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Le docteur Lassone


Joseph Marie François de Lassone par Duplessis

Le 3 juillet 1717

Naissance à Carpentras (Vaucluse) de Joseph-Marie-François de Lassone, dit aussi François de Lassone (ou Lassonne)… La charge de premier médecin assure aux descendants une noblesse. Premier médecin du Roi Louis XVI, il a été aussi médecin des Reines Marie Leszczynska et Marie-Antoinette.

Joseph-Marie-François de Lassone est le fils d’Antoine Joachim de Lassone, médecin dans le Comtat Venaissin, et de Marguerite de Bagnole. Son père a quitté Carpentras pour donner la meilleure éducation à son fils. Il a alors accepté de venir dans la capitale pour remplir les fonctions de médecin ordinaire du Roi. Il lui fait faire de solides études sous la direction du célèbre chirurgien Morand, à l’hôpital de la Charité.

En 1738

À vingt-et-un ans, François de Lassonne obtient un prix de l’Académie nationale de chirurgie pour son travail sur le cancer du sein.

Le 8 février 1742

François obtient une chaire à la Faculté de médecine de Paris et il est admis adjoint anatomiste à l’Académie des sciences , à l’âge de vingt-cinq ans ans.

Le 25 février 1748

Il est associé anatomiste  à l’Académie des sciences.

Le 23 février 1759

Il est pensionnaire vétéran de l’Académie des sciences.

En 1751

Le docteur Lassonne devient médecin de la Reine Marie Leszczynska qui meurt en 1768,

L’apothicairerie du château de Versailles

Des pharmacies pour la santé du Roi.

( texte et illustrations de Christophe Duarte ; Versailles-passion )

Plan des sous-sols de l’Aile du Midi :
L’apothicairerie, le logement de l’apothicaire, les magasins et le laboratoire se situent en position 22 à 36.

Il y eut, à Versailles, au temps de Louis XIV, plusieurs apothicairerie au sein même du château. L’installation principale des apothicaires du Roi se trouvait au rez-de-chaussée de l’Aile du Midi et les apothicaires du Roi possédaient une cave dans le Grand Commun, au rez-de-chaussée des offices. Pour le Roi et la Famille Royale, on dénombrait, pour l’année 1662, plus de cinquante apothicaires.

Exemple d’apothicairie au XVIIème siècle

Louis XV en aurait eu une dans son appartement, ainsi que Marie-Antoinette.

Lorsque Louis XIV s’installe à Versailles en 1682, il commande pour l’apothicairerie du Château, en 1683, à la faïencerie de Saint-Cloud, des vases pharmaceutiques ornés de décors bleus à lambrequins cernés de noir ou à rinceaux de fleurs, et, bien sûr, de fleurs de lys.

Entre 1693 et 1699, Louis XIV fait transférer le dispensaire rue de Bourbon (actuelle rue Richaud), dans une maison de François l’Épée, père de l’abbé de l’Épée. Cette maison est progressivement transformée et agrandie pour devenir un hôpital.

Menacés de vente, lors de la Régence, les vases pharmaceutiques sont finalement confiés à Jean-Baptiste Béranger, apothicaire des domestiques, Suisses et gardes du Château. L’infirmerie est quasiment privée de ressources jusqu’en 1720, année où la Maison de Charité est transformée en Hôpital Royal de Versailles, dit aussi Infirmerie royale.

En 1722, le jeune Louis XV fait construire une infirmerie royale dans l’hôpital et ordonne que les vases pharmaceutiques y soient transportés.

En 1791, la pharmacie de l’hôpital fut pillée, l’argenterie en particulier disparut. En 1795, l’hôpital Royal devient Hospice civil de l’humanité.

Hôpital Royal de Versailles
Hôpital Royal de Versailles
Hôpital Royal de Versailles

En 1774

Il devient médecin de Marie-Antoinette et de Louis XVI. Il entre tous les jours dans la chambre du Roi pendant que celui-ci est encore au lit et peut, dans certaines circonstances, donner l’ordre à « la bouche ». Il prête serment au Roi.

Lassone publie un grand nombre de mémoires relatifs à la médecine et à la chimie dans les recueils de l’Académie des sciences, de l’Académie de chirurgie, et de la Société royale de médecine.

Le 20 juillet 1774

Lassonne lit à l’Académie royale des sciences son Rapport des inoculations faites dans la famille royale, au château de Marli ( Imprimerie royale, Paris, 1774 ).

François de Lassone, premier médecin du roi 119

En 1776

Il est, avec Félix Vicq d’Azyr (1743-1794), à l’origine de la création de la Société royale de médecine, ancêtre de l’actuelle Société de médecine de Paris et considérée comme la première agence d’État en matière de santé. La Société royale de médecine se donne pour but l’étude des maladies épidémiques et des eaux minérales, mais rapidement ses travaux s’intéressent aux sciences physiologiques et médicales.

Elle est fondée en 1778 et dissoute sous la Révolution française en 1793.

Le Docteur Lassone attend dans le salon des Nobles d’être reçu par la Reine par Benjamin Warlop

Le 19 décembre 1778

Vers minuit, la Reine ressent les premières douleurs et fait appeler son mari à une heure et demie. Pendant ce temps, Madame de Lamballe, surintendante de sa maison, court avertir la famille royale. Lorsque les douleurs la reprennent, avec violence, Marie-Antoinette s’installe dans un petit lit de travail dressé exprès près de la cheminée.    Les courtisans, massés dans l’antichambre de la Reine et le cabinet du Roi, sont si nombreux qu’ils se répandent jusque dans la Galerie des Glaces. Tous trépignent d’impatience. Lorsqu’on ouvre enfin les portes, ils s’élancent dans les appartements de la Reine et s’agglutinent jusqu’à son lit. Même du temps de Louis XIV, on n’avait jamais vu une foule si dense !

A l’instant ou l’accoucheur Vermond dit à haute voix :

« La reine va accoucher ! » les flots de curieux qui se précipitèrent dans la chambre furent si  nombreux et si tumultueux, que ce mouvement pensa faire périr la reine. Le roi  avait eu, dans la nuit, la précaution de faire attacher avec des cordes les immenses paravents de tapisserie qui environnaient le lit de sa majesté : sans cette préoccupation ils auraient à coup sur été renversés sur elle. Il ne fut possible de remuer dans la chambre, qui se trouva remplie d’une foule si mélangée qu’on pouvait se croire sur une place publique. »

Mémoires de Madame de Campan

La pauvre souveraine croit mourir, et serre les dents pour ne pas donner à ces yeux scrutateurs le spectacle de sa souffrance.    La naissance est un supplice. Un instant, on croit que l’enfant est mort, mais des vagissements se font entendre : il vit. La Reine n’a pas le temps de s’en réjouir. Elle n’en peut plus. La tension, l’émotion, l’atmosphère confinée et étouffante, le vacarme des courtisans, le travail éreintant de douze heures… Elle est prise d’une convulsion et s’évanouit. Terreur du docteur Lassonne. Il faut La saigner pour La réanimer et reprendre les suites naturelles de l’accouchement !    Marie-Antoinette n’apprend que plus tard qu’Elle a donné le jour à une fille, et pleure abondamment.
L’enfant est baptisée Marie-Thérèse-Charlotte et sera surnommée Madame Royale.

Le 19 décembre 1778, le Docteur Lassone assiste Marie-Antoinette ( ici incarnée par Kirsten Dunst) dans le difficile accouchement de Madame Royale, Son premier enfant.

Marie-Antoinette ne se remettra jamais totalement de ce premier accouchement, pratiqué dans des conditions désastreuses. Les contemporains de la Reine mentionnent un « terrible accident » survenu pendant le travail : il s’agit probablement d’une hémorragie.

La Reine souffrira dorénavant de graves problèmes d’ordre gynécologique, et Ses futures grossesses seront très difficiles : fièvres à répétition, chute de cheveux, très grande fatigue… Un état inquiétant que les médecins aggravent en La saignant quatre à cinq fois à chaque nouvelle grossesse.

Marie-Antoinette développera même progressivement un cancer de l’utérus, dont les symptômes se manifestent clairement lors de Son emprisonnement à la Conciergerie, d’août à octobre 1793 : Elle perd régulièrement beaucoup de sang. Si Elle avait échappé à la guillotine, la pauvre femme n’aurait de toute façon probablement pas eu de longues années devant Elle… d’où le procès précipité.

Joseph-Marie-François de Lassone et Félix Vicq d’Azyr,  sont soutenus par des hommes politiques tels que Vergennes, Turgot et Necker.

« François de Lassone, premier médecin du roi, « voulant alléger le poids des attributions dont le premier médecin du roi était alors investi, telles que l’examen des remèdes secrets, la charge de Surintendant des eaux minérales, la police sanitaire, l’étude des épidémies, etc., sentant bien que tant de questions et de si importantes ne pouvaient être examinées et jugées par un seul homme, provoqua la formation d’une société qui devait s’en occuper avec l’ensemble et la maturité convenables. Telle fut l’origine de la Société royale de médecine. »

Dictionnaire encyclopédique des sciences médicales sous la direction d’Amédée Dechambre

Cette même année

Lassonne publie sa Méthode éprouvée pour le traitement de la rage, Imprimerie royale, Paris, 1776

Consultation du Docteur Lassone dans le cabinet de la Méridienne par Benjamin Warlop

Le 22 octobre 1781

Le jour de l’accouchement du deuxième enfant royal, seuls les membres de la famille royale, quelques dames de la Maison de la Reine et le garde des Sceaux sont autorisés à pénétrer dans la chambre de la Reine. Que les autres patientent dans le salon voisin ! Louis XVI accepte de les laisser entrer au tout dernier moment, et encore, ils restent bloqués au fond de la pièce, pour que l’air puisse circuler correctement.    Marie-Antoinette donne naissance au fils tant attendu, que Louis XVI lui présente avec ces mots :

« Monsieur le Dauphin demande à entrer ».

Il s’agit de Louis-Joseph (1781-1789), qui mourra de la tuberculose en 1789.

Le 27 mars 1785 au petit matin

Louis XVI a beau avoir allégé les contraintes de l’accouchement public, c’est toujours trop pour la Reine, qui ne supporte pas d’être ainsi mise en scène dans un moment aussi intime.    Pour la naissance de Son second fils, Louis-Charles, Marie-Antoinette recourt à un subterfuge qui, sans abolir la pratique intrusive de l’accouchement public, Lui permet d’en limiter la pénibilité.    La Reine sent que le travail est imminent. Elle ne met dans la confidence que Son amie la duchesse de Polignac (1749-1793), et donne le change face aux courtisans pour dissiper leurs soupçons. Elle se fait ainsi violence pour repousser jusqu’à l’extrême limite le moment d’en faire l’annonce officielle.    Le Mercure de France rapporte que la Reine a accouché « après un travail fort court » et que de tous les princes du sang, seul le duc de Chartres se trouve au baptême de l’enfant, « les autres princes et princesses n’ayant pu se rendre assez tôt pour s’y trouver ». La ruse de la souveraine a parfaitement fonctionné !

Le 9 juillet 1786

 Marie-Antoinette n’a pas à user du même stratagème pour la naissance de Son quatrième et dernier enfant. La princesse Sophie, prématurée, prend au dépourvu les courtisans, le Roi et la Reine Elle-même.

Marie-Antoinette met davantage de temps à se remettre de ce dernier accouchement, Ses problèmes gynécologiques s’aggravant sensiblement. Elle se plaint en outre de grandes douleurs dans les jambes.

La petite fille meurt le 19 juin 1787, venant à peine d’atteindre sa première année.

Le 10 décembre 1788

François de Lassonne meurt à Paris.

Sources :

  • Louis XVII, de Hélène Becquet
  • Marie-Antoinette, l’Insoumise, de Simone Bertière
  • Mémoires de Madame Campan
  • Marie-Antoinette (1991) d’Evelyne Lever
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