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La duchesse de Picquigny

 

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Marie Pauleduchesse de Chaulnes-Picquigny par Benjamin Warlop

Le 7 septembre 1744

Naissance de Marie-Paule-Angélique d’Albert de Luynes, duchesse de Chaulnes, nommée aussi : vidame d’Amiens et duchesse de Picquigny de 1762 à 1769. Elle est la fille de Marie-Charles-Louis d’Albert, duc de Luynes et de Chevreuse (1717-1771) et d’Henriette-Nicole Pignatelli d’Egmont( 1719-1782).

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Hôtel de Chaulnes (École des Mines)
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Henriette-Nicole Pignatelli d’Egmont par Nattier
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Le château de Chaulnes (début XVIIIsiècle)L’attribut alt de cette image est vide, son nom de fichier est Chateau-de-Chaulnes.jpg.

Le 23 mai 1758

Marie-Paule-Angélique d’Albert de Luynes épouse son cousin, Marie-Joseph d’Albert d’Ailly (1741-1793), à Dampierre. Son époux est le fils de Michel-Ferdinand d’Albert d’Ailly (1714-1769), 5e duc de Chaulnes et d’Anne-Josèphe Bonnier de La Mosson. Marie-Joseph d’Albert d’Ailly avait été promis à Alexandrine Le Normant d’Étiolles, fille légitime de la marquise de Pompadour, mais elle décéda peu avant ses dix ans.

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Sa belle-mère, Anne-Josèphe Bonnier de La Mosson,
duchesse de Chaulnes en Hébé (1744), par Nattier

Marie-Paule devient alors Vidame d’Amiens.


Marie Paule Angélique d’Albert de Luynesduchesse de Chaulnes,
à l’âge de treize ans,  en 1758 , par Carmontelle.

Et son mari, toujours en 1758, alors qu’il a seize ans, par Carmontelle

Image associée
Marie-Joseph d’Albert d’Ailly, duc de Chaulnes, prince de Picquigny,
portant un manteau rouge avec des fourrures de léopard

En mai 1762

Elle est titrée duchesse de Picquigny

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Le duc de Chaulnes Picquigny en Hercule par Nattier
…on en parlera bientôt comme l’homme le plus gros de Paris …

Le duc l’abandonne assez vite, notamment pour se lancer dans des voyages scientifiques.

Le 31 janvier 1766

Marie-Paule est nommée Dame du palais , en remplacement de la vicomtesse de Beaune, morte le 27 janvier précédent, elle reste en place jusqu’à la mort de Marie Leszczyńska (en 1768)… à laquelle elle semble fidèle et attachée puisqu’elle déclare :

«Je ne sais, Madame ce que c’est que le saut de l’anguille. Je ne l’ai jamais fait : il demande, dit-on, beaucoup de souplesse dans les reins; mais quel qu’il soit, le plus beau saut que j’aie jamais vu, le plus grand et le plus merveilleux est celui de la Dubarri (sic) qui, des bras des laquais, est sautée dans ceux du Roi.»

Le 24 juin 1768

Mort de la Reine Marie Leszczynska (1703-1768).

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Marie Leszczynska par Jean-Marc Nattier

En septembre 1769

Marie-Paule est encore titrée duchesse de Chaulnes

En mai 1770

Le Roi la nomme pour aller chercher la Dauphine à Strasbourg.

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Arrivée de Marie-Antoinette à Strasbourg

Le 16 mai 1770

Le Dauphin Louis-Auguste, son neveu, épouse l’Archiduchesse Marie-Antoinette d’Autriche.

Le saviez-vous ? Le mariage de Louis XVI et Marie-Antoinette a fait 132  morts
Gravure du mariage de Marie-Antoinette avec le Dauphin

Elle entoure la jeune Dauphine de ses plaisanteries sur la du Barry, qu’elle surnomme avec une élégance infinie la grande sauteuse. C’était d’ailleurs elle aussi qui établit la subtile distinction entre les siècles, les collets montés et les paquets…

Ces farces ne plaisent que trop à l’espiègle Dauphine, qui retrouve ainsi un peu du sel de son intimité avec Marie-Caroline, qui, déjà, suscitait les remontrances de leur auguste mère.

Par Joseph Krantzinger - Page 2 Huntin10
Marie-Antoinette, en amazone ou habit de chasse, par l’Autrichien Joseph Krantzinger

A la cour de Versailles, froncements de sourcils et pincements de lèvres accueillent ces enfantillages, qui, peu à peu, vont monter les esprits contre Marie-Antoinette.


Image de Marie-Antoinette (2006) de Sofia Coppola

Le 8 octobre 1771

Décès de son père, Marie-Charles-Louis d’Albert, duc de Luynes, duc de Chevreuse.

En 1773

La duchesse de Chaulnes, sa mère, contracte un nouveau mariage, aussi ridicule que disproportionné à sa naissance, avec un magistrat, François-Henri, dit « Martial », de Giac (1737-1794) ; les époux se sépareront, de gré à gré, dès l’année suivante.

« La Duchesse de Chaulnes était certainement la plus extravagante et la plus ridicule personne de France. C’était une grosse douairière toute bouffie, gorgée, boursoufflée de santé masculine et de sensibilité philosophique, qui se faisait ajuster et coiffer en petite mignonne, et qui zézéyait en parlant pour se rajeunir. Elle était éminemment riche, et c’étaient les enfants du Maréchal de Richelieu qui devaient hériter d’elle ; je pense que c’était à cause de leur grand’mère qui était une Mlle Jeannin de Castille. On supposait bien qu’elle éprouvait la tentation de se remarier ; mais ses héritiers ne s’en inquiétaient guère, en se reposant sur la difficulté qu’elle aurait à trouver un homme de la cour, ou même un simple gentilhomme qualifié qui voulût affronter une pareille exorbitance de chairs, de ridicules et de moustaches.

Il y avait à Paris, d’un autre côté, car c’était dans une des chambres d’enquêtes, un certain Conseiller sans barbe qui s’appelait M. de Giac, et qui était l’homme de justice le plus pédant, le plus risiblement coquet et le plus ennuyeux. Il avait l’air d’un squelette à qui l’on aurait mis du rouge de blonde et des habits de taffetas lilas. Il pinçait de la mandoline en se pinçant la bouche et jouant des prunelles. […]

Pour apprendre à M. de Giac à compromettre sa dignité parlementaire en épousant une folle à cause de son argent, le Parlement de Paris l’obligea de quitter la magistrature, et le Roi l’exila du côté de Barèges où nous l’avons vu se promenant le long des ruisseaux, costumé comme un berger d’Opéra, sous un parasol orné d’églantines, et la houlette à la main. » [sic]

Souvenirs de la marquise de Créquy de 1710 à 1803. Paris, H.-L. Delloye et Garnier frères, 1842

« La femme à Giac » mourra le 4 décembre 1782 au Val-de-Grâce.

En 1773

Marie-Joseph de Picquigny trouve l’art de faire cristalliser les alcalis, en les saturant d’acide carbonique au-dessus d’une cuve de bière.

Quelque temps après, les chimistes ayant reconnu que l’asphyxie par le charbon en combustion est due à la formation de l’acide carbonique, Marie-Joseph d’Albert d’Ailly propose un moyen de secourir les asphyxiés, en leur administrant, sous différentes formes, l’alcali volatil, autrement dit de l’ammoniac gazeux. Après avoir fait des expériences avec succès sur plusieurs animaux, il veut confirmer sa découverte en s’asphyxiant lui-même. Il donne plusieurs leçons à son valet de chambre, et, lorsqu’il le pense assez exercé, il s’enferme dans un cabinet vitré, s’assoit sur un matelas, et s’environne de brasiers de charbons allumés.

« Quand vous me verrez tomber, dit-il, vous me retirerez du cabinet, et vous me donnerez des secours, comme je vous ai enseigné à le faire. »

Le valet de chambre, attentif, obéit avec précision, et parvient à ranimer son maître.

Le 11 février 1773

Le duc de Chaulnes, son mari, a une altercation avec Beaumarchais qu’il accuse de lui ravir sa maîtresse, l’actrice Mademoiselle Ménard.

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Fabrice Luchini est Beaumarchais, l’insolent (1996) d’Édouard Molinaro L’attribut alt de cette image est vide, son nom de fichier est Jacques-Weber-dans-Beaumarchais-linsolent.jpg.
Jacques Weber y incarne le duc de Chaulnes-Picquigny L’attribut alt de cette image est vide, son nom de fichier est Jacques-Weber-dans-Beaumarchais-linsolent-2.jpg.

« Scène extravagante, rue de Condé, entre le baron de Beaumarchais et le duc de Chaulnes, l’homme le plus gros de Paris. ___ Le duc de Chaulnes, ce mastodonte, possédait une maîtresse délicieuse en la personne d’une comédienne de la Comédie Italienne : Mademoiselle Ménard que Beaumarchais trouvait, lui aussi, fort à son goût.»

André Castelot dans l’Almanach de l’histoire, 1962
L’attribut alt de cette image est vide, son nom de fichier est Florence-Tomassin-en-Mademoiselle-Menard-dans-Beaumarchais-linsolent.jpg.Florence Tomassin incarne Mademoiselle Ménard dans Beaumarchais, l’Insolent

« La comédienne eut des sentiments analogues pour l’auteur dramatique et tout se déroula le mieux du monde jusqu’à ce jour de février 1773 ___ou le duc de Chaulnes apprit son infortune. Il eut le mauvais goût de prendre fort mal la chose et se précipita au Louvre où depuis dix années Beaumarchais rendait la justice __ mais oui ! __ en qualité de  » président de la Capitainerie de la Garenne royale « . Le duc, qui voulait pourfendre son rival, dut attendre la fin de l’audience pour mener à bien ses projets de vengeance. Force lui fut d’écouter la défense d’un certain Jean Baille accusé d’avoir laissé son troupeau paître à Montparnasse et celle de deux garnements qui avaient osé tuer un lièvre à Clamart. Après l’audience, Beaumarchais demanda simplement à son rival la permission d’aller chercher une arme plus solide que l’épée de parade qu’il avait au côté. Chaulnes y consent et tout en trépignant de fureur accompagne Beaumarchais jusqu’à la rue de Condé. Là se déroule une scène burlesque. La dispute dura quatre heures, nous raconte Gosselin Lenôtre, «au bout desquelles le gros gentilhomme déclare qu’il ne veut plus se battre ; il dérogerait en croisant le fer contre un vilain, un baron, un ex-horloger. Le vilain s’étonne, ricane, persifle» __ et il s’y entend ! La fureur du duc redouble, «il veut arracher avec ses dents le cœur de son insulteur» et se jette sur lui. Bataille ; le colosse tape dur ; Beaumarchais à la figure en sang, les vêtements en loques ; et tout à coup son assaillant se calme.»

André Castelot dans l’Almanach de l’histoire, 1962
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Jacques Wéber est le duc de Chaulnes dans Beaumarchais, l’insolent (1996) d’Édouard Molinaro L’attribut alt de cette image est vide, son nom de fichier est Beaumarchais-l-insolent_.jpg.

« Qu’y a-t-il? Il a faim, il demande à manger. Son rival fait servir un repas improvisé ; on s’attable, on échange menaces et gros mots, et, dès que l’appétit du grand seigneur est satisfait, il retombe à coups de poing sur son hôte». Le commissaire de police vient ensuite fort à point pour séparer les combattants qui furent tous deux arrêtés. Le duc pachyderme est vite libéré, mais Beaumarchais fait deux mois de prison au château de Vincennes. A sa sortie il aura complètement oublié Mlle Ménard, et ce n’est pas elle __ Beaumarchais le lui avait cependant promis __ qui créera Rosine du Barbier.»

André Castelot dans l’Almanach de l’histoire, 1962
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Image de Beaumarchais, l’insolent (1996) d’Édouard Molinaro

Le 10 mai 1774

Mort de Louis XV.

Louis XV, roi de France, âgé de 64 ans, deux mois avant sa mort, en mars 1774, par Montpetit
Louis XV par Montpetit

Le Dauphin devient Roi sous le nom de Louis XVI

En mai 1774

Marie-Paule de Picquigny devient Dame du palais de Marie-Antoinette  et reste en place jusqu’à sa mort.

Marie-Antoinette en 1775, par Jean-Baptiste Gautier D'AgotyMarie-Antoinette, portrait Au Globe par Gautier-Dagoty, 1775

« De pareils bons mots ( je parle de la précédente citation du saut de l’anguille…)  n’étaient lâchés que dans les conversations d’intimité et de confiance. La Dauphine ensuite les faisait valoir, les variait suivant les occasions, ne les répétait jamais sans faire de grands éclats de rire, & ne voyait jamais la Dubarri  sans s’écrier ô la grande sauteuse qui ressuscite les morts.
Ce règne de faveur ne fut pas pour la duchesse de Picquigny de longue durée.    On fit entendre à la Dauphine que peut-être quelque jour elle serait le sujet des plaisanterie de sa favorite . Les diseurs de bons mots, lui faisait-on entendre, n’épargnent personne, ils cherchent à faire rire, il leur importe peu aux dépens de qui.  Ce grain de défiance jeté dans l’esprit de la Dauphine, on eut soin de l’y entretenir et de le faire germer .
»

Porte-feuille d’un talon rouge. Contenant des Anecdotes galantes & secrettes … et qui poursuit :

« Le duc de la Vauguyon de son côté minait la faveur de Mme de Pecquigny, en faisant envisager au Dauphin son élève la suite que pourraient avoir ces bons mots si le Roi en était jamais instruit.  La Dauphine se tint sur la réserve avec sa favorite, & passa bientôt de la réserve à l’indifférence .
M. de la Vauguyon avait ses vues en desservant Mme de Pecquigny. A la faveur dont elle jouissait il voulait substituer Mme de Saint-Mégrin, sa bru , & il en vint à bout, mais la faveur de celle-ci ne fut que passagère. Elle se piquait aussi de dire de bons mots, mais ces bons mots étaient moins plaisants que méchants. Aucun n’était dirigé contre la Dubarri
, c’était la politique de Mme de Saint-Mégrin. Elle espérait par le crédit de cette femme autant que par le crédit dont son mari jouissait auprès de Monsieur le Dauphin obtenir la place de dame d’atours …
L’esprit de madame la duchesse de Chaulnes est si singulier, qu’il est impossible de le définir : il ne peut être comparé qu’à l’espace ; il en a pour ainsi dire toutes les dimensions, la profondeur, l’étendue et le néant.
(…)
Madame la duchesse de Chaulnes est un être qui n’a rien de commun avec les autres êtres que la forme extérieure : elle a l’usage et l’apparence de tout, et elle n’a la propriété ni la réalité de rien.»

Madame du Deffand
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Marie-Joseph d’Albert d’Ailly par Alexander Roslin

« La duchesse de Chaulnes était certainement la plus extravagante et la plus ridicule personne de France.
C’était une grosse douairière toute bouffie, gorgée, soufflée, boursouflée de santé masculine et de sensibilité philosophique, qui se faisait ajuster et coiffer en petite mignonne, et qui zézéyait en parlant pour se rajeunir. Elle était éminemment riche, et c’étaient les enfants du Maréchal de Richelieu qui devaient hériter d’elle ; je pense que c’était à cause de leur grand-mère qui était une Mlle Jeannin de Castille. On supposait bien qu’elle éprouvait la tentation de se remarier ; mais ses héritiers ne s’en inquiétaient guère, en se reposant sur la difficulté qu’elle aurait à trouver un homme de la cour, ou même un simple gentilhomme qualifié qui voulût affronter une pareille exorbitance de chairs, de ridicules et de moustaches.
Il y avait à Paris, d’un autre côté, car c’était dans une des chambres d’enquêtes, un certain Conseiller sans barbe qui s’appelait M. de Giac, et qui était l’homme de justice le plus pédant, le plus risiblement coquet et le plus ennuyeux. Il avait l’air d’un squelette à qui l’on aurait mis du rouge de blonde et des habits de taffetas lilas. Il pinçait de la mandoline en se pinçant la bouche et jouant des prunelles. Il avait la prétention d’avoir composé la musique et les paroles d’un opéra tragique, mais par habitude il ne fabriquait que des pièces fugitives, et c’était de la poésie, d’autant plus légère qu’il n’y avait rien dedans.
Voilà M. de Richelieu qui s’amuse à faire courir le bruit d’un mariage entre Mme de Chaulnes et M. de Giac qui ne se connaissaient point du tout. C’est un bruit qui se répand dans tout Paris : on leur en parle ; Mme de Chaulnes se fait désigner l’équipage, la loge et la personne de M. de Giac, et vice versa de la part du Conseiller pour la Duchesse ; on s’observe, on s’approche, on fait connaissance, on s’admire, et finalement on s’épouse. Mme de Chaulnes en a donné deux cent mille livres de rente à son second mari, et voilà M. de Richelieu bien récompensé ! — Je dois vous annoncer, lui vint-elle dire, au pavillon d’Hanovre, en prenant des airs de mineure, je viens vous annoncer que je vais me donner un tuteur…. — Madame, lui répondit-il en s’inclinant jusqu’à terre, (ce qui préludait toujours à quelque perfidie), j’aurais cru que vous aviez perdu le droit de le choisir vous-même ; et quelle est donc, s’il vous plaît, cette heureuse et prudente personne qui va diriger votre minorité ? Elle répondit en minaudant que c’était un jeune magistrat qui avait l’honneur d’appartenir aux Lefèvre de Caumartin ; mais elle ne voulut ou n’osa jamais le nommer, ce qui priva M. de Richelieu du plaisir de lui répondre qu’on n’était plus jeune à cinquante-deux ans, parce que c’était précisément l’âge de la Duchesse et celui de son Conseiller des enquêtes. Ce qu’il y eut de charmant, c’est qu’elle alla disait partout que le Maréchal de Richelieu l’avait complimentée de la manière la plus aimable, et qu’il avait eu la galanterie de l’appeler Pupille dilatée.
Pour apprendre à M. de Giac à compromettre sa dignité parlementaire en épousant une folle à cause de son argent, le Parlement de Paris l’obligea de quitter la magistrature, et le Roi l’exila du côté de Barèges où nous l’avons vu se promenant le long des ruisseaux, costumé comme un berger d’Opéra, sous un parasol orné d’églantines, et la houlette à la main. tout donne à penser qu’il aura fini raisonnablement, car il a légué toute sa fortune à l’hôtel-Dieu de Bordeaux.
»

Souvenirs  de Madame de Créqui

En 1775

Marie-Joseph de Picquigny prouve que l’air méphitique des cuves de brasserie est en fait de l’acide carbonique ; il établit le procédé pour préparer facilement de l’eau acidulée, par le moyen de moussoirs avec lesquels on agite de l’eau au-dessus de cuves contenant de la bière en fermentation. Il indique les moyens d’extraire et de purifier les sels de l’urine.

A la mi-novembre 1781

On dit à la duchesse de Chaulnes, mourante et séparée de son mari :

« Les sacrements sont là.
— Un petit moment.
— M. le duc de Chaulnes voudrait vous revoir.
— Est-il là ?
— Oui.
— Qu’il attende : il entrera avec les sacrements. »

Le 17 novembre 1781

Marie-Paule de Picquigny meurt  à Paris.

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