
Le 13 avril 1735
Naissance d’Adrien-Louis de Bonnières de Souastre, comte , puis duc de Guînes (1735-1806) à Lille. Il est le fils de Guy Louis de Bonnières (1703-1763), comte de Souastre et d’Adrienne Louise Isabelle de Melun.
Il fait la guerre de Sept-Ans aux grenadiers de France.
Le 28 février 1762
Il est nommé colonel du régiment de Navarre-Infanterie .
Le 29 décembre 1762
Adrien-Louis est nommé brigadier.
Après une brève carrière militaire (il fut colonel des grenadiers de France, puis commanda le régiment de Navarre , en 1762, au grade de brigadier des armées du Roi, Adrien-Louis de Bonnières entre dans la diplomatie à Berlin, puis à Londres. Il se retrouve face à la justice dans une sombre affaire de détournements de fonds et de boursicotage dans laquelle il dit avoir été victime de son secrétaire, Tort de la Sonde.

Adrien Louis de Bonnières, duc de Guînes
En 1766
Il assiste aux grandes manœuvres en Prusse et est particulièrement bien accueilli par Frédéric II (1712-1786).

Frédéric II par Anton Graff
En 1768
Il est envoyé comme ministre plénipotentiaire auprès de Frédéric II. Il se lie d’amitié avec le Roi, passionné comme lui de musique.
Lors de son séjour en Prusse, il devient l’amant de Mademoiselle von Hartzfeldt.
Il épouse Caroline Françoise Philippine de Montmorency-Logny qui lui donnera deux filles.

Adrien-Louis de Guînes par Nattier
Protégé par la Reine Marie Lezczynska (1703-1768), les Choiseul et les Noailles, il est ami de Frédéric II de Prusse 1712-1786), qui lui rend visite en 1766.
« Toute sa réputation d’esprit tient à une façon d’espionnage de toutes les petites choses ridicules et de mauvais ton, qu’il conte en peu de mots d’une manière plaisante »
Monsieur de Genlis
En 1768
Il est nommé ambassadeur à Berlin. Mais à peine est-il arrivé qu’il tombe en disgrâce.
Le 24 juin 1768
Mort de la Reine Marie Leszczynska.
Marie Leszczynska par Jean-Marc Nattier
En novembre 1769
Guînes est rappelé à la suite de la tension intervenue entre les deux chancelleries, due aux affaires politique du moment mais aussi aux intrigues, à la morgue, aux écarts de langage, au train de vie luxueuse de Guînes.
Le 3 janvier 1770
Il est promu maréchal de camp des armées du Roi.
Le 16 mai 1770
Le Dauphin Louis-Auguste (1754-1793) épouse l’Archiduchesse Marie-Antoinette d’Autriche (1755-1793).
Image de Marie-Antoinette (2006) de Sofia Coppola
Le 27 novembre 1770
Il est nommé ambassadeur à Londres. Il reste à ce poste jusqu’en 1776.
Il occupe son poste du 27 novembre 1770 au 26 août 1771, puis du 13 janvier 1772 au 31 juillet 1773, et enfin du 10 juillet 1775 au 26 février 1776.
Il y reçoit le surnom de « Guînes le magnifique ».

Lors de son ambassade à Londres éclate le scandale ou « affaire de Guînes ».
Le 20 avril 1771
Le comte demande au ministre ministre aux affaires étrangères, le comte de Saint-Florentin ( 1705-1777 ) qu’on poursuive son secrétaire, Barthélémy Tort de la Sonde (1738-1818), qu’il accuse d’avoir utilisé son nom pour spéculer sur les fonds publics et escroquer plusieurs banquiers parisiens. Tort est arrêté et emprisonné d’avril 1771 à janvier 1772. Pour se défendre, Tort de la Sonde accuse l’ambassadeur ; il affirme avoir agi pour le compte de celui-ci et sur ses instructions.

La Dauphine Marie-Antoinette
Le 6 juin 1771
Le duc d’Aiguillon (1720-188), nommé Secrétaire des Affaires prend le parti de Tort tandis que Marie-Antoinette soutient Guînes. Ce dernier est finalement disculpé par une commission spéciale de conseillers d’Etat nommée par le Roi, mais seulement par sept voix contre six. L’affaire devait laisser des traces : elle sera l’une des raisons du renvoi de d’Aiguillon et de la vindicte de Marie-Antoinette à Son égard.

Le duc d’Aiguillon
En février 1773
Libéré, Tort porte plainte contre lui.
En janvier 1774
Guînes, revenant à la charge, le poursuit pour «infidélités et prévarications».
En avril 1774
Tort est de nouveau jeté en prison.

Le 10 mai 1774
Louis XV meurt de la petite vérole à Versailles vers quatre heures de l’après-midi. Il avait soixante-quatre ans.


Le Dauphin Louis-Auguste devient Roi sous le nom de Louis XVI

Louis XVI par Antoine Callet
Dimanche 11 juin 1775
Louis XVI est sacré à Reims.

Le mercredi 22 février 1775 :
« J’aime assez M. de Guînes, je lui trouve de la douceur, il a l’air de la franchise, et c’est une vertu rare dans le pays que j’habite .»
Madame du Deffand à son ami Horace Walpole
Yolande de Polignac Au chapeau de paille par Élisabeth Vigée Le Brun (1783)
Finalement Guînes et Tort sont renvoyés dos à dos. Ses initiatives diplomatiques sont des plus brouillonnes, et son ami le duc de Lauzun (1747-1793) doit le défendre auprès de Marie-Antoinette, et recommander à la Reine de l’entendre avant de le condamner.
Guînes, au cours de son procès, écrit des mémoires justificatifs que le public dévore . En 1776, sous l’influence de Son cercle d’amis, Marie-Antoinette intervient pour étouffer l’affaire ( les Girault de Coursac ont d’ailleurs consacré un ouvrage à ce rapport de la Reine dans cette affaire ). L’ambassadeur Lui en sera éternellement reconnaissant et Lui devra son titre de duc.
En février 1776
Guînes quitte Londres où son passage n’a guère été politiquement remarqué. Bachaumont écrit :
« Homme de cour, mal famé depuis son procès contre Tort, son secrétaire, quoiqu’il l’ait gagné. »
Louis de Bachaumont
Fin février 1776
Le Roi et la Reine continuent de marquer à Guînes la plus grande faveur. À son retour de Londres, il est fait duc de Guînes.

Marie-Antoinette par François Dumont
Le 10 mars 1776
« Je vous enverrai sûrement ( … ) le dernier «Mémoire» de M. de Guînes, qui ne paraît pas encore . Si vous étiez curieux de la collection entière de ce procès, je vous en enverrais toutes les pièces; il y en aura pour le moins quatorze ou quinze ( ) . Je crois que ce pauvre M. de Guînes est le plus malheureux de tous les hommes .»
Madame du Deffand à son ami Horace Walpole
Plus gravement, le Roi est montré comme étant, selon Mercy, « dans une contradiction manifeste avec lui-même » face à ce courtisan turbulent.
Le 10 mai 1776
« Lorsque je vous ai fait dire, Monsieur, que le temps que j’avais réglé pour votre ambassade était fini ; je vous ai fait marquer en même temps que je me réservais de vous accorder les grâces dont vous étiez susceptibles. Je rends justice à votre conduite, je vous accorde les honneurs du Louvre et la permission de porter le titre de duc. Je ne doute pas, Monsieur, que ces grâces ne servent à redoubler, s’il est possible, le zèle que je vous connais pour son service »
Louis XVI au comte de Guînes

Marie-Antoinette à la harpe (détail d’un tableau de Gautier d’Agoty )
Excellent flûtiste, le comte recrute Mozart, à Paris, en 1778, pour servir, pendant quelques mois, de maître de composition de sa fille qui, comme la Reine, joue de la harpe… des leçons de composition qui, paraît-il, furent mal payées. Il commande au musicien une œuvre qu’il puisse interpréter en duo avec elle.
Ce sera le Concerto pour flûte et harpe K. 299/297c.
Le compositeur est déçu aussi bien des talents musicaux de la fille que du paiement offert par le père.
Guînes est de toutes les fêtes de Trianon.
Il dit à ses filles lors de leur présentation à la Cour :
« Souvenez-vous que, dans ce pays-ci, les vices sont sans conséquence, mais qu’un ridicule tue ».
Cela inspirera le film de Patrice Leconte…
Le duc de Lévis nous en trace portrait suivant :
« Le duc de Guînes avait été ambassadeur à Berlin avant d’être envoyé en Angleterre. Il avait plus d’esprit et surtout plus d’adresse que le cardinal de Rohan, et la reine avait autant de goût pour lui qu’elle avait d’aversion pour le cardinal. Il était plus flatteur pour pour son amour-propre d’avoir plu au grand Frédéric, qui l’admit dans sa société intime et qui faisait souvent de la musique avec lui ; car ils jouaient tous deux de la flûte dans une grande perfection. À Versailles, il passait pour un des hommes les plus aimables de la cour ; et en effet, il avait une plaisanterie fine et piquante plutôt que satirique ; le persiflage était son fort, et sa gravité alors était imperturbable. Le duc de Guînes avait rapporté de ses voyages des histoires très plaisantes dont il amusait nos princes ; elles sont d’un genre trop libre pour figurer ici ; mais je puis raconter une aventure de bal de l’Opéra qui fera connaître la tournure de son esprit. Pendant tout un carnaval, M. de Guines s’était diverti à intriguer deux jeunes dames très aimables, et, il avait mis tant de circonspection dans ses propos qu’il leur avait été impossible de le reconnaître. Cependant, à force d’importunité, elles avaient obtenu qu’il se nommerait au dernier bal. Ce jour fatal arrivé, le masque reparaît à l’heure accoutumée, mais avec tous les signes d’une profonde mélancolie ; il demande, il supplie que l’on exige point l’exécution d’une promesse faite trop inconsidérément ; il conjure ces dames de lui laisser un secret dont dépend son honneur et peut-être sa vie. Toutes ces instances ne font que redoubler leur curiosité ; elles insistent, il cède ; et après leur avoir fait jurer qu’elles garderaient le plus inviolable silence, il entre avec elles dans une loge des premières. J’aurai dû dire, pour l’intelligence de l’histoire, que, dans l’automne qui précédait ce carnaval, un assassinat affreux avait été commis à quelques lieues de Paris, avec des circonstances atroces ; que le meurtrier, homme au-dessus du commun, était connu, mais il avait échappé jusqu’alors aux poursuite de la justice. Ce fut le nom de ce personnage odieux que le duc de Guînes jugea à propos de prendre .
« Je suis, dit-il avec un profond soupir et d’une voix sombre, un misérable indigne de pitié. Le tendre intérêt que vous me témoignez va se changer en horreur ; n’importe, je l’ai promis… vous l’exigez… Je suis le malheureux N., ce meurtrier… »
Il n’eut pas besoin d’en dire d’avantage ; les deux dames se levèrent en criant :
« Le scélérat ! le monstre ! qu’on l’arrête !
Le duc de Lévis
– Calmez-vous, Mesdames, leur dit le duc de Guînes en se démasquant ; j’ai voulu savoir jusqu’à quel point on pouvait compter sur vos promesses et sur votre discrétion ».
Cette plaisanterie eut beaucoup de succès.


En 1778
Une de ses filles, Marie Louise Philippine de Guînes (qui mourra en 1796) épouse Charles de La Croix de Castries (1756-1842).

Charles Eugène de Castries par Joseph Boze
À Paris, le duc de Guînes loue au marquis de Castries (1727-1801), père de son gendre, à partir de 1778, le petit hôtel de Castries, qui se trouve à l’emplacement de l’actuel n° 76 rue de Varenne.
Façade de l’hôtel de Castrie
Parmi les habitués du salon de Madame de Polignac, le duc de Guînes est le plus gros et un des plus spirituels. On prétend qu’il a deux sortes de culottes : celles qu’il mettait lorsqu’il était obligé de s’asseoir et celles dans lesquelles il se glisse , comme un parapluie dans son fourreau, lorsqu’il devait rester debout.
« Le duc de Guînes, qui savait si bien donner des ridicules, avait lui-même un singulier travers . Il était assez gros et engraissait tous les jours : en dépit de la nature, il voulait paraître mince, et portait des vêtements extrêmement serrés, il poussa cette manie si loin qu’il avait, pour chaque habit, deux culottes différemment coupées : lorsqu’il faisait sa toilette, son valet de chambre lui demandait gravement » Monsieur le duc s’assoit-il aujourd’hui ? » Lorsqu’il devait rester debout, il montait sur deux chaises et descendait dans sa culotte, tenue par deux de ses gens .
Le duc de Lévis
A quoi sert l’esprit ?»

Le 19 décembre 1778
Après un accouchement difficile, Marie-Antoinette donne naissance de Marie-Thérèse-Charlotte, dite Madame Royale, future duchesse d’Angoulême. L’enfant est surnommée «Mousseline» par la Reine.

Fin mars 1779
Il fait partie de Sa société rapprochée. Avec le comte Esterházy (1740-1805) et les ducs de Coigny (1737-1821) et de Guînes (1735-1806), il La veille à Trianon lors de Sa rougeole.
Marie-Thérèse est alarmée par les bruits qu’elle entend :
« Cela nous revient de tous côtés que vous êtes tellement gouvernée par le duc de Guînes que vous ne vous décidez en rien qu’après son avis.»
Marie-Thérèse à Marie-Antoinette

Image de Marie-Antoinette de Sofia Coppola (2006)

Le baron de Besenval
« Les trois semaines que nous passâmes à Trianon furent très agréables, uniquement occupés de la santé et de l’amusement de la reine, de petites fêtes simples dans un lieu charmant , des promenades en calèches ou sur l’eau. Point d’intrigues, point d’affaires, points de gros jeux. Seule la magnificence qui y régnait pouvait faire soupçonner qu’on était à la cour.»
Valentin Ladislas, comte d’Esterházy

Valentin d’Esterházy
Des hommes en tant que garde-malades étaient alors indispensables puisque la rougeole pouvait entraîner de graves conséquences sur les dames potentiellement enceintes. Les moyens de contraception n’existaient pas encore et donc toutes ses dames du palais en âge de procréer pouvaient être enceintes.
De plus, dans ces situations de maladies contagieuses à risque pour les femmes, Marie Leszczynska agissait de même et personne ne trouvait rien à redire…

Le duc de Coîgny
Certains libelles font du duc de Guînes un des amants de Marie-Antoinette. Ce qui est plus exact , c’est qu’il a sur Elle, pendant quelques temps, une assez grande influence.
Le 17 juin 1779
« Je suis de plus en plus peiné et plus attentif sur l’influence momentanée que prend le Duc de Guînes auprès de la reine. Ce personnage est dangereux à plusieurs égards ; il est assez adroit, très intrigant, d’un caractère fort équivoque, extrêmement ambitieux et frondant ouvertement avec le Comte de Maurepas.»
Mercy d’Argenteau à Marie-Thérèse
Le 14 juillet 1779
« Le Duc de Guînes qui, pour le moment , a le plus d’influence en matière de conduite politique.»
Le 18 août 1779
« Il s’est déjà ingéré de donner à la Reine des mémoires instructifs dans lesquels il sait mêler à plusieurs idées bonnes et utiles beaucoup de pièges qui ne tendent qu’à préparer ses grands projets d’ambition.»
Au mois de novembre 1779
La faveur du Duc de Guînes cesse brusquement, on ne sait pour quelles causes…
« Le duc de Guînes a paru sentir vivement ce commencement de revers; sous prétexte d’une indisposition, il est revenu huit jours avant la fin du voyage ( de Marly ) . Il s’est enfermé chez lui, ne voyant personne, et faisant dire à sa porte qu’il avait un accès de goutte .
Mercy à Marie-Thérèse
La comtesse de Polignac, très particulièrement liée avec le duc, cherchera peut-être de venir à son secours et il faut encore quelques temps pour bien juger du degré de fermeté de la Reine .»
Il peut ajouter quelques jours plus tard :
« Il m’est démontré que la comtesse de Polignac, sa grande amie, n’a pas osé tenté de le secourir dans cette conjoncture, ne voulant pas compromettre son propre crédit .»
Marie-Antoinette par Jean-Laurent Mosnier
En 1782
Sa fille, Marie Louise Charlotte de Bonnières de Souastre, épouse Charles Philibert Gabriel Le Clerc de Juigné (1762-1819)
En 1783
Guînes est fait chevalier de l’Ordre du Saint-Esprit.
Louis XVI reçoit l’hommage des chevaliers de l’ordre de Saint-Esprit à Reims, par Gabriel François Doyen
Le 1er janvier 1784
Guînes est fait lieutenant général des armées du Roi.

Lorsque son gendre, Charles de La Croix de Castries, est fait duc de Castries à brevet, il obtient du Roi la promesse de réversion du duché de Guînes, promesse qui ne pourra se réaliser puisque le duc de Guînes mourra sous l’Empire.
L’hôtel de Guînes, à Courbevoie
Construit sous Louis XV, cet hôtel particulier devient la propriété de Jean-Baptiste Boiston. Celui-ci entreprend avec son fils, François Charles Boiston, des aménagements des pièces principales. Ils en réalisent les ornementations, en collaboration avec l’architecte Forestier, afin de louer la maison, en 1785, à Louis Adrien de Bonnières, duc de Guînes.

L’hôtel de Guînes à Courbevoie
Discrète, cette demeure possède une des plus belles ornementations intérieures, époque Louis XVI.

L’hôtel de Guînes à Courbevoie

L’hôtel de Guînes à Courbevoie
Inspiré de l’antique et grâce de l’ornementation, le grand salon est caractéristique de l’art Louis XVI. En hommage au maître de maison « flûtiste, militaire et diplomate » la corniche supporte des putti musicaux ou guerriers, qui pourraient être de la main de Boiston.



L’hôtel de Guînes, à Courbevoie
En 1785
Il devient inspecteur général de l’armée, gouverneur de Maubeuge.
En 1787
Il est nommé au deuxième bureau de l’Assemblée des notables, une assemblée consultée par le Roi au sujet de questions concernant le royaume et dont les membres sont désignés par lui.
Estampe mise en couleur, gravure par Claude Niquet d’après un dessin de Very et Girardet,
représentant l’assemblée de notables tenue à Versailles le 22 février 1787.
En 1788
Nommé gouverneur général de l’Artois. Il se lance alors dans une expérience de société minière.
Le 8 août 1788
Convocation des États-Généraux pour le 1er mai 1789.
Le 5 mai 1789
Ouverture des États-Généraux.


Procession des trois ordres, du Roi et de la Reine qui se rendent dans la Salle des Menus Plaisirs de Versailles.

Le gendre du duc de Guînes, Charles Philibert Gabriel Le Clerc de Juigné, est élu député par la prévôté et la vicomté de Paris, il est l’un de ceux qui soutiennent avec enthousiasme l’abolition des privilèges, mais reste royaliste dans l’âme. Il est hostile à cette réunion des trois ordres, pressentant que la noblesse ne peut survivre à la monarchie si celle-ci disparaît.
Le 4 juin 1789
Mort du Dauphin, Louis-Joseph-Xavier-François, à Meudon.

Image des Années Lumières (1989) de Robert Enrico
Le 20 juin 1789

Serment du Jeu de paume
Tableau de Jacques-Louis David
Le 11 juillet 1789
Renvoi de Necker
Le 14 juillet 1789
Prise de la Bastille.

Sous la Révolution
Le duc de Guînes émigre en Angleterre puis en Allemagne avec sa famille.
La nuit du 4 août 1789
Abolition des privilèges.
La Nuit du 4 août 1789, gravure de Isidore Stanislas Helman (BN)
Le 26 août 1789
Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen.

Le 5 octobre 1789
Des femmes du peuple venues de Paris marchent sur Versailles pour demander du pain.

La famille royale se replie dans le château…

Le 6 octobre 1789
Vers cinq heures du matin, les appartements privés sont envahis. La Reine s’échappe en jupon par une porte dérobée. Plus tard, Sa présence est réclamée par la foule. Elle va au-devant du peuple, courageuse, au mépris de Sa vie.
La famille royale est ramenée de force à Paris.

Elle s’installe aux Tuileries et un semblant de vie de Cour se met en place.
Le 14 juillet 1790
Fête de la Fédération.


Le 20 juin 1791
Évasion de la famille royale.

Le 25 juin 1791
La famille royale rentre à Paris sous escorte.

Le Roi est suspendu.
Le 14 septembre 1791
Le Roi prête serment à la Constitution.
Le 2 avril 1792
Décès de sa fille Marie-Louise-Charlotte, chanoinesse-comtesse de Remiremont, sans postérité.
Louis XVI, roi de France en roi citoyen (1791), par Jean-Baptiste-François Carteaux
Le 20 juin 1792

La foule envahit les Tuileries pour faire lever le veto.

Le Roi refuse.
Le 10 août 1792
Les Tuileries sont envahies par la foule. On craint pour la vie de la Reine. Le Roi décide de gagner l’Assemblée nationale.


Le 10 août 1792, le dernier acte de Louis XVI, Roi des Français, est l’ordre donné aux Suisses « de déposer à l’instant leurs armes« .

La position de la Garde devient de plus en plus difficile à tenir, leurs munitions diminuant tandis que les pertes augmentent. La note du Roi est alors exécutée et l’on ordonne aux défenseurs de se désengager. Le Roi sacrifie les Suisses en leur ordonnant de rendre les armes en plein combat.


Des 950 Gardes suisses présents aux Tuileries, environ 300 sont tués au combat ou massacrés en tentant de se rendre aux attaquants après avoir reçu l’ordre du Roi de rendre les armes en plein combat.

Le 13 août 1792
La famille royale est transférée au Temple après avoir été logée temporairement aux Feuillants dans des conditions difficiles. Quatre pièces du couvent leur avaient été assignées pendant trois jours.
Le 3 septembre 1792
Assassinat de la princesse de Lamballe (1749-1792) dont la tête, fichée sur une pique, est promenée sous les fenêtres de Marie-Antoinette au Temple.
Massacre de la princesse de Lamballe
Massacres dans les prisons.
Le 20 septembre 1792
Victoire de Valmy, considérée comme l’acte de naissance de la République.
Le 21 septembre 1792
Abolition de la royauté.
Le 3 décembre 1792
Pétion (1756-1794) renforce la décision de faire juger Louis XVI par la Convention.
Le 11 décembre 1792
Louis XVI comparaît devant la Convention pour la première fois. Il est autorisé à choisir un avocat. Il demandera l’aide de Tronchet, de De Sèze et de Target. Celui-ci refusera. M. de Malesherbes (1721-1794) se portera volontaire.
Le 26 décembre 1792
Seconde comparution de Louis XVI devant la Convention.
Du 16 au 18 janvier 1793
La Convention vote la mort du Roi. Philippe Égalité est l’un de ceux qui ont donné leur voix pour la peine capitale.
Le lundi 21 janvier 1793
Exécution de Louis XVI

Dans la nuit du 2 au 3 août 1793

Marie-Antoinette est transférée de nuit à la Conciergerie.
Le 16 octobre 1793
Exécution de Marie-Antoinette.

Le 8 juin 1795

L’annonce de la mort en prison du fils du défunt Roi Louis XVI âgé de dix ans, Louis XVII pour les royalistes, permet au comte de Provence de devenir le dépositaire légitime de la couronne de France et de se proclamer Roi sous le nom de Louis XVIII.

En 1796
Décès de sa fille, Marie Louise Philippine de Bonnières de Souastre, duchesse de Castries par son mariage.
A partir de la fin de l’année 1799
Napoléon Bonaparte (1769-1821) dirige la France.

Bonaparte par Antoine-Jean Gros
Du 10 novembre 1799 au 18 mai 1804
Bonaparte est Premier consul.
Bonaparte Premier consul d’après Jean-Auguste-Dominique Ingres
Après le coup d’Etat du 18 Brumaire ( 9 novembre 1799) et la mise en place du Consulat, Louis XVIII entre en négociations avec Napoléon Bonaparte en vue du rétablissement de la monarchie.

En 1802
Le duc de Guînes revient en France sous le Consulat mais il ne retrouve pas son hôtel de Courbevoie.
Hôtel de Guînes à Courbevoie
Le 2 décembre 1804
Sacre de Napoléon Ier à Notre-Dame de Paris.
Sacre de Napoléon Ier par Jacques David
Le 21 décembre 1806
Adrien-Louis de Guînes meurt à Paris.