
Les Petits Appartements de la Reine :
- La chambre de la Reine ; Le serre-bijoux de Marie-Antoinette
- Le passage du Roi
- Le Cabinet de toilette de la Reine
- La bibliothèque de la Reine ; Le supplément de Bibliothèque
- Le cabinet du billard de la Reine
- Les pièces de service à l’Attique de l’Appartement de la Reine
- Le Salon des buffets
- La salle-à-manger de l’Attique
- Le cabinet de la Méridienne ; Le brûle-parfum de Marie-Antoinette
- La garde-robe de la Reine
- Le Cabinet des Bains du Soir
- La chambre intime de la Reine ; Les sièges de la Chambre-à-Coucher de la Reine
- Le Cabinet doré ; Le mobilier de 1780 ; Le «musée» des Laques du Japon de Marie-Antoinette
- Le cabinet des Poètes
- La salle-des-bains de la Reine ; Le négligé du matin
- L’escalier dit «des porteurs d’eau»
- Le fauteuil pivotant de Marie-Antoinette
- L’Appartement du Dauphin
L’univers de Marie-Antoinette ne se borne pas à Trianon, où Elle se rend certes quotidiennement, ou presque, mais où Elle ne séjournera que dix-neuf fois entre 1774 et 1789. Ainsi faut-il se glisser derrière les portes situées de part et d’autre de la tête de Son lit dans la chambre d’apparat du premier étage pour découvrir les lieux de Son quotidien.
La chambre de la Reine,
Le lieu de représentation des Reines de France
( texte et photographies de Christophe Duarte ; Versailles-passion )

Cette chambre est la pièce la plus importante du Grand Appartement de la Reine. La Souveraine y passe la majeure partie de son temps : chaque matin, à Son lever, elle y reçoit les Dames de la Cour. Elle y accorde Ses audiences privées. Et surtout Elle y met au monde l’héritier du trône.



Deux Reines, Marie-Thérèse et Marie Leszczynska, deux Dauphines, Marie-Anne de Bavière et Marie-Adélaïde de Savoie y sont mortes. Dix-huit enfants de France y sont nés dont Louis XV et Louis XVII.








Il ne subsiste rien du décor créé pour Marie-Thérèse. Le décor actuel est exécuté pour Marie Leszczynska, de 1730 à 1735, sous la direction de Robert de Cotte et de Jacques Gabriel. Les boiseries sont de Verberckt.




Marie Leszczynska a souhaité avoir constamment sous les yeux les portraits de ses enfants, alors au nombre de cinq.


Le plafond, dont les divisions sont encore celles du temps de Marie-Thérèse, est orné de grisailles d’or au chiffre entrelacés du Roi et de la Reine.




Les stucs des angles sont refaits pour Marie-Antoinette en 1770. On y voit les armes de France et de Navarre alterner avec l’aigle du Saint Empire.




C’est également Marie-Antoinette qui fait placer au-dessus des miroirs les portraits de sa mère, de son frère et de Louis XVI.
La cheminée en griotte date de 1786.





« Marie-Antoinette » Catalogue de l’exposition à Paris en 2008









Le serre-bijoux de Marie-Antoinette,
Les vases manquant de la Manufacture de Sèvres
( texte et illustration de Christophe Duarte ; Versailles – passion )

Contrairement à une légende trop longtemps entretenue, ce meuble ne fut pas offert à Marie-Antoinette par la Ville de Paris, mais commandé et payé par Elle-même en 1787, par l’intermédiaire de Son garde-meuble particulier, sous la direction de Bonnefoy du Plan.

La conception d’ensemble du meuble est demandée à l’ornemaniste Jean Démosthèse Dugourc. L’ébénisterie est confiée à Schwerdfeger, auquel la souveraine accorde depuis peu une faveur nouvelle.


Le serre-bijoux associe des matériaux très divers : peintures décoratives sous verre dans le goût pompéien par Jean-Jacques Lagrenée le Jeune, camées peints par Jacques Joseph Degault, bronzes dorés par Boizot et ciselés par Thomire.


La Manufacture de Sèvres fournit le médaillon bleu et blanc placé au milieu de la ceinture, ainsi que deux vases bleu autrefois placés sur les entretoises du piétement et disparus en 1830.


Il est placé dans la Chambre à Versailles en 1787. En 1807, on le retrouve dans l’appartement de l’Empereur à Saint-Cloud et en 1811 dans l’appartement de l’Impératrice à Compiègne. Il meuble la chambre de la duchesse d’Angoulême aux Tuileries sous la Restauration avant d’être déposé au Louvre dans le Musée des Souverains sous le Second Empire.


Déposé au Petit Trianon en 1867, il retrouve sa place dans la chambre à Versailles en 1933.

Si Trianon est un héritage qui a appartenu à Madame du Barry (1743-1793), c’est de Marie Leszczynska (1703-1768) que Marie-Antoinette tient ces petits appartements qui reflètent la politique intimiste du remaniement du château par Louis XV (1710-1774) en morcellement pour obtenir des espaces plus réduits, plus confinés et ainsi plus faciles à chauffer.




La porte de gauche donne accès à un célèbre passage :
En 1775
Entre la Chambre du Roi et celle de la Reine, Mercy suggère en 1775 , de créer ce passage afin de faciliter à Louis XVI les visites nocturnes à sa femme…
Le passage du Roi
Voici un plan du passage du Roi à l’entresol :






Passage du Roi : vue sur l’Antichambre du Dauphin
.

Ce passage dont les fenêtres donnent dans le Salon de l’Œil de Bœuf:





A droite, l’escalier menant à l’Appartement de la Reine, à gauche l’escalier descendant à l’Appartement du Dauphin et à l’extrême gauche l’appartement de madame de Tourzel



Louis XVI peut jouir de ce « passage secret » dès le retour de son sacre à Reims le 11 juin 1775, soit dix jours à peine après qu’il a été commandité!!!
C’est ce passage que Marie-Antoinette empruntera en toute hâte le matin du 6 octobre 1789 pour échapper à la furie de la foule venue de Paris pour L’assassiner.

C’est par la porte de droite qu’il faut passer pour rejoindre les pièces que l’on connaît si bien : la Méridienne, le Cabinet Doré, la Bibliothèque… contrairement à ce que laisse penser la scène d’arrivée à Versailles (en mai 1770) de Marie-Antoinette, interprétée par Kirsten Dunst, dans le film éponyme de Sofia Coppola (2006).



De ce côté, l’on accède aussi au cabinet de toilette de la Reine.

Le Cabinet de toilette de la Reine
( texte et photographies de Christophe Duarte ; Versailles – passion )
C’est une de ces pièces placées le long de la galerie des Glaces entre la chambre de la Reine et l’antichambre de l’Œil-de-bœuf. C’est cette proximité avec la chambre qui fait de ces espaces des lieux liés au service de la souveraine. Il s’agit d’espaces dans lesquels Marie-Antoinette n’est plus reine mais femme.

Le Cabinet de toilette de Marie-Antoinette est l’une des plus jolies pièces des appartements intérieurs grâce aux éléments de décors sculptés réalisés pour la duchesse de Bourgogne.

Ce cabinet témoigne de la fraîcheur et de la finesse du renouveau décoratif à la fin du règne de Louis XIV que l’on peut qualifier de premier rocaille versaillais.


La pièce suivante marque la limite entre l’Appartement Intérieur de la Reine et celui du Roi. Cet espace apparemment modeste recèle un des plus anciens éléments décoratifs du palais : un plafond à compartiment, antérieur à 1683, unique vestige du petit appartement de Marie-Thérèse.


Le mobilier de Jacob datant de 1785 pour cette pièce, composé de quatre chaises et d’un canapé serait aujourd’hui au Château de Chantilly.



De 1779 à 1781
La bibliothèque (N°2)
La bibliothèque est aménagée pour la Reine par Son architecte Richard Mique. De hautes armoires vitrées règnent tout autour ; à l’intérieur de celles-ci, un système de crémaillères ingénieux permet un réglage aisé de la hauteur des étagères.

Marie-Antoinette dans Ses murs :
La Bibliothèque de la Reine
( texte et photographies de Christophe Duarte ; Versailles – passion )
« Hors quelques romans, la Reine n’a jamais ouvert un livre», selon le baron de Besenval. Pourtant, les commandes d’ouvrages attestent de l’intérêt de la Reine pour les traités de sciences humaines, de voyage et de politique.
Cette bibliothèque occupe l’emplacement du «laboratoire» où Marie Leszczynska faisait de la peinture sous la direction de Jean-Baptiste Oudry.

Cette pièce est aménagée par Marie-Antoinette en 1772, lorsqu’Elle est encore Dauphine. On y retrouve Ses initiales. Marie-Antoinette rassemble là Son importante collection de livres. Tellement de livres qu’Elle doit se faire aménager un supplément de bibliothèque (N°3), dans la pièce adjacente !


Elle est aménagée dès 1772 pour Marie-Antoinette, encore Dauphine, et modifiées en 1779 lorsque Pierre-Dominique Bertholet dit Monsieur Campan, devient bibliothécaire de la Reine, suivant l’exemple de son père, titulaire de la fonction auprès de Marie Leszczynska.

Campan a la charge de gérer les fournitures et les achats de livres, en concertation avec le lecteur et ancien précepteur de Marie-Antoinette, l’Abbé de Vermond, qui est garant de la moralité des idées neuves.


On remarque, outre le décor traditionnel des portes en fausses reliures, les tablettes à crémaillère des armoires et les poignées des tiroirs en forme d’aigle impérial, rappelant la Maison d’Autriche.




La pièce est remaniée en 1779 lorsque Pierre-Dominique Bertholet (dit Monsieur Campan) devient bibliothécaire de la reine, suivant l’exemple de son père, titulaire de la fonction auprès Marie Leszczynska. Il a la charge de gérer les fournitures et les achats des livres, en concertation avec le lecteur et ancien précepteur de Marie-Antoinette, l’abbé de Vermond qui est garant de la moralité des idées neuves.

– Le supplément de Bibliothèque (en bleu sur le plan) :

Le Supplément de Bibliothèque est une pièce utilitaire servant à compenser le manque de rangement de la bibliothèque principale. Il sert également de pièce de passage pour accéder au Cabinet Doré. C’est pourquoi son traitement est d’une grande sobriété, sans dorure, sans sculpture et à simple crémaillères en bois.





Ces deux pièces juxtaposées montrent clairement le principe de hiérarchie des espaces selon leur fonction et leur emplacement dans une résidence du XVIIIe siècle.




La Reine ne lit pas beaucoup, mais Ses lectrices ( madame Campan, puis mademoiselle Laborde ) Lui font la lecture en début d’après-midi. Sa bibliothèque est désorganisée. Rangée par taille de livres et non par thème, on ne s’y retrouve pas bien, et c’est surtout Louis XVI qui l’exploite.

De cette époque, au second étage, la Reine dispose d’autres cabinets. L’un d’eux, dont les soieries ont été restituées et les canapés livrés par Georges Jacob (1739-1814) en 1785, sert de salle de billard.
Montons donc au deuxième étage, dans ce qu’on appelle l’attique du château…



Le cabinet du billard de la Reine (N°17)
( texte et illustrations de Christophe Duarte – Versailles passion )

Marie-Antoinette aime le jeu traditionnellement masculin du billard et en consacre partout la pratique. L’étiquette ne peut cependant permettre l’installation d’un billard dans le Grand Appartement d’une Reine de France.



Dès l’été 1776, Marie-Antoinette se fait aménager discrètement Son propre Cabinet du Billard à l’étage de Ses cabinets intérieurs. Le petit escalier qui en conserve la dénomination dessert les arrières de la pièce où Elle peut monter à tout moment pour défier quelques courtisans intrépides.




Les soieries du cabinet sont toutefois très féminines : un broché d’arabesques, de fleurs et de médaillons sur fond de satin blanc (restitué d’après un modèle conservé).


L’ambiance actuelle évoque plus un salon. C’est à cet usage que la Reine convertit le lieu en 1784, en prolongement de sa salle à manger. Le billard est transféré au Petit Trianon. A cette fin, Elle récupère le broché qui habillait depuis 1779 Son Grand Cabinet à l’étage du dessous.



Détail du lampas broché avec en son centre un de ses médaillons rapportés en application avec un point de broderie


Fabriqué par Charton à Lyon, sur l’ordre de Monsieur de Fontanieu, d’après un modèle exécuté par Jacques Gondoin, le meuble fut livré par le tapissier Capin en décembre 1779 pour le Cabinet intérieur de la Reine à Versailles. Il sera réutilisé en 1787 pour le Salon de Compagnie du Petit Appartement privé au second étage.







Le cabinet de Billard est restauré en 1994. Le mobilier comprend deux canapés que Georges Jacob livra en 1784.




C’est dans cette pièce que l’on trouve le bonheur–du-jour de Marie-Antoinette : c’est un »Coffret à bijoux » réalisé par l’ébéniste Martin Carlin pour orner Ses appartements, à Versailles. Ce meuble se compose d’une table à pieds hauts et minces dont le plateau supporte une petite armoire rectangulaire posée en retrait. Il est constitué de gradins eux-mêmes remplis de tiroirs (et parfois de quelques cachettes), les femmes pouvaient y cacher du courrier qui était leur « bonheur du jour ». Il est petit et léger, facile à déplacer. La partie supérieure s’appelle les « gradins », c’est elle qui constitue toute l’âme du bonheur-du-jour. Marie-Antoinette le conserve dans le cabinet de la Méridienne, si l’on en croit Madame Campan. Elle y tient beaucoup et demandera qu’il Lui soit apporté aux Tuileries après le 6 octobre 1789…









Du Cabinet Doré à la Salle de Billard
Bien que destinée à meubler le Cabinet Intérieur de Marie-Antoinette au château de Versailles pendant les mois d’hiver, la chaise et le reste du mobilier ont été enlevés en 1783, lorsque le cabinet a été redécoré.





Les pièces de service à l’Attique de l’Appartement de la Reine
( texte et illustrations de Christophe Duarte – Versailles Passion )

Certains espaces de l’étage des cabinets intérieurs de la Reine sont affectés au service journalier des dames de la Chambre. Il ne s’agit pas de logements de fonctions mais de lieux de repos où elles attendent les ordres de la Reine.

Un couloir de service (N°13) distribue les trois principaux : la pièce de jour de la Première femme de chambre (N°14), celle des femmes de chambre ordinaire (N°15) et celle de la femme de la garde-robe des atours (N°12), subalterne de la dame d’Atour, la comtesse d’Ossun.



La Surintendante de la Maison a le premier rang et reçoit les serments des Officiers de la Maison. Cet office, jugé trop important, fut supprimé entre 1741 et 1774.
La Dame d’Honneur occupe le second rang, elle supplée la Surintendante en son absence.
La Dame d’Atours a la charge de la garde-robe et des femmes de chambres.
Les Dames du palais sont, dans la Maison de la Reine, des dames de qualité chargées d’accompagner la Reine. Les offices de Dame du palais sont mis en place au XVIIe siècle, pour remplacer les Demoiselles d’honneur, jeunes filles non mariées placées auprès de la Reine (à la manière des ménines de la Cour d’Espagne). Ces différentes catégories de dames ont un rang supérieur aux femmes de chambre et de garde-robe, qui ne sont pas nobles.
Le rang des dames de la Maison de la Reine ne correspond pas toujours à une réelle proximité avec la Reine. Les diverses charges de la Maison de la Reine comportent des gages importants, encore augmentés par les faveurs éventuelles dont peut faire bénéficier la Reine. L

Cette dernière pièce ouvre sur la salle des Buffets (N°11), annexe facilitant le service de la salle à manger attenante mais aussi pièce commune des dames de chambre.

Le Salon des buffets (N°11)






Dans l’intimité de Marie-Antoinette :
La salle-à-manger de l’Attique (N°9)
( Texte et photographies de Christophe Duarte ; Versailles – passion )


Un escalier conduit à cette salle-à-manger.




Elle est éclairée par une fenêtre sur la Cour de la Reine, quatre portes y donnent accès, l’une s’ouvre sur le couloir desservant les pièces de la Dame d’Honneur et la pièce des femmes de chambre. Une autre ferme le couloir du billard, quelques marches permettant d’y accéder.


Au fond de la salle à manger, la cheminée est encadrée par deux autres portes, l’une donne accès à un passage et aux lieux à l’anglaise, l’autre mène à la pièce de retraite de la Reine.
Les murs sont tendus de toile de Perse, comme le mobilier, encadrée de baguettes.



A la révolution, les douze chaises de table étaient de moquette gaufrée rayée rouge vert et jaune, les bois unis.
La salle-à-manger des Cabinets inaugure les «repas de société» où la Reine reçoit à midi.

Le soir, Elle dîne le plus souvent chez la comtesse de Provence ou Ses amies de la Cour.

Marie-Antoinette abandonne le traditionnel petit couvert dans Sa chambre en se réservant le droit de choisir la compagnie qu’Elle souhaite convier à sa table.

Les élus sont introduits par l’escalier du premier vestibule des Cabinets Intérieurs. Le service est assuré par les officiers de la Bouche de la Reine qui font antichambre à l’Etage Noble tandis que les valets de Chambre s’occupent de monter les plats par l’escalier.

Après le déjeuner, les Dames passent dans la petite pièce suivante où l’on dresse le thé ou le café. Dans ce boudoir, elles prolongent leurs causeries jusqu’à une heure avancée de l’après-midi.


Dans le petit appartement de la Reine, se trouve au second étage une salle à manger. Y sont exposées des pièces du service en porcelaine de Sèvres dit «à frise riche en couleurs et riche en or ».

Ce service de porcelaine commandé à l’époque par Marie-Antoinette a été livré par la manufacture de Sèvres en 1784. Il existe en fait deux jeux de ce service. En juin 1784, Louis XVI offre le premier, qui a été commandé initialement par Marie-Antoinette, au Roi de Suède Gustave III. La manufacture de Sèvres diligente un second service de même décor pour Marie-Antoinette et le Lui livre en août 1784.



En septembre 1781

Le cabinet de la Méridienne (N°5)
Un Cabinet pour la grossesse de la Reine

Au printemps 1781, la Reine est enceinte de Son deuxième enfant que tous espèrent être un mâle. On s’inquiète des chaleurs précoces. Agacée par cet affairement autour d’Elle, Marie-Antoinette cherche à s’en retrancher et fait aménager à cette fin le petit cabinet de repos à l’arrière de Sa chambre. Il est depuis lors connu sous le nom de Cabinet de la Méridienne.


Richard Mique propose d’établir des pans coupés dans la pièce pour poser deux portières à l’aplomb d’une niche-sofa, ce qui permet de créer, derrière, un passage pour que les femmes de service puissent aller vers les autres salles des cabinets intérieurs sans déranger la Souveraine.



Le dessin des portes vitrées est confié au ciseleur-fondeur Forestier, qui les agrémentent de rosiers en fleur sur le pourtour et d’un aigle dont la massue est prise dans des branchages.




Le décor de soierie bleue dans lequel on connaît la Méridienne depuis des années, correspond au premier meuble de la pièce mis en place en mai 1781.

Le «pékin violet violet brodé» installé dans la Méridienne depuis peu est le meuble de 1785.








Un mois avant la naissance du futur Dauphin est achevé le cabinet de la Méridienne. C’est une pièce minuscule de 14m2 qui se blottit derrière la chambre de parade de Marie-Antoinette, au premier étage du corps central du château.


Conçu par l’architecte Richard Mique et les sculpteurs Rousseau, créateurs attitrés de la Reine, ce lieu de retraite privé marque dans ses décors d’arabesques sculptées l’apogée du style « Marie-Antoinette ».



















La Reine est enceinte de Son deuxième enfant que tous espèrent être un mâle. On s’inquiète des chaleurs précoces.












Les boiseries, exécutées par les frères Rousseau, et les bronzes de Pierre Gouthiere appliqués sur les glaces des portes, présentent des tiges de rosier, les emblèmes de l’amour conjugal avec des références à Héra, déesse grecque de la famille, et des dauphins qui font allusion à la naissance espérée de l’héritier du trône.


Le Cabinet de la Méridienne est sans doute la pièce la plus attachante de l’Appartement Intérieur de la Reine qui se déploie autour de la cour du Dauphin, au premier étage du corps central du Château. Il est contigu au Sud à la chambre de la Reine et à l’Est à la bibliothèque de Marie-Antoinette.

Le matin, Marie-Antoinette y choisit les quatre tenues pour la journée, en épinglant les morceaux d’étoffes, du cahier des Atours que Lui apporte la marquise d’Ossun (1751-1794). Les échantillons épinglés correspondent aux tenues qu’Elle souhaite porter le matin, le midi, l’après-midi, puis le soir. C’est ainsi que lors de la restauration de cette pièce, on a pu établir que le plancher était d’époque, car entre les lattes du parquet se trouvaient les petites épingles dorées que Marie-Antoinette utilisait.




Cette pièce nous est parvenue presque intacte telle qu’elle est livrée à la souveraine par l’architecte Richard Mique en 1781.


Claude-Jean Pitoin a réalisé un ensemble de quatre appliques pour éclairer le Cabinet de la Méridienne.
Ces appliques finement ciselées représentent la générosité de la saison des récoltes. L’arbre central symbolise le thyrse, ou tige, de Bacchus, le dieu grec du vin, symbole traditionnel de l’abondance. Les branches de la lumière forment des cornes d’abondance débordant de fruits, de fleurs et de feuilles.
Ce cabinet fait partie des espaces où la Reine peut mener une vie intime à l’abri du faste et de l’étiquette. Le nom de « Méridienne » est donné à cette pièce intime où la Reine aime à se retirer pour se reposer.




par Benjamin Warlop
Le guéridon en acier et bronze doré, dont le plateau est en bois pétrifié, a été offert à Marie-Antoinette par Sa mère l’Impératrice Marie-Thérèse.






Les deux fauteuils ont été faits par Georges Jacob pour cette pièce ainsi que la console par les frères Rousseau.

Dans les compartiments de la ceinture magnifiquement ajourée, est sculpté un entrelacs de rubans et de perles entourant des tournesols bordé au-dessous par une corde et au-dessus par une frise de feuilles d’eau et de feuille de chêne à l’antique.


Le brûle-parfum de Marie-Antoinette,
Un décor pour le Cabinet de la Méridienne
Considéré comme l’une des pièces les plus remarquables du bronze doré français du XVIIIème siècle, ce brûle-parfum est l’une des œuvres les plus célèbres de Pierre Gouthière, l’un des principaux bronziers de France avant la Révolution. Gouthière a utilisé toutes ses compétences de sculpteur et de doreur pour produire quelque chose de délicat et de raffiné.
La Reine le place au centre d’une composition sur la cheminée du Cabinet de la Méridienne.

La qualité de la ciselure est extraordinaire : chaque raisin de la vigne est clairement défini et chaque poil des sabots de chèvre délicatement texturé. Les visages des satyres au sommet semblent avoir été insufflés de vie, tandis que chaque veine des feuilles ont été sculptés avec un grand naturel.
Le bol est en jaspe rouge, probablement taillé dans l’atelier mis en place par le duc d’Aumont.
La conception incorpore un trépied avec ses pieds enlacées par un serpent.

Le font coloré si intense de ces porcelaines est rehaussé par la monture raffinée, probablement exécutée par Pierre Gouthière, constituée d’arabesques, de fleurs, de perles, de trophées, de têtes de bacchantes et de protomés de béliers soutenant des consoles à enroulements qui servaient autrefois de support à de petits satyres.






La garde-robe de la Reine ( N°6 )

La garde robe, près de la Méridienne, possède également une chaise d’affaires au temps de la Reine. La chaise de commodité de la Reine a disparu, vendue à la révolution.


Lors de l’arrivée en France de Marie-Antoinette, sur ordre de Sa Dame d’Honneur, Madame de Noailles, on installe une nouvelle garde-robe à chaise à moindres frais avec des lambris de réemplois.


C’est en 1779, en même temps que les travaux entrepris pour la niche de glace du cabinet intérieur, que la garde robe prend sa physionomie actuelle avec l’apport d’une niche de menuiseries, environnée de placards et d’étagères.

La chaise percée épouse la forme de la niche, avec sur les côtés, des tablettes et étagères pour les bougeoirs, les eaux de senteurs et autres accessoires. Le vase de faïence est dissimulé dans une banquette de menuiserie avec des portes basses, qui permet à la femme chargée de la chaise d’affaire d’évacuer les pots de chambre.

Quelques années plus tard, le cabinet de chaise devient une garde robe à l’anglaise avec l’installation d’une banquette de commodité évoluée, avec bassin de porcelaine, assortie d’une réserve d’eau. Avec l’apport de l’eau courante, le service de la porte chaise d’affaire n’était plus nécessaire. Ce cabinet est alimenté en eau par un réservoir et relié à une fosse étanche de la cour du dauphin périodiquement vidangée.

La chaise de la Reine existe encore dans Ses cabinets intérieurs, dans une pièce aux boiseries blanches derrière le cabinet doré, mais le mécanisme date de Louis-Philippe. Le siège à l’anglaise en acajou date du XIXe siècle, réalisé pour la Reine Marie-Amélie.
Le papier de toilette n’existait pas . On utilise coton et linge de filasse brodé … renouvelés après chaque usage selon l’usage à la Cour de France.
Le Cabinet des Bains du Soir(N°7)
( Texte et illustrations de Christophe Duarte – Versailles passion)

Si la toilette reste attachée au service de la chambre, les pièces pour le bain jouxtant le Cabinet Doré sont un lieu de délassement et d’intimité. Le bain du soir devient une institution sous Marie-Antoinette. L’hiver, les cheminées apportent le confort nécessaire.


Les armoires murales pour le nécessaire de toilette, les produits cosmétiques, les flacons d’essences, de fragrances d’amande douce, d’eau de rose et de lavande qui servent à parfumer les bains.





La pendule représentant «L’offrande à l’Amour» par l’horloger Robin a fait partie du mobilier du ministère des finances, et est aujourd’hui présumée provenir des collections de Marie-Antoinette, dans la mesure où elle est mentionnée dans l’inventaire des pendules de Marie-Antoinette dressé en 1793 par Robin lui-même sous le n°34. Restaurée en 2011, elle a été déposée par le Mobilier National au Château de Versailles.

Son sujet est une prière à l’Amour, désigné par une femme dont l’attitude démontre la supplication qu’elle fait à l’Amour qui termine la pendule. Le cadran est orné de fleurs de lys entre les chiffres, ce qui paraît confirmer que cette pendule a appartenu à Marie-Antoinette.
La chambre de repos voisine est aussi utilisée comme Cabinet de la Garde-robe des bains. Dans cette pièce ornée de cinq scènes champêtres à l’atmosphère printanière, la Reine peut s’allonger pour se reposer des «fatigues du bain», comme L’y invitent les médecins.

Les scènes ont été commandées en 1749 par Marie Leszczynska à Jean-Baptiste Oudry. Elles représentent les sens, illustrés par cinq activités différentes aux cinq moments de la journée.

Le 22 octobre 1781
Naissance du Dauphin Louis-Joseph (1781-1789).


par Benjamin Warlop
Le 2 mars 1782
Mort de Madame Sophie (1734-1782), tante du Roi.

Marie-Antoinette récupère son logement sis au rez-de-chaussée du corps central qui donne dans la Cour de Marbre : Elle y installera Sa chambre (N°52)

« La création des « Petits Appartements » s’explique par l’ennui que pouvait ressentir Marie-Antoinette dans ses Cabinets sans air et sans lumière, éclairés sur d’étroites cours intérieures. C’était prendre possession de la partie la plus gaie du Château.
Pierre de Nolhac
Elle commença par y placer Madame Royale, peu après le départ de Madame de Guéméné et l’attribution à Madame de Polignac de la charge de gouvernante des Enfants de France.
Celle-ci a gardé le Dauphin et Madame de Mackau, sous-gouvernante, est venue habiter avec Madame Royale le Petit Appartement de la Reine, qui a pu tenir ainsi tout auprès d’elle cette fille dont elle avait à cœur de surveiller l’éducation.»
La chambre intime de la Reine

19 : chambre verte de la Reine ; 20 : Son antichambre ; 21 Sa salle-de-bain
La chambre est aménagée à l’emplacement de la salle-de-bain de Madame Sophie dans un délai très bref.

Le 29 novembre 1783
On pose dans la chambre de Marie-Antoinette située au rez-de-chaussée une cheminée provisoire, en marbre brèche d’Alep.

Le lit est un dépôt du Musée des Arts Décoratifs de Paris en 2016. Le lit original de cette pièce devait être très proche de ce modèle. Le «lit à colonnes formant archivoltes et coupole» était en acajou, dénommé par ailleurs «lit Étrusque». Il devait être orné de figures d’Égyptiennes en gaine que la Reine affectionne particulièrement.



Le mobilier de la chambre de la Reine est de bois d’acajou , le lit à palmettes livré par Georges Jacob (1739-1814) a disparu.



Les mois passent et la Reine dort de moins en moins à l’étage noble dans la chambre de Son Grand Appartement. Elle peut s’y rendre depuis Ses appartements situés au premier étage en empruntant l’escalier des porteurs d’eau.



A partir de la fin de l’année 1783, Marie-Antoinette ne dormira plus que dans cette chambre ( Sa chambre officielle ne servira plus que pour des occasions spéciales comme les accouchements…) car Elle a souffert d’un érysipèle suite à une chute de cheval (fin janvier 1782), qui est à l’origine de Sa mauvaise jambe, il Lui est alors plus aisé de loger au rez-de-chaussée.







Les sièges de la Chambre à Coucher de la Reine,
Le mobilier de Marie-Antoinette en 1788
( texte et photographies de Christophe Duarte ; Versailles – passion )
C’est par des étiquettes «pour la Reine à Versailles, Chambre à Coucher», conservées au revers de la ceinture arrière de la bergère et de l’un des fauteuils, que Marguerite Jallut put identifier une partie de ce mobilier de Jacob que Versailles acquit en 1945.

Il comporte une bergère, trois fauteuils et une chaise. Depuis, il a pu être complété grâce à l’achat d’une autre chaise, d’un fauteuil de toilette, d’un tabouret et d’un tabouret de pied.

C’est en 1788 que Marie-Antoinette fit renouveler complètement l’ameublement de sa chambre dans un style plus moderne et c’est à Jacob que l’on confia l’élaboration du lit et des sièges en hêtre peint ornés d’un décor tout à fait nouveau de palmettes.


Comme nous l’apprend le procès-verbal des ventes révolutionnaires, le décor textile était en pou de soie bleu.









De l’autre côté du vestibule se trouve la salle de bain de Marie-Antoinette (n°53) … qui sera rénovée en 1788.



En 1783
Le Cabinet Doré (N°9)
Créée pour Marie Leszczyńska en 1735, la pièce du Cabinet Doré est modifiée à plusieurs reprises par Marie-Antoinette. Son aspect actuel date de la dernière transformation que Richard Mique effectue pour la souveraine en 1784. Supprimant la soierie qui tendait jusqu’ici la pièce, Mique propose une décoration plus moderne de boiseries réalisées par les frères Rousseau et traitées dans le style antique mis à la mode, entre autres, par la récente découverte des vestiges de Pompéi et d’Herculanum.

Le cabinet doré est redécoré par Antoine Rousseau (1743-1806) .




Le cabinet doré – ainsi appelé en raison de la profusion des ors des boiseries, des bronzes, des sièges – s’ouvre par une petite porte située à gauche de la cheminée sur un petit cabinet dont la peinture de couleurs en vernis Martin date des années 1750.






Ce cabinet a d’abord été celui de Marie Leszczynska, aménagé à l’emplacement de la chambre de la duchesse de Bourgogne, mais son décor actuel date de 1783. C’est le seul témoignage original de la vogue que connaît alors ce procédé qui voulait imiter la laque de Chine.

Ses boiseries proviennent d’un arrière-cabinet de l’appartement de Marie-Josèphe de Saxe situé au rez-de-chaussée ; c’est Marie-Antoinette Elle-même qui fait remonter ce décor créé pour Sa belle-mère.








Le mobilier richement sculpté de Georges Jacob couvert de velours vert à passementerie d’or que Marie-Antoinette y avait rassemblé est en grande partie revenu dans la pièce.


D’autres meubles ont servi à la Reine dans d’autres résidences royales comme la commode, réalisée par Jean-Henri Riesener, qui était dans Sa chambre au Château de Marly.














Monture : Charles Ouizille,
Miniatures : Jacques-Joseph Degault
1784-1785

Commandé au départ pour le salon de la reine au Hameau, il ne retrouvera pas sa place d’origine, pour des raisons de conservation.



La plupart des meubles et objets d’art qui se trouvent aujourd’hui dans le Cabinet Doré ont appartenu à Marie-Antoinette : la commode, une des plus belles créations de Riesener, livrée pour Sa chambre à Marly ou les vases de Sèvres « à la chinoise », qui la surmontent, provenant de Son appartement de Saint-Cloud.










C’est dans ce salon que Marie-Antoinette reçoit Ses enfants et Ses amis, fait de la musique avec Grétry et pose pour Elisabeth Vigée Le Brun.





Le mobilier de 1780
( texte et photographies de Christophe Duarte ; Versailles passion )
Livrée par Riesener le 9 décembre 1780, la commode est décrite de la façon suivante :
« Un secrétaire à dessus de marbre blanc veiné et cinq tiroirs dont deux grands et trois petits, fermants à clé la marqueterie composée de compartiments et panneaux. Le panneau du milieu représentant un trophée pastoral en forme de tableau coloré sur fond de satin bleu enrichie de bronze ciselé et doré ».

Le secrétaire est livrée le 8 juillet 1780 :
« Un secrétaire à dessus de marbre blanc veiné dont la marqueterie est formé de panneaux en mosaïques et losanges garnis de bouquets, trophées et vases de jaspes remplis de fleurs ».

L’encoignure est beaucoup plus tardive. Elle est livrée le 12 février 1783.

Ce mobilier est envoyé à Marly le 2 décembre 1783 pour revenir le 21 décembre 1783 afin de meubler le nouvel appartement de la Reine au rez-de-chaussée, sur la Cour de Marbre.
Ce mobilier est aujourd’hui présenté à la Wallace Collection.

Un meuble pour son Cabinet Intérieur de Versailles

Cette table pourvue d’un tiroir, qui paraît homogène à première vue, est gravée, le long du grand côté postérieur de la ceinture, d’une inscription donnant, d’une façon très satisfaisante, les noms de son auteur et de sa destination : « Fait et présenté à la Reine par M. de Fontanieu Intendant Général des meubles de la Couronne en 1781 ».




Hêtre sculpté et doré, velours de soie, fils d’or
Le «musée» des Laques du Japon de Marie-Antoinette :
Du Cabinet Doré au Muséum Central des Arts.
( texte de Christophe Duarte – Versailles- passion ; photographies de la RMN )

Sa salle de bain, Son boudoir et Son Cabinet Doré sont agrémentés d’une quantité de petits objets d’art, notamment des vases en pierre dure et bois pétrifiés, des porcelaines d’Extrême-Orient, et surtout une importante collection de laques japonais.

Même si l’inventaire de Lignereux était très sommaire étant donné les circonstances révolutionnaires, il permet d’établir avec précision la manière dont Marie-Antoinette avait disposé sa collection dans tout l’appartement. Nous savons ainsi que tous les laques se trouvaient dans le Cabinet Doré.
L’Impératrice Marie-Thérèse qui meurt en 1780, lègue à Marie-Antoinette sa collection de cinquante laques qui arrive à Versailles en mai 1781.





Deux boîtes en forme de coq et de petit chien étaient mises en valeur sur une table flanquant la cheminée.




Un ensemble de laques montés se trouvaient sur une table placée à gauche de la porte. Il comprenait une paire d’aiguières, un écritoire posé sur un socle en bronze aux pieds en forme de Chinois, un kiosque miniature servant de support et de baldaquin à une petite urne sur un plateau en forme de fleur de prunier, ainsi qu’une paire de boîtes de forme inhabituelle.





Tous les autres laques du Cabinet Doré étaient exposés dans une vitrine à neuf étagères, réalisée dès 1781 par Riesener à la demande de la Reine. Cette «cage aux laques» devait être mise aux enchères lors des ventes de 1793.





Au début du XIXe siècle, certaines pièces seront transférées au Château de Saint-Cloud où elles orneront les Appartements de l’Impératrice Joséphine puis ceux de l’Impératrice Eugénie.

Toutes les laques réintègrent le Musée du Louvre durant la guerre de 1870 afin de les protéger des troupes allemandes. L’ensemble de la collection y demeura jusqu’au milieu du XXe siècle. Après la Seconde Guerre mondiale, la collection est transférée au Musée Guimet à l’exception de cinq laques montés qui restèrent au Louvre.

La décision est prise en 1965 de confier une partie de la collection au Musée de Versailles sous la forme d’un dépôt. Au terme de presque deux siècles d’absence, de nombreuses pièces retrouvaient leur lieu initial d’exposition, les anciens appartements de la Reine à Versailles.

Kiosque miniature formé de deux plateaux en forme de fleurs de prunier ; Musée du Louvre
Après avoir été exposées dans une vitrine dans le vestibule du Petit Appartement de la Reine, toutes ces pièces sont aujourd’hui en réserve dans l’attente d’une solution d’exposition.
Source des photos des laques : RMN

La Reine commande à Jean Henri Riesener pour Son cabinet deux encoignures à étagères et une grande vitrine en laque et bronze doré afin d’exposer Sa collection, et en 1783, un secrétaire, une commode et une encoignure également en laque et en bronze doré.




Une table assortie complète en 1784 le nouvel aménagement de Son cabinet. L’élargissement de la collection s’est fait par les achats effectués par l’intermédiaire des marchands-merciers, Dominique Daguerre à qui la Reine confiera les laques après les journées d’octobre 1789. Pour les mettre en sécurité, il les inventoriera et les transportera à Paris.
Le cabinet des Poètes,
De Marie-Josèphe de Saxe à Marie-Antoinette
( texte et photographies de Christophe Duarte – Versailles – passion )


Cette toute petite pièce est coincée entre le Cabinet Doré de la Reine et la première antichambre du Roi. Il est éclairé par une seule fenêtre donnant sur la Cour de la Reine.




Il s’agit de l’ancien Cabinet des Poètes de Marie Leszczynska car la Reine aimait s’y rendre pour sa lecture quotidienne.


Marie-Antoinette y a fait remonter les charmantes boiseries peintes au naturel et ornées de scènes champêtres, qui proviennent des arrières-cabinets de sa belle-mère la Dauphine Marie-Josèphe de Saxe au rez-de-chaussée du château.

Au cours de Son règne, ce charmant décor devient démodé et perd de son intérêt. la Reine le fait repeindre en blanc. Elle devient une simple pièce service communiquant avec l’Appartement de la Reine, par le Cabinet Doré, l’antichambre du Roi et le balcon qui entoure la Cour.
Ce n’est que sous Pierre de Nolhac qu’on découvrit ces peintures.


Automne 1788
La salle des bains de la Reine
(texte et illustrations de Christophe Duarte – Versailles Passion)
Supportant mal les contraintes de l’étiquette versaillaise (lever, toilette, audiences, et repas en public), Marie-Antoinette recherche une vie plus intime qu’Elle trouve dans ses appartements privés, situés sur plusieurs niveaux, dans le Corps Central du Château. Les cabinets intérieurs ne lui suffisant plus, Marie-Antoinette recherche de nouveaux espaces. Elle obtient de disposer d’un appartement privé au rez-de-chaussée du château, donnant directement sur la cour de marbre, clair et facile d’accès, près de Ses enfants logés à proximité, où Elle emménage en 1784.

Il Lui est attribué en 1782, à l’emplacement d’une partie de l’appartement de Madame Sophie, l’une des tantes de Louis XVI, décédée la même année, qui comportait alors trois pièces principales : une salle de bains, un cabinet du tour et une bibliothèque, et quelques petites pièces pour le service. Les travaux sont engagés dans la salle-de-bain après l’emménagement de la Reine en 1784, mais l’essentiel du programme est entrepris en 1788, lors d’un renouvellement complet de l’ameublement du petit appartement.


La salle est assez vaste pour servir également de chambre des bains : le lit, au décor de perles et ce coquilles, provient de la chambre des bains de Louis XVI à Fontainebleau.




Les boiseries de ce cabinet sont des chefs-d’œuvre de l’art ornemental. Marie-Antoinette n’en profite guère puisque la pièce n’est prête qu’à l’automne 1788.

Cette salle de bain se situe au rez-de-chaussée du château donnant dans la cour de marbre qui n’avait alors pas du tout l’aspect d’aujourd’hui, où on l’observe telle que Louis-Philippe l’a refaite dans l’idée de Louis XIV. Sous Louis XV et Louis XVI, Versailles comportait des «cours à l’anglaise» : un creux d’un mètre de large, devant les fenêtres de la salle de bains et de la chambre de la Reine au rez-de-chaussée, évitant ainsi aux curieux de voir ce qui s’y passait, car ces creusements sont agrémentés de plantations d’arbustes … un paravent végétal qui finit de garantir l’intimité de Marie-Antoinette.


Photo montage d’Alain Roger-Ravili qui montre les cours anglaises près des fenêtre du fond de la cour de marbre et devant la salle-de-bain de Marie-Antoinette à gauche, et Sa chambre à droite.

En juin 1789, pendant le voyage de Marly, la pièce est réhaussée au niveau de la cour de Marbre, au détriment de l’entresol. Les boiseries et les croisées sont replacées. Marie-Antoinette ne verra jamais l’achèvement de ce travail, toujours en cours d’exécution au mois de janvier 1790.



Les ornements blancs qui se détachent sur le fond gris-bleu évoquent le monde aquatique : des cygnes s’abreuvent dans des bassins, posés sur des rinceaux agrémentés de coquillages, de roseaux, de chapelets de perles et de branches de corail.




La salle est assez vaste pour servir également de chambre des bains : le lit, au décor de perles et ce coquilles, provient de la chambre des bains de Louis XVI à Fontainebleau.








Derrière le mur du fond se trouvent un cabinet de chaise et un poêle qui assure le chauffage de la salle de bains. Une baignoire en cuivre étamé des années 1780, agrémentée d’une paire de robinets sur un modèle de la fin du XVIIIe siècle a été réinstallée.



Marie-Antoinette prend plusieurs bains par semaine mais pas tous les jours. Ce qui est déjà une grande avancée hygiénique par rapport à la toilette sèche traditionnelle.


Quand Elle ne se baigne pas entièrement, Elle se contente de bains de pieds.

C’est la femme de garde-robe qui se charge de ces ablutions partielles.


Le bain est parfumé : « J’ai employé quatre onces d’amandes douces mondées, une livre d’Enula campana, une livre de pignons, quatre poignées de semences de lin, une once de racines de guimauve et une once d’oignons de lis. Je vous recommande ensuite de mettre à chauffer de l’eau de rivière, principalement de celle qui est passée sous la roue du moulin,
(Extrait de Jean-Louis Fargeon, parfumeur de Marie-Antoinette par Elisabeth de Feydeau).
suffisamment pour un bain, et lorsqu’elle est chaude à propos, de la jeter dans la cuve. La reine doit s’asseoir sur le grand sachet et servez-vous des deux autres, qui contiennent aussi du son, pour lui en frotter le corps.»
Le négligé du matin
Après le bain, la première femme de chambre tient devant la Reine un drap très élevé pour La séparer entièrement de la vue de ses femmes, et le jette sur Ses épaules.
Les baigneuses L’enveloppent et L’essuient complétement.

« A la sortie du bain, la Reine s’habille. Une femme de chambre s’agenouille et Lui passe une seconde paire de bas . Tous les vêtements et le linge, sont présentés par la femme de garde-robe des atours aux femmes de chambre.
Mémoires de Madame Campan
On L’habille ensuite du « grand négligé du matin » : les femmes de chambre La revêt de la seconde «chemise du jour», faite de batiste ou de linon et ornée de dentelle, puis d’un jupon ou plusieurs selon la saison et le type de la robe d’intérieur et enfin d’un manteau de lit et d’un négligé de taffetas blanc qui fait office de peignoir.»




Vient alors le moment, pour la Reine, de s’allonger sur Son lit de repos, un livre ou son ouvrage de tapisserie en main.









Chaque jour, les officiers de fourrière du logis alimentent les cuves qui se trouvent en entresol, au-dessus des bains. L’eau y est chauffée sur un brasier tandis que les vapeurs sont évacuées par des conduits vers les toits.


En forme d’œuf à gorge couvert sur piédouche, ils reposent sur un socle octogonal à tors de laurier. Les anses sont formées de serpents entrelacés en bronze doré d’une ciselure remarquable.

Derrière le mur du fond se trouvaient un cabinet de chaise et un poêle qui assurait le chauffage de la salle-de-bains. Si le petit appartement de la Reine n’a pas conservé ses cuves, l’escalier des porteurs d’eau existe toujours :

Chaque jour, les officiers de Fourrière du logis alimentent les cuves qui se trouvent en entresol, au-dessus des bains. L’eau y est chauffée sur un brasier tandis que les vapeurs sont évacuées par des conduits vers les toits. Si le petit appartement de la Reine n’a pas conservé ses cuves.

L’escalier dit «des porteurs d’eau»
( texte et illustrations de Christophe Duarte ; Versailles – passion )
Cet escalier apparaît à partir des années 1740.

D’un style très simple, cet escalier de service permet de relier le rez-de-chaussée aux entresols situés au-dessus de l’actuelle salle de bains de Marie-Antoinette.


Son nom lui vient des «porteurs d’eau» qui alimentaient les cuves fournissant l’eau de la salle de bains du rez-de-chaussée. Les cuves se situaient au-dessus de la salle de bains, dans un entresol.


L’escalier que nous voyons aujourd’hui est une reconstitution des années 1970-80 lors de la recréations des espaces du rez-de-chaussée détruits sous Louis-Philippe.

Le fauteuil pivotant de Marie-Antoinette
1785 ; de Claude Sené
Chiffre de la Reine «Garde Meuble de la Reine»
Numéro d’inventaire : 467
(Source texte et photos : Hillwood Museum)

Ce fauteuil a été conçu comme une chaise de coiffeuse. Son dossier bas et son assise enveloppante facilite le poudrage des cheveux. La chaise porte la marque du fabricant Claude Sené, ainsi que le cachet du « Garde meuble de la Reine ». La forme incurvée en forme de tonneau de cette chaise pivotante permet de combiner le dossier et les bras en une seule section.

Les accoudoirs courbes ont une volute audacieuse en haut sculptée d’un motif d’acanthe et en bas reposant sur un triglyphe.

Une bande de feuilles et de perles sert de décoration entre les deux zones ainsi que sur le dossier de la chaise. Le siège circulaire, tapissé de cuir et tournant sur un axe central, est orné d’une bande similaire de feuilles stylisées. Sa base est sculptée de bandes de perles et de feuilles d’acanthe.

Les quatre pieds de la console comportent une grande feuille d’acanthe à chaque genou et des perles descendent jusqu’à chaque pied.

«Plus tard, quand le Dauphin fut établi avec son gouverneur dans l’appartement quitté par Monsieur, la Reine resta davantage dans celui qui lui permettait d’être voisine de son fils, et c’est à ce moment qu’elle y fit établir sa nouvelle salle de bains, beaucoup plus grande que celle des Cabinets du premier étage.»
Pierre de Nolhac
En 1786
Lorsqu’il rentre dans sa septième année, Le Dauphin Louis-Joseph « passe aux hommes » pour recevoir une éducation de futur souverain dans laquelle il met toute son application malgré ses douleurs physique.

L’Appartement du Dauphin
( photographies de Christophe Duarte ; Versailles – passion )


En passant aux hommes, Louis-Joseph quitte les appartements de Madame de Polignac, mais au rez-de-chaussée, il se rapproche des petits appartements de sa mère, dont la salle-de-bain jouxte l’une des pièces de l’appartement du Dauphin.
Marie-Antoinette peut donc rester attentive à Son petit garçon malade.

Ainsi, depuis le grand appartement officiel dévolu à la Reine au premier étage du château de Versailles, Marie-Antoinette a su creuser Son univers intime dans les cabinets qui évoluent autour de la Cour de la Reine. Au gré des appartements qui se libéraient, Elle a gagné le niveau de l’attique avec les pièces attenant au cabinet du billard. Et enfin, la mort de Madame Sophie Lui permit d’acquérir les pièces du rez-de-chaussée donnant dans la cour de marbre. Il est étonnant d’imaginer que les petits appartements de la Reine puissent évoluer à chaque niveau du château si bien qu’ici ou là, Elle pouvait se sentir « une femme comme les autres qui a le droit de jouir des plaisirs de la vie » comme Elle le voulait à Trianon.
«En 1789, elle y ordonnait encore des réparations importantes, ce qui semble indiquer qu’elle se disposait à l’habiter plus complètement.»
Pierre de Nolhac
Sources :
- Marie-Antoinette (1932) de Hilaire Belloc ( Payot, Paris)
- Marie-Antoinette (1940), de René Benjamin ; Les Editions de France
- Les Reines de France au temps des Bourbons, tome 4 : Marie-Antoinette L’insoumise (2002) de Simone Bertière
- Portraits de femmes : Artistes et modèles à l’époque de Marie-Antoinette, d’Olivier Blanc
- Marie-Antoinette (1953) d’ André Castelot
- MARIE-ANTOINETTE (1989) d’André Castelot, album richement illustré
- Chère Marie-Antoinette (1988) de Jean Chalon
- Marie-Antoinette – Dans l’intimité d’une Reine, Château de Versailles (magazine) Hors série N°1, Novembre 2013
- Marie-Antoinette – Reine des Arts, Château de Versailles (magazine) Hors série N°25 ; avril 2017
- Marie-Antoinette (2013) d’Hélène Delalex
- Un Jour avec Marie-Antoinette (2015) d’Hélène Delalex ; Flammarion
- Versailles-passion, connaissances et curiosités du domaine de versailles, groupe FB de Christophe Duarte.
- Jean-Louis Fargeon, parfumeur de Marie-Antoinette (2005) d’Elisabeth de Feydeau, Collection les métiers de Versailles, Editions Perrin.
- Souvenirs d’un Page de la Cour de Louis XVI de Félix, comte de France d’Hézecques, présenté par Gérard Montfort (1983)
- L’âge d’Or des Cosmétiques, par Philippe Perrot ; L’Histoire N°64 , février 1984
- Une journée de Marie-Antoinette, par Charles Kunstler ; Historia N°150, mai 1959
- Les beaux jours de Marie-Antoinette (1885), d’Arthur-Léon-Georges Imbert de Saint-Amand ; chez Edouard Dentu,
- Château de Versailles, cabinets intérieurs et petits appartements de Marie-Antoinette de Marguerite Jallut
- Marie-Antoinette et ses peintres de Marguerite Jallut
- Marie-Antoinette L’impossible Bonheur (1970) de Marguerite Jallut et Philippe Huisman ; chez Edita, Lausanne
- La Vie Privée de MARIE-ANTOINETTE (1943) de Charles Kunstler ; chez Hachette
- Les Atours de Marie-Antoinette: De la toilette à la Garde-robe (2005) d’ Alexandra Kuril
- Marie-Antoinette l’Affranchie – Portrait inédit d’une icone de mode (février 2020), de Sylvie Le Bras-Chauvot, chez Armand Colin.
- Marie-Antoinette (1991) d’Evelyne Lever; chez Fayard
- L’affaire du Collier (2004) d’Evelyne Lever
- Les coulisses de Versailles – Marie-Antoinette fait ses débuts de Reine de France (juillet 1958), par Jules Mazé, aux éditions L.E.P. (Monaco)
- Le Château de Versailles au temps de Marie-Antoinette (1889) de Pierre de Nolhac
- La Reine Marie-Antoinette (1889) de Pierre de Nolhac
- Autour de la Reine (1929) de Pierre de Nolhac
- Marie-Antoinette Reine de la Mode et du Goût (2018) de Françoise Ravelle ; Parigramme – Carnet de Style
- Rose Bertin : Ministre des modes de Marie-Antoinette (2003) de Michelle Sapori ; Paris, Institut français de la Mode et Éditions du Regard (distribution Seuil), 2003
- Rose Bertin, couturière de Marie Antoinette (2010) de Michelle Sapori ; chez Paris, Perrin (2010)
- Marie-Antoinette L’insoumise (2016) de Henri-Jean Servat et Mathieu Banq ; chez Larousse
- Marie-Antoinette Anthologie de Catriona Seth
- Les Adieux à la Reine (2002) de Chantal Thomas
- Les Favoris de la Reine. Dans l’intimité de Marie-Antoinette (mai 2019), c’Emmanuel de Valicourt , chez Taillandier
- La Mode de la Cour de Marie-Antoinette (2014), Versailles ( Château de) ; chez Gallimard
- Vive la Reine, treasure for your pleasure : Marie-Antoinette and more, blog très riche en images de films, de documentaires , de portraits
Ralfie
CE N’EST PAS DU TOUT VRAI que “la cour de marbre n’avait pas du tout l’aspect d’aujourd’hui,ou on l’observe telle que Louis-Philippe l’a refaite dans l’idee de Louis XIV.Sous Louis XV et Louis XVI,Versailles comportait des cours a l’anglaise”!Quelles GROSSES BETISES!NON,la cour de marbre a été décaissée sous Louis-Philippe, mais la restauration des années 1980 lui a rendu son niveau d’origine,donc LA COUR DE MARBRE QU’ON VOIT AUJOURD’HUI EST EXACTEMENT TELLE QU’ON VOYAIT SOUS L’ANCIEN REGIME,c’est-a-dire SOUS LOUIS XV ET LOUIS XVI!Les cours a l’anglaise,SI ELLES ONT VRAIMENT EXISTE parce qu’elles NE FIGURENT PAS dans aucune image ou grăbire de cette epoque,furent amenagees SEULEMENT DEVANT LES FENETRES DE L’APPARTEMENT PRIVE DE LA REINE et SEULEMENT DANS LES ANNEES 1780,donc ELLES N’AVAIENT RIEN A FAIRE avec le regne de Louis XV ou avec la premiere moitie du regne de Louis XVI!PENSE UN PEU avant d’ecrire toutes ces informations COMPLETEMENT ERRONEES!
Admin
Madame ou Monsieur
Vous nous avez écrit exactement la même chose l’année dernière. Il serait bon de se renouveler ou du moins apprendre à lire. Nous disons exactement ce que vous nous écrivez en capitales : les cours anglaises datent de la fin du règne de Louis XVI. Où est donc l’erreur ?
Il serait bon aussi de rester poli. Qui vous a permis de nous tutoyer ? Vous nous connaissez ? Des informations complètement erronées ? Lesquelles puisque nous écrivons justement ce que vous dites ? C’est donc vous qui seriez dans l’erreur ?
De plus nous n’affirmons pas tout savoir, loin de là et nous apprenons tous les jours, notamment à l’aide de ces commentaires. Quand ils restent agréables à lire et réellement constructifs, de la part de personnes compétentes qui ne nous invectivent pas et n’affirment pas le contraire de ce qu’ils veulent prouver. Nous n’hésitons jamais à nous corriger mais quand cela se justifie.
J’espère que notre message sera cette fois-ci entendu et je n’hésiterai pas à vous signaler pour abus si vous ne modérez pas vos propos la prochaine fois. Je vous remercie pour votre compréhension.
Olivia Legrand