Le 20 janvier 1793
Le Conseil exécutif donne l’ordre suivant :
« Le corps de Louis Capet sera transféré dans le cimetière de la Madeleine, où il sera préparé une fosse à douze pieds de profondeur.»
Douze pieds, soit deux fois la profondeur légale, de façon à ce qu’aucun particulier nostalgique ne soit tenté de creuser en catimini sans être pris sur le vif.
Le matin du 21 janvier 1793
Leblanc et Dubois, administrateurs du Département, vont vers neuf heures chercher le citoyen Picavez et ses deux vicaires, Damoreau et Renard pour se rendre au cimetière où tout a été préparé. Le corps du Roi est apporté au cimetière, reposant dans une bière ouverte, vêtu d’un gilet piqué blanc, d’une culotte de soie grise et de bas de la même couleur. La tête est placé entre les jambes.
« Peu après, écrivent Leblanc et Dubois, a été déposé dans ledit cimetière par un détachement de gendarmerie à pied, le cadavre de Louis Capet, que nous avons reconnu entier dans tous ses membres, la tête étant séparée du tronc. Nous avons remarqué que les cheveux su derrière de la tête étaient coupés, et que le cadavre était sans cravate, sans habit et sans souliers. Du reste, il était vêtu d’une chemise, d’une veste piquée en forme de gilet, d’une culotte de drap gris et d’une paire de bas de soie gris. Ainsi vêtu, il a été déposé dans une bière, laquelle a été descendue dans la fosse, qui a été recouverte à l’instant. Et le tout a été disposé et exécuté d’une manière conforme aux ordres donnés par le Conseil exécutif provisoire de la République française. »
On jette de la chaux vive au fond de la fosse, on fait descendre la bière toujours découverte dans la fosse, on la couvre d’une seconde couche de chaux, très épaisse. Puis de la terre que l’on tasse à de multiples reprises.
Le 16 octobre 1793
Le corps de Marie Antoinette vient rejoindre celui de Son époux. Les deux cadavres ont été enterrés en profondeur, recouverts de chaux vive, au cimetière de la Madeleine.
Louis Olivier Pierre Desclozeau (1732-1816), ancien avocat, et Danjou, son gendre, qui habitent la propriété voisine, peuvent assister aux deux inhumations et notent méticuleusement les deux emplacements qu’ils peuvent repérer depuis leurs fenêtres et qu’ils gardent par la suite bien en mémoire.
En 1796
Le cimetière de la Madeleine est mis en vente. Pierre-Louis-Olivier Desclozeau, ancien avocat au Parlement de Paris, resté fervent royaliste, s’en rend donc acquéreur. Afin d’écarter les curieux, il rehausse les murs et entoure l’emplacement des deux fosses royales d’une haie de charmilles et d’arbustes. Il plante aussi à côté deux saules pleureurs.
Après la révolution
La France connaît des situations politiques différentes, le lieu où ont été enterrés les cadavres royaux est caché pendant longtemps, comme si c’était un sujet tabou en raison de la gravité de cet acte.
En 1814
Au moment de son retour en France « dans les fourgons de l’étranger », Louis XVIII sent le besoin de faire oublier aux Français son action pendant l’émigration. Il a déjà beaucoup utilisé dans cette vue sa nièce Madame Royale (1778-1851), duchesse d’Angoulême, l ‘ «orpheline du Temple» , la «fille de Louis XVI ». une exhumation solennelle de Louis XVI et de Marie Antoinette, suivie du transfert solennel de leurs restes à Saint Denis, ne pouvait manquer d’avoir une grande valeur de propagande.
Certes, on a enterré depuis, beaucoup de monde au cimetière de la Madeleine, qui a servi de fosse commune pour les victimes d’exécutions capitales jusqu’au 24 mars 1794.
A partir du 25 mars 1814
On utilise le cimetière des Errancis à la barrière de Monceau et un jardin couvert dans le Cinquième arrondissement. Les recherches de leurs corps sont faites en même temps avec une autre campagne de recherches des restes de toutes les dépouilles royales déposées avant la révolution à la basilique de Saint Denis. Ces corps ont été profanés à l’époque révolutionnaire (en octobre 1793!) et jetés dans des fosses communes près de la basilique.
Le 18 janvier 1815
Les fouilles commencent donc, après huit mois d’enquêtes, en présence de l’abbé Renard, de Danjou et de Desclozeau.
Les 18 et 19 janvier 1815
Selon les ordres du Roi Louis XVIII (1755-1824), il est procédé, dans le cimetière de la Madeleine, à la recherche des restes de Louis XVI et de Marie-Antoinette. Chateaubriand (1768-1848) est présent.
Dès le 18 janvier 1815
En laissant à part cette deuxième recherche, qui s’est déroulée rapidement en apportant à la découverte des restes dans une fosse commune placée à proximité d’un des portails latéraux de la basilique de Saint Denis, la recherche des corps de Louis XVI et de Marie-Antoinette. Cette deuxième enquête, qui est bien plus difficile que la première, a un tournant grâce aux indications fournies par un écrit par un témoin visuel à la fois de l’inhumation du Roi, et de celle de la Reine, ainsi que de sa même présence pendant les recherches.
En 1793, en effet, Desclozeaux vivait à proximité du lieu où ont été enterrés les corps et de ses fenêtres il avait pu bien voir ce qui s’est passé. Il est précisé que, selon ce qui a été écrit par Desclozeaux, le Roi avait été jeté dans une fosse incroyablement profonde, par rapport à ce que l’on a fait d’habitude. En ce qui concerne la Reine, le témoin confirme que Son corps est resté déposé sur l’herbe pendant des jours et qu’ils l’ont finalement enterré «la nuit et clandestinement» (il n’est pas spécifié en quel jour). À la fois pour le Roi et pour la Reine, Desclozeaux a marqué le lieu de l’enterrement. Jusqu’ici, on ne fait référence à aucun cercueil, ni à la chaux vivante, mais selon le témoignage, les corps ont été mis dans des fosses spécialement creusées pour eux, et on peut supposer que la caisse était présente. En ce qui concerne Madame Elisabeth, le lieu où la malheureuse princesse a été jetée, face contre le fond d’une fosse, les mains liées derrière le dos, a bien été circonscrit par les policiers. Mais il s’agissait d’une fosse commune où se trouvait de nombreux corps et les crânes étaient mélangés ; les corps n’ont donc pas été exhumés et Elisabeth se trouve aujourd’hui dans le sous-sol parisien ou aux Catacombes.
Les recherches des corps du Roi et de la Reine, qui ont débuté le 18 janvier 1815, selon les écrits de Desclozeaux et en utilisant sa participation aux opérations, ont été faites rapidement et en furie pour faire en sorte de trouver les deux corps avant la messe et le solennel Te Deum organisés pour la célébration de l’anniversaire de la mort du Roi, le 21 janvier 1815 dans la basilique de Saint Denis.
Le 18 janvier 1815
Après l’exhumation, les ossements de Marie-Antoinette sont déposés dans une cassette jusqu’à ce qu’on les transmette dans les cercueils de plomb destinés à les renfermer.
A huit heures du matin
On procède à la recherche et l’exhumation du corps de Marie-Antoinette, en présence de:
– M. Dambray, chancelier de France, commandeur des ordres du Roi;
– M. le comte de Blacas, ministre et secrétaire d’État au département de la maison du roi
– M. le Bailli de Crussol, chevalier des ordres de Sa Majesté, Pair de France
– M. de Lafare, évêque de Nancy, premier aumônier de Son Altesse Royale Madame, duchesse d’Angoulême
– M. Distel, chirurgien de Sa Majesté
– MM. Descloseaux, Danjou, etc…
On creuse aux endroits précis indiqués par les témoins, sur huit pieds de long et huit de large. Arrivés à huit pieds de profondeur, les ouvriers rencontrèrent un lit de chaux de dix pouces d’épaisseur. Au-dessous apparaissait l’empreinte d’une bière de cinq pieds et demi de longueur. Plusieurs débris intacts de planche s’y trouvaient. On trouve alors «un grand nombre d’ossements de femme» et le crâne entier. On relève également deux jarretières élastiques assez bien conservées. Ce sont elles qui ont permis l’identification car la Reine les avait elle-même confectionnée. Elles seront remises à Louis XVIII en même temps que deux débris du cercueil.
Le corps de Marie-Antoinette a été renfermé dans un cercueil de bois.
«Ce cercueil de bois résista assez de temps pour que la chaux qui était dessus, délayée par l’eau qu’on y avait jetée, et comprimée par le tassement des terres dont elle avait été recouverte, pût se lier et former une voûte au-dessus du corps de l’infortunée princesse, qui eut la douleur de survivre neuf mois cinq jours à son auguste époux. Les ossements de la Reine de France ont donc été retrouvés dans un état de conservation, avec quelques parties de vêtement, ses jarretières que le temps avait respectées, et quelques débris de sa bière. Cette voûte en partie intacte lors de l’exhumation, a été reconstruite en plâtre. La place est marquée ; elle est sanctifiée par le malheur. Une chapelle y sera un jour édifiée (…) Ces précieux ossements furent déposés dans une cassette jusqu’à ce qu’on les transmît dans les cercueils de plomb, destinés à les renfermer.»
(extrait de la «Notice sur l’exhumation de leurs majestés Louis XVI et Marie-Antoinette», par Louis-Edmé Barbier, janvier 1815)
Les restes sont trouvés:
Pour ceux de la Reine, il n’y a aucun doute sur le fait que ce soient les siens, pour ceux du Roi, il semble qu’ils ne le soient certainement pas.
Les restes de Marie-Antoinette sont trouvés d’abord (ils sont plus récents que ceux de Louis XVI) et ensuite, en fonction de la localisation de l’enterrement de la Reine, on cherche aussi ceux du Roi, dont l’identification est cependant douteuse ( il semblerait qu’on ait prit le premier corps qui se trouvait à peu près à l’endroit où il avait été indiqué, qu’on considère comme les restes du Roi).
Il est donc difficile de se convaincre que les restes de Louis XVI le sont bien…
« Nous avons commencé les recherches de celles qui concernaient les restes de sa Majesté la Reine, dans le but d’arriver avec plus de sécurité à découvrir les restes de sa Majesté Louis XVI. Après avoir fait faire à des ouvriers, parmi lesquels il y avait aussi un témoin de l’inhumation de la Reine (Desclozeaux), une fosse de dix pieds de longueur, pour cinq / six pieds environ de largeur et environ cinq de profondeur, nous avons trouvé un Lit de chaux d’environ dix / onze pouces d’épaisseur, que nous avons fait enlever avec une grande précaution et sous lequel nous avons trouvé l’empreinte bien distincte d’un cercueil de cinq pieds et demi environ de longueur (donc la caisse était là ! ), cette empreinte restait au centre du souvent lit de chaux, le long duquel se trouvaient encore de nombreux fragments des axes en bois (du cercueil) encore intacts. Nous avons trouvé dans ce cercueil un grand nombre d’os que nous avons recueilli avec beaucoup de soin ; il en manquait cependant quelqu’un qui, sans aucun doute, s’était déjà réduit en poudre ; mais nous avons trouvé la tête entière (et ici on entend selon moi l’os crânien tout Entier et pas la tête parfaitement conservée dans ses parties molles. Information ce que puis la légende a voulu embellir à devoir, en retournant l’absurdité d’une tête d’où on pouvait reconnaître le sourire de la Reine) et la position dans laquelle elle était posée (la tête) indiquait de manière incontestable qu’elle avait été détachée du tronc ( On peut donc supposer que la tête était encore placée entre les jambes). Nous avons aussi trouvé quelques fragments de vêtements et en particulier deux jarretières élastiques très bien conservés, que nous avons pris pour les livrer à sa Majesté (Louis XVIII) ainsi que les deux fragments de bois de la caisse ; nous avons respectueusement placé tout ce qui restait dans une cassette que nous avions fait porter en attendant le cercueil de plomb que nous avions commandé. De la même façon, nous avons mis de côté et fermé dans une autre cassette la terre et la chaux trouvées avec les os et qui devaient être mis dans le même cercueil (avec les autres restes). Cette opération effectuée, nous avons fait couvrir avec des planches en bois résistantes l’endroit où se trouvait l’empreinte du cercueil de sa Majesté la Reine et nous avons procédé à la recherche des restes de sa Majesté Louis XVI.»
L’exhumation du corps de Marie-Antoinette dans «Les Mystères du Trianon, Voyages vers l’au-delà» de Didier Audinot
Les os encore intacts sont placés dans une boîte. La chaux trouvée dans le cercueil est relevée et placée dans une autre boîte. Les deux boîtes sont portées dans le salon de Desclozeau, transformé en chapelle ardente.
Le 19 janvier 1815
On creuse à l’emplacement indiqué pour la fosse de Louis XVI, entre celle de la Reine et le mur de la rue d’Anjou. On trouve à dix pieds de profondeur quelques débris de planche dans la terre mêlée de chaux et des ossements dont certains tombent en poussière. Des morceaux de chaux encore entiers adhèrent à certains os. La tête est placée entre les fémurs. Tous les débris qu’on peut sortir de cet amas de terre, de chaux, de bois et d’ossements sont enfermés dans deux boite, l’une aux ossements, l’autre contenant les restes qui n’ont pas pu être extraits de la chaux solidifiée, souvent –détail macabre – parce celle-ci avait « moulé » une partie du corps du défunt.
Les deux boites sont, comme pour Marie Antoinette, placées dans un cercueil.
1) Le pavillon :
Il marque de manière imposante la première station d’un parcours solennel vers le centre du monument : la Chapelle ne se donne pas à voir dès l’entrée du lieu. Cette mise en scène était autrefois soulignée par une allée de cyprès menant aux marches du perron. Sa façade, paroi nue percée d’une porte monumentale, est coiffée de la réplique d’un sarcophage colossal dont le fronton se découpe sur le ciel. Il porte, gravée sur un large cartouche, la dédicace de l’édifice rappelant la volonté de Louis XVIII d’honorer le lieu d’inhumation de Louis XVI et Marie-Antoinette.
2) Le vestibule :
Il conduit vers la cour par une volée de marche. Chacune des parois intérieures est ornée d’un arc composé de guirlandes et de couronnes accompagnant les monogrammes entremêlés de Louis XVI et Marie-Antoinette. Le passage, sombre et voûté, débouche en pleine lumière sur le jardin intérieur de la Chapelle.
3) Le Campo Santo :
Nommé également «cimetière», c’est un jardin surélevé constitué des déblais et ossements de l’ancien charnier révolutionnaire, auparavant situé ici. Ceci fait de la cour un lieu sacré.
4) Les pierres tombales :
Symboliquement alignées sur les côtés, elles perpétuent le souvenir des Gardes Suisses tués le 10 août 1792 lors de l’arrestation du Roi aux Tuileries. La Façade de chaque stèle est surmonté d’un sablier ailé. Les décors de tête de pavot, de branches de cyprès et de chêne dans les couronnements et les guirlandes signifient que les victimes de la Révolution appartenaient à toutes les classes de la société.
5) La Chapelle :
Une fois franchi le péristyle, le jeu de l’architecture intérieure se révèle, grâce à la lumière venant des ouvertures zénithales de chacune des quatre voûtes. Les caissons carrés de la coupole s’opposent aux caissons octogonaux des voûtes secondaires.
Les bas-reliefs sont de François-Antoine Gérard qui reprennent les quatre thèmes religieux : «la Passion du Christ», l’Eucharistie, la Trinité et les Tables de la Loi. Du côté de l’entrée, le tympan représente la translation des ossements du Couple Royal à Saint-Denis.
6) Les statues :
Elles représentent Louis XVI et Marie-Antoinette. Le premier groupe sculpté par Joseph Bosio montre le Roi soutenu par un ange. Le testament de Louis XVI est gravé sur la plaque en marbre noir du piédestal. Lui faisant face, l’œuvre de Jean-Pierre Cortot représente la Reine, agenouillée devant la Religion. Sa dernière lettre écrite à Madame Elisabeth, sœur du Roi, est gravée dans le marbre. Les candélabres dans en bronze doré dans les niches sont dus aux ciseleurs-fondeurs Plantar et Delafontaine.
7) La Crypte :
Elle est accessible par les escaliers derrières les statues. L’autel de marbre noir en forme de tombeau antique marque l’emplacement d’où le corps de Louis XVI a été exhumé.
Le 21 janvier 1815
Dugourc est chargé de mettre en scène le transfert des cendres de Louis XVI et de Marie-Antoinette du cimetière de la Madeleine à la messe des funérailles à Notre-Dame jusqu’au tombeaux à Saint-Denis.
Sur le haut du catafalque du char, la couronne plafonne tellement qu’elle s’accroche à un réverbère rue Montmartre.
Une gigantesque pyramide accostée de deux colonnes sommées d’urnes masque la façade de la basilique.
A l’intérieur, un arc drapé domine les cercueils.
Les restes de Louis XVI et de Marie Antoinette sont ensuite transportés à Saint-Denis.
Le caveau des Bourbons renferme les restes de Louis XVI et de Marie-Antoinette
Le 9 janvier 1816
A la Chambre des pairs, dans son discours sur la résolution de la Chambre des députés, relative au deuil général du 21 janvier, Châteaubriand prononce les paroles suivantes :
« J’ai vu, Messieurs, les ossements de Louis XVI mêlés dans la fosse ouverte avec la chaux vive qui avait consumé les chairs, mais qui n’a pu faire disparaître le crime ! J’ai vu le squelette de Marie-Antoinette, intact à l’abri d’une espèce de voûte qui s’était formée au-dessus d’elle, comme par miracle ! La tête seule était déplacée ! et dans la forme de cette tête on pouvait encore reconnaître (ô Providence!) les traits où respirait avec la grâce d’une femme toute la majesté d’une Reine ? Voilà ce que j’ai vu, Messieurs ! voilà les souvenirs pour lesquels nous n’aurons jamais assez de larmes… »
Châteaubriand, Œuvres complètes, tomeXXIII : Opinions et Discours, p. 78
La thèse des Girault de Coursac
Paul et Pierrette Girault de Coursac, à partir de longues recherches dans les archives de plusieurs pays, ont fait considérablement avancer la connaissance de la personne du Roi et de sa politique. Elles sont aussi marquées par une objectivité légèrement dissymétrique en faveur du Roi et au dépens de la Reine, avec une tendance à surinterpréter certains documents dans le sens de complots permanents.
La redécouverte des corps royaux suppliciés ne fait pas exception à ce travers dans leur analyse. C’est ainsi qu’a été lancé l’affirmation que l’on n’aurait pas retrouvé le corps de Louis XVI en 1815, révélation qui allait connaître une étonnante fortune.
Selon Paul et Pierrette Girault de Coursac, on ne retrouva presque rien du corps du Roi, que de la chaux et des débris de planches mêlés à de la terre – ce qui est un fait. Pour satisfaire Louis XVIII qui croyait utile à sa cause les funérailles grandioses à Saint-Denis, on aurait improvisé un cadavre de Louis XVI avec un des nombreux squelettes de décapités, enterrés là pendant la Terreur. En effet, on n’a pas retrouvé de vêtement (la chaux ne les détruit pas) ni l’anneau du sacre. Or, expliquent les Coursac, il est impossible que l’on ait pris l’anneau après l’exécution; car le cadavre avait les mains gonflées par la corde et il aurait fallu lui couper le doigt pour enlever l’anneau, ce qui aurait été impossible sans attirer l’attention des soldats de l’escorte. Le bourreau s’est donc contenté de prendre ses souliers.
On aurait donc bien retrouvé la Reine – point sur lequel tout le monde est d’accord – mais pas le Roi.