ?
Le 16 juillet 1769
Marie-Amélie arrive à Mantoue accompagnée de son frère l’Empereur Joseph. Ferdinand se rend à leur encontre accompagné du duc Sforza Cesarini et du duc Grillo.
Le 19 juillet 1769
Ferdinand Ier de Bourbon-Parme, duc de Parme de Plaisance et de Guastalla épouse Marie-Amélie dans le Palais ducal de Colorno.
Le mariage est suivi de fêtes et spectacles.

Le 24 juillet 1769 au matin.
Le couple ducal rejoint Parme.

Ferdinand Ier
Toujours est-il que la nouvelle duchesse souveraine de Parme oublie aussitôt les Instructions de son auguste mère au point de provoquer une grave crise politique et diplomatique entre les Cours de Vienne, de Madrid et de Versailles. Marie-Amélie entend dominer son mari et gouverner ses Etats.
L’année de son mariage, l’ambassadeur La Houze trace les traits de la duchesse de Parme à vingt-trois ans :
« Un air majestueux, de grands yeux bleus, des cheveux châtains et une physionomie régulièrement belle.»
Par la correspondance entre Louis XV (grand-père de Ferdinand) et le duc on apprend que le mariage n’a pas été immédiatement consommé :


« Dites-moi dans votre lettre du 29 juillet sur la santé de votre femme qui est très bonne et qui s’est bien remise de la fatigue de son voyage, mais ne me dites pas si son cycle est passé et si elle est complètement votre femme, Parce qu’il y a même des rumeurs ou des mécréants à Colorno qui disent que vous êtes au même point que le premier jour ».
Louis XV
Le 28 août 1769
Louis XV alarmé et en colère écrit à son petit-fils :
« Qu’est-ce que cette poitrine douloureuse que votre femme a bon appétit ? Parce qu’ils disent qu’elle est mince et que vous ne l’aimez pas. Je ne pense pas que ce petit mal puisse empêcher le reste. Quelque chose comme ça n’est arrivé qu’à vous, c’est vraiment trop, je suis très énervé. Qui est la faute si le mariage n’est pas encore consommé ? Besoin d’une petite opération ? »
Il y a des gens qui peuvent résoudre ce genre de difficultés …
L’intervention du chirurgien de la Cour est demandée, le Docteur Camati identifie immédiatement l’origine du mal du jeune duc : le prince souffrait d’un phimosis dû à sa faible hygiène. Des lavages réguliers et constants ont été prescrits et déjà à l’automne 1769, le mariage peut enfin être consommé.
Voilà aussi l’origine des rumeurs de phimosis de Louis XVI …

Ferdinand Ier
Le 23 janvier 1770
Mort de sa nièce Marie-Thérèse, fille de Joseph II.
Le 16 mai 1770
Le mariage de Marie-Antoinette et du Dauphin est célébré dans la chapelle royale de Versailles.
Le mariage dans le film de Sofia Coppola (2006)
Le 5 octobre 1770
Marie-Antoinette écrit à Sa sœur Marie-Amélie :
« Versailles, 5 octobre 1770
Ma chère bonne Amélie, je vous remercie de ce que vous m´écrivez sur l´état le Monsieur le Dauphin. Son accès de fièvre n’a plus reparu. Cette attention est d´autant plus aimable de votre part, que vous êtes dans un état à songer avant tout à vous-même. J´ai voulu vous en écrire malgré ma lettre d´avant-hier. Nous-avons été bien intéressés, Monsieur le Dauphin et moi avons regardé le beau livre, que nous a remis de votre part le comte d´Argental sur les fêtes de votre mariage. Les estampes sont très bien faites, J´ouvrirai souvent ce livre-là pour me retrouver avec vous. L´Italie, comme le répétait souvent le bon Metastase, est toujours le pays des arts. Notre vie,ici, est le mouvement perpétuel quand il y a ce qu´on appelle appartement et jeu.
Le roi continue a être très-bien avec moi. La petite maladie de Monsieur le Dauphin l´avait d´abord rendu sombre, sa convalescence l´a tout ouvert. Et il s´est montré très affectueux et gai. Nous partons demain avec le Roi, Madame Adélaïde, Madame Victoire et Madame Sophie, pour Choisy, d´où je vous écrirai pour avoir de vos nouvelles et vous dire combien je suis heureuse d´être tante. Je trouve que vous n´entrez pas dans assez de détails sur votre vie à Parme. Faites-moi donc vivre avec-vous! Adieu, chère bonne, je vous embrasse de tout mon cœur. Non-seulement je ne trouve pas mauvais que Monsieur le Duc m´embrasse, je le lui rends en bonne sœur.
J´ai reçu, ce matin une lettre de Christine. La Grande-Duchesse de Toscane et son mari sont à Schoenbrunn avec le Duc de Courland et ne partiront pas avant d´avoir assisté à la fête de notre chère maman. Faites bien mes compliments à Monseigneur le duc de Parme.»

Marie-Amélie, portrait de la Hofburg d’Innsbruck

Le 22 novembre 1770
Marie-Amélie accouche de Caroline de Bourbon-Parme (1770-1804) qui épousera en 1792 Maximilien de Saxe (1759-1838).

Marie-Amélie
Le 14 novembre 1771
La duchesse de Parme éloigne Guillaume Du Tillot (1711-1774), le premier ministre et provoque une grave crise diplomatique. Depuis son arrivée, Marie-Amélie veut substituer l’influence autrichienne à celle française et espagnole. L’opposition de Marie-Amélie se transforme en haine, elle obtient de son mari le renvoi du premier ministre malgré l’opposition de la France et de l’Espagne.

Du Tillot est contraint d’abord à des arrêts domiciliaires à Colorno où il réside puis à la fuite, le 19 novembre 1771, vers l’Espagne où il reçoit une pension de Charles III (1716-1788) d’Espagne. Il revient en France où il mourra d’apoplexie en décembre 1774.
L’Etat piémontais est témoin de cette crise d’un œil circonspect, mais se tait, tant il désire marier ses princesses en France…
Marie-Antoinette écrit à Sa mère en date du 13 janvier 1773 :
« Le roi a appris la grossesse de ma sœur par une lettre de l’infant à laquelle il n’a pas répondu. Selon l’usage, l’infant a écrit à M. dauphin et à mes frères ; le roi ne leur a pas permis de répondre*. Pour moi, je me tiens en silence à l’exemple de mes deux familles. Il faut espérer que quand l’infante se verra plusieurs enfants, elle sentira mieux son devoir et travaillera à contenter ses parents.»
* Évelyne Lever explique que Marie-Amélie est manipulée par les opposants au ministre réformateur Tillot, qui reçoit ses ordres de Vienne et de Versailles… qu’elle veut le chasser et gouverner à sa place. Elle refuse d’écouter les admonestations de sa mère , qui décide de suspendre toute correspondance avec elle et interdit à ses enfants d’écrire à leur sœur. Louis XV suit l’exemple de Marie-Thérèse.

Ferdinand Ier
Le 5 août 1773
Naissance de son fils Louis Ier d’Étrurie (Ludovico) (1773-1803). Duc de Parme et Roi d’Étrurie, il épousera en 1795 Marie-Louise d’Espagne (1782-1824).

Marie-Amélie d’Autriche, duchesse de Parme, tenant un de ses enfants sur ses genoux
Le 10 mai 1774
Mort de Louis XV.

Le Dauphin devient Roi sous le nom de Louis XVI…

…et sa sœur Marie-Antoinette, Reine de France !
Le 28 novembre 1774
Naissance de sa fille Marie-Antoinette de Bourbon-Parme (1774-1841), future religieuse aux Ursulines.

Marie-Amélie

Le 7 septembre 1777
Naissance de sa fille Charlotte de Bourbon-Parme (1777-1813), qui entrera dans les ordres (Dominicaine).

Marie-Amélie d’Autriche, duchesse de Parme.
Au poignet, elle porte un bracelet avec une miniature de sa mère, Marie-Thérèse.


Marie-Amélie (1778) par Roslin
Le 29 novembre 1780
Mort de l’Impératrice Marie-Thérèse après une courte maladie.


Joseph II est désormais seul à la tête de l’Empire.

Joseph II
Le 22 mai 1783
Naissance de son fils Philippe Marie de Bourbon (1783- 1786).
Le 21 octobre 1784
Naissance de sa fille, Antoinette Louise de Bourbon, enfant mort-né.

Le 2 juillet 1786
Décès de son fils Philippe Marie de Bourbon (1783- 1786).

Le 17 avril 1787
Naissance de sa fille, Louise Marie de Bourbon (1787-1789).
Le 21 mai 1789
Marie-Amélie accouche d’un fils et d’une fille mort-nés.

Ferdinand Ier
Le 22 novembre 1789
Décès de sa fille, Louise Marie de Bourbon (1787-1789).
En 1790

Marie-Amélie, portrait non attribué
Le 20 février 1790

Joseph II
La mort à Vienne de Joseph II. Léopold II (1747-1792), son frère, devient empereur des Romains.

Portrait de Léopold II, vers 1790
En 1790
« Monsieur le comte de Flavigny me présenta à l’infante sœur de Marie-Antoinette, qui était beaucoup plus âgée que notre reine et dont elle n’avait ni la beauté ni la grâce.
Elisabeth Vigée Le Brun
Elle portait le grand deuil de son frère l’empereur Joseph II. Ses appartements étaient tout tendus de noir, elle m’apparut comme une ombre, d’autant plus qu’elle était fort maigre et d’une extrême pâleur.
Cette princesse montait tous les jours à cheval. Sa façon de vivre comme ses manières étaient celles d’un homme. En tout, elle ne m’a point charmée, quoiqu’elle m’ait reçue parfaitement bien .»

Marie-Amélie par Zoffany
A plusieurs reprises, Marie-Thérèse et Louis XV refusent toute correspondance avec cette Princesse turbulente pour protester contre son attitude. Elle tient pourtant de fait les rênes du petit duché et ne cède qu’à l’arrivée des forces françaises au lendemain de la révolution.

Marie-Amélie par Tischbein
En 1792
Le 1er mars 1792
Léopold II, le frère de Marie-Amélie, meurt.
Avènement de son neveu François II, qui sera couronné Empereur le 19 juillet.

Dernier portrait de Marie-Amélie, duchesse de Parme, sur gravure de Pietro Bonato vers 1799 : Pie VI s’entretient avec le duc, tandis que la duchesse et l’une de ses filles sont assises à sa gauche L’évêque est debout derrière le duc.

Portrait de Marie-Amélie par Zoffany, vers 1790
Le 9 mai 1792
Mariage de sa fille aînée, Caroline de Bourbon-Parme (1770 -1804) avec Maximilien de Saxe (1759-1838).

Caroline de Bourbon-Parme, princesse de Saxe
Le 21 janvier 1793
Exécution de Louis XVI

Le 16 octobre 1793
Exécution de Marie-Antoinette, place de la Révolution .


Maria-Amélie par Francisco Vieira (1795)
En 1795
Mariage de son fils Louis Ier d’Étrurie, duc de Parme et Roi d’Étrurie et de Marie-Louise d’Espagne (1782-1824), sa cousine.

Son fils Louis Ier d’Étrurie
En 1802
Elle voyage à Prague.
Sa fille, la princesse Marie-Antoinette de Parme (1774-1841) commence son noviciat chez les ursulines du Sacré-Cœur de Jésus de Parme, elle prononcera ses premiers vœux le 22 avril 1803, sous le nom de Louise-Marie.

Marie-Antoinette de Bourbon-Parme (1794)
Le 9 octobre 1802
Décès de son mari, Ferdinand Ier, duc de Parme, à Fontevivo, peut-être par un empoisonnement dont le comte Corrado-Marazzini, au service de la France, est suspecté.

Ferdinand Ier de Parme par Zoffany
Le 6 janvier 1803
Azara écrit à Talleyrand :
«…. la duchesse mère est dans le plus affreux abandon et réduite presque à mourir de faim ou à mendier sa subsistance, ce qui est fort scandaleux.»
Elle ne se trouve probablement pas dans un tel dénuement, mais elle a un entourage de domestiques qu’il faut entretenir, d’où la gène dont elle se plaint.
Elle a probablement aussi emporté de Parme des bijoux et objets précieux, objets de prix qu’elle peut vendre en cas de dernière nécessité.
Le 29 mars 1803
Elle visite de nombreux endroits à Prague, Hôtel des Invalides de Prague, l’école des des sourds. Elle reçoit des invitations de nobles dans leurs palais de Prague. Elle reçoit aussi des visites des membres de la cour royale saxonne, de sa fille, etc.
Elle voyage souvent à travers le pays dans différents endroits. Elle va dans le spa de Bohême de l’Ouest. Elle rencontre sa sœur Elizabeth à Linz, pendant son voyage à Vienne.
Le 6 décembre 1803
A Dresde, elle assiste personnellement au baptême d’une petite-fille.
Elle est gravement malade au début de l’année et cette maladie l’a probablement retenue au château où elle est morte en juin.
En 1804
Marie-Amélie fait encore un séjour dans la capitale du Royaume de Bohème, Prague.
Le 1er mars 1804
Décès de sa fille aînée, Caroline de Bourbon-Parme épouse de Maximilien de Saxe (1759-1838).
À plusieurs reprises, Marie-Amélie se rend à Dresde pour rendre visite à sa fille Caroline et à Maximilien de Saxe.
En début 1804
Amélie retourne à Vienne, elle y reste un mois.

Depuis le début de 1804, cependant, le journal annonce sa maladie .. elle renonce à toutes ses activités et particulièrement à voyager.
Le 18 juin 1804
Marie-Amélie meurt à Vienne, à l’âge de cinquante-huit ans.
Elle est enterrée dans la tombe des Rois tchèques au château de Prague.
Ce dernier enterrement dans la tombe royale est aussi le dernier enterrement d’un membre de la famille impériale des Habsbourg à Prague.
Marie-Amélie est exhumée en 1970, on a alors photographié son crâne :

Sources :
_BADINTER, Elisabeth, Le pouvoir au féminin, Marie-Thérèse d’Autriche (1717-1780), Paris, Flammarion, 2016, 800 p.
_BADINTER, Elisabeth, Les conflits d’une mère, Marie-Thérèse d’Autriche et ses enfants, Paris, Flammarion, 2020, 270 p.
_BLED, Jean-Paul, Marie-Thérèse d’Autriche, Paris, Fayard, 2001, 448 p.
_BOURBON-PARME, Isabelle, Je meurs d’amour pour toi, lettres à l’archiduchesse Marie-Christine 1760-1763, édition établie par Elisabeth Badinter, Paris, Tallandier, 2008, 206 p.