Le 2 octobre 1752
Naissance de Jeanne Henriette Louise, fille de Jacques Edmond Genet (1726-1781), premier commis aux Affaires étrangères, et de Jeanne Louise Henriette Cardon (1724-1782), marchande lingère, à Paris.
Le 6 octobre 1752
Henriette est baptisée.
Au printemps de 1753
La famille Genêt s’installe à Versailles.
Edme Genêt entre au ministère des Affaires Etrangères comme commis.
Le 16 novembre 1753
Naissance de sa sœur, Julie Françoise Genêt (1753-1829), future Madame Rousseau, qui sera la remueuse des Enfants de France.
Le 10 novembre 1754
Naissance de sa sœur Reine Louise Genêt ( qui mourra en 1758).
Le 21 mai 1756
Naissance de sa sœur Marie-Emelie Genêt ( dont on ignore la date de la mort qui fut assez rapide).
Son père lui permet d’étudier l’anglais et l’italien en plus de cours de chant et de diction.
Il fonde le journal Etat politique de l’Angleterre.
En 1757
La famille Genêt est installée avenue de Paris à Versailles.
Le 5 janvier 1757
Attentat contre Louis XV par Damiens (1715-1757).
Le 22 juin 1757
Naissance de son frère Jacques Henry Genêt, mort né.
En 1758
Le duc de Choiseul (1719-1785) est nommé ministre des Affaires Etrangères
Le 10 septembre 1758
Naissance de sa sœur, Adélaïde Henriette Genêt (1758-1794), future Madame Auguié.
Le 8 juillet 1761
Naissance de sa sœur, Anne Glaphire (ou Glafire) Sophie Genêt (1761-1819), future Madame Pannelier.
Le 8 janvier 1763
Naissance de son frère, Edmond Charles Genêt (1763-1834).
Edme est désigné comme chef du Bureau des Interprètes aux Affaires Etrangères.
Le 2 octobre 1766
Décès de l’académicien Jacques Hardion (1686-1766), lecteur de Mesdames, filles de Louis XV.
En 1767
Décès de Jean Genêt, son grand-père paternel.
En octobre 1768
A seize ans, Henriette devient lectrice de Mesdames filles de Louis XV, une fonction bien plus importante qu’on ne le suppose au premier abord… Mesdames ont un désir immodéré d’apprendre : l’anglais, l’histoire, la musique, les «hautes mathématiques».
C’est habituellement dans le cabinet intérieur de Madame Victoire qu’ont lieu les lectures.
De 1770 à 1774
Idylle entre Henriette et un officier protestant.
En avril 1770
Madame Louise (1737-1787) quitte la Cour pour le couvent des Carmélites de Saint-Denis.
Le 16 mai 1770
Le mariage de Marie-Antoinette et du Dauphin est célébré dans la chapelle royale de Versailles.
Henriette rencontre Marie-Antoinette chez Mesdames.
Le 24 décembre 1770
Disgrâce de Choiseul marquant le triomphe du parti dévot.
Le 14 février 1771
Mariage du comte de Provence, frère du Dauphin et de Marie-Joséphine de Savoie.
Le 17 novembre 1771
Sa sœur, Julie-Françoise Genêt (1753-1829), épouse Augustin Rousseau (1748-1794), maître d’Armes des Enfants de France.
Le 5 octobre 1772
Naissance d’Aimée Joséphine Julie Marie (1772-1832) , fille Julie Rousseau Genêt, sa sœur.
Le 30 avril 1773
Décès d’Amable Gentil, avec qui François Campan a vécu six ans. Elle était femme de chambre de la Dauphine.
Le 16 novembre 1773
Mariage du comte d’Artois, frère du Dauphin et de Marie-Thérèse de Savoie, sœur de la comtesse de Provence.
Le 8 mai 1774
Le contrat de mariage d’Henriette Genêt et Pierre Dominique François Berthollet est signé chez un notaire parisien, selon la communauté de biens de «la coutume de Paris».
Le 10 mai 1774
Mort de Louis XV.
Le Dauphin devient Roi sous le nom de Louis XVI.
Le 11 mai 1774
le lendemain de la mort de Louis XV… le premier jour du règne de Louis XVI
Henriette épouse Pierre Dominique François Berthollet (1749-1797) dit Campan, maître de la garde-robe de la comtesse d’Artois et officier de la chambre de la Dauphine, devenue Reine la veille,…en l’église Saint-Louis de Versailles . La fiancée est pourvue d’une dot de seize mille livres , dont une partie repose sur des «espérances».
Madame Campan s’appelait en réalité madame Berthollet car Campan est le nom de la vallée d’origine de la famille qui est située au confluence de l’Adour et de l’adour de Payolle.
Henriette devient dès lors la seconde femme de chambre de Marie-Antoinette, elle devient vite aussi Sa secrétaire, Sa confidente.
« Les fonctions des premières femmes sont de veiller à l’exécution de tout le service de la chambre, de recevoir l’ordre de la Reine pour les heures du lever, de la toilette, des sorties, des voyages. Elles sont de plus chargées de la cassette de la Reine, du paiement des pensions et gratifications. Les diamants leur sont aussi confiés. Elles ont les honneurs du service, quand les dames d’honneur ou d’atours sont absentes, et les remplacent de même pour faire les présentations à la Reine. Leurs appointements n’excédent pas douze mille francs ; mais la totalité des bougies de la chambre, des cabinets et du salon de jeu, leur appartient chaque jour, allumées ou non, et cette rétribution fait monter leur charge à plus de cinquante mille francs pour chacune. Les bougies du grand cabinet du salon des nobles, pièce qui précède la chambre de la Reine, celles des antichambres et corridors, appartiennent aux garçons de la chambre. Les robes négligées sont, à chaque réforme, portées, par ordre de la dame d’atours, aux premières femmes. Les grands habits, robes de parure et tous les autres accessoires de la toilette de la reine appartiennent à la dame d’atours elle-même.»
Attachée au service personnel de la Reine, elle est aux premières loges, témoin des moments les plus intimes de la souveraine, de Sa vie de tous les jours.
Le 24 mai 1774
Le Roi offre le Petit Trianon à Marie-Antoinette qui souhaite avoir une résidence de campagne où échapper aux contraintes de Son rang. Elle y engage de grands travaux.
En juillet 1774
Les jeunes époux Campan accomplissent un Grand Tour à Rome, Naples et la Sicile, en guise de voyage de noces. Henriette a sacrifié à sa famille l’amour qu’elle portait à un officier dont nous ignorons le nom. Elle espérait vivre en bonne entente avec l’époux dont elle n’est pas éprise. Rien n’indique que, durant les premières années, le mariage ait même été consommé.
Henriette apprend à apprécier son beau-père dont elle devient proche. Grâce à son expérience auprès de la feue Reine et de Madame Adélaïde, il prodigue à sa bru des conseils : attention de tous les instants, discrétion, réserve. Ne jamais s’autoriser à recevoir de confidences qui pourraient être regrettées. Ne pas sortir de sa place et
pratiquer l’art d’ignorer. Edmond Genet avait donné à sa fille une formation intellectuelle et morale. Campan lui transmet un savoir-faire. Henriette aime l’écouter raconter des anecdotes sur le règne de Louis XV et sur le précédent. Lui-même les a apprises de son propre père.
En 1775
Edme Genêt, son père, devient l’homme de confiance de Charles Gravier de Vergennes (1719-1787), secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères de Louis XVI.
Dimanche 11 juin 1775
Louis XVI est sacré à Reims.
En juillet 1775
Marie-Antoinette fait rétablir pour Madame de Lamballe la charge de Surintendante de la Maison de la Reine, qui avait été abolie par Louis XV en raison de son coût.
Le 15 septembre 1775
« La comtesse de Noailles a donné sa démission. Le roi m’accorde Madame de Lamballe pour surintendante, Madame de Chimay qui était Dame d’atours, pour Dame d’honneur, et Madame de Mailly, qui était Dame à moi, pour Dame d’atours.»
Marie-Antoinette
Automne 1775
Marie-Antoinette se lie d’amitié avec la comtesse de Polignac (1749-1793).
Le 6 août 1775
Naissance de Louis-Antoine, duc d’Angoulême, fils du comte et de la comtesse d’Artois.
Immédiatement après avoir donné naissance au bébé, la jeune mère a mis une main sur son front et a crié.
« Oh mon Dieu , je suis tellement heureuse ! »
Les courtisans ont immédiatement été informés de la naissance d’un garçon, et le tollé, les applaudissements et les cris de joie dans les couloirs et les salons où les gens s’attendaient ont été entendus dans tout le palais de Versailles. Marie-Antoinette est restée avec Sa belle-sœur jusqu’à ce que cette dernière soit lavée et remise au lit, puis elle est retournée dans Ses appartements où madame Campan l’attendait et a pleuré amèrement.
Le 12 février 1776
Naissance d’Agathe Michelle Rousseau (1776-1822), fille de sa sœur Julie Rousseau-Genêt.
En 1777
Edme Genêt introduit son fils Edmond auprès de Benjamin Franklin (1706-1790)
Le 1er juin 1777
La Reine passe la journée à Trianon accompagnée des seules Mesdames de Lamballe et de Polignac… Madame Campan qui n’est pas nommée dans les mémoires est sans doute auprès de ces dames…
En 1777
Adélaïde Genêt, sœur puînée de madame Campan, devient à son tour femme de chambre de Marie-Antoinette. Mais pour peu de temps car après son mariage, elle devient … Madame Auguié.
Le 18 avril 1777
Visite de Joseph II en France. Il voyage en Europe sous le nom de comte de Falkenstein. A la requête de l’Impératrice , il rend visite à sa sœur pour tenter de comprendre la stérilité du couple royal.
L’Empereur prend le temps de s’entretenir des lectures de sa sœur avec Campan père et Henriette.
En août 1777
« La Reine donne toujours les preuves d’une familiarité que certains esprits chagrins réprouvent. L’autre jour , à Choisy, ayant admiré les plumes qui ornaient la tête d’une danseuse, elle en a accepté une dont elle s’est parée sans façons.»
Madame Campan
Le 27 décembre 1777
Naissance de Louise Françoise Rousseau, fille de sa sœur Julie Rousseau-Genêt.
En août 1778
Edme Genêt fait inoculer ses enfants.
Campan père devient secrétaire du cabinet de bibliothèque de la Reine.
Le 19 décembre 1778
Après un accouchement difficile, Marie-Antoinette donne naissance de Marie-Thérèse-Charlotte, dite Madame Royale, future duchesse d’Angoulême. L’enfant est surnommée «Mousseline» par la Reine.
Fin mars 1779
Marie-Antoinette attrape une rougeole très douloureuse, cause de violents maux de gorge et d’aphtes. Elle se retire donc à Trianon afin de préserver Sa petite fille et Son mari de tout risque de contagion.
Elle est alors veillée par le comte d’Esterházy (1740-1805), le baron de Besenval (1721-1791) et les ducs de Coigny (1737-1821) et de Guînes (1735-1806).
Julie Rousseau (1753-1828), troisième sœur Genêt est nommé remueuse des Enfants de France. C’est elle qui est en charge de changer les langes des nourrissons royaux et de les bercer.
Du 12 au 21 avril 1779
Séjour de la Reine à Trianon.
Le 11 juillet 1779
Sa sœur, Adélaïde Genêt, épouse Pierre-César Auguié (1738-1815) et la Reine le fait nommer Receveur Général des Finances de Lorraine.
Le 6 novembre 1779
Naissance de César Auguste Henri Rousseau (1779-1797), fils de sa sœur Julie Rousseau-Genêt.
En février 1780
Son frère Edmond Genêt part pour un Grand Tour en Europe sous le nom de chevalier Genêt de Charmontot de Mainville. Il est reçu à l’académie de Giessen.
Le 28 avril 1780
Naissance de sa nièce Antoinette Louise Auguié (1780-1833), dont le Roi et la Reine sont parrain et marraine.
Du 10 au 20 septembre 1780
Séjour de la Reine à Trianon.
Du 10 au 12 octobre 1780
Séjour de la Reine à Trianon.
Le 29 novembre 1780
Mort de l’Impératrice Marie-Thérèse (1717-1780) après une courte maladie.
Le 26 mai 1781
Mariage de sa sœur, Anne Glaphire Sophie Genêt (1761-1819), avec Antoine Lucien Pannelier (né en 1759).
Du 25 au 30 juin 1781
Séjour de la Reine à Trianon.
Du 15 juillet au 2 août 1781
Séjour de la Reine à Trianon.
Le 11 septembre 1781
Décès de son père, Jacques Edmond Genet (1726-1781), à Versailles.
Le 12 septembre 1781
Obsèques de son père, Edme Genêt. Son frère, Edmond Genêt, devient chef du service des traducteurs interprètes au ministère des Affaires Etrangères, puis secrétaire du baron de Breteuil (1730-1807), ambassadeur de Vienne (jusqu’en 1783) . César Auguié est nommé receveur des finances pour la Lorraine.
Le 22 octobre 1781
Naissance du Dauphin, Louis-Joseph-Xavier-François (1781-1789).
Le 2 mars 1782
Mort de Madame Sophie, tante de Louis XVI.
Début d’année 1782
La Reine se coince le pouce droit dans une porte ce qui L’empêche d’écrire pendant plusieurs jours.
Le 20 mars 1782
Naissance de son neveu Lucien Louis Pannelier (1782-1802) , fils de sa sœur Sophie Pannelier-Genêt.
Le 24 mars 1782
Naissance de sa fille, Aglaé Louise Auguié (1782-1854), dite Eglé, qui épousera le maréchal Ney (1769-1815) en 1802.
En avril 1782
Madame Campan, dans ses Mémoires, raconte qu’elle a lu à Louis XVI et Marie-Antoinette Le Mariage de Figaro, de Beaumarchais … Catastrophe ! Elle rapporte les paroles du couple royal :
« C’est détestable, ce ne sera jamais joué, il faudrait détruire la Bastille pour que la représentation de cette pièce ne soit pas une inconvenance dangereuse. Cet homme se joue de tout ce qu’il faut respecter dans un gouvernement.
– On ne la jouera donc point ? dit la Reine.
– Non, certainement, répondit Louis XVI, vous pouvez en être sûre. »
Du 7 au 18 mai 1782
Séjour de la Reine à Trianon.
Le 14 mai 1782
Lettres d’anoblissement de Pierre Dominique Berthollet Campan (registrées en juin par d’Hozier).
Du 7 au 21 juillet 1782
Séjour de la Reine à Trianon.
Du 15 au 24 août 1782
Séjour de la Reine à Trianon.
Le 1er octobre 1782
Banqueroute des Guéménée.
Le 20 octobre 1782
Démission de la princesse de Guéménée dans sa charge de gouvernante des Enfants de France.
Le 24 octobre 1782
La Reine donne à madame de Polignac la place de gouvernante des Enfants de France en remplacement de madame de Guéménée, victime de la faillite de son mari ( d’un passif de trente-trois millions de livres).
En 1783
Edmond Genêt, âgé de vingt ans, est envoyé en Angleterre comme secrétaire de légation.
Dans le courant de l’année 1783
Retour d’Italie de François Campan, très endetté.
Du 2 au 7 juin 1783
Premier séjour de la Reine à Trianon avec Madame Royale.
Le 3 novembre 1783
Marie-Antoinette fait une fausse-couche.
Le 11 janvier 1784
Naissance de sa nièce, Adélaïde Henriette Joséphine Auguié (1784-1813) dite Adèle.
Du 28 août au 19 septembre 1784
Séjour de la Reine à Trianon.
Le 25 septembre 1784
Naissance de sa nièce , Eulalie, Balbine Alexandrine Pannelier d’Arsonval (1787-1856).
Le 31 octobre 1784
Naissance du fils d’Henriette, Henri Berthollet-Campan (1784-1821).
Le 1er novembre 1784
Baptême d’Henri Berthollet-Campan à l’église Saint-Roch.
De 1785 à 1792
La famille Campan séjourne chaque été dans une maison louée à Bauldry de Marigny, à Croissy où Henriette rencontre Rose (Joséphine) de Beauharnais.
Le 7 juin 1784
Le comte de Haga, c’est-à-dire le Roi Gustave III de Suède, arrive à la Cour incognito et à l’improviste. Henriette assiste à l’entretien de Marie-Antoinette et de Gustave III.
Du 20 juillet au 8 août 1784
Séjour de la Reine à Trianon.
Le 11 août 1784 à minuit
Le cardinal de Rohan croit rencontrer la Reine dans le Bosquet de Vénus du parc de Versailles… c’est en fait Nicole Leguay, modiste (?), costumée comme la Reine…et voilée !
Du 28 août au 19 septembre 1784
Séjour de la Reine à Trianon.
Le 1er février 1785
Le «collier de l’affaire» est livré au cardinal de Rohan (1734-1803) qui le remet à Jeanne de La Motte (1756-1791), s’attendant à ce qu’il soit donné à Marie-Antoinette.
Madame de La Motte et ses complices le font démonter et les diamants sont vendus à la pièce.
Le 27 mars 1785
A sept heures et demi du matin, naissance de Louis-Charles, duc de Normandie, surnommé «Chou d’Amour» par Marie-Antoinette, Dauphin en 1789 et déclaré Roi de France en 1793 par les princes émigrés sous le nom de Louis XVII.
« La reine parlait souvent de sa mère, et avec un profond respect, mais elle fondait tous ses projets pour l’éducation de ses enfants sur l’essentiel qui avait été négligé dans la sienne. Marie-Thérèse, qui inspirait la crainte par ses grandes qualités, a appris aux archiduchesses à la craindre et à la respecter plutôt qu’à l’aimer ; du moins l’ai-je observé dans les sentiments de la reine envers son auguste mère. Elle n’a donc jamais voulu mettre entre ses propres enfants et elle cette distance qui avait existé dans la famille impériale. Elle en citait une fatale conséquence, qui avait fait sur elle une si forte impression que le temps n’avait jamais pu l’effacer.»
Madame Campan, à propos de Marie-Antoinette et la maternité
Le 26 mai 1785
Séjour de la Reine à Trianon pour quelques jours.
Le 8 juin 1785
Marie-Antoinette est choquée par le peu d’empressement que Lui marquent les parisiens:
« Mais que leur ai-je donc fait? » s’exclame-t-Elle en rentrant aux Tuileries devant ce premier signe d’impopularité…
Du 19 juin au 12 juillet 1785
Séjour de la Reine à Trianon.
En 1785
Disgracié par la Reine, Lauzun est ensuite exclu des réunions de madame de Polignac, dans lesquelles il cherchait à s’incruster.
« Le duc de Lauzun (depuis duc de Biron), qui a figuré dans la Révolution parmi les intimes du duc d’Orléans, a laissé des Mémoires encore manuscrits , où il insulte au caractère de Marie-Antoinette.
Il raconte une anecdote d’une plume de héron : voici la version véritable .
M. le duc de Lauzun avait l’originalité dans l’esprit , quelque chose de chevaleresque dans les manières. La reine le voyait aux soupers du roi et chez la princesse de Guémenée en uniforme avec la plus magnifique plume de héron blanc qu’il fût possible de voir ; la reine admira cette plume : il la lui fit offrir par la Princesse de Guéménée. Comme il l’avait portée , la reine n’avait pas imaginé qu’il pût vouloir la lui donner ; fort embarrassée du présent qu’elle s’était , pour ainsi dire , attiré , elle n’osa pas le refuser, ne sut si elle devait en faire un à son tour, et , dans l’embarras, si elle lui donner quelque chose , de faire ou trop ou trop peu, elle se contenta de porter une fois la plume, et de faire observer à M. de Lauzun qu’elle s’était parée du présent qu’il lui avait fait.
Dans ses Mémoires secrets, le Duc donne une importance au présent de son aigrette, ce qui le rend bien indigne d’un honneur accordé à son nom et à son rang. Son orgueil lui exagéra le prix de la faveur qui lui avait été accordée. Peu de temps après le présent de la plume de héron, il sollicita une audience , la reine la lui accorda, comme elle l’eût fait pour tout autre courtisan d’un rang aussi élevé. J’étais dans la chambre voisine de celle où il fut reçu ; peu d’instants après son arrivée, la reine rouvrit la porte, et dit d’une voix haute et courroucée : « Sortez Monsieur. »
M. de Lauzun s’inclina profondément et disparut. La reine était fort agitée. Elle me dit : « Jamais cet homme ne rentrera chez moi. »
Peu d’années avant la révolution de 1789, le Maréchal de Biron mourut.
Le duc de Lauzun, héritier de son nom, prétendait au poste important de Colonel du régiment des gardes-françaises. La reine en fit pourvoir le duc du Châtelet ; voilà comme se forment les implacables haines. Le duc de Biron s’attacha aux intérêts du duc d’Orléans , et devint un des plus ardents ennemis de Marie-Antoinette.»Mémoires de Madame Campan
Le 12 juillet 1785
La Reine reçoit une lettre des bijoutiers de la Cour à propos du collier acquis en Son nom par le cardinal de Rohan. Elle n’y comprend rien et brûle le document en présence de Madame Campan.
Du 1er au 24 août 1785
Séjour de la Reine à Trianon.
Le 1er août 1785
Ne voyant rien venir, Böhmer interroge Madame Campan qui l’informe que le billet est détruit. Böhmer s’écrie alors :
« Ah ! Madame, cela n’est pas possible, la Reine sait qu’elle a de l’argent à me donner ! »
Le bijoutier annonce à madame Campan que la commande a été passée par Rohan sur ordre de la reine. N’en croyant rien, la femme de chambre lui conseille d’en parler directement à la Reine.
Le 9 août 1785
Böhmer est reçu par Marie-Antoinette qui, entendant le récit, tombe des nues. Elle lui avoue ne rien avoir commandé et avoir brûlé le billet. Furieux, Böhmer rétorque :
« Madame, daignez avouer que vous avez mon collier et faites-moi donner des secours ou une banqueroute aura bientôt tout dévoilé ».
La Reine en parle alors au Roi et au baron de Breteuil, ministre de la Maison du Roi.
Le 15 août 1785
Le cardinal de Rohan est convoqué par le Roi : il avoue son imprudence mais nie être l’instigateur de l’affaire, faute qu’il rejette sur madame de La Motte. Il est arrêté le jour même en habits liturgiques dans la Galerie des Glaces devant toute la Cour, alors qu’il se rend à la chapelle du château pour célébrer la messe de l’Assomption : on le soupçonne d’avoir voulu flétrir l’honneur de Marie-Antoinette. Les proches des Rohan et les ecclésiastiques sont outrés.
La faveur dont madame Campan jouit à la Cour lui vaut une foule d’ennemis :
« La manière tranchante dont Madame Campan juge les hommes et les choses démontre la vérité de cette assertion, et prouve en même temps que l’on ne saisit jamais bien, et que l’on rend encore plus mal ce que l’on entend ou ce que l’on ne voit qu’à la dérobée.
Madame Campan oublie tout à fait sa véritable position. On croirait, à l’entendre, qu’elle ne quittait jamais Leurs Majestés ; qu’elle passait sa vie dans leurs appartements, dans la plus grande familiarité.
On sait cependant que le service de première femme de chambre se partageait entre quatre personnes qui en remplissaient les fonctions alternativement, et se renouvelaient chaque mois. Ces dames étaient Mesdames Thiebaut, de Misery, de Jarjayes et Campan. Madame Campan était fort jalouse de la confiance de la Reine qu’elle était loin de posséder tout entière ; animée du désir d’avancer sa famille, elle aspirait pour ses parents, pour ses amis, aux places qui pouvaient donner l’accès auprès la Reine et quelque influence dans son service.»Mémoires de Goguelat
Le 19 août 1785
Spectacle à Trianon. Le Barbier de Séville de Beaumarchais (joué à la Comédie-Française dès 1775) est donné à Trianon dans le théâtre privé de Marie-Antoinette : le comte d’Artois joue encore Figaro, le comte de Vaudreuil (amant de Madame de Polignac) interprète Almaviva et… Marie-Antoinette Rosine.
Le rôle de Rosine est le dernier connu de Marie-Antoinette. L’auteur, Beaumarchais (1732-1799), pourtant jugé sulfureux et dont la comédie Le Mariage de Figaro a d’ailleurs été interdite jusqu’en 1784, assiste à cette représentation.
C’est le dernier spectacle représenté dans le théâtre de la Reine sous l’Ancien Régime ( on y rejouera sous Louis-Philippe).
Le 13 juillet 1786
Henriette est nommée «Première femme de chambre» (en survivance de Madame de Misery) de la Reine, avec un complément de trois mille livres.
Joseph Boze réalise son portrait.
Du 1er au 24 août 1786
Séjour de la Reine à Trianon.
La chambre de madame Campan au Petit Trianon,
Au service Marie Antoinette
(texte et photographies de Christophe Duarte – Versailles passion)
Les fonctions de la Première femme de chambre consistent dans l’exécution du service de la Chambre : lever, toilette, promenades et voyages. Elle assure les présentations à la Reine, en l’absence des Dames d’Honneur et d’Atours. Ainsi Henriette loge-t-elle dans l’attique du Petit Trianon, au dessus-même de la chambre de la Reine qui peut l’appeler dès qu’Elle a besoin d’elle.
L’alcôve de cette chambre fut munie de portes à l’époque révolutionnaire et le papier peint date de 1837. Le mobilier est une évocation de ce qu’il pouvait être sous l’Ancien Régime. Le guéridon, livré par Jacob-Desmalter en 1810, fut placé dans le boudoir du Hameau. Comme la plupart des meubles d’époque Empire exposés au Petit Trianon, il n’a jamais quitté les collections de Versailles.
La coiffeuse en placage de bois de rose, avec filets en bois de citronnier teint et pieds à gaine, date de la fin du XVIIIe siècle. Portant la marque au feu du XIXe siècle du Palais des Tuileries, elle est entrée à Versailles sous Louis-Philippe.
Les quatre fauteuils et les deux chaises de Georges Jacob, recouverts de tissu peint, portent une inscription sous les angles «CO n°64», apposée à côté de la marque Trianon, qui laisse penser que ces sièges furent livrés pour les communs ou la conciergerie du Petit Trianon.
Devant la cheminée est placé un écran daté vers 1770, qui porte la marque du Garde-Meuble de la Dauphine à Fontainebleau.
Le 31 mai 1786
Le Parlement acquitte le cardinal de Rohan dans l’affaire du Collier mais madame de La Motte est condamnée à être marquée au fer rouge et détenue à perpétuité.
Le 9 juillet 1786
Naissance de la princesse Sophie-Hélène-Béatrix, dite Madame Sophie, dernier enfant de Marie-Antoinette. Selon les usages le bébé est immédiatement baptisé.
Sa santé sera toujours fragile…
Du 29 août au 24 septembre 1786
Séjour de la Reine à Trianon.
En 1787
Départ d’Edmond Genêt pour Saint-Petersbourg comme secrétaire de légation.
Le 18 juin 1787
La mort de Madame Sophie avant son premier anniversaire, éprouve la Reine qui s’inquiète aussi pour la santé de Son fils aîné.
Le 24 juin 1787
Séjour de la Reine à Trianon pour quelques jours (?).
Du 1er au 25 août 1787
Séjour de la Reine à Trianon.
Le 23 décembre 1787
Mort, au Carmel de Saint-Denis, de Madame Louise (née le 15 juillet 1737), tante de Louis XVI, qui se nomme désormais Sœur Thérèse de Saint-Augustin.
En 1788
Séjour de la Reine à Trianon.
Henriette reçoit une réversion de mille livres sur la retraite de sa belle-mère. Son traitement annuel est de 6 415 livres.
Du 15 juillet au 14 août 1788
Séjour de la Reine au Petit Trianon
En mars 1789
François Campan, son mari, endetté, est de retour à Paris.
Le 15 mars 1789
Henriette s’adjoint sa nièce Joséphine Rousseau (1772-1832) pour l’aider dans sa tâche, sans appointements.
Le 5 mai 1789
Ouverture des États-Généraux.
Procession des trois ordres, du Roi et de la Reine qui se rendent dans la Salle des Menus Plaisirs de Versailles.
On compte 1 214 députés, dont 308 du Clergé, 285 de la Noblesse et 621 du Tiers-État. La Reine se rend à la salle escortée par les gardes du Corps du Roi, et accompagnée dans sa voiture par la comtesse de Provence, madame Elisabeth, Mesdames Adélaïde et Victoire et par la princesse de Chimay, Sa dame d’Honneur.
Le 4 juin 1789
Mort du Dauphin, Louis-Joseph-Xavier-François, à Meudon.
Le 20 juin 1789
Serment du Jeu de paume
Le 11 juillet 1789
Renvoi de Necker
Le 14 juillet 1789
Prise de la Bastille.
La nuit du 4 août 1789
Abolition des privilèges.
Le 26 août 1789
Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen.
Le 1er octobre 1789
Henriette assiste à la fête des gardes du corps du Roi en l’honneur du régiment de Flandres à l’Opéra de Versailles en présence de la famille royale.
Le 5 octobre 1789
Des femmes du peuple venues de Paris marchent sur Versailles pour demander du pain.
La famille royale se replie dans le château…
Le 6 octobre 1789
Vers cinq heures du matin, les appartements privés sont envahis. La Reine s’échappe en jupon par une porte dérobée. Plus tard, Sa présence est réclamée par la foule. Elle va au-devant du peuple, courageuse, au mépris de Sa vie.
C’est sa sœur, Adélaïde Auguié, qui est alors de service auprès de la Reine.
Voici le récit de madame Campan :
« La reine se coucha à deux heures du matin et s’endormit, fatiguée par une journée aussi pénible. Elle avait ordonné à ses deux femmes de se mettre au lit, pensant toujours qu’il n’y avait rien à craindre, du moins pour cette nuit ; mais l’infortunée princesse dut la vie au sentiment d’attachement qui les empêcha de lui obéir. Ma sœur, qui était l’une de ses dames, m’apprit le lendemain tout ce que je vais en citer.
Au sortir de la chambre de la reine, ces dames (Madame Thibault et Madame Auguié) appelèrent leurs femmes de chambre et se réunirent toutes quatre, assises contre la porte de Sa Majesté. Vers quatre heures et demie du matin, elles entendirent des cris horribles et quelques coups de fusils ; l’une d’elles entra chez la reine pour la réveiller et la faire sortir de son lit ; ma sœur vola vers l’endroit où lui paraissait être le tumulte ; elle ouvrit la porte de l’antichambre qui donne dans la grande salle des gardes et vit un garde-du-corps, tenant son fusil en travers de la porte et qui était assailli par une multitude qui lui portait des coups ; son visage était déjà couvert de sang ; il se retourna et lui cria : Madame, sauvez la reine ; on vient pour l’assassiner. » Elle ferma soudain la porte sur cette malheureuse victime de son devoir, poussa le grand verrou et prit la même précaution en sortant de la pièce suivante, et, après être arrivée à la chambre de la reine, elle lui cria : « Sortez du lit, Madame ; ne vous habillez pas ; sauvez-vous chez le roi. » La reine épouvantée se jette hors du lit, on lui passe un jupon, sans le nouer, et ces deux dames la conduisent vers l’Œil-de-Bœuf. Une porte de cabinet de toilette de la reine, qui tenait à cette pièce, n’était jamais fermée que de son côté. Quel moment affreux ! elle se trouva fermée de l’autre côté. On frappe à coup redoublés ; un domestique d’un valet de chambre du roi vient ouvrir ; la reine entre dans la chambre de Louis XVI.»
Un instant avant Son départ, la Reine, le visage congestionné par les pleurs, aurait demandé avec insistance à Henriette et à son beau-père : « Venez, de fidèles serviteurs dans des moments semblables deviennent d’utiles amis.» Elle promet de leur trouver un logement aux Tuileries.
La famille royale est ramenée de force à Paris.
La famille royale s’installe aux Tuileries et un semblant de vie de Cour se met en place. Fidèle et dévouée, madame Campan accompagne et sert sa Reine tant qu’elle le peut. Elle La suit aux Tuileries. Madame Campan loge dans une maison près du Carrousel.
Le 4 juin 1790
Acte de séparation de biens entre les époux Campan.
Le 10 juillet 1790
Naissance de son neveu , Amédée Louis Joseph Rousseau, fils de Julie.
Le 14 juillet 1790
Fête de la Fédération.
Le 20 février 1791
Départ de Mesdames Adélaïde et Victoire qui partent pour Rome. Avant leur départ, l’ancienne lectrice est allée faire ses adieux à sa préférée, Madame Victoire, qui se montre optimiste. Henriette prend congé de celle sur qui elle a veillé dans « sa première jeunesse » et qu’elle a aimée comme une nièce.
Mars 1791
Henriette participe aux préparatifs du départ de la famille royale. Malgré ses avis, la Reine tient à emporter un trousseau de linge fourni. Afin de ne pas éveiller les soupçons, Henriette en fractionne l’achat dans plusieurs boutiques. Sa tante par alliance, Isabelle Van Loyen, qui possède des terres en Flandre autrichienne, sera chargée de convoyer les paquets.
Le 28 mai 1791
La Reine lui confie un portefeuille.
A la fin du moi de mai 1791
La Reine demande à monsieur Vicq d’Azir, Son médecin, de faire ordonner à monsieur Campan une cure aux eaux de Mont-Dore et à Henriette de l’y accompagner.
Le 1er juin 1791
Marie Antoinette donne ordre à madame Campan de quitter Paris, et d’emmener son beau-père souffrant, Dominique Campan, secrétaire du cabinet et bibliothécaire de la Reine, prendre les eaux du Mont-Dore. Ils quittent Paris pour le Mont-Doré où ils arrivent après cinq jours de voyage.
Ils y attendront les nouvelles et se mettront en route pour rejoindre les souverains.
Le 20 juin 1791
Évasion de la famille royale.
Lors du voyage vers Montmédy,
« ce fut Madame Thiebaut qui fut choisie pour suivre la Reine. Si Madame Campan avait été aussi avant dans la confiance de la Famille Royale qu’elle cherche à le faire croire, elle aurait probablement obtenu la préférence …»
François Goguelat
Le 21 juin 1791
La famille royale est arrêtée à Varennes.
Le 24 juin 1791
Un roulement de tambour fait sursauter Henriette qui court à la fenêtre : d’une voix forte, l’officier de la municipalité annonce l’échec de la tentative d’évasion de la famille royale et l’interception de la berline à Varennes. Que va-t-il advenir?
Le 25 juin 1791
La famille royale rentre à Paris sous escorte.
Voici le récit de madame Campan :
« Le jour que l’on attendait le retour des infortunés voyageurs, les voitures ne circulaient pas dans les rues de Paris. Cinq ou six femmes de la reine, après avoir été refusées à toutes les portes, se trouvaient à celle des Feuillants avec une de mes sœurs qui avait l’honneur d’être attachée à Sa Majesté, (Madame Auguié) insistant avec force pour que la sentinelle leur permît d’entrer. Les poissardes les attaquèrent sur l’audace qu’elles avaient de résister à une consigne. Une d’elles va saisir ma sœur par le bras en l’appelant esclave de l’Autrichienne. «Ecoutez, lui dit ma sœur d’une voix forte et avec le véritable accent du sentiment qui l’inspirait, je suis attachée à la reine depuis l’âge de quinze ans ; elle m’a dotée et mariée ; je l’ai servie puissante et heureuse. Elle est infortunée en ce moment : dois-je l’abandonner ? – Elle a raison, s’écrièrent ces furies, elle ne doit pas abandonner sa maîtresse ; faisons-les entrer.»A l’instant elles entourent la sentinelle, forcent le passage et introduisent les femmes de la reine, en les accompagnant jusque sur la terrasse des Feuillants. »
Le Roi est suspendu.
En arrivant dans Ses appartements des Tuileries, Marie-Antoinette se décoiffe de Son chapeau et Elle découvre l’outrage des angoisses intenses vécues pendant le retour de Varennes : Ses cheveux «sont devenus blancs comme ceux d’une femme de soixante-dix ans.»
Le 27 juin 1791
Un billet de la Reine parvient à Henriette. Il lui intime d’attendre sur place un signal de sa part.
La santé de Dominique Campan se dégrade. Henriette parvient à le faire monter en voiture pour prendre la route sinueuse qui longe les lacs d’Auvergne. Arrivée au bourg de Clermont, elle appelle en consultation de docteur Monestier (il fait partie de la loge maçonnique «Saint-Maurice»), qui est, de notoriété publique, jacobin, mais elle l’ignore.
Installé au chevet du malade, le médecin commente en s’esclaffant les propos injurieux pour la famille royale qu’il lit dans Le Moniteur. Henriette bondit et ne peut s’empêcher de protester. La voilà dénoncée à la section locale et jugée suspecte. Un premier ordre d’arrestation est déjoué, puis un second, mais elle est placée sous la surveillance du procureur de la commune. Quinze mortels jours s’écoulent en attendant l’ordre de retour de la Reine.
Dominique Campan est au plus mal. Henriette ne supporte plus l’éloignement, elle veut revoir son fils.
Le 25 août 1791
Madame Campan quitte l’Auvergne.
Le 1er septembre 1791
Madame Campan rentre à Paris avec son beau-père. Il n’est pas question de l’installer aux Tuileries. L’un de ses meilleurs amis, Etienne Morel de Chefdeville, lui offre l’hospitalité dans sa maison de La Grande-Briche, où il le soigne.
Le 14 septembre 1791
Le Roi prête serment à la Constitution.
Le 20 septembre 1791
Décès de son beau-père, Pierre-Dominique Bertholet-Campan (1722-1791). Il avait été maitre de la garde-robe de Madame Adélaïde, maître de la garde-robe de la comtesse d’Artois, huissier de la Chambre de la Reine, secrétaire du cabinet et bibliothécaire de la Reine Marie Antoinette, et secrétaire du cabinet de Marie Antoinette lorsqu’Elle était Dauphine.
Le 21 septembre 1791
Inhumation de son beau-père, Dominique Campan au cimetière d’Épinay-sur-Seine.
Le 20 juin 1792
La foule envahit les Tuileries pour faire lever le veto.
« Avec le courage passif qui est le sien », selon Michel Vovelle, le Roi subit sans faiblir pendant deux heures le défilé de la foule, accepte de coiffer le bonnet phrygien et boit à la santé de la Nation pour faire passer les paroles de Legendre :
« Monsieur, vous êtes un perfide, vous nous avez toujours trompés, vous nous trompez encore », mais refuse de retirer son veto comme de rappeler les ministres girondins, invoquant la loi et la constitution.
« La Reine n’a pu parvenir jusqu’au Roi ; elle est dans la salle du conseil et on avait eu de même l’idée de la placer derrière la grande table, pour la garantir autant que possible de l’approche de ces barbares … les révolutionnaires passent devant Elle afin de L’observer :
Elle avait attaché à sa tête une cocarde aux trois couleurs qu’un garde national lui avait donnée. Le pauvre petit dauphin était, ainsi que le roi, affublé d’un énorme bonnet rouge. La horde défila devant cette table ; les espèces d’étendards qu’elle portait étaient des symboles de la plus atroce barbarie. Il y en avait un qui représentait une potence à laquelle une méchante poupée était suspendue ; ces mots étaient écrits au bas : Marie Antoinette à la lanterne. Un autre était une planche sur laquelle on avait fixé un coeur de boeuf, autour duquel était écrit : cœur de Louis XVI. Enfin un troisième offrait les cornes d’un boeuf avec une légende obscène.
L’une des plus furieuses jacobines qui défilaient avec ces misérables s’arrêta pour vomir mille imprécations contre la reine.
Sa Majesté lui demanda si elle l’avait jamais vue : elle lui répondit que non ; si elle lui avait fait quelque mal personnel : sa réponse fut la même mais elle ajouta : «c’est vous qui faites le malheur de la nation.
– On vous l’a dit, reprit la reine ; on vous a trompée. Epouse d’un roi de France, mère du dauphin, je suis française, jamais je ne reverrai mon pays, je ne puis être heureuse ou malheureuse qu’en France ; j’étais heureuse quand vous m’aimiez».
Cette mégère se mit à pleurer, à lui demander pardon, à lui dire : «c’est que je ne vous connaissais pas ; je vois que vous êtes bien bonne».
« La Reine était toujours dans la chambre du Roi, lorsqu’un valet de chambre de Mgr le Dauphin accourut tout hors de lui avertir cette princesse que la salle était prise, la garde désarmée, les portes de l’appartement forcées, cassées et enfoncées, et qu’on le suivait.
On se décida à faire entrer la Reine dans la salle du Conseil, par laquelle Santerre faisait défiler sa troupe pour lui faire quitter le château. Elle se présenta à ces factieux au milieu de ses enfants, avec ce courage et cette grandeur d’âme qu’elle avait montrés les 5 et 6 octobre, et qu’elle opposa toujours à leurs injures et à leurs violences.
Sa Majesté s’assit, ayant une table devant elle, Mgr le Dauphin à sa droite et Madame à sa gauche, entourée du bataillon des Filles-Saint-Thomas, qui ne cessa d’opposer un mur inébranlable au peuple rugissant, qui l’invectivait continuellement. Plusieurs députés s’étaient aussi réunis auprès d’elle.
Santerre fait écarter les grenadiers qui masquaient la Reine, pour lui adresser ces paroles :
« On vous égare, on vous trompe, Madame, le peuple vous aime mieux que vous le pensez, ainsi que le Roi ; ne craignez rien .
– Je ne suis ni égarée ni trompée, répondit la Reine, avec cette dignité qu’on admirait si souvent dans sa personne, et je sais (montrant les grenadiers qui l’entouraient) que je n’ai rien à craindre au milieu de la garde nationale ».
Santerre continua de faire défiler sa horde en lui montrant la Reine. Une femme lui présente un bonnet de laine ; Sa Majesté l’accepte, mais sans en couvrir son auguste front. On le met sur la tête de Mgr le Dauphin, et Santerre, voyant qu’il l’étouffait, le lui fait ôter et porter à la main. Des femmes armées adressent la parole à la Reine et lui présentent les sans-culottes ; d’autres la menacent, sans que son visage perde un moment de son calme et de sa dignité.
Les cris de «Vivent la Nation, les sans-culottes, la liberté ! à bas le veto ! » continuent.
Cette horde s’écoule enfin par les instances amicales et parfois assez brusques de Santerre, et le défilé ne finit qu’à huit heures du soir. Madame Elisabeth, après avoir quitté le Roi, vint rejoindre la Reine, et lui donner de ses nouvelles. Ce prince revint peu après dans sa chambre, et la Reine, qui en fut avertie, y entra immédiatement avec ses enfants.»
Vers dix heures du soir
Pétion et les officiers municipaux font évacuer le château. Même s’il a subi une humiliation, Louis XVI a fait échouer la manifestation, par son obstination imprévue et sa fermeté tranquille, et il se tient désormais sur ses gardes. Surtout, elle renforce l’opposition royaliste, le déchaînement de la foule et le courage du Roi suscitant un courant d’opinion en sa faveur. Des départements parviennent à Paris adresses et pétitions pour dénoncer la manifestation, même si de nombreux clubs envoient des pétitions hostiles au Roi.
Pétion est suspendu de ses fonctions de maire.
Louis XVI conserve sa détermination à défendre la Constitution en espérant un sursaut de l’opinion en sa faveur, ce qui se manifeste le 14 juillet, troisième fête de la fédération, étant l’objet de manifestations de sympathie.
Après le 14 juillet 1792
Madame Campan rapportent les inquiétudes de la Reine :
« Je commence à redouter un procès pour le roi ; quant à moi, je suis étrangère, ils m’assassineront, que deviendront nos pauvres enfants? »
Un torrent de larmes suit ces douloureuses exclamations. Madame Campan veut Lui donner une potion anti-spasmodique, qu’Elle refuse en disant que les maux de nerfs sont la maladie des femmes heureuses, que l’état cruel dans lequel Elle est réduite rend ces secours inutiles. En Ses temps heureux, la Reine avait souvent des crises spasmodiques mais Sa santé est des plus égales car les Facultés de Son âme soutiennent Ses forces physiques.
A Son insu, Madame Campan Lui a fait faire un corset semblable au gilet du Roi ; mais Elle ne veut pas en faire usage :
« Si les factieux m’assassinent ce sera un bonheur pour moi, ils me délivreront de l’existence la plus douloureuse.»
Marie-Antoinette
Le 10 août 1792
La journée du 10 août commence en réalité dans la nuit du 9 au 10 août. En pleine nuit, le tocsin sonne au couvent des Cordeliers. Une heure plus tard, toutes les églises de Paris répondent au signal donné par Danton. Ce sont les quarante-huit sections de Paris, dont les révolutionnaires se sont rendus maîtres. Danton lance alors les sections parisiennes à l’assaut de l’hôtel de Ville, met à la porte la municipalité légale et y installe sa «commune insurrectionnelle», qui s’effondrera le 9 thermidor avec Robespierre.
Les Tuileries constituent le dernier objectif. Pour défendre le palais, le Roi peut compter sur ses mille à mille deux cents gardes Suisses, sur trois cents chevaliers de Saint louis, sur une centaine de nobles et de gentilshommes qui lui sont restés fidèles. La Garde nationale est passée dans le camp adverse. Seul le bataillon royaliste des «filles de Saint Thomas» est demeuré fidèle au souverain.
Roederer, le «procureur syndic du département» convainc le Roi de se réfugier à l’assemblée Nationale avec sa famille. Ceux qui ne font pas partie de la famille royale ne sont pas autorisés à les accompagner.
On craint pour la vie de la Reine. Le Roi décide alors de gagner l’Assemblée nationale. Il est accompagné par sa famille, Madame Élisabeth, la princesse de Lamballe, la marquise de Tourzel, ainsi que des ministres, dont Étienne de Joly, et quelques nobles restés fidèles.
Traversant le jardin des Tuileries, et marchant sur des feuilles tombées des arbres, Louis XVI aurait dit : « L’hiver arrive vite, cette année ».
Louis XVI et sa famille sont conduits jusque dans la loge du greffier de l’Assemblée nationale (ou loge du logographe) , où la famille royale reste toute la journée. Louis XVI. en proie à la plus vive anxiété, se réfugie avec sa famille au sein de l’assemblée, où il entre en disant :
« Je suis venu ici pour éviter un grand crime qui allait se commettre. »
Dans ses mémoires, madame de Tourzel raconte ainsi la scène :
« Nous traversâmes tristement les Tuileries pour gagner l’Assemblée. MM. de Poix, d’Hervilly, de Fleurieu, de Bachmann, major des Suisses, le duc de Choiseul, mon fils et plusieurs autres se mirent à la suite de Sa Majesté mais on ne les laissa pas entrer ».
Le Roi est suspendu de ses fonctions.
La foule envahit la cour du château et cherche à gagner les étages supérieurs. On craint pour la vie de la Reine. Le Roi décide de gagner l’Assemblée nationale. Revenu dans le château, Bachmann demande un ordre précis du roi, et cet ordre ne venant pas, il organise la défense des Gardes suisses qui font face à l’envahissement des émeutiers.
Images de La Marseillaise (1938) de Jean Renoir
De retour au château des Tuileries, Henriette raconte :
Je n’ai vu [dans l’entresol] que nos deux femmes de chambre et un des deux valets de la reine, un homme de grande taille et d’aspect militaire. Je vis qu’il était pâle et assis sur un lit. Je lui ai crié :
« Fuyez ! les valets de pied et notre peuple sont déjà en sécurité.
– Je ne peux pas, me dit l’homme ; Je meurs de peur.»
Pendant qu’il parlait, j’entendis un certain nombre d’hommes se précipiter dans l’escalier; ils se jetèrent sur
lui, et je le vis assassiner.
L’étroitesse de l’escalier gênait les assassins ; mais j’avais déjà senti une affreuse main enfoncée dans mon dos pour me saisir par mes vêtements, quand quelqu’un cria du bas de l’escalier : « Que faites-vous là-haut ? Nous ne tuons pas les femmes.» j’étais à genoux; mon bourreau m’a lâchée et m’a dit : « Levez-vous, la nation vous pardonne.»
La brutalité de ces paroles ne m’empêcha pas d’éprouver soudain un sentiment indescriptible qui tenait presque également de la joie de vivre et de l’idée que j’allais revoir mon fils et tout ce qui m’était cher. L’instant d’avant, j’avais moins pensé à la mort qu’à la douleur que me causerait le fer suspendu au-dessus de ma tête. La mort est rarement vue d’aussi près sans porter son coup. J’ai entendu chaque syllabe prononcée par les assassins, comme si j’avais été calme.»
Mémoires de Madame Campan, sur les événements du 10 août 1792
Il est à noter que le 10 août 1792, madame Campan semble n’être pas aux Tuileries, n’étant pas de service, c’est sa sœur madame Auguié qui est présente lors de l’assaut final des Tuileries.
Le 10 août 1792, le dernier acte de Louis XVI, Roi des Français, est l’ordre donné aux Suisses «de déposer à l’instant leurs armes».
La position de la Garde devient de plus en plus difficile à tenir, leurs munitions diminuant tandis que les pertes augmentent. La note du Roi est alors exécutée et l’on ordonne aux défenseurs de se désengager. Le Roi sacrifie les Suisses en leur ordonnant de rendre les armes en plein combat.
Henriette échappe de peu à la mort lors de l’assaut donné au château.
Voici un extrait des mémoires de madame Campan :
« Je cours vers l’escalier, suivie de nos femmes. Les assassins quittent l’Heyduque pour venir à moi. Ces femmes se jettent à leurs pieds et saisissent les sabres. Le peu de largeur de l’escalier gênait les assassins ; mais j’avais déjà senti une main terrible s’enfoncer dans mon dos pour me saisir par mes vêtements, lorsqu’on cria au bas de l’escalier : que faites-vous là-haut ? L’horrible Marseillais qui allait me massacrer répondit un heim, dont le son ne sortira jamais de ma mémoire. L’autre voix répondit ses seuls mots : « on ne tue pas les femmes ». J’étais à genoux, mon bourreau me lâcha et me dit Lève toi coquine, la nation te fait grâce.»
La famille royale est transférée au Temple après avoir été logée temporairement aux Feuillants dans des conditions difficiles. Quatre pièces du couvent leur avaient été assignées pendant trois jours.
Elle ne fait pas partie des dames accompagnant la Famille Royale aux Feuillants puis au Temple…. Goguelat, lui, est auprès du Roi aux Feuillants. Mais Henriette vient voir la Reine avant Son transfert au Temple et se voit refusée l’autorisation de continuer à La servir.
Le 13 août 1792
Commence, pour madame Campan, une période d’exil intérieur.
Après le 10 août 1792
Les fouilles des Tuileries étant restées sans résultat, Roland suppose que Campan père, homme de confiance du Roi, a été dépositaire d’une correspondance entre Louis XVI et le comte d’Artois. Le ministre imagine que dans l’obsession du complot, le bibliothécaire s’est fait passer pour mort, et qu’il est caché et bien vivant. Robespierre demande les preuves de son décès. Trouvant que les soupçons se rapprochent d’elle, Henriette Campan fournit dans la journée un certificat d’inhumation.
Du 18 août au 3 septembre 1792
Incarcération d’Augustin Rousseau (1748-1794) , son beau-frère.
Le 3 septembre 1792
Assassinat de la princesse de Lamballe (1749-1792) dont la tête, fichée sur une pique, est promenée sous les fenêtres de Marie-Antoinette au Temple.
Massacres dans les prisons.
Vient alors le temps des épreuves : la maison d’Henriette Campan est pillée, brûlée, elle doit fuir avec sa sœur (également femme de chambre de la Reine), chez son autre sœur, madame Rousseau, à son château de Beauplan, jusqu’en février 1793.
Le 21 septembre 1792
La royauté est abolie.
Edmond Genêt, expulsé de Saint-Pétersbourg, arrive à Paris, se rend à Beauplan.
Le 10 décembre 1792
Son frère, Edmond Genêt est nommé premier ambassadeur de France aux États-Unis, envoyé par les Girondins.
A la fin de l’année 1792
François Campan rentre d’Italie avec trente mille livres de dettes.
Le lundi 21 janvier 1793
Exécution de Louis XVI
Le 24 janvier 1793
Départ d’Edmond Genêt pour Rochefort d’où il s’embarque début mars.
Début février 1793
Perquisition chez Augustin et Julie Rousseau à Beauplan.
Le 7 février 1793
Henriette et sa sœur Adélaïde signent un bail de location d’une aile du château de Coubertin , à Saint-Rémy-les-Chevreuse. Suzanne Voisin (1763-1823),
sa fidèle amie les accompagne.
En avril 1793
Edmond Genêt parvient à Charleston.
Le 16 mai 1793
Edmond parvient à Philadelphie.
Le 17 septembre 1793
Loi sur les suspects.
Du 21 septembre au 29 décembre 1793
Augustin Rousseau est emprisonné.
Le 14 octobre 1793
Marie-Antoinette comparaît devant le président Herman(1759-1795)
Lors de Son procès, Marie-Antoinette croit devoir déclarer que ces 25 louis qu’Elle avait pour seul argent de poche devaient être rendus à Madame Auguié qui les Lui avait prêtés lorsqu’Elle était prisonnière à l’Assemblée Nationale. Le secrétaire du tribunal écrit Angul au lieu de Auguié, avec l’intention de sauver une victime aussi innocemment désignée, car la Reine ne peut supposer, en sortant d’un lieu où Elle est privée de toute sorte de communication avec les hommes, qu’ils sont devenus assez féroces pour qu’un fait aussi simple soit transformé en crime.
Une série de témoins défile sans apporter de preuves convaincantes de Sa culpabilité, et pour cause.
Hébert lance l’accusation d’inceste qui vaut à la Reine une réplique mémorable :
« J’en appelle à toutes les mères.»
Le 16 octobre 1793
Exécution de Marie-Antoinette.
Neuf mois après un homme de Robespierre fait une note qu’il adresse au Comité de Salut Public :
« J’ai parcouru toutes les prisons de Paris, je m’étonne de ne point y trouver Mme Augié, désignée par erreur dans le procès de Marie-Antoinette sous le nom de Augal; elle et sa sœur Mme Campan devraient être en prison depuis longtemps.»
Le 26 novembre 1793
César Auguié est incarcéré en vertu du décret concernant les intendants des finances.
Le 29 avril 1794
Nouvelle arrestation d’Augustin Rousseau.
Le 7 mai 1794
Perquisition à Coubertin chez Henriette et Adélaïde.
Le 10 mai 1794
Exécution de Madame Elisabeth (1764-1794), sœur de Louis XVI.
Le 10 juin 1794
Début de la «Grande Terreur».
Le 13 juillet 1794
Traduit devant le Tribunal Révolutionnaire de Paris, siégeant salle de la Liberté, Augustin Rousseau (1748-1794) est condamné à mort le 25 messidor An II [13 juillet 1794] comme conspirateur. L’acte d’accusation le qualifie de «conspirateur ayant été arrêté le 10 août au château des Tuileries, vêtu d’un habit d’uniforme national avec un bouton de ralliement » et lui reprochait essentiellement d’avoir été « le maître d’armes » des enfants Capet.»
Après le prononcé de l’arrêt de mort, un des juges s’écria : «Pare celle-là, Rousseau ! ».
Le 22 juillet 1794
Le Comité de sûreté générale lance un mandat d’arrêt contre le couple Auguié.
Le 26 Juillet 1794
Son mari et son beau frère sont arrêtés, mais Madame Auguié,se sauve et se vient se cacher à l’Hôtel de Bordeaux, au 272 rue de la Loi (rue de Richelieu) au coin de la Rue Ménars ; c’est là que, prise de panique, elle se jette d’une fenêtre du sixième étage.
Ruinée, aux abois, madame Campan doit en plus s’occuper de son mari très malade et de ses trois nièces, Antoinette (1780-1833), Aglaé (1782-1854), dite Eglé et Adélaïde (1784-1813) dite Adèle. qu’elle recueille.
Portraits d’Adèle et Aglaé Auguié (vers 1800) par François Joseph Kinson
Le 27 juillet 1794
Chute de Robespierre (1758-1794).
La fin de la Terreur, durant l’été 1794, fait reparaître Henriette dans le monde. Privée de ses anciens revenus, son mari ruiné, et devant subvenir aux besoins de sa famille, elle risque la misère.
Vers le 31 juillet 1794
Henriette Campan ouvre un Institut pour les filles à Saint-Germain-en-Laye, rue de Poissy. L’éducation qui y est dispensée vise à faire des femmes du monde instruites et de futures mères.
Patrick Macdermott, précepteur d’Henri Campan, crée un collège pour garçons, dans la même ville rue des Ursulines.
Du 26 au 29 septembre 1794
Vente des biens d’Augustin Rousseau.
George Washington refuse d’extrader Edmond Genêt malgré la demande des Jacobins.
Le 6 novembre 1794
Mariage d’Edmond Genêt avec Cornelia Clinton, fille du gouverneur de l’Etat de New York.
En janvier 1795
Sophie Pannelier et ses enfants s’installent à Saint-Germain.
Durant l’hiver
La disette règne : dévaluation de l’assignat.
En mars 1795
Auguste César Rousseau, le fils de Julie, s’engage dans l’armée du Nord.
Le 8 juin 1795
L’annonce de la mort en prison du fils du défunt Roi Louis XVI âgé de dix ans, Louis XVII pour les royalistes, permet au comte de Provence (1755-1824) de devenir le dépositaire légitime de la couronne de France et de se proclamer Roi sous le nom de Louis XVIII. Pour ses partisans, il est le légitime Roi de France.
Le 1er juillet 1795
Henriette Campan déménage l’Institut dans le «ci-devant hôtel de Rohan», rue de l’Unité et réussit à fonder malgré le manque de ressources financières, un Institut National d’éducation de jeunes filles de toutes origines à Saint-Germain-en-Laye, visant à leur donner une bonne éducation. Initialement situé rue de Poissy, l’institution connait un succès croissant ; les demandes d’inscription sont tellement nombreuses qu’elle déménage et s’installe à l’Hôtel de Rohan au 42 rue des Ursulines. Madame Campan y accueille plus de cent élèves et baptise sa maison «Institut National de Saint-Germain».
Pour être initiées au bon goût, au dessin, à la danse, à la musique, les nouvelles grandes dames s’empressent de venir à Saint-Germain quand Joséphine de Beauharnais découvre l’école et lui confie sa fille Hortense. De nombreuses femmes illustres y sont formées : Désirée Clary, future reine de Suède et de Norvège, Caroline Bonaparte, future reine de Naples,… A la même époque, une maison d’éducation pour jeunes gens est créée par M. Mac Dhermott dans l’un des bâtiments de l’ancien couvent des Ursulines. En août 1796, ayant achevé les bâtiments de l’ancien prieuré des Loges, il y crée un second établissement dans un environnement exceptionnel.
Le 9 août 1795
Julie Rousseau est domiciliée 11 rue Chantereine.
Le 17 août 1795
Joséphine de Beauharnais loue un hôtel particulier situé rue Chantereine.
Le 22 août 1795
Constitution de l’An III.
Vers août-septembre 1795
Arrivée d’Hortense et d’Eugène de Beauharnais à Saint-Germain.
Le 5 octobre 1795
Coup de force des royalistes parisiens.
Le 26 octobre 1795
Etablissement du Directoire.
Le 19 novembre 1795
Julie Rousseau entre en possession des biens dont elle a été spoliée.
Arrivée probable de Louise Cochelet (1783-1835) à l’Institut.
Le 19 décembre 1795
Marie-Thérèse, l’Orpheline du Temple, quitte sa prison, escortée d’un détachement de cavalerie afin de se rendre à Bâle, où elle est remise aux envoyés de l’Empereur François II.
En 1796
Henriette Campan fait construire un théâtre pour ses élèves.
Le 8 mars 1796
Mariage de Joséphine avec Napoléon Bonaparte.
Le 10 mars 1796
Première visite de Bonaparte à la pension.
Avant avril 1796
Arrivée d’Emilie Louise de Beauharnais à l’Institut.
Le 26 juillet 1796
César Auguié, son beau-frère, acquiert le domaine de Grignon.
Vers août 1796
Décès de sa mère, Lise Cardon.
Le 26 mars 1797
Décès de son neveu, César Auguste Rousseau (1779-1797), fils de Julie.
Le 29 novembre 1797
Madame Campan rédige un récit de souvenirs pour son fils Henri.
A la fin de l’année 1797
Patrick Macdermott crée une académie à Paris et transmet son établissement de Saint-Germain à Mestro.
En avril 1798
La présence de Jérôme Bonaparte est signalée au collège de Mestro.
Vers mai 1798
Arrivée de Caroline Bonaparte (1782-1835) suivie de sa sœur Pauline (1780-1825).
Le 19 juin 1798
Décès de son époux, Pierre Dominique François Campan, à Versailles.
Le 7 juin 1799
Madame Victoire meurt à Trieste, d’un cancer du sein.
Le 16 novembre 1798
Mariage de sa nièce, Antoinette Auguié avec Charles Guillaume Gamot, négociant-banquier.
En mars 1799
Joséphine acquiert le domaine de Malmaison. La pension compte quatre-vingts élèves et Madame Campan fait bâtir une salle des exercices.
Le 27 mars 1799
Grâce à l’intervention de Talleyrand, le nom d’Edmond Genêt est rayé de la liste des émigrés.
En octobre 1799
Lucien Pannelier, son beau-frère, est à Zurich, «employé pour les vivres».
Le 9 novembre 1799
Coup d’Etat du 18 brumaire:
A partir de la fin de l’année 1799
Napoléon Bonaparte (1769-1821) dirige la France.
Du 10 novembre 1799 au 18 mai 1804
Bonaparte est Premier consul.
Premières lectures chez madame Cardon des Mémoires de madame Campan.
Le 27 février 1800
Madame Adélaïde meurt à l’âge de soixante-huit ans, à Trieste.
Le 19 avril 1800
Henriette désigne le Docteur Louis Dubreuil comme tuteur de son fils, Henri Campan.
Après mai 1800
Henri Campan est employé dans la maison de commerce Bastide à Marseille.
Le 16 juillet 1801
Concordat régissant les rapports entre l’Eglise et l’Etat.
En juillet 1801
Travaux de rénovation de la «Maison d’éducation de Madame Campan».
Le 12 août 1801
Organisation d’une journée «portes ouvertes», avec un concert, un repas et une prestigieuse assemblée.
En septembre 1801
Son frère, Edmond Genêt , fait savoir qu’il renonce à rentrer en France et qu’il s’établit en Amérique.
Le 8 septembre 1801
Ratification du Concordat.
Le 27 octobre 1801
Henriette signe un bail pour l’hôtel de Vieuville avec Métayer, afin d’agrandir la pension.
Vers décembre 1801
Charlotte Bonaparte, fille de Lucien, entre à la pension.
Courant 1802
La pension compte cent quinze élèves payantes, dix élèves gratuites.
Le 4 janvier 1802
« Elle fut utile à la jeunesse et consola les malheureux. »
A la demande d’Hortense, Henriette envoie son portrait à Arenenberg.
Le 8 juillet 1819
Elle adresse une lettre à Marie-Thérèse d’Angoulême, accompagnée d’un mémoire justificatif sur son rôle auprès de Marie-Antoinette.
En novembre 1819
La famille Ney rentre d’Italie.
Eglé a épousé civilement le Marie Jules Louis général d’Y de Résigny (1788-1857).
En décembre 1819
Madame Campan et ses nièces séjournent aux Coudreaux.