
François de Goguelat
Le 23 janvier 1746
Naissance de François, baron de Goguelat, à Château-Chinon. C’est un militaire et général français, lieutenant-général des armées et général de cavalerie.
Cinquième enfants de Philippe Goguelat, un avocat de Château-Chinon, et de Henriette Couault. Ils appartiennent tous deux à une lignée de marchands de bois et d’hommes de loi. Le couple aura quatorze enfants, dont neuf filles et cinq garçons ; douze atteindront l’âge adulte.
En 1767
François entre dans le corps des ingénieurs-géographes des camps et armées du Roi.
Au bout d’une année
Il est employé à Versailles au dépôt de la guerre.
En 1774
Il devient officier d’état-major, puis secrétaire particulier de Marie-Antoinette, chargé de Sa correspondance.

En 1791

Lors de la fuite vers Montmédy, en tant qu’aide-de-camp de Bouillé, c’est le baron de Goguelat qui calcule le trajet jusqu’à Montmédy avec Choiseul. Goguelat est, en effet, un expert , ingénieur géographe.
Goguelat fait par deux fois le voyage jusqu’à Montmédy afin d’en calculer la durée. Mais l’éclaireur semble n’avoir pas pris en compte les éventuels inconvénients d’un pareil voyage, secret de surcroît. Ce qui explique les déconvenues à venir.

Le 20 juin 1791
La famille royale s’évade des Tuileries pour Montmédy.


Images de L’Evasion de Louis XVI d’Arnaud Sélignac : l’arrivée de Goguelat à Varennes 
Même si Louis XVI n’a éprouvé aucun retard, la berline passera trois heures et demie plus tard que ce qui était prévu… Or Goguelat attend à Clermont avec quarante hussards de Lauzun pour escorter Louis XVI et la Famille Royale en lieu sûr, mais il fut lâché par sa troupe à cause du retard du Roi.
C’est Frédéric Bouraly qui interprète Goguelat dans L‘Evasion de Louis XVI (2009) d’Arnaud Sélignac 
Les Girault de Coursac le soupçonnent d’avoir sciemment faussé l’horaire du passage de la berline royale en l’annonçant à cinq heures à Clermont, en ne pouvant ignorer, de par son passé d’officier dans le corps des ingénieurs-géographes de l’armée, qu’elle ne passerait pas avant huit heures et demie et que c’est à dessein que Goguelat a imposé à Damas et à ses cent dragons cette longue attente de quatre heures qui a fini par avoir raison du calme des habitants de Clermont… Toutes les actions de Choiseul et Goguelat s’enchaînent et se complètent trop bien, en semant d’obstacles la routes du Roi, pour qu’il puisse subsister des doutes sérieux sur leur trahison: n’ont-ils pas rendu inutilisables tous les détachements de Pont de Sommerville jusqu’à Dun? n’ont-ils pas réussi à en utilisé deux pour soulever la population au moment du passage du Roi? En quittant la route de Clermont pour la traverse, n’ont-ils pas laissé le passage libre aux courriers que l’Assemblée devait nécessairement envoyer pour faire ordonner l’arrestation du Roi?
Ce que réfute Mona Ozouf :
« Des historiens, non contents d’imaginer qu’il existait deux plans de fuite, l’un de Louis XVI, l’autre de Marie-Antoinette, et que celle-ci trahissait celui-là, ont suggéré que Bouillé, pour mieux perdre le souverain, aurait fait établir par deux des fidèles du couple royal, Choiseul et Goguelat, un faux horaire de voyage: il aurait donné à croire que l’arrivée de la berline devait se produire à deux heures, manière de rendre excusable, trois heures plus tard, une retraite des hussards qui étaient en réalité programmée depuis toujours.»
Goguelat face à Louis XVI chez Sauce dans Marie-Antoinette (1956) de Jean Delannoy
(dans le film c’est Choiseul qui intervient auprès du Roi, il accompagnait effectivement Goguelat… ) .
Désarçonné, il parvient à rejoindre la Famille Royale chez l’épicier Sauce à Varennes. Il a l’idée de les faire évader à cheval : le Dauphin dans les bras de son père et les femmes en selle… Encore eut-il fallu qu’elles puissent monter en amazone car elles n’avaient pas la tenue adéquate pour monter en homme… Louis XVI répugne à exposer sa famille et refuse cette idée de fuir, il refuse donc.

Images de L’Evasion de Louis XVI d’Arnaud Sélignac 


Le désordre dans Varennes dans La Nuit de Varennes (1982) d’Ettore Scola
Cela provoque du mouvement dans Varennes, Drouet et Guillaume célébreront l’exploit d’un pistolet posé sur la poitrine de Monsieur de Goguelat qui est blessé assez grièvement. Le baron est alors arrêté.
Goguelat dans La Nuit de Varennes (1982) d’Ettore Scola

« M. de Goguelat ordonna aux hussards de mettre le sabre à la main, et leur demanda s’ils étaient pour le roi ou pour la nation : ils répondirent « Vive la nation ! nous serons et nous tiendrons toujours pour elle. » Cette réponse, qui ne laissait plis à M. de Goguelat l’espoir d’employer la force, le détermina à feindre d’entrer dans les mêmes sentiments, et dans les dispositions qu’on ferait contre les secours qui étaient annoncés, afin de donner au roi le temps de les recevoir. Les patriotes ne furent pas les dupes de cette feinte ; ils voulurent l’arrêter, il échappa de leurs mains, fut blessé d’un coup de pistolet, rentra dans la maison de Sausse, et après le départ du roi il gagna, déguisé, Mézières où il fut arrêté, et d’où il fut ensuite conduit à Orléans.»
Joseph Weber
Le 14 septembre 1791
Il est relâché quand le Roi adopte la Constitution.

Louis XVI roi citoyen par Jean-Baptiste Carteaux
Lors de son retour aux Tuileries, félicité par la Famille Royale il est envoyé hors de France auprès des princes étrangers pour essayer de sauver ladite Famille. Madame Campan le décrit alors comme un exalté.
Goguelat sert d’intermédiaire privilégié entre Marie-Antoinette et Fersen, surtout pour les missions difficiles : il aidera Marie-Antoinette à chiffrer Son courrier.
Image de Marie-Antoinette (1975) de Guy-André Lefranc
En février 1792
Lorsque Fersen revient à Paris, pour revoir le Roi et la Reine pour la dernière fois, le 13 février, c’est chez le baron de Goguelat qu’il se rend pour savoir si Marie-Antoinette l’attend… de là il se faufile aux Tuileries, qui sont juste en face .
Le 13 mars 1792
Farouche royaliste, il rejoint l’armée des émigrés en Allemagne et expose au nouvel empereur, François II, la «position affreuse» dans laquelle se trouvent le Roi et la Reine de France.
Le 20 décembre 1792
DISTRICT DE CHÂTEAU CHINON
Extrait du registre des avis du directoire du District de Château Chinon du 20Xbre 1792 l’an 1er de la République Française.
Vu notre arrêté du 27 septembre dernier portant nomination du citoyen B——- à l’effet de saisie et séquestre les biens appartenant à François GOGUELAT, qui faute d’avoir justifié d’un certificat de résidence en France doit être réputé émigré.
Vu pareillement le procès verbal de séquestre dressé le 28 7bre dernier par le dit Sébastien B—- en sa qualité de commissaire du domaine de Boutenot situé paroisse de Planchez et de vingt cordes de bois provenant du dit domaine.
Considérant que François GOGUELAT n’ayant justifié d’aucun certificat de résidence en France doit être réputé émigré.
Nous administrateur composant le Directoire du District de Château Chinon.
Oui le procureur syndic
Somme d’avis,
Que le domaine le Domaine de Boutenot situé paroisse de Planchez et de vingt cordes de bois en provenant qui ont été saisies sur François GOGUELAT, soient administré conformément aux articles 3 et 4 de la loi du 8 avril dernier.
Fait en séance publique à Château Chinon le vingt décembre mil sept cent quatre vingt douze l’an 1er de la république, signé CALON, LOUIS GALLOPIN, BLACQUE, DUVERNOY, procureurs sindic et ROCHAMBEAU secrétaire.Certifié conforme ROCHAMBEAU.
En février 1793
Dans ce billet destiné au comte de Jarjayes, Marie-Antoinette réhabilite bien Goguelat :
« Votre billet m’a fait bien du bien. Je n avais aucun doute sur le Nivernais (il s’agit de Goguelat) mais j’étais au désespoir qu’on pût seulement en penser du mal. »

En juin 1793
Il intègre l’armée impériale autrichienne avec le grade de lieutenant-colonel à la tête du régiment des hussards de Berchiny.
Jusqu’en 1814, il lutte contre l’ensemble des régimes politiques français et ne rentre qu’à la Restauration.

En 1814
À son retour, Louis XVIII le nomme lieutenant-général avec titre de baron, ainsi que commandant militaire de Brest. Il appartint un temps à l’administration de l’Hôtel des Invalides et se retire de la vie publique en 1819.
Il a sa résidence parisienne au no 21 bis quai Voltaire, tout en face du Louvre.

Le
François de Goguelat meurt Paris et est inhumé dans le cimetière Saint-Joseph sur les flancs du Mont-Valérien ( à Paris), le premier des Hauts lieux de la mémoire nationale.