Henriette Campan-Genet

Henriette Genêt, épouse Campan, par Joseph Boze

Le 2 octobre 1752

Naissance de Jeanne Henriette Louise,  fille de Jacques Edmond Genet (1726-1781), premier commis aux Affaires étrangères, et de Jeanne Louise Henriette Cardon (1724-1782), marchande lingère, à Paris.

Lise Cardon        et        Edme Genet

Le 6 octobre 1752

Henriette est baptisée.

Au printemps de  1753

La famille Genêt s’installe à Versailles.

Edmé-Jacques Genêt
Lise Genêt-Caron

Edme Genêt entre au ministère des Affaires Etrangères comme commis.

Le 16 novembre 1753

Naissance de sa sœur, Julie Françoise Genêt (1753-1829),  future Madame Rousseau,  qui sera la remueuse des Enfants de France.

Le 10 novembre 1754

Naissance de sa sœur Reine Louise Genêt ( qui mourra en 1758).

Le 21 mai 1756

Naissance de sa sœur Marie-Emelie Genêt ( dont on ignore la date de la mort qui fut assez rapide).
Son père lui permet d’étudier l’anglais et l’italien en plus de cours de chant et de diction.
Il fonde le journal Etat politique de l’Angleterre.

En 1757

La famille Genêt est installée avenue de Paris à Versailles.

Le 5 janvier 1757

Attentat contre Louis XV par Damiens (1715-1757).

Le 22 juin 1757

Naissance de son frère Jacques Henry Genêt, mort né.

En 1758

Le duc de Choiseul (1719-1785) est nommé ministre des Affaires Etrangères

Robert-François Damiens
Le duc de Choiseul par Carle Van Loo

Le 10 septembre 1758

Naissance de sa sœur, Adélaïde Henriette Genêt (1758-1794), future Madame Auguié.

Le 8 juillet 1761

Naissance de sa sœur, Anne Glaphire (ou Glafire) Sophie Genêt (1761-1819), future Madame Pannelier.

Le 8 janvier 1763

Naissance de son frère, Edmond Charles Genêt (1763-1834).

Edme est désigné comme chef du Bureau des Interprètes aux Affaires Etrangères.

Le 2 octobre 1766

Décès de l’académicien Jacques Hardion (1686-1766), lecteur de Mesdames, filles de Louis XV.

En 1767

Décès de Jean Genêt, son grand-père paternel.

En octobre 1768

A seize ans, Henriette devient lectrice de Mesdames filles de Louis XV, une fonction bien plus importante qu’on ne le suppose au premier abord… Mesdames ont un désir immodéré d’apprendre : l’anglais, l’histoire, la musique, les «hautes mathématiques».

C’est habituellement dans le cabinet intérieur de Madame Victoire qu’ont lieu les lectures.

Le cabinet intérieur de Madame Victoire
Henriette Campan lectrice par Benjamin Warlop

De 1770 à 1774


Idylle entre Henriette et un officier protestant.

En avril 1770

Madame Louise (1737-1787) quitte la Cour pour le couvent des Carmélites de Saint-Denis.

Le 16 mai 1770

Le mariage de Marie-Antoinette et du Dauphin est célébré dans la chapelle royale de Versailles.

Louis-Auguste, Dauphin de France par Louis-Michel Van Loo
Gravure du mariage de Marie-Antoinette avec le Dauphin, le 16 mai 1770
Marie-Antoinette peinte vers 1770 par Joseph Ducreux
Images de Marie-Antoinette (2006) de Sofia Coppola
Image du film de Sofia Coppola (2006)

 

Henriette rencontre Marie-Antoinette chez Mesdames.

 

Le 24 décembre 1770

Disgrâce de Choiseul marquant le triomphe du parti dévot.

 

Le 14 février 1771

Mariage du comte de Provence, frère du Dauphin et de Marie-Joséphine de Savoie.

Marie-Antoinette Dauphine (vers 1773) par Joseph Hickel
Louis-Stanislas de Provence par Drouais
Mariage du comte de Provence et de Marie-Joséphine de Savoie
Marie-Joséphine-Louise de Savoie, comtesse de Provence, par François-Hubert Drouais

Le 17 novembre 1771

Sa sœur, Julie-Françoise Genêt (1753-1829), épouse Augustin Rousseau (1748-1794), maître d’Armes des Enfants de France.

Le 5 octobre 1772

Naissance d’Aimée Joséphine Julie Marie (1772-1832) , fille Julie Rousseau Genêt, sa sœur.

Le 30 avril 1773

Décès d’Amable Gentil, avec qui François Campan a vécu six ans. Elle était femme de chambre de la Dauphine.

Le 16 novembre 1773

Mariage du comte d’Artois, frère du Dauphin et de Marie-Thérèse de Savoie, sœur de la comtesse de Provence.

Charles-Philippe, comte d'Artois par Callet
Mariage du comte d'Artois et de Marie-Thérèse de Savoie
Marie-Thérèse de Savoie, comtesse d’Artois, par J.-B. André Gautier d’Agoty (1775)
Louis XV par Armand-Vincent de Montpetit

Le 8 mai 1774

Le contrat de mariage d’Henriette Genêt et Pierre Dominique François Berthollet est signé chez un notaire parisien, selon la communauté de biens de «la coutume de Paris».

Le 10 mai 1774

Mort de Louis XV.

Le Dauphin devient Roi sous le nom de Louis XVI.

Le 11 mai 1774
le lendemain de la mort de Louis XV… le premier jour du règne de Louis XVI

Henriette épouse Pierre Dominique François Berthollet (1749-1797) dit Campan, maître de la garde-robe de la comtesse d’Artois et officier de la chambre de la Dauphine, devenue Reine la veille,…en l’église Saint-Louis de Versailles . La fiancée est pourvue d’une dot de seize mille livres , dont une partie repose sur des «espérances».

Portrait de Pierre Dominique François Berthollet dit Campan, maître de la garde-robe de la comtesse d'Artois et officier de la chambre de la Dauphine, époux de madame Campan

Madame Campan s’appelait en réalité madame Berthollet car Campan est le nom de la vallée d’origine de la famille qui est située au confluence de l’Adour et de l’adour de Payolle.
Henriette devient dès lors la seconde femme de chambre de Marie-Antoinette, elle devient vite aussi Sa secrétaire, Sa confidente.

Signature de madame Campan
Marie-Antoinette au Globe (1775) par Jean-Baptiste Gautier-Dagoty
Régine Blaess incarne Henriette Campan dans la série Marie-Antoinette de Guy-André Lefranc (1975) avec Geneviève Casile dans le rôle de la Reine.

« Les fonctions des premières femmes sont de veiller à l’exécution de tout le service de la chambre, de recevoir l’ordre de la Reine pour les heures du lever, de la toilette, des sorties, des voyages. Elles sont de plus chargées de la cassette de la Reine, du paiement des pensions et gratifications. Les diamants leur sont aussi confiés. Elles ont les honneurs du service, quand les dames d’honneur ou d’atours sont absentes, et les remplacent de même pour faire les présentations à la Reine. Leurs appointements n’excédent pas douze mille francs ; mais la totalité des bougies de la chambre, des cabinets et du salon de jeu, leur appartient chaque jour, allumées ou non, et cette rétribution fait monter leur charge à plus de cinquante mille francs pour chacune. Les bougies du grand cabinet du salon des nobles, pièce qui précède la chambre de la Reine, celles des antichambres et corridors, appartiennent aux garçons de la chambre. Les robes négligées sont, à chaque réforme, portées, par ordre de la dame d’atours, aux premières femmes. Les grands habits, robes de parure et tous les autres accessoires de la toilette de la reine appartiennent à la dame d’atours elle-même.»

Attachée au service personnel de la Reine, elle est aux premières loges, témoin des moments les plus intimes de la souveraine, de Sa vie de tous les jours.

 Le 24 mai 1774

Le Roi offre le Petit Trianon à Marie-Antoinette qui souhaite avoir une résidence de campagne où échapper aux contraintes de Son rang. Elle y engage de grands travaux.

Le Petit Trianon

En juillet 1774

Les jeunes époux Campan accomplissent un Grand Tour à Rome, Naples et la Sicile, en guise de voyage de noces. Henriette a sacrifié à sa famille l’amour qu’elle portait à un officier dont nous ignorons le nom. Elle espérait vivre en bonne entente avec l’époux dont elle n’est pas éprise. Rien n’indique que, durant les premières années, le mariage ait même été consommé.

Henriette apprend à apprécier son beau-père dont elle devient proche. Grâce à son expérience auprès de la feue Reine et de Madame Adélaïde, il prodigue à sa bru des conseils : attention de tous les instants, discrétion, réserve. Ne jamais s’autoriser à recevoir de confidences qui pourraient être regrettées. Ne pas sortir de sa place et
pratiquer l’art d’ignorer. Edmond Genet avait donné à sa fille une formation intellectuelle et morale. Campan lui transmet un savoir-faire. Henriette aime l’écouter raconter des anecdotes sur le règne de Louis XV et sur le précédent. Lui-même les a apprises de son propre père.

En 1775

Edme Genêt, son père,  devient l’homme de confiance de Charles Gravier de Vergennes (1719-1787), secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères de Louis XVI.

Dimanche 11 juin 1775

Louis XVI est sacré à Reims.

Louis XVI lors de son sacre à Reims par Benjamin Warlop
La princesse de Lamballe par Callet

En juillet 1775

Marie-Antoinette fait rétablir pour Madame de Lamballe la charge de Surintendante de la Maison de la Reine, qui avait été abolie par Louis XV en raison de son coût.

Le 15 septembre 1775

« La comtesse de Noailles a donné sa démission. Le roi m’accorde Madame de Lamballe pour surintendante, Madame de Chimay qui était Dame d’atours, pour Dame d’honneur, et Madame de Mailly, qui était Dame à moi, pour Dame d’atours.»

          Marie-Antoinette

Automne 1775

Marie-Antoinette se lie d’amitié avec la comtesse de Polignac (1749-1793).

Le 6 août 1775

Naissance de Louis-Antoine, duc d’Angoulême, fils du comte et de la comtesse d’Artois.

Immédiatement après avoir donné naissance au bébé, la jeune mère a mis une main sur son front et a crié.

« Oh mon Dieu , je suis tellement heureuse ! »

Le duc d'Angoulême

Les courtisans ont immédiatement été informés de la naissance d’un garçon, et le tollé, les applaudissements et les cris de joie dans les couloirs et les salons où les gens s’attendaient ont été entendus dans tout le palais de Versailles. Marie-Antoinette est restée avec Sa belle-sœur jusqu’à ce que cette dernière soit lavée et remise au lit, puis elle est retournée dans Ses appartements où madame Campan l’attendait et a pleuré amèrement.

vous serez ma proie : MARIE ANTOINETTE 2006, dir. Sofia Coppola

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Le 12 février 1776

Naissance d’Agathe Michelle  Rousseau (1776-1822), fille de sa sœur Julie Rousseau-Genêt.

En 1777

Edme Genêt introduit son fils Edmond auprès de Benjamin Franklin (1706-1790)

Le 1er juin 1777

La Reine passe la journée à Trianon accompagnée des seules Mesdames de Lamballe et de Polignac… Madame Campan qui n’est pas nommée dans les mémoires est sans doute auprès de ces dames…

Noémie Lvovsky incarne Madame Campan dans Les Adieux à la Reine de Benoît Jacquot (2012)

En 1777

Adélaïde Genêt, sœur puînée de madame Campan, devient à son tour femme de chambre de Marie-Antoinette. Mais pour peu de temps car après son mariage, elle devient … Madame Auguié.

Adélaïde Auguié-Genet par Wermüller
Joseph II par Joseph Hickel

Le 18 avril 1777

Visite de Joseph II en France. Il voyage en Europe sous le nom de comte de Falkenstein. A la requête de l’Impératrice , il rend visite à sa sœur pour tenter de comprendre la stérilité du couple royal.

L’Empereur prend le temps de s’entretenir des lectures de sa sœur avec Campan père et Henriette.

En août 1777   

« La Reine donne toujours les preuves d’une familiarité que certains esprits chagrins réprouvent. L’autre jour , à Choisy, ayant admiré les plumes qui ornaient la tête d’une danseuse, elle en a accepté une dont elle s’est parée sans façons.»

            Madame Campan

Le 27 décembre 1777

Naissance de Louise Françoise Rousseau, fille de sa sœur Julie Rousseau-Genêt.

Image de Marie-Antoinette de Jean Delannoy
Image de Marie-Antoinette (1956) de Jean Delannoy
Image de Marie-Antoinette (1956) de Jean Delannoy

En août 1778

Edme Genêt fait inoculer ses enfants.
Campan père devient secrétaire du cabinet de bibliothèque de la Reine.

La bibliothèque de la Reine

Le 19 décembre 1778

Après un accouchement difficile, Marie-Antoinette donne naissance de Marie-Thérèse-Charlotte, dite Madame Royale, future duchesse d’Angoulême. L’enfant est surnommée «Mousseline» par la Reine.

 

Fin mars 1779

Marie-Antoinette attrape une rougeole très douloureuse, cause de violents maux de gorge et d’aphtes. Elle se retire donc à Trianon afin de préserver Sa petite fille et Son mari de tout risque de contagion.

Elle est alors veillée par le comte d’Esterházy (1740-1805), le baron de Besenval (1721-1791) et les ducs de Coigny (1737-1821) et de Guînes (1735-1806).

Marie-Antoinette en convalescence de sa rougeole au Petit Trianon, dans Marie-Antoinette de Sofia Coppola (2006)

Julie Rousseau (1753-1828), troisième sœur Genêt est nommé remueuse des Enfants de France. C’est elle qui est en charge de changer les langes des nourrissons royaux et de les bercer.

Du 12 au 21 avril 1779

                                                                                     Séjour de la Reine à Trianon.

Le 11 juillet 1779

Sa sœur, Adélaïde Genêt, épouse Pierre-César Auguié (1738-1815) et  la Reine le fait nommer Receveur Général des Finances de Lorraine.

Le 6 novembre 1779

Naissance de César Auguste Henri Rousseau (1779-1797), fils de sa sœur Julie Rousseau-Genêt.

En février 1780

Son frère Edmond Genêt part pour un Grand Tour en Europe sous le nom de chevalier Genêt de Charmontot de Mainville. Il est reçu à l’académie de Giessen.

Le 28 avril 1780

Naissance de sa nièce Antoinette Louise Auguié (1780-1833), dont le Roi et la Reine sont parrain et marraine.

Image de Marie-Antoinette (2006) de Sofia Coppola

Du 10 au 20 septembre 1780

Séjour de la Reine à Trianon.

Du 10 au 12 octobre 1780

Séjour de la Reine à Trianon.

 Le 29 novembre 1780

Mort de l’Impératrice Marie-Thérèse (1717-1780) après une courte maladie.

L'Impératrice Marie-Thérèse
Marie-Antoinette consolée par Mesdames de Lamballe et de Polignac dans le salon de musique par Benjamin Warlop

Le 26 mai 1781

Mariage de sa sœur, Anne Glaphire Sophie Genêt (1761-1819), avec Antoine Lucien Pannelier (né en 1759).

Du 25 au 30 juin 1781

Séjour de la Reine à Trianon.

Image de Marie-Antoinette (2006) de Sofia Coppola

Du 15 juillet au 2 août 1781

Séjour de la Reine à Trianon.

Le 11 septembre 1781

Décès de son père, Jacques Edmond Genet (1726-1781), à Versailles.

Le 12 septembre 1781

Obsèques de son père, Edme Genêt. Son frère, Edmond Genêt, devient chef du service des traducteurs interprètes au ministère des Affaires Etrangères, puis secrétaire du baron de Breteuil (1730-1807), ambassadeur de Vienne (jusqu’en 1783) . César Auguié est nommé receveur des finances pour la Lorraine.

Le 22 octobre 1781

Naissance du Dauphin, Louis-Joseph-Xavier-François (1781-1789).

Marie-Antoinette et le Dauphin Louis-Joseph par Benjamin Warlop

Le 2 mars 1782

Mort de Madame Sophie, tante de Louis XVI.

Début d’année 1782

La Reine se coince le pouce droit dans une porte ce qui L’empêche d’écrire pendant plusieurs jours.

Le 20 mars 1782

Naissance de son neveu Lucien Louis Pannelier (1782-1802) , fils de sa sœur Sophie Pannelier-Genêt.

Le 24 mars 1782

Naissance de sa fille, Aglaé Louise Auguié (1782-1854), dite Eglé, qui épousera le maréchal Ney (1769-1815)  en 1802.

Madame Sophie (vers 1775) par François Dumont 

En avril 1782

Madame Campan, dans ses Mémoires, raconte qu’elle a lu à Louis XVI et Marie-Antoinette Le Mariage de Figaro, de Beaumarchais … Catastrophe ! Elle rapporte les paroles du couple royal :

« C’est détestable, ce ne sera jamais joué, il faudrait détruire la Bastille pour que la représentation de cette pièce ne soit pas une inconvenance dangereuse. Cet homme se joue de tout ce qu’il faut respecter dans un gouvernement.
On ne la jouera donc point ? dit la Reine.
Non, certainement, répondit Louis XVI, vous pouvez en être sûre. »

Madame Campan est interprétée par Coraline Clément dans Louis XVI, l'Homme qui ne voulait pas être Roi (2011) de Thierry Binisti

Du 7 au 18 mai 1782

Séjour de la Reine à Trianon.

Le 14 mai 1782

Lettres d’anoblissement de Pierre Dominique Berthollet Campan (registrées en juin par d’Hozier).

Du 7 au 21 juillet 1782

Séjour de la Reine à Trianon.

 Du 15 au 24 août 1782

Séjour de la Reine à Trianon.

Couloir des pièces du service journalier des dames de la Chambre
La pièce de jour de la première femme de chambre de la Reine, second étage du château de Versailles
Pièce de jour des femmes de chambre ordinaires, second étage
La princesse de Guéménée par Benjamin Warlop

Le 1er octobre 1782

Banqueroute des Guéménée.

Le 20 octobre 1782

Démission de la princesse de Guéménée dans sa charge de gouvernante des Enfants de France.

 Le 24 octobre 1782

La Reine donne à madame de Polignac la place de gouvernante des Enfants de France en remplacement de madame de Guéménée, victime de la faillite de son mari ( d’un passif de trente-trois millions de livres).

Yolande de Polignac Au chapeau de paille par Élisabeth Vigée Le Brun (1783)

En 1783

Edmond Genêt, âgé de vingt ans, est envoyé en Angleterre comme secrétaire de légation.

Dans le courant de l’année 1783

Retour d’Italie de François Campan, très endetté.

Du 2 au 7 juin 1783

Premier séjour de la Reine à Trianon avec Madame Royale.

Le 3 novembre 1783

Marie-Antoinette fait une fausse-couche.

Le 11 janvier 1784

Naissance de sa nièce, Adélaïde Henriette Joséphine Auguié (1784-1813) dite Adèle.

Du 28 août au 19 septembre 1784

Séjour de la Reine à Trianon.

Le 25 septembre 1784

Naissance de sa nièce , Eulalie, Balbine Alexandrine Pannelier d’Arsonval (1787-1856).

Le 31 octobre 1784

Naissance du fils d’Henriette, Henri Berthollet-Campan (1784-1821).

Le 1er novembre 1784

Baptême d’Henri Berthollet-Campan à l’église Saint-Roch.

De 1785 à 1792

La famille Campan séjourne chaque été dans une maison louée à Bauldry de Marigny, à Croissy où Henriette rencontre Rose (Joséphine) de Beauharnais.

Le 7 juin 1784

Le comte de Haga, c’est-à-dire le Roi Gustave III de Suède, arrive à la Cour incognito et à l’improviste. Henriette assiste à l’entretien de Marie-Antoinette et de Gustave III.

Du 20 juillet au 8 août 1784

Séjour de la Reine à Trianon.

Le 11 août 1784 à minuit

Le cardinal de Rohan croit rencontrer la Reine dans le Bosquet de Vénus du parc de Versailles… c’est en fait Nicole Leguay, modiste (?), costumée comme la Reine…et voilée !

Du 28 août au 19 septembre 1784

Séjour de la Reine à Trianon.

 Le 1er février 1785

Le «collier de l’affaire» est livré au cardinal de Rohan (1734-1803) qui le remet à Jeanne de La Motte (1756-1791), s’attendant à ce qu’il soit donné à Marie-Antoinette.

Laurence Vincendon est madame Campan dans Le Gerfaut (1987) de Marion Sarraut
Réplique du collier de Bœhmer et Bassange

Madame de La Motte et ses complices le font démonter et les diamants sont vendus à la pièce.

Laurence Vincendon est madame Campan dans Le Gerfaut (1987) de Marion Sarraut

Le 27 mars 1785

A sept heures et demi du matin,  naissance de Louis-Charles, duc de Normandie, surnommé «Chou d’Amour» par Marie-Antoinette, Dauphin en 1789 et déclaré Roi de France en 1793 par les princes émigrés sous le nom de Louis XVII. 

« La reine parlait souvent de sa mère, et avec un profond respect, mais elle fondait tous ses projets pour l’éducation de ses enfants sur l’essentiel qui avait été négligé dans la sienne. Marie-Thérèse, qui inspirait la crainte par ses grandes qualités, a appris aux archiduchesses à la craindre et à la respecter plutôt qu’à l’aimer ; du moins l’ai-je observé dans les sentiments de la reine envers son auguste mère. Elle n’a donc jamais voulu mettre entre ses propres enfants et elle cette distance qui avait existé dans la famille impériale. Elle en citait une fatale conséquence, qui avait fait sur elle une si forte impression que le temps n’avait jamais pu l’effacer.»

Madame Campan, à propos de Marie-Antoinette et la maternité

Louis-Charles, duc de Normandie par Élisabeth Vigée Le Brun

Le 26 mai 1785


Séjour de la Reine à Trianon pour quelques jours.

Image des Adieux à la Reine de Benoît Jacquot (2012)

Le 8 juin 1785

Marie-Antoinette est choquée par le peu d’empressement que Lui marquent les parisiens:

« Mais que leur ai-je donc fait? » s’exclame-t-Elle en rentrant aux Tuileries devant ce premier signe d’impopularité…

Du 19 juin au 12 juillet 1785

Séjour de la Reine à Trianon.

En 1785

Disgracié par la Reine, Lauzun est ensuite exclu des réunions de madame de Polignac, dans lesquelles il cherchait à s’incruster.

« Le duc de Lauzun (depuis duc de Biron), qui a figuré dans la Révolution parmi les intimes du duc d’Orléans, a laissé des Mémoires encore manuscrits , où il insulte au caractère de Marie-Antoinette. 
Il raconte une anecdote d’une plume de héron : voici la version véritable .
M. le duc de Lauzun avait l’originalité dans l’esprit , quelque chose de chevaleresque dans les manières. La reine le voyait aux soupers du roi et chez la princesse de Guémenée en uniforme avec la plus magnifique plume de héron blanc qu’il fût possible de voir ; la reine admira cette plume : il la lui fit offrir par la Princesse de Guéménée. Comme il l’avait portée , la reine n’avait pas imaginé qu’il pût vouloir la lui donner ; fort embarrassée du présent qu’elle s’était , pour ainsi dire , attiré , elle n’osa pas le refuser, ne sut si elle devait en faire un à son tour, et , dans l’embarras, si elle lui donner quelque chose , de faire ou trop ou trop peu, elle se contenta de porter une fois la plume, et de faire observer à M. de Lauzun qu’elle s’était parée du présent qu’il lui avait fait.
Dans ses Mémoires secrets, le Duc donne une importance au présent de son aigrette, ce qui le rend bien indigne d’un honneur accordé à son nom et à son rang. Son orgueil lui exagéra le prix de la faveur qui lui avait été accordée. Peu de temps après le présent de la plume de héron, il sollicita une audience , la reine la lui accorda, comme elle l’eût fait pour tout autre courtisan d’un rang aussi élevé. J’étais dans la chambre voisine de celle où il fut reçu ; peu d’instants après son arrivée, la reine rouvrit la porte, et dit d’une voix haute et courroucée : « Sortez Monsieur. »
M. de Lauzun s’inclina profondément et disparut. La reine était fort agitée. Elle me dit : « Jamais cet homme ne rentrera chez moi. »
Peu d’années avant la révolution de 1789, le Maréchal de Biron mourut.
Le duc de Lauzun, héritier de son nom, prétendait au poste important de Colonel du régiment des gardes-françaises. La reine en fit pourvoir le duc du Châtelet ; voilà comme se forment les implacables haines. Le duc de Biron s’attacha aux intérêts du duc d’Orléans , et devint un des plus ardents ennemis de Marie-Antoinette.»

Mémoires de Madame Campan

Le duc de Lauzun d'après Roslin par Benjamin Warlop
Henriette Campan ouvrant les rideau de la chambre de la Reine à Trianon par Benjamin Warlop

Le 12 juillet 1785

La Reine reçoit une lettre des bijoutiers de la Cour à propos du collier acquis en Son nom par le cardinal de Rohan. Elle n’y comprend rien et brûle le document en présence de Madame Campan.

Du 1er au 24 août 1785

Séjour de la Reine à Trianon.

Frédérique Trouslard interprète Madame Campan dans Marie-Antoinette (2018) de Carole Liu

 

 

Le 1er août 1785

Ne voyant rien venir, Böhmer interroge Madame Campan qui l’informe que le billet est détruit. Böhmer s’écrie alors :

« Ah ! Madame, cela n’est pas possible, la Reine sait qu’elle a de l’argent à me donner ! »

Lana Marconi dans Si Versailles m'était conté (1954) de Sacha Guitry
Frédérique Trouslard interprète Madame Campan dans Marie-Antoinette (2018) de Carole Liu
Aux côtés de Joely Richardson (Marie-Antoinette), Helen Masters est Henriette Campan dans  The Affair of The Necklace (2001) de Charles Shyer

Le bijoutier annonce à madame Campan que la commande a été passée par Rohan sur ordre de la reine. N’en croyant rien, la femme de chambre lui conseille d’en parler directement à la Reine.

Le 9 août 1785

Böhmer est reçu par Marie-Antoinette qui, entendant le récit, tombe des nues. Elle lui avoue ne rien avoir commandé et avoir brûlé le billet. Furieux, Böhmer rétorque :

« Madame, daignez avouer que vous avez mon collier et faites-moi donner des secours ou une banqueroute aura bientôt tout dévoilé ».

Aux côtés de Joely Richardson (Marie-Antoinette), Helen Masters est Henriette Campan dans  The Affair of The Necklace (2001) de Charles Shyer

La Reine en parle alors au Roi et au baron de Breteuil, ministre de la Maison du Roi.

Louis-René-Édouard, prince de Rohan (1734-1803), cardinal-évêque de Strasbourg et grand aumônier de France

Le 15 août 1785

Le cardinal de Rohan est convoqué par le Roi : il avoue son imprudence mais nie être l’instigateur de l’affaire, faute qu’il rejette sur madame de La Motte. Il est arrêté le jour même en habits liturgiques dans la Galerie des Glaces devant toute la Cour, alors qu’il se rend à la chapelle du château pour célébrer la messe de l’Assomption : on le soupçonne d’avoir voulu flétrir l’honneur de Marie-Antoinette. Les proches des Rohan et les ecclésiastiques sont outrés.

Lana Marconi est la Reine dans Si Versailles m'était conté (1953) de Sacha Guitry

La faveur dont madame Campan jouit à la Cour lui vaut une foule d’ennemis :

« La manière tranchante dont Madame Campan juge les hommes et les choses démontre la vérité de cette assertion, et prouve en même temps que l’on ne saisit jamais bien, et que l’on rend encore plus mal ce que l’on entend ou ce que l’on ne voit qu’à la dérobée.
Madame Campan oublie tout à fait sa véritable position. On croirait, à l’entendre, qu’elle ne quittait jamais Leurs Majestés ; qu’elle passait sa vie dans leurs appartements, dans la plus grande familiarité.
On sait cependant que le service de première femme de chambre se partageait entre quatre personnes qui en remplissaient les fonctions alternativement, et se renouvelaient chaque mois. Ces dames étaient Mesdames Thiebaut, de Misery, de  Jarjayes et Campan.
Madame Campan était fort jalouse de la confiance de la Reine qu’elle était loin de posséder tout entière ; animée du désir d’avancer sa famille, elle aspirait pour ses parents, pour ses amis, aux places qui pouvaient donner l’accès auprès la Reine et quelque  influence dans son service.»

Mémoires de Goguelat

Renée Devillers est madame Campan dans Si Versailles m'était conté (1954) de Sacha Guitry

Le 19 août 1785

Spectacle à Trianon. Le Barbier de Séville de Beaumarchais (joué à la Comédie-Française dès 1775) est donné à Trianon dans le théâtre privé de Marie-Antoinette : le comte d’Artois joue encore Figaro, le comte de Vaudreuil (amant de Madame de Polignac) interprète Almaviva et… Marie-Antoinette Rosine.

Le théâtre du Petit Trianon
Raphaëlle Agogué est Marie-Antoinette en Rosine dans Louis XVI, L'homme qui ne voulait pas être Roi, de Thierry Binisti (2011)
Madame Campan est interprétée par Coraline Clément dans Louis XVI, l'Homme qui ne voulait pas être Roi (2011) de Thierry Binisti

 

Le rôle de Rosine est le dernier connu de Marie-Antoinette. L’auteur, Beaumarchais (1732-1799), pourtant jugé sulfureux et dont la comédie Le Mariage de Figaro a d’ailleurs été interdite jusqu’en 1784, assiste à cette représentation.

C’est le dernier spectacle représenté dans le théâtre de la Reine sous l’Ancien Régime ( on y rejouera sous Louis-Philippe).

Le 13 juillet 1786

Henriette est nommée  «Première femme de chambre» (en survivance de Madame de Misery) de la Reine, avec un complément de trois mille livres.

Joseph Boze réalise son portrait.

Du 1er au 24 août 1786

Séjour de la Reine à Trianon.

Image des Adieux à la Reine de Benoît Jacquot (2012)
Madame Campan par Joseph Boze

La chambre de madame Campan au Petit Trianon,
Au service Marie Antoinette
(texte et photographies de Christophe Duarte – Versailles passion)

Les fonctions de la Première femme de chambre consistent dans l’exécution du service de la Chambre : lever, toilette, promenades et voyages. Elle assure les présentations à la Reine, en l’absence des Dames d’Honneur et d’Atours. Ainsi Henriette loge-t-elle dans l’attique du Petit Trianon, au dessus-même de la chambre de la Reine qui peut l’appeler dès qu’Elle a besoin d’elle.

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La chambre de Madame Campan porte le numéro 2 sur ce plan de l'attique

L’alcôve de cette chambre fut munie de portes à l’époque révolutionnaire et le papier peint date de 1837. Le mobilier est une évocation de ce qu’il pouvait être sous l’Ancien Régime. Le guéridon, livré par Jacob-Desmalter en 1810, fut placé dans le boudoir du Hameau. Comme la plupart des meubles d’époque Empire exposés au Petit Trianon, il n’a jamais quitté les collections de Versailles.

Alcôve de la Chambre

La coiffeuse en placage de bois de rose, avec filets en bois de citronnier teint et pieds à gaine, date de la fin du XVIIIe siècle. Portant la marque au feu du XIXe siècle du Palais des Tuileries, elle est entrée à Versailles sous Louis-Philippe.

Les quatre fauteuils et les deux chaises de Georges Jacob, recouverts de tissu peint, portent une inscription sous les angles «CO n°64», apposée à côté de la marque Trianon, qui laisse penser que ces sièges furent livrés pour les communs ou la conciergerie du Petit Trianon.

Devant la cheminée est placé un écran daté vers 1770, qui porte la marque du Garde-Meuble de la Dauphine à Fontainebleau.

Trappe dans la porte de la chambre : sans doute installée sous la Révolution lorsque le Petit Trianon a été transformé en auberge

Le 31 mai 1786

Le Parlement acquitte le cardinal de Rohan dans l’affaire du Collier mais madame de La Motte est condamnée à être marquée au fer rouge et détenue à perpétuité.

L'exécution du supplice de Jeanne de La Motte le 21 juin 1786

Le 9 juillet 1786

Naissance de la princesse Sophie-Hélène-Béatrix, dite Madame Sophie, dernier enfant de Marie-Antoinette. Selon les usages le bébé est immédiatement baptisé.

Sa santé sera toujours fragile…

Du 29 août au 24 septembre 1786

Séjour de la Reine à Trianon.

En 1787

Départ d’Edmond Genêt pour Saint-Petersbourg comme secrétaire de légation. 

Le 18 juin 1787

La mort de Madame Sophie avant son premier anniversaire, éprouve la Reine qui s’inquiète aussi pour la santé de Son fils aîné.

Sophie-Hélène-Béatrix de France par Élisabeth Vigée Le Brun
Portrait de Marie-Antoinette et Ses enfants (1787) par Élisabeth Vigée Le Brun, Madame Sophie devait figurer dans le berceau mais le deuil l'a laissé vide...
Henriette Campan en tenue de Trianon par Benjamin Warlop
Henri Bertholet-Campan à l'âge de deux ans et sa chienne Aline (1786) par Wertmüller
Diane Krüger dans Les Adieux à la Reine de Benoît Jacquot (2012)

 

Le 24 juin 1787

Séjour de la Reine à Trianon pour quelques jours (?).

Du 1er au 25 août 1787

Séjour de la Reine à Trianon.

 

Le 23 décembre 1787

Mort, au Carmel de Saint-Denis, de Madame Louise (née le 15 juillet 1737), tante de Louis XVI, qui se nomme désormais Sœur Thérèse de Saint-Augustin.

En 1788

Séjour de la Reine à Trianon.

Henriette reçoit une réversion de mille livres sur la retraite de sa belle-mère. Son traitement annuel est de 6 415 livres.

Du 15 juillet au 14 août 1788

Séjour de la Reine au Petit Trianon

Portrait de Madame Louise de France en Mère Thérèse de Saint-Augustin, huile sur toile, vers 1771, peintre inconnu, localisation inconnue
Diane Krüger est Marie-Antoinette dans Les Adieux à la Reine

 

En mars 1789

François Campan, son mari, endetté, est de retour à Paris.

 

Le 15 mars 1789

Henriette s’adjoint sa nièce Joséphine Rousseau (1772-1832) pour l’aider dans sa tâche, sans appointements.

 Le 5 mai 1789

Ouverture des États-Généraux.

Procession des trois ordres, du Roi et de la Reine qui se rendent dans la Salle des Menus Plaisirs de Versailles.

Procession des Etats Généraux

On compte 1 214 députés, dont 308 du Clergé, 285 de la Noblesse et 621 du Tiers-État. La Reine se rend à la salle escortée par les gardes du Corps du Roi, et accompagnée dans sa voiture par la comtesse de Provence, madame Elisabeth, Mesdames Adélaïde et Victoire et par la princesse de Chimay, Sa dame d’Honneur.

Ouverture des Etats Généraux

Le 4 juin 1789

Mort du Dauphin, Louis-Joseph-Xavier-François, à Meudon.

Mort du Dauphin dans Les Années Lumière de Robert Enrico (1989)

 Le 20 juin 1789

Serment du Jeu de paume

Le 11 juillet 1789

                                                                                    Renvoi de Necker

Le 14 juillet 1789

Prise de la Bastille.

La prise de la Bastille dans Les Années Lumière (1989) de Robert Enrico

La nuit du 4 août 1789

Abolition des privilèges.

Henriette Campan dans L'Eté de la Révolution (1989) de Lazare Iglesis

Le 26 août 1789

Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen.

Le 1er octobre 1789

Henriette assiste à la fête des gardes du corps du Roi en l’honneur du régiment de Flandres à l’Opéra de Versailles en présence de la famille royale.

Image des Années Lumière (1988) de Robert Enrico

Le 5 octobre 1789

Des femmes du peuple venues de Paris marchent sur Versailles pour demander du pain.

La famille royale se replie dans le château…

Image de Marie-Antoinette (1956) de Jean Delannoy
Image de Marie-Antoinette (1956) de Jean Delannoy

Le 6 octobre 1789

Vers cinq heures du matin, les appartements privés sont envahis. La Reine s’échappe en jupon par une porte dérobée. Plus tard, Sa présence est réclamée par la foule. Elle va au-devant du peuple, courageuse, au mépris de Sa vie.

C’est sa sœur, Adélaïde Auguié, qui est alors de service auprès de la Reine.

 

 

 

 

Voici le récit de madame Campan :

... et pas Henriette comme le suggère le film de Jean Delannoy...

« La reine se coucha à deux heures du matin et s’endormit, fatiguée par une journée aussi pénible. Elle avait ordonné à ses deux femmes de se mettre au lit, pensant toujours qu’il n’y avait rien à craindre, du moins pour cette nuit ; mais l’infortunée princesse dut la vie au sentiment d’attachement qui les empêcha de lui obéir. Ma sœur, qui était l’une de ses dames, m’apprit le lendemain tout ce que je vais en citer.
Au sortir de la chambre de la reine, ces dames (Madame Thibault et Madame Auguié) appelèrent leurs femmes de chambre et se réunirent toutes quatre, assises contre la porte de Sa Majesté. Vers quatre heures et demie du matin, elles entendirent des cris horribles et quelques coups de fusils ; l’une d’elles entra chez la reine pour la réveiller et la faire sortir de son lit ; ma sœur vola vers l’endroit où lui paraissait être le tumulte ; elle ouvrit la porte de l’antichambre qui donne dans la grande salle des gardes et vit un garde-du-corps, tenant son fusil en travers de la porte et qui était assailli par une multitude qui lui portait des coups ; son visage était déjà couvert de sang ; il se retourna et lui cria : Madame, sauvez la reine ; on vient pour l’assassiner. » Elle ferma soudain la porte sur cette malheureuse victime de son devoir, poussa le grand verrou et prit la même précaution en sortant de la pièce suivante, et, après être arrivée à la chambre de la reine, elle lui cria : « Sortez du lit, Madame ; ne vous habillez pas ; sauvez-vous chez le roi. » La reine épouvantée se jette hors du lit, on lui passe un jupon, sans le nouer, et ces deux dames la conduisent vers l’Œil-de-Bœuf. Une porte de cabinet de toilette de la reine, qui tenait à cette pièce, n’était jamais fermée que de son côté. Quel moment affreux ! elle se trouva fermée de l’autre côté. On frappe à coup redoublés ; un domestique d’un valet de chambre du roi vient ouvrir ; la reine entre dans la chambre de Louis XVI.
»

Le matin du 6 octobre 1789 par Benjamin Warlop

Un instant avant Son départ, la Reine, le visage congestionné par les pleurs, aurait demandé avec insistance à Henriette et à son beau-père : « Venez, de fidèles serviteurs dans des moments semblables deviennent d’utiles amis.» Elle promet de leur trouver un logement aux Tuileries.

La famille royale est ramenée de force à Paris.

Départ du Roi de Versailles, par Joseph Navlet
Les Tuileries dans Marie-Antoinette (1956) de Jean Delannoy

La famille royale s’installe aux Tuileries et un semblant de vie de Cour se met en place. Fidèle et dévouée, madame Campan accompagne et sert sa Reine tant qu’elle le peut. Elle La suit aux Tuileries. Madame Campan loge dans une maison près du Carrousel.

Le 4 juin 1790

Acte de séparation de biens entre les époux Campan.

Le 10 juillet 1790

Naissance de son neveu , Amédée Louis Joseph Rousseau, fils de Julie.

Le 14 juillet 1790

 Fête de la Fédération.

Jean-François Balmer et Jane Seymour dans Les Années Lumière de Robert Enrico (1989)

Le 20 février 1791

Départ de Mesdames Adélaïde et Victoire qui partent pour Rome. Avant leur départ, l’ancienne lectrice est allée faire ses adieux à sa préférée, Madame Victoire, qui se montre optimiste. Henriette prend congé de celle sur qui elle a veillé dans « sa première jeunesse » et qu’elle a aimée comme une nièce.

Mesdames Adélaïde et Victoire de France

Mars 1791

Henriette participe aux préparatifs du départ de la famille royale. Malgré ses avis, la Reine tient à emporter un trousseau de linge fourni. Afin de ne pas éveiller les soupçons, Henriette en fractionne l’achat dans plusieurs boutiques. Sa tante par alliance, Isabelle Van Loyen, qui possède des terres en Flandre autrichienne, sera chargée de convoyer les paquets.

Madame Campan dans le film de Jean Delannoy

Le 28 mai 1791

La Reine lui confie un portefeuille.

A la fin du moi de mai 1791

La Reine demande à monsieur Vicq d’Azir, Son médecin, de faire ordonner à monsieur Campan une cure aux eaux de Mont-Dore et à Henriette de l’y accompagner.

Le 1er juin 1791

Marie Antoinette donne ordre à madame Campan de quitter Paris, et d’emmener son beau-père souffrant, Dominique Campan, secrétaire du cabinet et bibliothécaire de la Reine, prendre les eaux du Mont-Dore. Ils quittent Paris pour le Mont-Doré où ils arrivent après cinq jours de voyage.

Ils y attendront les nouvelles et se mettront en route pour rejoindre les souverains.

Le 20 juin 1791

Évasion de la famille royale.

Lors du voyage vers Montmédy,

« ce fut Madame Thiebaut qui fut choisie pour suivre la Reine. Si Madame Campan avait été aussi avant dans la confiance de la Famille Royale qu’elle cherche à le faire croire, elle aurait probablement obtenu la préférence …»

          François Goguelat 

Le 21 juin 1791

La famille royale est arrêtée à Varennes.

Le 24 juin 1791

Un roulement de tambour fait sursauter Henriette qui court à la fenêtre : d’une voix forte, l’officier de la municipalité annonce l’échec de la tentative d’évasion de la famille royale et l’interception de la berline à Varennes. Que va-t-il advenir?

Le 25 juin 1791

 La famille royale rentre à Paris sous escorte. 

Voici le récit de madame Campan :

« Le jour que l’on attendait le retour des infortunés voyageurs, les voitures ne circulaient pas dans les rues de Paris. Cinq ou six femmes de la reine, après avoir été refusées à toutes les portes, se trouvaient à celle des Feuillants avec une de mes sœurs qui avait l’honneur d’être attachée à Sa Majesté, (Madame Auguié) insistant avec force pour que la sentinelle leur permît d’entrer. Les poissardes les attaquèrent sur l’audace qu’elles avaient de résister à une consigne. Une d’elles va saisir ma sœur par le bras en l’appelant esclave de l’Autrichienne. «Ecoutez, lui dit ma sœur d’une voix forte et avec le véritable accent du sentiment qui l’inspirait, je suis attachée à la reine depuis l’âge de quinze ans ; elle m’a dotée et mariée ; je l’ai servie puissante et heureuse. Elle est infortunée en ce moment : dois-je l’abandonner ? – Elle a raison, s’écrièrent ces furies, elle ne doit pas abandonner sa maîtresse ; faisons-les entrer.»A l’instant elles entourent la sentinelle, forcent le passage et introduisent les femmes de la reine, en les accompagnant jusque sur la terrasse des Feuillants. »

 

 Le Roi est suspendu.

En arrivant dans Ses appartements des Tuileries, Marie-Antoinette se décoiffe de Son chapeau et Elle découvre l’outrage des angoisses intenses vécues pendant le retour de Varennes : Ses cheveux «sont devenus blancs comme ceux d’une femme de soixante-dix ans

Charlotte de Turckheim dans Jefferson à Paris  (1995) de James Ivory

Le 27 juin 1791

Un billet de la Reine parvient à Henriette. Il lui intime d’attendre sur place un signal de sa part.

La santé de Dominique Campan se dégrade. Henriette parvient à le faire monter en voiture pour prendre la route sinueuse qui longe les lacs d’Auvergne. Arrivée au bourg de Clermont, elle appelle en consultation de docteur Monestier (il fait partie de la loge maçonnique «Saint-Maurice»), qui est, de notoriété publique, jacobin, mais elle l’ignore.

Installé au chevet du malade, le médecin commente en s’esclaffant les propos injurieux pour la famille royale qu’il lit dans Le Moniteur. Henriette bondit et ne peut s’empêcher de protester. La voilà dénoncée à la section locale et jugée suspecte. Un premier ordre d’arrestation est déjoué, puis un second, mais elle est placée sous la surveillance du procureur de la commune. Quinze mortels jours s’écoulent en attendant l’ordre de retour de la Reine.

Dominique Campan est au plus mal. Henriette ne supporte plus l’éloignement, elle veut revoir son fils.

Le 25 août 1791

                                                                      Madame Campan quitte l’Auvergne.

Le 1er septembre 1791

Madame Campan rentre à Paris avec son beau-père. Il n’est pas question de l’installer aux Tuileries. L’un de ses meilleurs amis, Etienne Morel de Chefdeville, lui offre l’hospitalité dans sa maison de La Grande-Briche, où il le soigne.

Le 14 septembre 1791

Le Roi prête serment à la Constitution.

Louis XVI, roi de France en roi citoyen (1791),  par  Jean-Baptiste-François  Carteaux  (1751 - 1813)

Le 20 septembre 1791

Décès de son beau-père, Pierre-Dominique Bertholet-Campan (1722-1791). Il avait été maitre de la garde-robe de Madame Adélaïde, maître de la garde-robe de la comtesse d’Artois, huissier de la Chambre de la Reine, secrétaire du cabinet et bibliothécaire de la Reine Marie Antoinette, et secrétaire du cabinet de Marie Antoinette lorsqu’Elle était Dauphine. 

Le 21 septembre 1791

Inhumation de son beau-père, Dominique Campan au cimetière d’Épinay-sur-Seine.

Jane Seymour dans Les Années Lumière (1989)
Image de Marie-Antoinette de Jean Delannoy qui montre comment madame Campan participait pour faire faire passer le courrier secret de la Reine

Le 20 juin 1792

Escalier monumental des Tuileries (juste avant sa destruction)
Le peuple de Paris pénétrant dans le palais des Tuileries le 20 juin 1792 par Jan Bulthuis, vers 1800

La foule envahit les Tuileries pour faire lever le veto.

« Avec le courage passif qui est le sien », selon Michel Vovelle, le Roi subit sans faiblir pendant deux heures le défilé de la foule, accepte de coiffer le bonnet phrygien et boit à la santé de la Nation pour faire passer les paroles de Legendre :

« Monsieur, vous êtes un perfide, vous nous avez toujours trompés, vous nous trompez encore », mais refuse de retirer son veto comme de rappeler les ministres girondins, invoquant la loi et la constitution.

Le dévouement de Madame Élisabeth, prise par la foule pour la Reine, elle ne les détrompe pas pour donner à sa belle-sœur la possibilité de se réfugier et de sauver Sa vie.

« La Reine n’a pu parvenir jusqu’au Roi ; elle est dans la salle du conseil et on avait eu de même l’idée de la placer derrière la grande table, pour la garantir autant que possible de l’approche de ces barbares …  les révolutionnaires passent devant Elle afin de L’observer :

Elle avait attaché à sa tête une cocarde aux trois couleurs qu’un garde national lui avait donnée. Le pauvre petit dauphin était, ainsi que le roi, affublé d’un énorme bonnet rouge. La horde défila devant cette table ; les espèces d’étendards qu’elle portait étaient des symboles de la plus atroce barbarie. Il y en avait un qui représentait une potence à laquelle une méchante poupée était suspendue ; ces mots étaient écrits au bas : Marie Antoinette à la lanterne. Un autre était une planche sur laquelle on avait fixé un coeur de boeuf, autour duquel était écrit : cœur de Louis XVI. Enfin un troisième offrait les cornes d’un boeuf avec une légende obscène.
L’une des plus furieuses jacobines qui défilaient avec ces misérables s’arrêta pour vomir mille imprécations contre la reine.
Sa Majesté lui demanda si elle l’avait jamais vue : elle lui répondit que non ; si elle lui avait fait quelque mal personnel : sa réponse fut la même mais elle ajouta : «c’est vous qui faites le malheur de la nation.
– On vous l’a dit, reprit la reine ; on vous a trompée. Epouse d’un roi de France, mère du dauphin, je suis française, jamais je ne reverrai mon pays, je ne puis être heureuse ou malheureuse qu’en France ; j’étais heureuse quand vous m’aimiez».
Cette mégère se mit à pleurer, à lui demander pardon, à lui dire : «c’est que je ne vous connaissais pas ; je vois que vous êtes bien bonne».

« La Reine était toujours dans la chambre du Roi, lorsqu’un valet de chambre de Mgr le Dauphin accourut tout hors de lui avertir cette princesse que la salle était prise, la garde désarmée, les portes de l’appartement forcées, cassées et enfoncées, et qu’on le suivait.
On se décida à faire entrer la Reine dans la salle du Conseil, par laquelle Santerre faisait défiler sa troupe pour lui faire quitter le château. Elle se présenta à ces factieux au milieu de ses enfants, avec ce courage et cette grandeur d’âme qu’elle avait montrés les 5 et 6 octobre, et qu’elle opposa toujours à leurs injures et à leurs violences.
Sa Majesté s’assit, ayant une table devant elle, Mgr le Dauphin à sa droite et Madame à sa gauche, entourée du bataillon des Filles-Saint-Thomas, qui ne cessa d’opposer un mur inébranlable au peuple rugissant, qui l’invectivait continuellement. Plusieurs députés s’étaient aussi réunis auprès d’elle.
Santerre fait écarter les grenadiers qui masquaient la Reine, pour lui adresser ces paroles :

« On vous égare, on vous trompe, Madame, le peuple vous aime mieux que vous le pensez, ainsi que le Roi ; ne craignez rien .
– Je ne suis ni égarée ni trompée, répondit la Reine, avec cette dignité qu’on admirait si souvent dans sa personne, et je sais (montrant les grenadiers qui l’entouraient) que je n’ai rien à craindre au milieu de la garde nationale ».
Santerre continua de faire défiler sa horde en lui montrant la Reine. Une femme lui présente un bonnet de laine ; Sa Majesté l’accepte, mais sans en couvrir son auguste front. On le met sur la tête de Mgr le Dauphin, et Santerre, voyant qu’il l’étouffait, le lui fait ôter et porter à la main. Des femmes armées adressent la parole à la Reine et lui présentent les sans-culottes ; d’autres la menacent, sans que son visage perde un moment de son calme et de sa dignité.
Les cris de «Vivent la Nation, les sans-culottes, la liberté ! à bas le veto ! » continuent.
Cette horde s’écoule enfin par les instances amicales et parfois assez brusques de Santerre, et le défilé ne finit qu’à huit heures du soir. Madame Elisabeth, après avoir quitté le Roi, vint rejoindre la Reine, et lui donner de ses nouvelles. Ce prince revint peu après dans sa chambre, et la Reine, qui en fut avertie, y entra immédiatement avec ses enfants.»

Vers dix heures du soir

Pétion et les officiers municipaux font évacuer le château. Même s’il a subi une humiliation, Louis XVI a fait échouer la manifestation, par son obstination imprévue et sa fermeté tranquille, et il se tient désormais sur ses gardes. Surtout, elle renforce l’opposition royaliste, le déchaînement de la foule et le courage du Roi suscitant un courant d’opinion en sa faveur. Des départements parviennent à Paris adresses et pétitions pour dénoncer la manifestation, même si de nombreux clubs envoient des pétitions hostiles au Roi.
Pétion est suspendu de ses fonctions de maire.
Louis XVI conserve sa détermination à défendre la Constitution en espérant un sursaut de l’opinion en sa faveur, ce qui se manifeste le 14 juillet, troisième fête de la fédération, étant l’objet de manifestations de sympathie.

Après le 14 juillet 1792

Madame Campan rapportent les inquiétudes de la Reine :

« Je commence à redouter un procès pour le roi ; quant à moi, je suis étrangère, ils m’assassineront, que deviendront nos pauvres enfants? »

Un torrent de larmes suit ces douloureuses exclamations. Madame Campan veut Lui donner une potion anti-spasmodique, qu’Elle refuse en disant que les maux de nerfs sont la maladie des femmes heureuses, que l’état cruel dans lequel Elle est réduite rend ces secours inutiles. En Ses temps heureux, la Reine avait souvent des crises spasmodiques mais Sa santé est des plus égales car les Facultés de Son âme soutiennent Ses forces physiques.

A Son insu, Madame Campan Lui a fait faire un corset semblable au gilet du Roi ; mais Elle ne veut pas en faire usage :

« Si les factieux m’assassinent ce sera un bonheur pour moi, ils me délivreront de l’existence la plus douloureuse.»

Marie-Antoinette

Les temps sont incertains : il faut brûler les papiers de la Reine qui peuvent être compromettants. Photographie de Julien Danielo

Le 10 août 1792

La journée du 10 août commence en réalité dans la nuit du 9 au 10 août. En pleine nuit, le tocsin sonne au couvent des Cordeliers. Une heure plus tard, toutes les églises de Paris répondent au signal donné par Danton. Ce sont les quarante-huit sections de Paris, dont les révolutionnaires se sont rendus maîtres. Danton lance alors les sections parisiennes à l’assaut de l’hôtel de Ville, met à la porte la municipalité légale et y installe sa «commune insurrectionnelle», qui s’effondrera le 9 thermidor avec Robespierre.

Geneviève Casile, Marie-Antoinette (1976), observe le ciel rouge de Paris ce matin-là...
Paris de nuit illuminé par les troupes qui se rassemblent dans Un peuple et son Roi (2018) de Pierre Schoeffer

Les Tuileries constituent le dernier objectif. Pour défendre le palais, le Roi peut compter sur ses mille à mille deux cents gardes Suisses, sur trois cents chevaliers de Saint louis, sur une centaine de nobles et de gentilshommes qui lui sont restés fidèles. La Garde nationale est passée dans le camp adverse. Seul le bataillon royaliste des «filles de Saint Thomas» est demeuré fidèle au souverain.

Roederer, le «procureur syndic du département» convainc le Roi de se réfugier à l’assemblée Nationale avec sa famille. Ceux qui ne font pas partie de la famille royale ne sont pas autorisés à les accompagner.

La famille royale juste avant le départ des Tuileries : à l'arrière-plan on devine le combat des soldats contre les émeutiers
Image des Années Lumières (1989) de Robert Enrico 

On craint pour la vie de la Reine. Le Roi décide alors de gagner l’Assemblée nationale. Il est accompagné par sa famille, Madame Élisabeth, la princesse de Lamballe, la marquise de Tourzel, ainsi que des ministres, dont Étienne de Joly, et quelques nobles restés fidèles.

Image d'Un peuple et son Roi (2018) de Pierre Schoeller
Le cortège funèbre de la monarchie commence par une haie d'honneur des chevaliers de Saint-Louis qui lèvent leurs épées dans Un peuple et son Roi

Traversant le jardin des Tuileries, et marchant sur des feuilles tombées des arbres, Louis XVI aurait dit : « L’hiver arrive vite, cette année ». 

Image des Années Lumière (1989) de Robert Enrico
Lise Delamare est Marie-Antoinette dans La Marseillaise (1938) de Jean Renoir
L'Assemblée Nationale dans Les Années Lumière de Robert Enrico

 Louis XVI et sa famille sont conduits jusque dans la loge du greffier de l’Assemblée nationale (ou loge du logographe) , où la famille royale reste toute la journée. Louis XVI. en proie à la plus vive anxiété, se réfugie avec sa famille au sein de l’assemblée, où il entre en disant :

« Je suis venu ici pour éviter un grand crime qui allait se commettre. »

La famille royale à l'Assemblée nationale dans Les Années Lumière (1989) de Robert Enrico

Dans ses mémoires, madame de Tourzel raconte ainsi la scène :

« Nous traversâmes tristement les Tuileries pour gagner l’Assemblée. MM. de Poix, d’Hervilly, de Fleurieu, de Bachmann, major des Suisses, le duc de Choiseul, mon fils et plusieurs autres se mirent à la suite de Sa Majesté mais on ne les laissa pas entrer ».

Le Roi est suspendu de ses fonctions.

La foule envahit la cour du château et cherche à gagner les étages supérieurs. On craint pour la vie de la Reine. Le Roi décide de gagner l’Assemblée nationale. Revenu dans le château, Bachmann demande un ordre précis du roi, et cet ordre ne venant pas, il organise la défense des Gardes suisses qui font face à l’envahissement des émeutiers.

La prise des Tuileries le 10 août 1792
Images de La Marseillaise (1938) de Jean Renoir

De retour au château des Tuileries, Henriette raconte : 

Je n’ai vu [dans l’entresol] que nos deux femmes de chambre et un des deux valets de la reine, un homme de grande taille et d’aspect militaire. Je vis qu’il était pâle et assis sur un lit. Je lui ai crié :
« Fuyez ! les valets de pied et notre peuple sont déjà en sécurité.
– Je ne peux pas, me dit l’homme ; Je meurs de peur.»

Pendant qu’il parlait, j’entendis un certain nombre d’hommes se précipiter dans l’escalier; ils se jetèrent sur
lui, et je le vis assassiner.

L’étroitesse de l’escalier gênait les assassins ; mais j’avais déjà senti une affreuse main enfoncée dans mon dos pour me saisir par mes vêtements, quand quelqu’un cria du bas de l’escalier : « Que faites-vous là-haut ? Nous ne tuons pas les femmes.» j’étais à genoux; mon bourreau m’a lâchée et m’a dit : « Levez-vous, la nation vous pardonne.»

La brutalité de ces paroles ne m’empêcha pas d’éprouver soudain un sentiment indescriptible qui tenait presque également de la joie de vivre et de l’idée que j’allais revoir mon fils et tout ce qui m’était cher. L’instant d’avant, j’avais moins pensé à la mort qu’à la douleur que me causerait le fer suspendu au-dessus de ma tête. La mort est rarement vue d’aussi près sans porter son coup. J’ai entendu chaque syllabe prononcée par les assassins, comme si j’avais été calme.»

Mémoires de Madame Campan, sur les événements du 10 août 1792

Il est à noter que le 10 août 1792, madame Campan semble n’être pas aux Tuileries, n’étant pas de service, c’est sa sœur madame Auguié qui est présente lors de l’assaut final des Tuileries.

Le 10 août 1792, le dernier acte de Louis XVI, Roi des Français, est l’ordre donné aux Suisses «de déposer à l’instant leurs armes».

Image d'Un peuple et son Roi (2018) de Pierre Schoeller
Image d'Un peuple et son Roi (2018) de Pierre Schoeller

La position de la Garde devient de plus en plus difficile à tenir, leurs munitions diminuant tandis que les pertes augmentent. La note du Roi est alors exécutée et l’on ordonne aux défenseurs de se désengager. Le Roi sacrifie les Suisses en leur ordonnant de rendre les armes en plein combat.

Images d'Un Peuple et Son Roi (2018)

Henriette  échappe de peu à la mort lors de l’assaut donné au château.

Voici un extrait des mémoires de madame Campan :

« Je cours vers l’escalier, suivie de nos femmes. Les assassins quittent l’Heyduque pour venir à moi. Ces femmes se jettent à leurs pieds et saisissent les sabres. Le peu de largeur de l’escalier gênait les assassins ; mais j’avais déjà senti une main terrible s’enfoncer dans mon dos pour me saisir par mes vêtements, lorsqu’on cria au bas de l’escalier : que faites-vous là-haut ? L’horrible Marseillais qui allait me massacrer répondit un heim, dont le son ne sortira jamais de ma mémoire. L’autre voix répondit ses seuls mots : « on ne tue pas les femmes ». J’étais à genoux, mon bourreau me lâcha et me dit Lève toi coquine, la nation te fait grâce.»

La famille royale est transférée au Temple après avoir été logée temporairement aux Feuillants dans des conditions difficiles. Quatre pièces du couvent leur avaient été assignées pendant trois jours.
Elle ne fait pas partie des dames accompagnant la Famille Royale aux Feuillants puis au Temple…. Goguelat, lui, est auprès du Roi aux Feuillants. Mais Henriette vient voir la Reine avant Son transfert au Temple et se voit refusée l’autorisation de continuer à La servir.

La Tour du Temple

Le 13 août 1792

Commence, pour madame Campan, une période d’exil intérieur.

Après le 10 août 1792

Les fouilles des Tuileries étant restées sans résultat, Roland suppose que Campan père, homme de confiance du Roi, a été dépositaire d’une correspondance entre Louis XVI et le comte d’Artois. Le ministre imagine que dans l’obsession du complot, le bibliothécaire s’est fait passer pour mort, et qu’il est caché et bien vivant. Robespierre demande les preuves de son décès. Trouvant que les soupçons se rapprochent d’elle, Henriette Campan fournit dans la journée un certificat d’inhumation.

Du 18 août au 3 septembre 1792

Incarcération d’Augustin Rousseau (1748-1794) , son beau-frère.

Le 3 septembre 1792

Assassinat de la princesse de Lamballe (1749-1792) dont la tête, fichée sur une pique, est promenée sous les fenêtres de Marie-Antoinette au Temple.

Massacre de la princesse de Lamballe

Massacres dans les prisons.

Vient alors le temps des épreuves : la maison d’Henriette Campan est pillée, brûlée, elle doit fuir avec sa sœur (également femme de chambre de la Reine),  chez son autre sœur, madame Rousseau, à son château de Beauplan, jusqu’en février 1793.

La maison dite de Madame Campan à Saint-Germain-en-Laye

 

Le 21 septembre 1792

La royauté est abolie.
Edmond Genêt, expulsé de Saint-Pétersbourg, arrive à Paris, se rend à Beauplan.

 

Le 10 décembre 1792

Son frère, Edmond Genêt est nommé premier ambassadeur de France aux États-Unis, envoyé par les Girondins.

 

A la fin de l’année 1792

François Campan rentre d’Italie avec trente mille livres de dettes.

Edmond Genêt par Adolf Ulrik Wetmüller (1784)

Le lundi 21 janvier 1793

Exécution de Louis XVI

Le 24 janvier 1793

Départ d’Edmond Genêt pour Rochefort  d’où il s’embarque début mars.

Début février 1793

Perquisition chez Augustin et Julie Rousseau à Beauplan.

Le 7 février 1793

Henriette et sa sœur Adélaïde signent un bail de location d’une aile du château de Coubertin , à Saint-Rémy-les-Chevreuse. Suzanne Voisin  (1763-1823),
sa fidèle amie les accompagne.

Le château de Coubertin

En avril 1793

Edmond Genêt parvient à Charleston.

Le 16 mai 1793

Edmond parvient à Philadelphie.

Le 17 septembre 1793

Loi sur les suspects.

Du 21 septembre au 29 décembre 1793

Augustin Rousseau est emprisonné.

Le 14 octobre 1793

Marie-Antoinette comparaît devant le président Herman(1759-1795)

Herman dans L'Interrogatoire de Marie-Antoinette par Pierre Bouillon (détail)
Ute Lemper dans L'Autrichienne de Pierre Granier-Deferre

Lors de Son procès, Marie-Antoinette croit devoir déclarer que ces 25 louis qu’Elle avait pour seul argent de poche devaient être rendus à Madame Auguié qui les Lui avait prêtés lorsqu’Elle était prisonnière à l’Assemblée Nationale. Le secrétaire du tribunal écrit Angul au lieu de Auguié, avec l’intention de sauver une victime aussi innocemment désignée, car la Reine ne peut supposer, en sortant d’un lieu où Elle est privée de toute sorte de communication avec les hommes, qu’ils sont devenus assez féroces pour qu’un fait aussi simple soit transformé en crime.

Une série de témoins défile sans apporter de preuves convaincantes de Sa culpabilité, et pour cause.

Ute Lemper dans L'Autrichienne de Pierre Granier-Deferre

Hébert lance l’accusation d’inceste qui vaut à la Reine une réplique mémorable :

« J’en appelle à toutes les mères.»

La Reine réprouve les ignobles accusations d'Hébert avec grandeur par Benjamin Warlop

Le 16 octobre 1793

Exécution de Marie-Antoinette.

 

Neuf mois après un homme de Robespierre fait une note qu’il adresse au Comité de Salut Public :

« J’ai parcouru toutes les prisons de Paris, je m’étonne de ne point y trouver Mme Augié, désignée par erreur dans le procès de Marie-Antoinette sous le nom de Augal; elle et sa sœur Mme Campan devraient être en prison depuis longtemps.»

Le 26 novembre 1793

César Auguié est incarcéré en vertu du décret concernant les intendants des finances.

Le 29 avril 1794

Nouvelle arrestation d’Augustin Rousseau.

Le 7 mai 1794

Perquisition à Coubertin chez Henriette et Adélaïde.

Le 10 mai 1794

Exécution de Madame Elisabeth (1764-1794), sœur de Louis XVI.

Le 10 juin 1794

Début de la «Grande Terreur».

Le 13 juillet 1794

Traduit devant le Tribunal Révolutionnaire de Paris, siégeant salle de la Liberté, Augustin Rousseau (1748-1794) est condamné à mort le 25 messidor An II [13 juillet 1794] comme conspirateur. L’acte d’accusation le qualifie de «conspirateur ayant été arrêté le 10 août au château des Tuileries, vêtu d’un habit d’uniforme national avec un bouton de ralliement » et lui reprochait essentiellement d’avoir été « le maître d’armes » des enfants Capet.»

Après le prononcé de l’arrêt de mort, un des juges s’écria : «Pare celle-là, Rousseau ! ».

Le 22 juillet 1794

Le Comité de sûreté générale lance un mandat d’arrêt contre le couple Auguié.

 

Le 26 Juillet 1794

Son mari et son beau frère sont arrêtés, mais Madame Auguié,se sauve et se vient se cacher à l’Hôtel de Bordeaux, au 272 rue de la Loi (rue de Richelieu) au coin de la Rue Ménars ; c’est là que, prise de panique, elle se jette d’une fenêtre du sixième étage.

Ruinée, aux abois, madame Campan doit en plus s’occuper de son mari très malade et de ses trois nièces, Antoinette (1780-1833), Aglaé (1782-1854), dite Eglé et Adélaïde (1784-1813) dite Adèle. qu’elle recueille.

 

 

 

Portraits d’Adèle et Aglaé Auguié (vers 1800) par François Joseph Kinson

 

 

Le 27 juillet 1794

Chute de Robespierre (1758-1794).

La fin de la Terreur, durant l’été 1794, fait reparaître Henriette dans le monde. Privée de ses anciens revenus, son mari ruiné, et devant subvenir aux besoins de sa famille, elle risque la misère.

Maximilien Robespierre

Vers le 31 juillet 1794

Henriette Campan ouvre un Institut pour les filles à Saint-Germain-en-Laye, rue de Poissy. L’éducation qui y est dispensée vise à faire des femmes du monde instruites et de futures mères.

Patrick Macdermott, précepteur d’Henri Campan, crée un collège pour garçons, dans la même ville rue des Ursulines.

Du 26 au 29 septembre 1794

Vente des biens d’Augustin Rousseau.
George Washington refuse d’extrader Edmond Genêt malgré la demande des Jacobins.

Le 6 novembre 1794

Mariage d’Edmond Genêt avec Cornelia Clinton, fille du gouverneur de l’Etat de New York.

En janvier 1795

Sophie Pannelier et ses enfants s’installent à Saint-Germain.

Durant l’hiver

La disette règne : dévaluation de l’assignat.

En mars 1795

Auguste César Rousseau, le fils de Julie, s’engage dans l’armée du Nord.

Louis XVII agonisant

 

Le 8 juin 1795

L’annonce de la mort en prison du fils du défunt Roi Louis XVI âgé de dix ans, Louis XVII pour les royalistes, permet au comte de Provence (1755-1824) de devenir le dépositaire légitime de la couronne de France et de se proclamer Roi sous le nom de Louis XVIII. Pour ses partisans, il est le légitime Roi de France.

Le comte de Provence par Adélaïde Labille-Guiard

Le 1er juillet 1795

Henriette Campan déménage l’Institut dans le «ci-devant hôtel de Rohan», rue de l’Unité et réussit à fonder malgré le manque de ressources financières, un Institut National d’éducation de jeunes filles de toutes origines à Saint-Germain-en-Laye, visant à leur donner une bonne éducation. Initialement situé rue de Poissy, l’institution connait un succès croissant ; les demandes d’inscription sont tellement nombreuses qu’elle déménage et s’installe à l’Hôtel de Rohan au 42 rue des Ursulines.  Madame Campan y accueille plus de cent élèves et baptise sa maison «Institut National de Saint-Germain».

 

Pour être initiées au bon goût, au dessin, à la danse, à la musique, les nouvelles grandes dames s’empressent de venir à Saint-Germain quand Joséphine de Beauharnais découvre l’école et lui confie sa fille Hortense. De nombreuses femmes illustres y sont formées : Désirée Clary, future reine de Suède et de Norvège, Caroline Bonaparte, future reine de Naples,… A la même époque, une maison d’éducation pour jeunes gens est créée par M. Mac Dhermott dans l’un des bâtiments de l’ancien couvent des Ursulines. En août 1796, ayant achevé les bâtiments de l’ancien prieuré des Loges, il y crée un second établissement dans un environnement exceptionnel.

L'hôtel de Rohan

Le 9 août 1795

Julie Rousseau est domiciliée 11 rue Chantereine.

Le 17 août 1795

Joséphine de Beauharnais loue un hôtel particulier situé rue Chantereine.

Le 22 août 1795

Constitution de l’An III.

Vers août-septembre 1795

Arrivée d’Hortense et d’Eugène de Beauharnais à Saint-Germain.

Le 5 octobre 1795

Coup de force des royalistes parisiens.

Le 26 octobre 1795

Etablissement du Directoire.

 

Le 19 novembre 1795

Julie Rousseau entre en possession des biens  dont elle a été spoliée.

Arrivée probable de Louise Cochelet (1783-1835) à l’Institut.

Louise Cochelet

 

Le 19 décembre 1795

Marie-Thérèse, l’Orpheline du Temple, quitte sa prison, escortée d’un détachement de cavalerie afin de se rendre à Bâle, où elle est remise aux envoyés de l’Empereur François II.

En 1796

Henriette Campan fait construire un théâtre pour ses élèves.

Le 8 mars 1796

Mariage de Joséphine avec Napoléon Bonaparte.

Le 10 mars 1796

Première visite de Bonaparte à la pension.

Avant avril 1796

Arrivée d’Emilie Louise de Beauharnais à l’Institut.

Le 26 juillet 1796

César Auguié, son beau-frère, acquiert le domaine de Grignon.

Vers août 1796

Décès de sa mère, Lise Cardon.

Le 26 mars 1797

Décès de son neveu, César Auguste Rousseau (1779-1797), fils de Julie.

Le 29 novembre 1797

Madame Campan rédige un récit de souvenirs pour son fils Henri.

A la fin de l’année 1797

Patrick Macdermott crée une académie à Paris et transmet son établissement de Saint-Germain à Mestro.

En avril 1798

La présence de Jérôme Bonaparte est signalée au collège de Mestro.

Pauline Bonaparte peinte par Robert Lefèvre

Vers mai 1798

Arrivée de Caroline Bonaparte (1782-1835) suivie de sa sœur Pauline (1780-1825).

Le 19 juin 1798

Décès de son époux, Pierre Dominique François Campan, à Versailles.

Le 7 juin 1799

Madame Victoire meurt à Trieste, d’un cancer du sein.

Madame Victoire par Adélaïde Labille-Guiard, 1787

Le 16 novembre 1798

Mariage de sa nièce, Antoinette Auguié avec Charles Guillaume Gamot, négociant-banquier.

En mars 1799

Joséphine acquiert le domaine de Malmaison. La pension compte quatre-vingts élèves  et Madame Campan fait bâtir une salle des exercices.

Le 27 mars 1799

Grâce à l’intervention de Talleyrand, le nom d’Edmond Genêt est rayé de la liste des émigrés.

En octobre 1799

Lucien Pannelier, son beau-frère, est à Zurich, «employé pour les vivres».

Le 9 novembre 1799

Coup d’Etat du 18 brumaire:

A partir de la fin de l’année 1799

Napoléon Bonaparte (1769-1821) dirige la France.

Madame Adélaïde par Heinsius

Du 10 novembre 1799 au 18 mai 1804

Bonaparte est Premier consul.

Premières lectures chez madame Cardon des Mémoires de madame Campan.

Le 27 février 1800

Madame Adélaïde meurt  à l’âge de soixante-huit ans, à Trieste.

Bonaparte Premier consul par Jean-Auguste-Dominique Ingres

Le 19 avril 1800

Henriette désigne le Docteur Louis Dubreuil comme tuteur de son fils, Henri Campan.

Après mai 1800

Henri Campan est employé dans la maison de commerce Bastide à Marseille.

Le 16 juillet 1801

Concordat régissant les rapports entre l’Eglise et l’Etat.

En juillet 1801

Travaux de rénovation de la «Maison d’éducation de Madame Campan».

Le 12 août 1801

Organisation d’une journée «portes ouvertes», avec un concert, un repas et une prestigieuse assemblée.

En septembre 1801

Son frère, Edmond Genêt , fait savoir qu’il renonce à rentrer en France et qu’il s’établit en Amérique.

Le 8 septembre 1801

Ratification du Concordat.

Le 27 octobre 1801

Henriette signe un bail pour l’hôtel de Vieuville avec Métayer, afin d’agrandir la pension.

Vers décembre 1801

Charlotte Bonaparte, fille de Lucien, entre à la pension.

Courant 1802

La pension compte cent quinze élèves payantes, dix élèves gratuites.

Louis Bonaparte

 

 

Le 4 janvier 1802

« Elle fut utile à la jeunesse et consola les malheureux. »

 

A la demande d’Hortense, Henriette envoie son portrait à Arenenberg.

Le 8 juillet 1819

Elle adresse une lettre à Marie-Thérèse d’Angoulême, accompagnée d’un mémoire justificatif sur son rôle auprès de Marie-Antoinette.

En novembre 1819

La famille Ney rentre d’Italie.
Eglé a épousé civilement le Marie Jules Louis général d’Y de Résigny (1788-1857).

En décembre 1819

Madame Campan et ses nièces séjournent aux Coudreaux.

Elisabeth Monroe-Hay

Le 26 janvier 1820

Henriette achève un recueil de souvenirs qu’elle expédie à ses neveux américains, par l’intermédiaire d’Élisa Monroe-Hay (1768-1830), qui fut son élève.

Le 20 mars 1820

Décès de Charles Gamot, époux de sa nièce Antoinette.

Été 1820

Séjour aux Coudreaux, Henriette y reçoit la visite du peintre Jean-Baptiste Isabey (1767-1855).

Le 26 janvier 1821

Décès brutal de son fils Henri Campan : ses obsèques ont lieu le 28 janvier 1821.

Le 11 avril 1821

Henriette fait de Clémence Gamot, fille d’Antoinette Gamot, née Auguié, sa légatrice universelle.

Au printemps 1821

Henriette séjourne chez sa sœur Julie Rousseau et chez sa nièce Alexandrine Pannelier, baronne Lambert, à Draveil. Elle écrit une lettre bilan à son frère Edmond Genêt.

En mai 1821

Elle sait qu’elle est atteinte d’un cancer.

Le 5 mai 1821

Mort de Napoléon à Sainte-Hélène.

Du 20 juin au 3 octobre 1821

Henriette se rend avec Suzanne Voisin auprès d’Hortense à Bade et à Arenenberg. Sur la route du retour, elle fait étape chez Madame Mounier, sœur du maréchal Ney et chez Nieves, duchesse de Frioul (1788-1871).

En octobre 1821

Visite à Mantes du Docteur Dubreuil. Le Docteur Maigne conseille une opération du sein.

A Mantes, Madame Campan habita le N°9 de la rue Tellerie.

En décembre 1821

Henriette envoie à madame de Tourzel (1749-1832) une boîte ayant appartenu à Marie-Antoinette.

Début 1822

Madame Campan est opérée du sein.

Le 16 mars 1822

Henriette Campan meurt en quelques semaines  à Mantes, dans la discrétion.

Madame Campan par Martin Drolling
La duchesse ( elle fut marquise jusque 1816...)  de Tourzel

Elle a laissé ses Mémoires, sujettes à caution selon certains, mais qui restent une mine d’informations et de détails sur la vie quotidienne de Marie Antoinette. Servante fidèle et dévouée de sa maîtresse, Madame Campan reste incontournable de l’entourage proche de la Reine.

Acte de décès de madame Campan

L’épitaphe suivante fut gravée sur sa tombe dans l’ancien cimetière de Mantes-la-Jolie :

« Elle fut utile à la jeunesse et consola les malheureux. »

 

Naissance de Charles Louis Joseph, futur duc de Morny (1811-1865), fils de Charles de Flahaut et de la Reine Hortense.

En décembre 1811

Stéphanie de Bade accorde une pension de trois mille francs et la Reine Hortense une pension de six mille francs à Madame Campan.

Le 22 mars 1812

Faillite de l’institution de Saint-Germain reprise par Mademoiselle Vaucher et Sérin.

En août 1812

Henri Campan séjourne à Bagnères-de-Bigorre.

Visite de la Reine Hortense à Écouen en compagnie du duc de Rovigo.

 

Le nécessaire de voyage de madame Campan visible au musée de la Légion d'Honneur
Le maréchal Macdonald par Antoine-Jean Gros

Le 10 octobre 1812

Séjour de madame Campan aux Coudreaux, puis à Draveil.

Vers le 15 décembre 1812

Henriette est invitée à Malmaison et se rend à Saint-Germain.

Le maréchal Macdonald (1765-1840) songe à épouser Adèle Auguié (1784-1813).

Le 10 juin 1813

Noyade d’Adèle Auguié (1784-1813) à la cascade de Grésy, près d’Aix-en-Savoie, sous les yeux d’Hortense.

Le 26 juillet 1813

Henriette Campan achève la rédaction de ses Mémoires. Elle séjourne à Val-sous-Meudon, auprès d’Eglé, maréchale Ney.
Henri Campan passe l’arrière saison à Biarritz.

En décembre 1813

Madame du Bouzet, surintendante de Saint-Denis, reçoit le titre de baronne et est gratifiée de quatre mille francs.

Le 25 décembre 1813

Henri Campan demande à être exempté de la levée des trois cent mille hommes, «comme utile à son ministère».

Début 1814

Madame Campan, craignant la disette , fait des provisions.

Le 6 avril 1814

Louis-Stanislas, comte de Provence, est proclamé Roi sous le nom de Louis XVIII le Désiré.

Adèle Ney-Auguié

Le retour des Bourbons fait perdre à Henriette ses fonctions. La protection d’anciennes élèves lui permet, cependant, de conserver un titre de surintendante honoraire et une pension. Installée à Mantes-la-Jolie, madame Campan accomplit sa dernière œuvre en rédigeant ses Mémoires sur la vie privée de Marie-Antoinette, ouvrage de témoignage sur la vie de la Reine.

Le 13 avril 1814

Henri Campan quitte Toulouse pour Carcassonne, puis Montpellier.

Le 3 mai 1814

Louis XVIII entre à Paris, par la barrière Saint-Denis, venant du château de Saint-Ouen.

Le 24 mai 1814

Le Roi Louis XVIII (1755-1824)  signe une ordonnance royale restituant le château d’Écouen au prince de Condé .

Le 28 mai 1814

Marie-Thérèse, fille de Marie-Antoinette, reçoit madame Campan. Quand elle la revoit, la duchesse d’Angoulême l’appelle par son prénom et lui fait comprendre qu’elle lui reproche la façon dont elle a «survécu», grâce à son école, sous le Directoire et l’Empire.

Marie-Thérèse, duchesse d'Angoulême

Le 29 mai 1814

Mort de l’Impératrice Joséphine.

Le 30 mai 1814

La Reine Hortense devient duchesse de Saint-Leu.

Visite d’Alexandre Ier à Écouen en compagnie d’Eglé Ney.

Le 4 juin 1814

Signature de la charte par Louis XVIII.

Le 10 juillet 1814

Ordonnance sur la réunion d’Écouen et de Saint-Denis. Madame Campan tente d’obtenir une place d’inspectrice.

L'Impératrice Joséphine

En juillet 1814

Madame de Poix et madame d’Hénin lisent une partie des mémoires de madame Campan. Trophisme-Gérard de Lally-Tollendal (1751-1830), futur académicien (élu en 1816 au trente-et-unième fauteuil) suggère des atténuations…

Le 31 juillet 1814

Son frère, Edmond Genêt, épouse en secondes noces, Martha Brandon Osgood (1787-1853).

Après le 10 août 1814

Madame Campan quitte Écouen . Elle est ruinée.

Le 15 août 1814

Henriette se réfugie à Paris.

Le 27 août 1814

Henriette règle les gages du personnel d’Écouen.

Le 25 septembre 1814

Elle se rend à Saint-Mandé avec six autres «dames d’Écouen».

En octobre 1814

Madame Campan séjourne chez sa sœur à Beauplan.

Le 21 janvier 1815

Cérémonies expiatoires en l’honneur de Louis XVI.
Madame Campan fait un long séjour aux Coudreaux avec Eglé.

Le 1er mars 1815

La Restauration ne dure pas: Napoléon débarque à Golfe-Juan.
Confronté au non-paiement de sa pension attribuée par le traité de Fontainebleau et devant le mécontentement croissant des Français, Napoléon quitte son exil de l’île d’Elbe et débarque à Golfe-Juan.

Le 19 mars 1815

Napoléon est aux portes de Paris.Louis XVIII et sa cour prennent la fuite pour Gand.

Le 18 juin 1815

La défaite de Waterloo réinstalle Louis XVIII sur le trône de France.

Le 22 juin 1815

Abdication de Napoléon Ier en faveur de son fils Napoléon II (1811-1832).

En juillet 1815

Grâce à l’appui du maréchal Macdonald, Henriette Campan obtient une pension de surintendante honoraire.

Le 31 juillet 1815

Napoléon reçoit l’ordre de déportation à l’île de Sainte-Hélène.

Le 19 août 1815

Le maréchal Ney est arrêté.

Le 9 septembre  1815

Décès de son beau-frère, César Auguié, le père d’Antoinette, Eglé et Adèle.

Le 13 octobre 1815

Exécution en Italie de Joachim Murat.

Louis XVIII

Le 20 octobre 1815

Madame Campan séjourne à Bercy et à Provins.

Le 5 décembre 1815

Henri Campan est maltraité à Montpellier puis jeté en prison.

Le 7 décembre 1815

Après avoir été jugé  par la Chambre des pairs, le maréchal Ney est exécuté.

En février 1816

Libération d’Henri Campan grâce à Lally-Tollendal.

Eglé, veuve du maréchal Ney,  vit dans une maison de campagne à Colombes

Madame Campan a été décorée de la Légion d'Honneur par Napoléon pour le rôle qu'elle tint dans l'éducation de jeunes filles de bonnes familles. Elle reçut aussi de Louis XVIIII la croix de chevalière de Saint-Louis.

En mars 1816

Considérée comme trop proche de Napoléon, elle tombe en disgrâce et se retire à Mantes  avec madame Voisin, sa fidèle compagne depuis quarante ans, au 9 rue Tellerie, près du docteur Maigne et de son ancienne élève et sa secrétaire à Écouen, Mademoiselle Crouzet, qui avait épousé le docteur Maigne.

En avril 1816

Madame Campan se retire à Mantes auprès d’une ancienne élève. Elle reçoit une pension de six mille francs sur les fonds de la Légion d’honneur et une pension de six mille francs consentie par Hortense. Elle tente de recouvrer d’anciennes créances dues par la Reine Marie-Antoinette.

Eglé Ney se rend en Italie avec ses fils.

En janvier 1817

Hortense achète le château d’Arenenberg.

Durant l’hiver 1817

Henri Campan est soigné dans la maison du Docteur Voisin à Versailles.

Pour la Pentecôte de 1817

Madame Campan fait un pèlerinage à Dravel et elle passe une partie de l’été à Beauplan avec Agathe Rousseau.

En 1818

Madame Campan recrée une vie sociale à Mantes.

 

Portrait anonyme d'Henriette Campan

En juin 1818

Henriette est libérée de ses dettes de Saint-Germain-en-Laye.

En juillet 1818

Elle séjourne à Dieppe puis passe six mois aux Coudreaux avec ses nièces. Elle rédige ses souvenirs à leur demande. Elle a terminé des Dialogues pédagogiques pour lesquels elle a touché six cents francs.

En septembre 1818

Hortense rend visite à Eglé en Italie.

Le 2 octobre 1818

Évacuation définitive des territoires occupés par les Alliés.

En juillet 1819

A la demande d’Hortense, Henriette envoie son portrait à Arenenberg.

Le 8 juillet 1819

Elle adresse une lettre à Marie-Thérèse d’Angoulême, accompagnée d’un mémoire justificatif sur son rôle auprès de Marie-Antoinette.

En novembre 1819

La famille Ney rentre d’Italie.
Eglé a épousé civilement le Marie Jules Louis général d’Y de Résigny (1788-1857).

En décembre 1819

Madame Campan et ses nièces séjournent aux Coudreaux.

Elisabeth Monroe-Hay

Le 26 janvier 1820

Henriette achève un recueil de souvenirs qu’elle expédie à ses neveux américains, par l’intermédiaire d’Élisa Monroe-Hay (1768-1830), qui fut son élève.

Le 20 mars 1820

Décès de Charles Gamot, époux de sa nièce Antoinette.

Été 1820

Séjour aux Coudreaux, Henriette y reçoit la visite du peintre Jean-Baptiste Isabey (1767-1855).

Le 26 janvier 1821

Décès brutal de son fils Henri Campan : ses obsèques ont lieu le 28 janvier 1821.

Le 11 avril 1821

Henriette fait de Clémence Gamot, fille d’Antoinette Gamot, née Auguié, sa légatrice universelle.

Au printemps 1821

Henriette séjourne chez sa sœur Julie Rousseau et chez sa nièce Alexandrine Pannelier, baronne Lambert, à Draveil. Elle écrit une lettre bilan à son frère Edmond Genêt.

En mai 1821

Elle sait qu’elle est atteinte d’un cancer.

Le 5 mai 1821

Mort de Napoléon à Sainte-Hélène.

Du 20 juin au 3 octobre 1821

Henriette se rend avec Suzanne Voisin auprès d’Hortense à Bade et à Arenenberg. Sur la route du retour, elle fait étape chez Madame Mounier, sœur du maréchal Ney et chez Nieves, duchesse de Frioul (1788-1871).

En octobre 1821

Visite à Mantes du Docteur Dubreuil. Le Docteur Maigne conseille une opération du sein.

A Mantes, Madame Campan habita le N°9 de la rue Tellerie.

En décembre 1821

Henriette envoie à madame de Tourzel (1749-1832) une boîte ayant appartenu à Marie-Antoinette.

Début 1822

Madame Campan est opérée du sein.

Le 16 mars 1822

Henriette Campan meurt en quelques semaines  à Mantes, dans la discrétion.

Madame Campan par Martin Drolling
La duchesse ( elle fut marquise jusque 1816...)  de Tourzel

Elle a laissé ses Mémoires, sujettes à caution selon certains, mais qui restent une mine d’informations et de détails sur la vie quotidienne de Marie Antoinette. Servante fidèle et dévouée de sa maîtresse, Madame Campan reste incontournable de l’entourage proche de la Reine.

Acte de décès de madame Campan

L’épitaphe suivante fut gravée sur sa tombe dans l’ancien cimetière de Mantes-la-Jolie :

« Elle fut utile à la jeunesse et consola les malheureux. »

 

Mariage d’Hortense de Beauharnais (1783-1837) et de Louis Bonaparte (1778-1846).

Hortense de Beauharnais

Le 1er mai 1802

Création des lycées.

Le 19 mai 1802

Création de l’ordre de la Légion d’honneur.

Les 24 et 25 juin 1802

Distribution des prix à la Maison d’éducation en présence du Premier consul.

Elle porte en ceinture le profil de Louis XVI, de Marie-Antoinette et de Louis XVII
Maréchal Michel Ney, duc d'Elchingen, prince de la Moskova par François Gérard

En juin 1802

Henri Campan entre dans une maison de commerce de Bordeaux.

Fin juillet 1802

Décès de son beau-frère, Lucien Pannelier, à Saint-Domingue, au cours de l’expédition menée par le général Leclerc, époux de Caroline.

Le 2 août 1802

Bonaparte devient Consul à vie.

Le 5 août 1802

Sa nièce, Aglaé Auguié (1782-1854), dame du palais de l’Impératrice Joséphine (1763-1814), de 1804 à 1810, puis de l’Impératrice Marie-Louise (1791-1847) de 1810 à 1814, épouse le Maréchal Michel Ney, duc d’Elchingen, prince de la Moskova (1769-1815).

La fille de «la Lionne» épouse «le Lion rouge»

 

Le 10 octobre 1802

Naissance de Napoléon-Charles, fils d’Hortense (1802-1807).

 

Le 21 mars 1803

Mariage de sa nièce Alexandrine Pannelier avec le baron Lambert.

Napoléon-Charles Bonaparte
Madame Campan par François Dumont

 

Juillet 1803

Examens publics auxquels assistent  madame Récamier, la princesse de Courlande et madame d’Orsay… Madame Campan est invitée chez madame de Montesson à Romainville avec Annette de Mackau et plusieurs élèves.

 

Le 23 mai 1803

Départ de dix Anglaises de la pension.

 

Le 21 mars 1804

Exécution du duc d’Enghien (1792-1804) dans les fossés du château de Vincennes..

Du 18 mai 1804 au 11 avril 1814

Napoléon Ier règne sur la France en tant qu’empereur.

Le 11 juillet 1804

Remise des premières décorations de la Légion d’honneur.

Le 17 août 1804

Le général Macdonald assiste à l’examen.

Le 11 octobre 1804

Naissance de Napoléon Louis (1804-1831), fils d’Hortense.

Le 2 décembre 1804

Sacre de Napoléon Ier à Notre-Dame de Paris et couronnement de Joséphine.

Exécution du duc d'Enghien
Sacre de Napoléon Ier par Jacques David

«Mes succès passèrent mes espérances. Au bout de six mois 60 élèves, au bout d’une année 80 et enfin 125, ma fortune indépendante ! »

Enfin, Napoléon lui confie la direction de la Maison de la Légion d’Honneur à Écouen.

Napoléon Ier par Ingres

En 1805

La pension compte quinze institutrices et plusieurs maîtres ; elle s’étend sur un hectare et demi.

Le 9 février 1805

Premier entretien de Napoléon Ier avec Henriette au sujet de la création de Maisons d’éducation.

Louise Cochelet entre au service de la Reine Hortense.

Le 2 juin 1805

Après une quasi-inexistence à la Cour, Marie-Thérèse, comtesse d’Artois s’éteint à l’âge de quarante-neuf ans. Elle est enterrée à Graz, dans le mausolée impérial sis à côté de la cathédrale de la ville.

Madame Campan par Jean-Baptiste Isabey
Marie-Thérèse d'Artois par Boze, à l'époque de Versailles

 

Le 7 décembre 1805

Décret dit «des enfants d’Austerlitz».

 

Le 15 février 1806

Madame Campan rencontre Pierre Daru (1767-1829) au sujet de son «plan d’éducation».

Pierre Daru par Antoine-Jean Gros

Les 2 et 4 mars 1806

Adoption officielle de Stéphanie de Beauharnais et d’Eugène de Beauharnais par l’Empereur.

Le 11 mars 1806

Son fils, Henri Berthollet-Campan, est nommé auditeur au Conseil d’Etat.

Le 1er mai 1806

Mariage de sa nièce Agathe Rousseau (  1776-1822 ) dotée par Hortense.

Le 24 mai 1806

Louis Bonaparte accède au trône de Hollande, Hortense devient Reine.

En mai 1806

Madame Campan hérite une somme importante de Jean Chanorier (1746-1806), agronome et homme politique qui partageait avec elle l’amitié de l’Impératrice Joséphine (1763-1814).

En juin 1806

Visite de Caroline Murat (1782-1839) et Stéphanie de Bade- de Beauharnais (1789-1860) à Saint-Germain.

Caroline et sa fille Letizia par Élisabeth Vigée Le Brun

Le 24 juin 1806

Signature d’un bail  entre Claude Joseph Mauvé et Henriette Campan  pour une maison rue des Ursulines  (hôtel de Barbezieux).

 

Le 6 juillet 1806

Attribution du château d’Écouen à la Légion d’honneur.

 

Le 6 août 1806

Henriette acquiert une maison à Saint-Léger-en-Laye, dans la vallée de Feuillancourt.

 

Vers décembre 1806

Son fils, Henri Campan, est nommé à la direction des Postes auprès des troupes d’occupation à Berlin, où il fréquente le cercle littéraire de Rahel Levin (1771-1833), écrivaine allemande de l’époque du Romantisme.

En février 1807

Hortense accorde une pension à son institutrice.

Le 4 mars 1807

Le décret d’Osterode nomme les premières élèves de la Maison de la Légion d’honneur.

Le 11 avril 1807


Mariage de sa nièce, Adèle Auguié (1787-1813) et d’Armand Louis général de Broc (1772-1810).

Le 5 mai 1807

Mort de Napoléon Charles (1802-1807), fils d’Hortense.

Madame Campan songe à devenir gouvernante de la fille d’Eugène de Beauharnais.

Rahel Varnhagen von Ense, née Rahel Levin, appelée Rahel Robert ou Robert-Tornow

Le 3 septembre 1807

Napoléon nomme Madame Campan surintendante de la Maison de la Légion d’Honneur d’Ecouen qu’il vient de créer pour assurer l’éducation des orphelines de ses Légionnaires. Il fonde celle de Saint-Germain-en-Laye le 21 septembre 1810 dans les locaux des Loges qu’il a rachetés… elle ouvrira en 1811. 

«Une pépinière d’épouses» d’après un contemporain de Napoléon.

Lettre de la main de madame Campan

Le 17 novembre 1807

Henriette fait ses adieux aux élèves de la pension et prend possession de son poste à Écouen. Suzanne Voisin l’accompagne avec dix-huit pensionnaires de Saint-Germain.

Après le solde des comptes, le déficit de madame Campan s’élève à 80 000 livres. Le Docteur Dubreuil aide à négocier la cession de la pension à Mademoiselle Vaucher.

En novembre 1807

Henri Campan rentre d’Allemagne.

En janvier 1808

La Maison impériale d’Écouen compte quarante-huit élèves et trente-deux membres du personnel.

L’instruction, codifiée dans le détail par l’Empereur, y est plus contrainte. Madame Campan n’y donne plus l’allant mondain qu’elle insufflait à Saint-Germain. Mais elle tient la maison d’éducation et en fait, avec l’intendante du site de Saint-Denis, madame Bonnet, l’école encore existante.

En mars 1808

Visite de Caroline Murat à Écouen.

Le 20 avril 1808

Naissance de Louis-Napoléon (1808-1873), futur Napoléon III.

Vers juin 1808

Visite d’Hortense à Écouen.

Décembre 1808

Henri Campan, son fils, part en mission en Espagne jusqu’en avril 1809.

En janvier 1809

Henriette va souper plusieurs fois à Malmaison.

Le 3 mars 1809

Napoléon visite la Maison de la Légion d’Honneur à Écouen.

Le 2 avril 1809

Madame Campan devient surintendante d’Écouen. Elle envoie un projet pour deux Maisons d’éducation à Stéphanie de Bade.

Grille principale du château d'Ecouen (Val d'Oise)
Le château d'Ecouen dans le Val d'Oise, aujourd'hui Musée de la Renaissance, que madame Campan devra quitter lorsque Louis XVIII rendra le château au prince de Condé.

En avril 1809

Arrivée de Nancy (1792-1870) et Adèle Macdonald (1794-1822) à Écouen.

Durant l’été 1809

Henriette rédige des anecdotes pour ses Mémoires.

Henri Campan est promu inspecteur des Ponts-et-Chaussées.

L'Impératrice Joséphine par François Gérard

Le 15 décembre 1809

Napoléon et Joséphine divorcent.

Le 11 mars 1810

Décès d’Armand de Broc, époux d’Adèle Rousseau, sa nièce.

Le 2 avril 1810

Mariage de Napoléon (1769-1821) et de Marie-Louise d’Autriche (1791-1847), la nièce de Marie-Antoinette.

L'Impératrice Marie-Louise

Madame Campan lit des passages de ses mémoires au baron d’Aubier.

Le 30 juin 1810

Visite de Caroline, accompagnée du prince Borghèse, époux de Pauline, à Écouen.

En juillet 1810

Madame Campan va prendre les eaux à Vichy avec Suzanne Voisin. Son fils, qui l’accompagne, est blessé lors d’un accident de voiture.

En octobre 1810

Henriette fait ériger une fontaine à la Maison impériale d’Écouen, en l’honneur d’Hortense.

Le 16 octobre 1810

Madame de Lézeau est surintendante des Maisons d’orphelines.

Le 1er avril 1811

Madame Campan expose au grand chancelier les défauts d’architecture du château d’Écouen. La Maison d’éducation compte à ce moment «quatre cent soixante habitants au moins».

En juillet 1811

Départ d’Henri Campan pour une cure à Plombières.

Inauguration de la maison de Saint-Denis.

Le 5 août 1811

Napoléon revient à Écouen en compagnie de l’impératrice Marie-Louise.

Elle verra fermer son pensionnat sous la Restauration qui ne lui pardonnera pas ce rapprochement avec l’Empire.

En août 1811

Son fils, Henri Campan, est nommé commissaire spécial de police à Toulouse où il reste jusqu’en .
Il est aussi auditeur de première classe au Conseil d’État.

Le 29 août 1811

Visite du cardinal Fesch (1763-1839) à Écouen.

Joseph Fesch et son neveu Napoléon Ier
Henriette Campan

Le 6 septembre 1811

Départ d’Henri Campan à Toulouse.

Le 17 septembre 1811

Naissance de Charles Louis Joseph, futur duc de Morny (1811-1865), fils de Charles de Flahaut et de la Reine Hortense.

En décembre 1811

Stéphanie de Bade accorde une pension de trois mille francs et la Reine Hortense une pension de six mille francs à Madame Campan.

Le 22 mars 1812

Faillite de l’institution de Saint-Germain reprise par Mademoiselle Vaucher et Sérin.

En août 1812

Henri Campan séjourne à Bagnères-de-Bigorre.

Visite de la Reine Hortense à Écouen en compagnie du duc de Rovigo.

 

Le nécessaire de voyage de madame Campan visible au musée de la Légion d'Honneur
Le maréchal Macdonald par Antoine-Jean Gros

Le 10 octobre 1812

Séjour de madame Campan aux Coudreaux, puis à Draveil.

Vers le 15 décembre 1812

Henriette est invitée à Malmaison et se rend à Saint-Germain.

Le maréchal Macdonald (1765-1840) songe à épouser Adèle Auguié (1784-1813).

Le 10 juin 1813

Noyade d’Adèle Auguié (1784-1813) à la cascade de Grésy, près d’Aix-en-Savoie, sous les yeux d’Hortense.

Le 26 juillet 1813

Henriette Campan achève la rédaction de ses Mémoires. Elle séjourne à Val-sous-Meudon, auprès d’Eglé, maréchale Ney.
Henri Campan passe l’arrière saison à Biarritz.

En décembre 1813

Madame du Bouzet, surintendante de Saint-Denis, reçoit le titre de baronne et est gratifiée de quatre mille francs.

Le 25 décembre 1813

Henri Campan demande à être exempté de la levée des trois cent mille hommes, «comme utile à son ministère».

Début 1814

Madame Campan, craignant la disette , fait des provisions.

Le 6 avril 1814

Louis-Stanislas, comte de Provence, est proclamé Roi sous le nom de Louis XVIII le Désiré.

Adèle Ney-Auguié

Le retour des Bourbons fait perdre à Henriette ses fonctions. La protection d’anciennes élèves lui permet, cependant, de conserver un titre de surintendante honoraire et une pension. Installée à Mantes-la-Jolie, madame Campan accomplit sa dernière œuvre en rédigeant ses Mémoires sur la vie privée de Marie-Antoinette, ouvrage de témoignage sur la vie de la Reine.

Le 13 avril 1814

Henri Campan quitte Toulouse pour Carcassonne, puis Montpellier.

Le 3 mai 1814

Louis XVIII entre à Paris, par la barrière Saint-Denis, venant du château de Saint-Ouen.

Le 24 mai 1814

Le Roi Louis XVIII (1755-1824)  signe une ordonnance royale restituant le château d’Écouen au prince de Condé .

Le 28 mai 1814

Marie-Thérèse, fille de Marie-Antoinette, reçoit madame Campan. Quand elle la revoit, la duchesse d’Angoulême l’appelle par son prénom et lui fait comprendre qu’elle lui reproche la façon dont elle a «survécu», grâce à son école, sous le Directoire et l’Empire.

Marie-Thérèse, duchesse d'Angoulême

Le 29 mai 1814

Mort de l’Impératrice Joséphine.

Le 30 mai 1814

La Reine Hortense devient duchesse de Saint-Leu.

Visite d’Alexandre Ier à Écouen en compagnie d’Eglé Ney.

Le 4 juin 1814

Signature de la charte par Louis XVIII.

Le 10 juillet 1814

Ordonnance sur la réunion d’Écouen et de Saint-Denis. Madame Campan tente d’obtenir une place d’inspectrice.

L'Impératrice Joséphine

En juillet 1814

Madame de Poix et madame d’Hénin lisent une partie des mémoires de madame Campan. Trophisme-Gérard de Lally-Tollendal (1751-1830), futur académicien (élu en 1816 au trente-et-unième fauteuil) suggère des atténuations…

Le 31 juillet 1814

Son frère, Edmond Genêt, épouse en secondes noces, Martha Brandon Osgood (1787-1853).

Après le 10 août 1814

Madame Campan quitte Écouen . Elle est ruinée.

Le 15 août 1814

Henriette se réfugie à Paris.

Le 27 août 1814

Henriette règle les gages du personnel d’Écouen.

Le 25 septembre 1814

Elle se rend à Saint-Mandé avec six autres «dames d’Écouen».

En octobre 1814

Madame Campan séjourne chez sa sœur à Beauplan.

Le 21 janvier 1815

Cérémonies expiatoires en l’honneur de Louis XVI.
Madame Campan fait un long séjour aux Coudreaux avec Eglé.

Le 1er mars 1815

La Restauration ne dure pas: Napoléon débarque à Golfe-Juan.
Confronté au non-paiement de sa pension attribuée par le traité de Fontainebleau et devant le mécontentement croissant des Français, Napoléon quitte son exil de l’île d’Elbe et débarque à Golfe-Juan.

Le 19 mars 1815

Napoléon est aux portes de Paris.Louis XVIII et sa cour prennent la fuite pour Gand.

Le 18 juin 1815

La défaite de Waterloo réinstalle Louis XVIII sur le trône de France.

Le 22 juin 1815

Abdication de Napoléon Ier en faveur de son fils Napoléon II (1811-1832).

En juillet 1815

Grâce à l’appui du maréchal Macdonald, Henriette Campan obtient une pension de surintendante honoraire.

Le 31 juillet 1815

Napoléon reçoit l’ordre de déportation à l’île de Sainte-Hélène.

Le 19 août 1815

Le maréchal Ney est arrêté.

Le 9 septembre  1815

Décès de son beau-frère, César Auguié, le père d’Antoinette, Eglé et Adèle.

Le 13 octobre 1815

Exécution en Italie de Joachim Murat.

Louis XVIII

Le 20 octobre 1815

Madame Campan séjourne à Bercy et à Provins.

Le 5 décembre 1815

Henri Campan est maltraité à Montpellier puis jeté en prison.

Le 7 décembre 1815

Après avoir été jugé  par la Chambre des pairs, le maréchal Ney est exécuté.

En février 1816

Libération d’Henri Campan grâce à Lally-Tollendal.

Eglé, veuve du maréchal Ney,  vit dans une maison de campagne à Colombes

Madame Campan a été décorée de la Légion d'Honneur par Napoléon pour le rôle qu'elle tint dans l'éducation de jeunes filles de bonnes familles. Elle reçut aussi de Louis XVIIII la croix de chevalière de Saint-Louis.

En mars 1816

Considérée comme trop proche de Napoléon, elle tombe en disgrâce et se retire à Mantes  avec madame Voisin, sa fidèle compagne depuis quarante ans, au 9 rue Tellerie, près du docteur Maigne et de son ancienne élève et sa secrétaire à Écouen, Mademoiselle Crouzet, qui avait épousé le docteur Maigne.

En avril 1816

Madame Campan se retire à Mantes auprès d’une ancienne élève. Elle reçoit une pension de six mille francs sur les fonds de la Légion d’honneur et une pension de six mille francs consentie par Hortense. Elle tente de recouvrer d’anciennes créances dues par la Reine Marie-Antoinette.

Eglé Ney se rend en Italie avec ses fils.

En janvier 1817

Hortense achète le château d’Arenenberg.

Durant l’hiver 1817

Henri Campan est soigné dans la maison du Docteur Voisin à Versailles.

Pour la Pentecôte de 1817

Madame Campan fait un pèlerinage à Dravel et elle passe une partie de l’été à Beauplan avec Agathe Rousseau.

En 1818

Madame Campan recrée une vie sociale à Mantes.

 

Portrait anonyme d'Henriette Campan

En juin 1818

Henriette est libérée de ses dettes de Saint-Germain-en-Laye.

En juillet 1818

Elle séjourne à Dieppe puis passe six mois aux Coudreaux avec ses nièces. Elle rédige ses souvenirs à leur demande. Elle a terminé des Dialogues pédagogiques pour lesquels elle a touché six cents francs.

En septembre 1818

Hortense rend visite à Eglé en Italie.

Le 2 octobre 1818

Évacuation définitive des territoires occupés par les Alliés.

En juillet 1819

A la demande d’Hortense, Henriette envoie son portrait à Arenenberg.

Le 8 juillet 1819

Elle adresse une lettre à Marie-Thérèse d’Angoulême, accompagnée d’un mémoire justificatif sur son rôle auprès de Marie-Antoinette.

En novembre 1819

La famille Ney rentre d’Italie.
Eglé a épousé civilement le Marie Jules Louis général d’Y de Résigny (1788-1857).

En décembre 1819

Madame Campan et ses nièces séjournent aux Coudreaux.

Elisabeth Monroe-Hay

Le 26 janvier 1820

Henriette achève un recueil de souvenirs qu’elle expédie à ses neveux américains, par l’intermédiaire d’Élisa Monroe-Hay (1768-1830), qui fut son élève.

Le 20 mars 1820

Décès de Charles Gamot, époux de sa nièce Antoinette.

Été 1820

Séjour aux Coudreaux, Henriette y reçoit la visite du peintre Jean-Baptiste Isabey (1767-1855).

Le 26 janvier 1821

Décès brutal de son fils Henri Campan : ses obsèques ont lieu le 28 janvier 1821.

Le 11 avril 1821

Henriette fait de Clémence Gamot, fille d’Antoinette Gamot, née Auguié, sa légatrice universelle.

Au printemps 1821

Henriette séjourne chez sa sœur Julie Rousseau et chez sa nièce Alexandrine Pannelier, baronne Lambert, à Draveil. Elle écrit une lettre bilan à son frère Edmond Genêt.

En mai 1821

Elle sait qu’elle est atteinte d’un cancer.

Le 5 mai 1821

Mort de Napoléon à Sainte-Hélène.

Du 20 juin au 3 octobre 1821

Henriette se rend avec Suzanne Voisin auprès d’Hortense à Bade et à Arenenberg. Sur la route du retour, elle fait étape chez Madame Mounier, sœur du maréchal Ney et chez Nieves, duchesse de Frioul (1788-1871).

En octobre 1821

Visite à Mantes du Docteur Dubreuil. Le Docteur Maigne conseille une opération du sein.

A Mantes, Madame Campan habita le N°9 de la rue Tellerie.

En décembre 1821

Henriette envoie à madame de Tourzel (1749-1832) une boîte ayant appartenu à Marie-Antoinette.

Début 1822

Madame Campan est opérée du sein.

Le 16 mars 1822

Henriette Campan meurt en quelques semaines  à Mantes, dans la discrétion.

Madame Campan par Martin Drolling
La duchesse ( elle fut marquise jusque 1816...)  de Tourzel

Elle a laissé ses Mémoires, sujettes à caution selon certains, mais qui restent une mine d’informations et de détails sur la vie quotidienne de Marie Antoinette. Servante fidèle et dévouée de sa maîtresse, Madame Campan reste incontournable de l’entourage proche de la Reine.

Acte de décès de madame Campan

L’épitaphe suivante fut gravée sur sa tombe dans l’ancien cimetière de Mantes-la-Jolie :

« Elle fut utile à la jeunesse et consola les malheureux. »

 

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