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Le château de CompiègneLes théâtres de la vie de Marie-Antoinette

Le château de Compiègne

Le château de Compiègne

Sous les Mérovingiens du Ve au VIIIe siècles

Quatre palais se sont succédé à Compiègne. Le plus ancien remonte au début de la dynastie mérovingienne et datait vraisemblablement du règne de Clovis Ier (vers 466-511).

Clovis Ier

Il est probablement construit en bois et son emplacement est malaisé à déterminer.

En 561

C’est dans ce « palais royal » de Compiègne que meurt Clotaire Ier (498-561), au retour d’une chasse à Saint-Jean-aux-Bois.

Clotaire Ier

En 633

Dagobert Ier (602-639) y réunit le parlement qui décide de la fondation de la basilique Saint-Denis et c’est au palais qu’est conservé son trésor, partagé en 639 entre ses successeurs.

Dagobert reçoit le royaume Franc par les évêques
et les grands de Burgondie,

Sous les Carolingiens

Compiègne est fréquemment le lieu de réunion des « assemblées générales » d’évêques et de seigneurs.

A partir du règne de Pépin le Bref (714-768)

Compiègne devient un lieu important sur le plan diplomatique.

En 757

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Pépin le Bref

Pépin le Bref y accueille, au milieu d’une grande assemblée, une ambassade de l’empereur de Constantinople Constantin V (718-775).

En 830 et en 833

Louis Ier le Pieux (778-840) réunit à Compiègne plusieurs assemblées dont deux tentent de le pousser à l’abdication.

Louis le Pieux

Le palais de Charles II le Chauve

Charles II le Chauve (823-877) établit progressivement à Compiègne le siège de son autorité royale puis impériale.

Charles II le Chauve

En 877

Sacré empereur à Rome, Charles II fonde l’abbaye Saint-Corneille de Compiègne qu’il établit à l’emplacement de l’ancien palais mérovingien, tandis que lui-même se fait construire un nouveau palais situé vers l’Oise, auquel l’abbaye sert de chapelle impériale, sur le modèle du palais que son grand-père Charlemagne (742?-814) avait créé à Aix-la-Chapelle.

En 877

Le fils de Charles II le Chauve, Louis II le Bègue (846-879), est intronisé et sacré à Compiègne, dans la chapelle palatine, où il est enterré deux ans plus tard, en 879.

En 888

C’est à Compiègne qu’est sacré Eudes, duc de France (852-898), fils de Robert le Fort (830-866), proclamé Roi par l’assemblée des grands de préférence à Charles III le Simple (879-929), trop jeune. Devenu Roi à son tour, ce dernier séjourne fréquemment à Compiègne qui reste la principale résidence des souverains de la deuxième dynastie.

En 987

C’est là que meurt le dernier des Carolingiens, Louis V le Fainéant (967-987).

Louis V le Fainéant

Les Capétiens continuent à fréquenter Compiègne, mais le palais perd progressivement son rôle politique. Le développement de la ville de Compiègne les conduit à aliéner peu à peu l’ancien domaine royal au profit de la population. 

Le processus d’aliénation du domaine royal s’achève sous Louis IX (1214-1270) ; seules la grande salle et la tour de l’ancien palais sont conservées comme siège et symbole de l’administration militaire et féodale, mais les grandes assemblées doivent désormais se tenir à l’abbaye Saint-Corneille de Compiègne. Le Roi ne conserve à Compiègne qu’une modeste résidence en lisière de la forêt, au lieu-dit Royallieu.

L’abbaye Saint-Corneille de Compiègne

Le palais médiéval

Vers 1374

Charles V le Sage (1338-1380) édifie un palais à l’origine du palais actuel.

En 1358

Charles V n’est encore que régent du royaume, quand il réunit à Compiègne, dans l’ancien palais carolingien, les états-généraux et éprouve le manque de sécurité du logis de Royallieu, en lisière de forêt.

Charles V le Sage

En 1374

Charles décide de bâtir un nouveau palais sur un terrain qu’il rachète aux religieux de Saint-Corneille. Il faut faire abattre les maisons qui s’y trouvent et les travaux ne sont pas terminés lorsque Charles V meurt en 1380.

C’est ce palais qui, agrandi au fil des siècles, va donner naissance au palais actuel; n’en subsistent que quelques vestiges noyés dans la maçonnerie de l’édifice.

En 1382

C’est dans ce palais que Charles VI (1380-1422) dit « le Bien-Aimé » puis « le Fol »,  réunit les états-généraux.

Entre 1414 et 1429

La ville tombe aux mains des Bourguignons.

Le 18 août 1429

Charles VII (1429-1461) qui vient de se faire sacrer à Reims, fait son entrée solennelle à Compiègne  et y séjourne pendant douze jours, inaugurant la tradition du séjour du Roi à Compiègne au retour du sacre, qui sera observée par presque tous les monarques jusqu’à Charles X (1824-1830) inclus.

Charles VII

Le 23 mai 1430

Les Bourguignons tentent de récupérer la ville. Jeanne d’Arc, venue défendre la ville sans le soutien du Roi y est fait prisonnière. Les Bourguignons la vendront peu après aux Anglais.

Miniature des Vigiles de Charles VII montrant la capture de Jeanne d’Arc à Compiègne

Charles VII ne revient à Compiègne, accompagné du Dauphin, le futur Louis XI (1461-1483), qu’en 1441, pour trouver un palais très endommagé au cours de différents sièges.

En 1451

Charles VII fait remettre en état et agrandir le palais, à l’occasion d’un séjour prolongé.

Charles VIII (1483-1498) et Louis XII (1498-1515) font plusieurs séjours à Compiègne.

François Ier (1515-1547) qui y vient fréquemment, fait améliorer les bâtiments et se préoccupe de l’aménagement de la forêt.

François Ier

Son fils, Henri II (1547-1559) y séjourne pour des durées généralement plus longues. Il fait décorer la Porte-Chapelle, percée dans le rempart de la ville pour donner accès à la cour de la chapelle du palais.

Charles IX (1560-1574) est à l’origine de la création d’un « jardin du Roi » d’environ six hectares, qui constitue l’amorce du futur parc.

Charles IX

Les troubles des guerres de Religion sont peu propices à de longs séjours royaux à Compiègne.

En 1576

Henri III (1574-1589) doit renoncer à tenir à Compiègne les états-généraux, mais c’est en l’église de l’abbaye Saint-Corneille de Compiègne que son corps est transporté pour y être inhumé après son assassinat en 1589. Compiègne étant alors la seule ville royale à être encore « au Roi ».

L’assassinat de Henri III par Jacques Clément

Le palais de Compiègne, inoccupé et mal entretenu durant les guerres de Religion, est devenu inhabitable.

Henri IV d’après Pourbus

Lorsque Henri IV (1589-1610) vient à Compiègne, il préfère loger en ville.

En 1594

L’atelier des monnaies est installé dans le palais.

En 1598

Les travaux de réparation commencent.

En 1619

Quand Louis XIII (1610-1643) vient pour la première fois à Compiègne, il trouve le séjour si agréable qu’il y revient trois fois dans l’année.

Louis XIII, en 1611, par Pourbus

En 1624

Louis XIII s’y installe d’avril à juillet et reçoit au palais une ambassade du Roi d’Angleterre Jacques Ier (1567-1625)r ainsi que les délégués des Provinces-Unies des Pays-Bas.

Louis XIII, par Philippe de Champaigne (posthume, 1655)

En 1635

Lors de son dernier séjour, Louis XIII ordonne la réfection totale des appartements du Roi et de la Reine, réalisée sous la régence d’Anne d’Autriche (1601-1666).

Anne d’Autriche (1625) par Pierre-Paul Rubens

Sous Louis XIV (1643-1715)

 L’exiguïté du palais amène à construire en ville des bâtiments pour les grandes et petite chancelleries, les écuries du Roi et de Monsieur, des hôtels pour les ministres et leurs bureaux, car Compiègne est, avec Versailles et Fontainebleau, la seule demeure royale où le Roi réunisse le Conseil. Pour autant, le Roi considère avant tout Compiègne comme un séjour de repos et de détente ; il aime à y chasser et fait tracer le Grand Octogone, cinquante-quatre routes nouvelles et construire des ponts de pierre sur les ruisseaux.

Louis XIV

En 1666

Le premier « camp de Compiègne » a lieu. C’est le premier d’une série de seize grandes manœuvres militaires, dont le dernier se tiendra en 1847, destinées à la formation des troupes et de leurs chefs, à l’éducation des princes et au divertissement de la Cour et du peuple. Le plus important de ces camps est celui de 1698 où :

« l’orgueil du Roi voulut étonner l’Europe par la montre de sa puissance […] et l’étonna en effet ».

Saint-Simon (1675-1755)
Le symbole du Roi Soleil

Après 1698

Louis XIV ne revient plus à Compiègne et le palais reste inoccupé pendant dix ans.

D’octobre 1708 à mars 1715

 Le palais de Compiègne accueille l’Électeur de Bavière Maximilien-Emmanuel (1662-1726)’, mis au ban de l’Empire et à qui son allié Louis XIV offre asile et protection à Compiègne.

Maximilien II Emmanuel, électeur de Bavière, devant Mons, par Vivien

Le 4 juin 1728

Louis XV (1715-1774) arrive pour la première fois à Compiègne. Le jeune Roi a choisi de s’établir au palais pendant qu’est réuni à Soissons le congrès qui discute de la paix avec l’Espagne. Prenant un grand plaisir à chasser dans la forêt, il va chaque été y passer un à deux mois.

L’incommodité du palais, ensemble de bâtiments sans unité, sans plan d’ensemble, mal reliés entre eux et trop petits devient manifeste.

De 1733 à 1740

Après une campagne d’aménagements intérieurs (1733), des travaux d’agrandissement sont réalisés sous la direction de Jacques Gabriel (1667-1742). Le palais devient rapidement la résidence préférée de Louis XV, qui envisage un temps d’y déplacer sa résidence permanente.

Louis XV
Le château de Compiègne par Jean-Marie Moulin

De 1740 à 1751

La maison de ses ancêtres étant exiguë et démodée, Louis XV veut une résidence à laquelle attacher son nom. Plusieurs projets de reconstruction totale sont présentés. Tous sont éclipsés par celui qu’Ange-Jacques Gabriel (1698-1782), son premier architecte, présente en 1751 immédiatement agréé, il est aussitôt mis à exécution. Malgré les travaux, Louis XV continue de venir souvent à Compiègne, où il aime à chasser.

Le 14 mai 1770

Marie-Antoinette par Drouais

C’est à Compiègne que Louis XV choisit d’organiser une réception en l’honneur de l’Archiduchesse Marie-Antoinette, venue épouser le Dauphin, futur Louis XVI, et accueillie en forêt de Compiègne quelques heures auparavant.

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Dans la forêt de Compiègne, Louis XV (Rip Turn) dans Marie-Antoinette de Sofia Coppola

Bâti par Louis XV et Louis XVI, réaménagé sous Napoléon Ier puis Napoléon III, le château actuel de Compiègne est un haut-lieu de la vie de cour et de l’exercice du pouvoir. Ce palais est l’une des trois plus importantes résidences royales et impériales françaises.

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Ferroneries XVIIIe
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Escalier menant aux jardins

– Commode de Marie-Antoinette à Compiègne :

Commode de Marie-Antoinette à Compiègne 

En tôle vernie, ornementation de bronze ciselé et doré, le dessus de marbre blanc veiné gris, à décor de paysages sinisants animés de personnages dans des réserves, la façade ouvrant par deux vantaux dévoilant une étagère, les montants ornés d’un treillage, appliqués de chutes à mufle de lion, prolongés par des pieds cambrés et terminés par des feuillages, estampillée deux fois MACRET sur chacune des traverses latérales et portant à deux reprises les marques au feu DFT sous une couronne et GRC sous une couronne. Très probablement livrée au garde-meuble de la Dauphine Marie-Antoinette à Compiègne.

Commode de Marie-Antoinette à Compiègne 

Le 10 mai 1774

Louis XV meurt de la petite vérole à Versailles. Il avait soixante-quatre ans.

Louis XV par Montpetit

Le Dauphin Louis-Auguste devient Roi sous le nom de Louis XVI.

Le péristyle de la cour d’honneur de Compiègne

Mai 1774

Séjour de la Cour au château de Compiègne.

Louis XVI par Joseph-Siffred Duplessis, huile sur toile ovale, 1775, château de Versailles

En 1776

Louis XVI commande à son tour des travaux au successeur de Gabriel, Le Dreux de la Châtre (1721-1792), qui suit les grands traits du projet de Gabriel, réalisant l’aile neuve donnant sur le parc, que Marie-Antoinette s’appropriera, le péristyle, la salle des colonnes, la salle des gardes et d’importants aménagements intérieurs comme l’appartement du Roi et celui de la Reine.

Salle des gardes du palais de Compiègne
La salle des gardes
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Le tissu de la chambre de Louis XVI à Compiègne

C’est sous son règne qu’une partie des décors intérieurs que nous connaissons sont réalisés.

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Les fauteuils à tapisserie verte appartenaient à Marie-Antoinette pour sa résidence de Saint-Cloud.

Le secrétaire « aux Enfants Marins » du comte d’Artois

Le secrétaire « aux enfants marins »

Ce secrétaire en armoire, dit « aux enfants marins », à abattant dissimulant sept tiroirs en partie supérieure et comprenant deux étagères dans la partie inférieure fermée à deux vantaux, présente une grande richesse de matériaux.

Le secrétaire « aux enfants marins »

Ornant les angles supérieurs, les deux figures d’enfants dont les corps se terminent en queue de dauphin sont particulièrement remarquables.

Le secrétaire « aux enfants marins »

Œuvre de Roger van der Cruse dit Lacroix, ce meuble est livré en 1774 pour le logement dévolu au frère cadet du Roi Louis XVI à Compiègne, le comte d’Artois, alors âgé de dix-sept ans.

Le secrétaire « aux enfants marins »

En 1776

Jérôme Charles Bellicard, Contrôleur des Bâtiments, se retire et laisse alors la place à Louis Le Dreux de la Châtre, fidèle élève de Gabriel qui réalise notamment l’aile de la Reine où se trouvent le Salon des Jeux ainsi que l’aile centrale de la Cour d’Honneur.

En 1782

Les appartements de la Reine sont déménagés conduisant à la création de nouveaux décors mais surtout de nouveaux ensembles mobiliers.

En 1784

Antoine Thierry de Ville d’Avray devenant le nouveau Directeur du Garde-Meuble Royal profite du climat favorable instauré par Calonne pour continuer à nourrir cette gigantesque politique de réaménagement à Compiègne et à Fontainebleau voulue par le contrôleur général des finances. Il fait appel à Jean Hauré, sculpteur qu’il impose comme son Régisseur.
Dans le même temps Marie-Antoinette profite de l’immense campagne de travaux lancée à Fontainebleau pour réaménager à Compiègne Son Cabinet Intérieur, Son Grand Cabinet ainsi que Sa Chambre.

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Le cabinet des jeux de Marie Antoinette. Seule pièce a avoir gardé son décor XVIIIe.

En mai 1786

Le Garde-Meuble commence à travailler sur le nouvel ameublement du Salon des Jeux de la Reine à Compiègne et notamment sur l’ensemble auquel appartient cette paire de ployants.

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Ployants livrés en 1786-1787 pour le salon des Jeux de la Reine de Compiègne sur ordre de Jean Hauré

La livraison comprend alors quarante ployants, douze tabourets, un écran et un paravent.

A l’automne 1786

Marie-Antoinette et Louis XVI en profitent pour séjourner à Fontainebleau.
Malheureusement l’ameublement du Grand Cabinet n’étant pas encore achevé, Hauré prévoit l’envoi de vingt-quatre des ployants, douze tabourets, l’écran et le paravent de Compiègne vers Fontainebleau.

En 1787

L’assemblée des notables juge les dépenses effectuées à Compiègne excessives.

L’assemblée des notables de 1787

En 1795

La Révolution amène la dispersion du mobilier et seules quelques pièces ont pu revenir de nos jours.

Le 12 floréal an V (2 mai 1797)

Ce mobilier restera à Compiègne jusqu’à la Révolution où il sera par la suite dispersé et vendu à Paris sous le Directoire.
Après avoir brièvement rejoint le Luxembourg et les Tuileries, les ployants de Compiègne seront envoyés à Fontainebleau avec le reste du mobilier.

En 1799

Un prytanée militaire est installé au château; il est à l’origine de l’Ecole des Arts et Métiers (1803) qui s’installe à Châlon-sur-Marne en 1806.

Le château des deux Empereurs

De Napoléon Ier…

Le 12 avril 1807

Napoléon Ier

Il est nécessaire de rendre à cette résidence sa fonction originale. Aussi Napoléon Ier (1769-1821) donne-t-il l’ordre, de remettre Compiègne en état.

La chambre de l’Empereur

Immédiatement, de grands travaux intérieurs sont lancés, sous la conduite de l’architecte Louis-Martin Berthaut, qui vient de travailler pour Joséphine à la Malmaison.

La chambre de l’Empereur
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La chambre de l’Empereur

Les travaux se déroulent de 1808 à 1810 et entraînent une nouvelle distribution des espaces et surtout de nouveaux décors avec un mobilier qui nous est en partie parvenu.

La chambre de l’Impératrice
Compiègne - Le château de Compiègne Pallo127
La chambre de l’Impératrice
La salle de bal

L’Empereur occupe l’ancien appartement du Roi tandis que l’Impératrice est logée à l’extrémité de la terrasse ; l’ancien appartement de la Reine devient un appartement destiné à un souverain étranger. L’essentiel des décors muraux est l’oeuvre des ateliers de Dubois et Redouté tandis que les meubles sont réalisés par Jacob-Desmalter et par Marcion. Il s’agit des appartements les plus complets du Premier Empire en France.

La bibliothèque de l’Empereur
La bibliothèque de l’Empereur
La bibliothèque de l’Empereur

Souhaitant rétablir les traditions de l’Ancien Régime, c’est en ce palais que l’Empereur accueille sa seconde épouse, l’archiduchesse Marie-Louise, petite-nièce de Marie-Antoinette.

Accueil de Marie-Louise à Compiègne

… à Napoléon III

Le Second Empire est indissociable de Compiègne.

L’Impératrice Eugénie entourée de ses dames d’honneur, exposé au château de Compiègne
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Octobre 1856, au palais de Compiègne, l’Impératrice Eugénie présente à la Cour
le Prince Impérial (né le 16 mars 1856).
Photographie d’Olympe Aguado (1827-1894)
7 – Sa Majesté l’Impératrice portant le prince impérial

Sous le Second Empire, l’immense palais de Compiègne où se retrouve, chaque année, mêlé de façon intime à la vie des souverains, l’élite du monde officiel, artistique et mondain. Tous les invités y sont reçus confortablement et avec une authentique bienveillance. L’arrivée de tout ce beau monde, qui a pris deux heures plus tôt un train spécial à Paris, cause dans la ville un brouhaha indescriptible, les femmes amenant avec elles « un tel débordement de caisses qu’on aurait pu croire une armée en campagne ». L’étonnement, l’embarras des nouvelles venues, l’inquiétude de celles qui tremblent pour leur bagage ou simplement un détail à la toilette qui manque au dernier moment, tout cela donne lieu, parfois, à de petites scènes réjouissantes. Et les maris, eux, chargés de menus bagages, nécessaires à bijoux, sacs et tartans, grommèlent d’un air maussade au milieu de ce déploiement. Vers sept heures, on commence à se réunir au salon, les femmes en toilettes de bal, les hommes en habit noir. Alors arrivent Leurs Majestés pour recevoir et saluer leurs hôtes avec la meilleure grâce possible. Pendant les instants qui s’écoulent entre la réunion au salon et l’entrée des souverains des groupes se forment. On se reconnaît, on examine les nouveaux venus, ce qui donne lieu à des échanges divertissants. La première fois que Madame Rouher paraît à Compiègne, personne ne la connaissait alors que son mari était déjà compté au nombre des familiers. Madame Rouher, petite et très brune, avait une physionomie agréable et piquante. En la voyant enter, la comtesse de La Bedoyère, qui cause avec un groupe d’amis dont Monsieur Rouher fait partie, la fait remarquer en demandant : « Qui est donc ce petit pruneau ? » M. Rouher s’incline et répond en souriant : « C’est ma femme ! »

Souvenirs de Madame Carrette, lectrice de l’Impératrice’Eugénie

A l’automne

Napoléon III apprécie particulièrement le château, y organisant avec l’Impératrice Eugénie les fameuses « séries » qui rassemblent chaque semaine une centaine d’invités, durant quatre à six semaines consécutives.

Le salon de musique de l’Impératrice au mobilier de Jean-Baptiste Claude Sené provenant
du Grand cabinet de Marie-Antoinette au château de Saint-Cloud

Personnalités proches du pouvoir, souverains ou princes étrangers, diplomates, écrivains, artistes, scientifiques se retrouvent dans la quasi intimité de la famille impériale. Chasses, excursions, jeux, concerts et pièces de théâtre occupaient les journées où l’on oubliait les contraintes de l’étiquette.

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La bibliothèque de l’Empereur

Des aménagements sont alors effectués pour recevoir les invités et un important mobilier contemporain est introduit. L’Empereur fait également construire la Galerie Neuve, dite Galerie Natoire, afin de pouvoir accéder directement au théâtre impérial, qu’il édifie de l’autre côté de la rue d’Ulm, et qui reste inachevé en 1870.

Napoléon III

Vers 1910

Visitant son ancienne résidence du château de Compiègne devenu musée, l’ex-Impératrice octogénaire s’arrête près d’une fenêtre, se met à pleurer et ressent un malaise en se remémorant cette époque ; le guide l’interpelle pour continuer la visite : personne ne remarque qu’il s’agit de l’ex-impératrice des Français ; seul un homme la reconnaît et lui apporte un verre d’eau.

L’Impératrice Eugénie en 1920
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