

Sommaire :
- Le château de Philippe d’Orléans
- Le Salon de la Vérité
- La cascade du jardin
- Le château de Marie-Antoinette
- L’escalier du Roi
- La première Antichambre du Roi
- La chambre du Roi
- Le cabinet des Jeux du Roi
- Le Cabinet de Billard du Roi
- Le vestibule
- Le Grand Escalier de Marie-Antoinette
- La première Antichambre de la Reine
- La seconde Antichambre de la Reine
- La chambre de la Reine
- Le cabinet de toilette de la Reine
- Le Grand Cabinet des appartements de la Reine
- La cour d’honneur
- L’escalier d’honneur
- Le Salon de Mars
- Le salon de Vénus
- La galerie d’Apollon
- La chapelle
- Le mobilier dit «aux aigles», le mobilier de la Chambre de la Reine au Château de Saint-Cloud
- Les séjours de la famille royale pendant la révolution : la rencontre de la Reine avec Mirabeau
- Le Salon de Mars sous le Second Empire
- Le grand appartement du Roi époque Second Empire
- Le Salon de l’Impératrice Eugénie
- Le salon des Jeux
- L’incendie et la destruction du château
Achetée en 1574 par Catherine de Médicis (1519-1589), cette « maison de campagne » est offerte à une famille italienne de sa suite : les Gondi.

Situé sur les coteaux de Saint-Cloud en regard de la Seine, le domaine ne fait encore que treize arpents.

Acquis en 1658, par Mazarin (1602-1661), pour le compte de Philippe duc d’Anjou (futur duc d’Orléans), le frère cadet de Louis XIV, le domaine reste la propriété des Orléans jusqu’au règne de Louis XVI.
Monsieur n’a de cesse de l’embellir et de l’agrandir en rachetant les parcelles alentour ; il descend alors jusqu’à la Seine, au sud va jusqu’à Sèvres, à l’ouest vers Marnes et Villeneuve et atteint 400 hectares en 1701.

Le duc d’Orléans fait dessiner un jardin à la française par Le Nôtre et ériger les cascades par Le Pautre, dont l’ensemble s’étage sur près de 200 mètres et est comparé à «un superbe théâtre de cristal jaillissant» qui donne sa première représentation en 1667.
Comme la seconde cascade, la modification du bassin des Cygnes est attribuée à Hardouin-Mansart.
Tous ces aménagements nécessitant beaucoup d’eau et le réseau en place n’y suffisant plus, Monsieur fait alors creuser un grand réservoir et met en chantier un aqueduc souterrain conduisant les eaux depuis les étangs de Ville-d’Avray.

En 1677
Monsieur confie la décoration de l’aile nord du château de Saint-Cloud au peintre Pierre Mignard. Celui-ci réalise en particulier les peintures de la galerie d’Apollon, du salon de Mars et, un peu plus tard, du cabinet de Diane.

En octobre 1678
Louis XIV découvre la Galerie d’Apollon, tout juste achevée. Le Roi confie alors à Madame, l’épouse de Monsieur :
« Je souhaite fort que les peintures de ma galerie de Versailles répondent à la beauté de celles-ci».
En 1680


Monsieur (1640-1701) achète cette demeure à Jérôme de Gondi et la fait aménager en château. Le prince meuble sa demeure avec un faste étourdissant.
« Il entend l’ajustement d’une maison à merveille».
dit de lui la princesse Sophie de Hanovre
Le prince aime les animaux autant que les arbres , les fleurs et les vergers. Une immense forêt abondante en essences rares domine le château.

Elle est aménagée pour la promenade et non pour la chasse car Philippe d’Orléans déteste la chasse. aussi , les animaux peuvent s’y ébattre sans crainte.

L’entretien de cette «campagne » absorbe cent cinquante hommes et coûte chaque année 40 000 livres .












De 1680 à 1689
Il devait donner en son château onze fêtes extraordinaires à l’occasion desquelles il héberge une véritable armée.






En 1690
A la suite des réalisations de Mignard au Château de Saint-Cloud, Louis XIV lui confie le décor d’une partie de son appartement intérieur au château de Versailles et à la mort de Le Brun, le Roi nomme Mignard Premier Peintre.
A sa mort en 1701
Le château revient à son fils, bientôt Régent (1674-1723), qui ouvre le parc au public. Dès lors la foule s’y presse et une foire s’y développe. Cette tradition perdurera et au XIXe siècle le parc de Saint-Cloud voit s’installer une fête foraine. Chevaux de bois, manèges des toréadors, manèges des vaches ou des cochons, aéroplanes et manèges verticaux, montagnes russes et ménageries d’animaux exotiques attirent une foule considérable.

En 1784
L’achat du château de Saint-Cloud par le Roi va se faire grâce à Madame du Barry, à qui Marie-Antoinette fait appel. La Reine demande à Jeanne du Barry, qui est restée amie avec le duc d’Orléans, de faciliter la transaction et notamment de faire baisser le prix. Madame du Barry et Marie-Antoinette reprennent ainsi contact à l’occasion de l’achat de ce château…
En novembre 1784
Le château de Saint-Cloud est acheté au Duc d’Orléans pour la somme de six millions de livres par Louis XVI pour Marie-Antoinette. C’était Sa résidence à Elle. Ce domaine se situe à huit kilomètres de Versailles, à presque quinze de Paris. C’est donc un séjour facile d’accès dans la journée…




Le 20 février 1785
Louis XVI offre à Marie-Antoinette le château de Saint-Cloud.
Marie-Antoinette, par son père, est l’arrière-petite-fille de Philippe d’Orléans.

Elle en est la châtelaine, Elle donne les ordres. Elle souhaite pouvoir y résider avec Ses enfants; l’air y est jugé très sain. Que les ordres y soient donnés «De par la Reine» engendre de nombreuses critiques…

Les valets de pied portent une livrée spécifique à Saint-Cloud, telle qu’elle est visible sur l’aquarelle de Fortuné de Fournier pour la galerie de Diane aux Tuileries :
« tenue à la française, habit vert à la française, galonné d’or, de deux galons au collet, galon en trois pointes à la taille, galon aux parements, galon aux poches ; gilet écarlate à la française ; culotte de drap vert avec jarretière d’or, bas de cotons blancs, souliers cirés avec boucles d’or».
Mémoires du duc de Conegliano


Du 30 août au 10 octobre 1785
Fêtes au château de Saint-Cloud.

L’escalier du Roi



La première Antichambre du Roi

La chambre du Roi


Le cabinet des Jeux du Roi
De 1786 à 1791 le Salon des Jeux du Roi avec son célébrissime mobilier de Jacob :
Cet important ensemble de salon en bois mouluré sculpté et rechampi crème comprend un grand canapé, deux bergères et six fauteuils. Structure et sculpture sont de pure obédience néoclassique.
Les dossiers « à la reine » présentent une moulure à frises de grecques. Les accotoirs s’embrèvent haut dans le dossier, accueillent un manchon et se terminent en volute feuillagée.


Ils reposent sur un support en balustre feuillagée porté par une butée cannelée et un dé de raccordement à rosace. On retrouve le même motif de frises de grecques sur la ceinture. Les pieds fuselés et cannelés s’ornent en leur sommet d’acanthes. Ils portent des numéros d’inventaire des Châteaux de Saint-Cloud et de Fontainebleau.






Le Cabinet de Billard du Roi
Le salon de ce cabinet de billard est livré à Louis XVI en 1788.



Le vestibule (4)

Le Grand Escalier de Marie-Antoinette (3)




Voici la disposition des appartements de Marie-Antoinette :

1. Cabinet du salon des Jeux
2. Salle à manger à l’usage de la Reine et du Roi
3. Grand Escalier, construit à la demande de Marie-Antoinette
4. Vestibule
5. Première antichambre
6. Seconde antichambre
7. Salon des Nobles
8. Chambre de Marie-Antoinette
9. Cabinet de toilette
10. Grand cabinet
La première Antichambre de la Reine (5)

La seconde Antichambre de la Reine (6)







La chambre de la Reine (8)












Le cabinet de toilette de la Reine (9)





Cabinet de toilette de Marie-Antoinette de Lucien-François Feuchère









Le Grand Cabinet des appartements de la Reine

Les cabinets de Marie-Antoinette donnent sur la Cour d’honneur :



Les colonnes du rez-de-chaussée sont une adjonction de Jules Hardouin Mansart. Au rez-de-chaussée se trouve appartement de bains de Marie-Antoinette. L’appartement du Roi est dos à dos avec celui de la Reine, dans la même aile du château. La Reine a son appartement côté cour, le Roi côté jardins.








Dans le Salon de jeux , les murs sont tendus d’une «tenture de Gros de Tours fond blanc broché, dessin de bouquets et plumes de paon bordure fond vert dessin lilas» qui correspond à la livraison pour la chambre de la Reine à Versailles.


On accède à l’escalier d’honneur (escalier du Roi) par l’avant corps du pavillon central du corps de logis.





Au temps de Marie-Antoinette

Le salon de Mars sert de prolongement à l’appartement des jeux du château, ce qui tranche un peu avec le caractère martial de la décoration.






Consacrée au cycle d’Apollon, la galerie a de quoi flatter le Roi-Soleil. Le plafond, divisé en cinq grands compartiments et quatre petits, raconte l’histoire d’Apollon depuis sa naissance.

Pour se rendre compte de la longueur de la Galerie d’Apollon (47 mètres de long sur 7,15 mètres de large), on rappelons dans l’aile symétrique, de l’autre côté de la cour, on trouve sur le même espace : le vestibule, le cabinet du conseil, le cabinet de travail, la chambre, le cabinet de toilette de la Reine!

Les compositions de Pierre Mignard côtoient un mobilier luxueux, des peintures figurant des animaux et bizarreries sur fond végétal, et les représentations de vingt-quatre maisons royales disposées sur les murs.








Lors de ce premier séjour, Louis XVI signe le brevet de lieutenant d’un certain Napoléon Bonaparte.
Il prendra le pouvoir en ces lieux quatorze ans plus tard…

Nouveau séjour en 1786
Les travaux engagés sont trop importants pour que la famille royale et la Cour puissent y séjourner.

Le mobilier dit «aux aigles»,
Le mobilier de la Chambre de la Reine au Château de Saint-Cloud
( texte de Christophe Duarte ; photographies de Peter-Michael Wildner)

Livré le premier trimestre 1788, ce mobilier comportait à l’origine un lit à la polonaise, deux bergères, six fauteuils dont deux à carreaux, six pliants, un tabouret, un marchepied, un écran et un paravent.


Les bois en noyer sont l’œuvre de Sené, les sculptures sont exécutées sous la direction de Hauré qui supervise la commande. Le décor textile mis en place par Capin est un pékin peint à dessin et figures chinoises. Ce pékin, déjà dans les magasins du Garde-Meuble, provient d’un achat fait en Extrême-Orient.

Le décor moderne du mobilier de la chambre de la Reine à Saint-Cloud évite en dehors des pliants son aliénation lors des ventes révolutionnaires. On le retrouvera sous l’Empire attribué à Madame Laetitia, mère de Napoléon, qui habitera l’Hôtel de Bienne. Après sa transformation en ministère de la Guerre, le mobilier y restera pendant tout le XIXe siècle.


Lors de son retour au Garde-Meuble au début du XXe siècle, le lit disparaît, vendu pour une raison ignorée.

Dès lors, après un passage au Louvre et au Musée des Arts Décoratifs, il est déposé en majeure partie à Versailles où, par substitution, il meuble de cabinet Intérieur de Madame Adélaïde.




Marie-Antoinette, propriétaire du château de Saint-Cloud, est désireuse d’octroyer un hôpital à la ville. Elle décide de faire édifier un nouvel hospice, pourvu d’une chapelle, pour remplacer celui fondé par Philippe d’Orléans, qui ne répond plus aux besoins de la population. Elle charge Richard Mique, architecte du Roi, d’édifier une chapelle. Elle est construite en 1788 et s’élève sur une crypte ronde couverte d’une voûte annulaire, comprenant un espace octogonal qui tient lieu de nef, éclairé par deux verrières sur le toit. La façade est d’ordre dorique romain, deux colonnes et leur entablement y encadrent la porte, offrant une disposition en tabernacle. Toute la façade, d’un dessin très pur, est striée de faux joints horizontaux. On peut apprécier l’originalité de l’architecture sacrée de l’époque néo-classique. De tout l’hospice de Marie-Antoinette, il ne subsiste que la chapelle. Aujourd’hui il s’agit du Centre hospitalier des Quatre Villes (inauguré en 2015). Propriété de l’hôpital, cette chapelle a fait l’objet d’une restauration extérieure….Mais l’intérieur reste à faire.



Du 14 mai au 15 juin 1788
Séjour de la Cour au château de Saint-Cloud, entre autres pour se rapprocher du Dauphin, malade, qui a été transféré à Meudon.



Le 8 août 1788

Une grande fête a lieu au château de Saint-Cloud en l’honneur des ambassadeurs de Tippoo-Sahib, Roi de Mysore.



Le 5 octobre 1789

Marie-Antoinette est au Petit Trianon et le Roi à la chasse lorsqu’on apprend que des femmes du peuple venues de Paris marchent sur Versailles pour demander du pain.

La famille royale se replie dans le château…
Le 6 octobre 1789
Vers cinq heures du matin, les appartements privés sont envahis. La Reine s’échappe en jupon par une porte dérobée. Plus tard, Sa présence est réclamée par la foule. Elle va au-devant du peuple, courageuse, au mépris de Sa vie.

La famille royale est ramenée de force à Paris.

Elle s’installe aux Tuileries et un semblant de vie de Cour se met en place.

Le château de Saint-Cloud est désormais plus précieux encore pour Marie-Antoinette car il est le seul lieux dans lequel Elle puisse se sentir vraiment chez Elle.

En mai 1790
« Le 23 mai, jour de la Fête-Dieu, le Roi et la Reine suivirent à pied, suivant la coutume, la procession du Saint-Sacrement de Saint-Germain l’Auxerrois, paroisse des Tuileries ; l’Assemblée, qui y avait été invitée, la suivit aussi, le président à la droite du Roi. Madame, trop jeune et trop délicate pour en supporter la fatigue, resta aux Tuileries, et elle alla, avec Mgr le Dauphin, la voir passer dans la galerie du Louvre.»

« Le lendemain, le Roi, la Reine, Mgr le Dauphin, Madame et Madame Élisabeth allèrent s’établir à Saint-Cloud pour y passer la belle saison. M. de la Fayette et même l’Assemblée furent bien aises de voir le Roi quitter Paris, pour ôter aux provinces l’idée de sa captivité à l’époque de la Fédération. Ils en sentaient tellement la nécessité, que ce furent eux-mêmes qui persuadèrent le peuple de l’utilité de cet établissement ; de manière que ce voyage se passa très tranquillement. La garde du Roi y fut composée des volontaires de Saint-Cloud et de Sèvres, de quatre cents hommes de la garde nationale de Paris, et, des compagnies ordinaires des gardes-suisses.»

« Le Roi et la Reine venaient tous les quinze jours à Paris, et même plus souvent, si les circonstances l’exigeaient. Il n’y eut à demeurer à Saint-Cloud que les personnes du service du Roi et de la Reine, et les grandes charges dont le service était habituel. Les dames du palais même n’y étaient que pour le temps de leur semaine. Monsieur et Madame y venaient souper tous les soirs et s’en retournaient ensuite à Paris. Le Roi ne voulut recevoir à ce voyage aucune dame étrangère au service, pour éviter les demandes qui lui eussent été faites et qui eussent été désagréables ; les dames de Madame et les officiers de la maison de Monsieur, qui les accompagnaient, soupaient alors avec le Roi.»

« Ce prince dînait et soupait tous les jours avec les personnes qui étaient du voyage. Il faisait une partie de billard après dîner et après souper. Il se plaisait plus à Saint-Cloud qu’à Paris, ainsi que la Reine, qui y avait plus de liberté et pouvait y avoir plus facilement les personnes qui lui étaient agréables. Madame la duchesse de Fitz-James et la princesse de Tarente, qu’elle aimait beaucoup, y venaient fréquemment, ainsi que plusieurs autres personnes.»

« Mgr le Dauphin, qui n’était pas d’âge à sentir ses malheurs, s’y amusait infiniment. Il était continuellement dans le jardin, et allait tous les soirs se promener dans le parc de Meudon. La Reine le menait quelquefois elle-même à la promenade, surtout quand madame de Tarente était de service. Elle connaissait sa discrétion, la noblesse de ses sentiments, et son extrême attachement pour elle. Il était tel, qu’elle eût fait le sacrifice de sa vie, si elle eût pu, à ce prix, tirer la Reine de la cruelle situation où elle se trouvait. Cette princesse épanchait souvent son cœur dans celui d’une personne si sûre. Étant un jour avec nous à la promenade, et se voyant entourée de gardes nationaux, dont une partie était composée de gardes-françaises qui avaient déserté leurs drapeaux, elle nous dit, les larmes aux yeux : « Que ma mère serait étonnée, si elle voyait sa fille, fille, femme et mère de rois, ou du moins d’un enfant destiné à le devenir, entourée d’une pareille garde! Il semblait que mon père eût un esprit prophétique le jour où je le vis pour la dernière fois. » Et elle nous raconta que l’empereur François 1er, partant pour l’Italie, d’où il ne devait jamais revenir, rassembla ses enfants pour leur dire adieu. « J’étais la plus jeune de mes sœurs, ajouta-t-elle. Mon père me prit sur ses genoux, m’embrassa à plusieurs reprises et toujours les larmes aux yeux, paraissant avoir une peine extrême à me quitter. Cela parut singulier à tous ceux qui étaient présents, et moi-même ne m’en serais peut-être plus souvenue, si ma position actuelle, en me rappelant cette circonstance, ne me faisait voir, pour le reste de ma vie, une suite de malheurs qui n’est que trop facile à prévoir. »
« L’impression que nous firent éprouver ces dernières paroles fut si vive, que nous fondîmes en larmes. Alors la Reine nous dit avec sa grâce et sa bonté ordinaires : « Je me reproche de vous avoir attristées; remettez-vous avant d’arriver au château; unissons nos courages, la Providence nous rendra peut-être moins malheureux que nous ne le croyons. »


Bâti en chêne avec tablette d’entrejambe en orme ; placage de bois de rose, d’érable, d’amarante, de houx et d’ébène ; bronze ciselé et doré.
©Photo Les Arts décoratifs, Paris/Jean Tholance
Il était impossible à cette princesse de ne pas comparer les jours heureux qu’elle avait passés à Saint-Cloud avec ceux du séjour actuel. Elle en faisait souvent la réflexion ; et, un jour que nous étions ensemble au bout de la galerie, dont Paris fait un des principaux points de vue, elle me dit en soupirant : « Cette vie de Paris faisait jadis mon bonheur, j’aspirais à l’habiter souvent. Qui m’aurait dit alors que ce désir ne serait accompli que pour y être abreuvée d’amertume, et voir le Roi et sa famille captifs d’un peuple révolté ! »
Mémoires de Madame de Tourzel

Le 11 juin 1790
La Cour s’installe au château de Saint-Cloud, chacun occupe son logement ordinaire: les Enfants de France et la marquise de Tourzel, Gouvernante des Enfants de France, au rez-de-chaussée du corps central donnant sur le jardin de l’orangerie; Madame Elisabeth, au rez-de-chaussée donnant sur le jardin, à proximité du vestibule; Louis XVI, au premier étage, donnant sur le bassin du fer à cheval; et Marie Antoinette, au premier étage, donnant sur la cour d’honneur.
Cette répartition fait suite aux travaux engagés par Richard Mique, premier architecte de la Reine.
Le duc de Villequier, premier gentilhomme de la chambre, le duc de Brissac, capitaine-colonel des Cent Suisses, et le comte Esterhazy disposent aussi d’un logement. Mademoiselle de Tourzel dispose d’une simple chambre.
Le marquis de La Fayette dispose aussi d’un logement, mais ne l’occupe pas et retourne coucher chaque soir à Paris.

Durant le séjour de Saint-Cloud
Louis XVI, Marie Antoinette et les Enfants de France vont régulièrement chercher des fraises dans les bois, et ne rentrent qu’à huit ou neuf heures du soir.
De son côté, pour ce séjour à Saint-Cloud, Louis XVI obtient de sortir sans garde et d’être seulement accompagné d’un aide de camps de Monsieur de La Fayette.

Louis XVI décide ne plus souper seul avec sa famille. Il y aura donc chaque jour une table de vingt à vingt-six couverts. Ces soupers ont lieu dans la salle du grand couvert, et en public. Mesdames et quelques courtisans sont scandalisés.
Le dimanche 20 juin 1790
La Cour quitte le château de Saint-Cloud. A son retour au château de Tuileries, à la descente de Sa voiture, Marie Antoinette entend le peuple crier : « Vive la Reine »
Le 3 juillet 1790

Dans les jardins du château de Saint-Cloud, Marie-Antoinette rencontre le marquis de Mirabeau qui Lui expose son plan pour sauver la monarchie.




« Elle est bien grande, bien noble et bien malheureuse. Mais je La sauverai. Rien ne m’arrêtera. Je périrai plutôt!» déclare-t-il en revenant.


Courant novembre jusqu’au 8 décembre 1790
Séjour de la famille royale au château de Saint-Cloud.

Le 18 avril 1791
La famille royale est empêchée de partir faire Ses Pâques à Saint-Cloud.

Les projets d’évasion se concrétisent grâce, en particulier, à l’entremise d’Axel de Fersen.
Le 21 juin 1791

Le Roi et la Reine sont arrêtés à Varennes.

Le 25 juin 1791
La famille royale rentre à Paris sous escorte.




Le 10 novembre 1799
C’est dans l’Orangerie du château, devenu bien national, que se déroule le Coup d’Etat du 18 brumaire qui supprime le Directoire au profit du Consulat.

Dès le début du Consulat
Le château de Saint-Cloud est désigné avec les Tuileries comme résidence officielle du Premier consul, dans laquelle ont lieu des événements officiels : il y a une salle des ambassadeurs, à droite du vestibule d’honneur, dans laquelle les ambassadeurs qui doivent être reçus patientent.

En 1804
C’est là qu’ont lieu la proclamation du référendum pour établir l’Empire.


Le 31 mars 1810
C’est à Saint-Cloud qu’a lieu le mariage de Napoléon Ier (1769-1821) et Marie-Louise (1791-1847).








Le 1er décembre 1852
C’est à Saint-Cloud, dans la galerie d’Apollon, que Napoléon III, rééditant le geste de son oncle, se fait investir par les grands corps de l’État à la dignité impériale.

Chaque année
au printemps et à l’automne


Napoléon III et Eugénie établissent leur cour au château de Saint-Cloud.

Le grand appartement du Roi époque Second Empire


Ensemble de sièges provenant des appartements de Marie-Antoinette à Saint-Cloud

… tapissés et installés à Compiègne par L’Impératrice Eugénie (1826-1920), tels qu’ils sont aujourd’hui.




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En août 1855
A l’occasion de l’Exposition Universelle, le couple impérial Napoléon III et Eugénie reçoit la jeune reine Victoria en résidence à Saint-Cloud. Une visite d’une grande importance pour l’Entente Cordiale toute récente entre les deux pays. Napoléon III «met les petits plats dans les grands» pour l’occasion, et rénove les appartements de l’aile du Midi à grands frais pour son hôte. L’Empereur va même jusqu’à faire venir depuis l’Angleterre le chien de la Reine, à qui il manquait tant. Un séjour qui reste gravé dans la mémoire de la jeune Reine, qu’elle retranscrit dans son journal personnel en indiquant : «Je me sentais si malheureuse de quitter ce charmant Saint-Cloud […] Ces lieux si gais et si brillants […] ce merveilleux et inoubliable séjour».




Le 28 juillet 1870
C’est de Saint-Cloud, où il a déclaré la guerre à la Prusse que, Napoléon III part pour l’armée.
Le 13 octobre 1870
Lors de la guerre contre la Prusse, un obus tiré du Mont-Valérien (selon la version allemande) provoque l’incendie du château. Les Prussiens ne font rien pour éteindre le feu et organisent le pillage.

Après la guerre
Le château de Saint-Cloud reste à l’état de ruines pendant plus de vingt ans. La IIIe République se désintéresse des ruines qui, comme en témoignent tableaux et photographies, auraient pu être relevées. Après bien des discussions et des projets avortés, le château de Saint-Cloud est entièrement rasé en 1892 ; fronton, bas-reliefs et grille d’honneur sont vendus à l’encan.







Pour une visite virtuelle plus complète du château de Saint-Cloud, voici le travail prodigieux de Philippe Le Pareux, professeur d’histoire des arts. Au travers d’une série de vue en 360° du Palais au Second Empire, il vous propose de découvrir l’héritage de Napoléon Ier et le souvenir du Premier Empire au cours d’une visite du château disparu à l’époque de Napoléon III :
http://www.domaine-saint-cloud.fr/Explorer/visite-virtuelle-chateau-de-saint-cloud/les-grands-appartements

Source essentielle des images : http://www.reconstruisonssaintcloud.fr/Photographiesduchateau.html
Merci à Philippe Le Pareux pour ses reconstitutions virtuelles et son aide à m’y retrouver dans ce château que je n’ai jamais visité, et pour cause !
DEZOBRY C.
Bonjour,
Si vous mettiez vos photos et leurs commentaires en slideshow (ou diaporama) ou en présentation PowerPoint (ppt / pps), vous valoriseriez les photos que vous présentez et qui se laisseraient plus agréablement regarder.
Exemples : https://player.slideplayer.fr/11/3096306/ – https://slideplayer.fr/slide/3388725/
Et vous pourriez accompagner l’image de musique d’époque (sur votre site aussi)
Une toute simple suggestion
En toutes bonnes relations ….
Le Pareux
Bonjour
J’admire ce beau travail de compilation!
Il y a quelques erreurs dans l’illustration de l’appartement de la reine : la plupart des vues correspondent à l’appartement du roi, dans son état du Second Empire.
Benjamin Warlop
Merci, cher Philippe, pour votre vigilance et votre collaboration (vous êtes l’auteur de toutes les reconstitutions virtuelles que je diffuse dans cet article…) et votre aide pour que ma compilation, pour reprendre votre terme, soit exacte et historique.