
Le 9 mars 1749
Naissance de Honoré Gabriel Riquetti, comte de Mirabeau, plus communément appelé Mirabeau, au Bignon-Mirabeau dans le Loiret. Il est le cinquième enfant et second fils de Victor Riquetti de Mirabeau (1715-1789), économiste de renom, et de Marie-Geneviève de Vassan (1725-1795), Mirabeau est issu par son père d’une famille de la noblesse provençale et par sa mère, d’une lignée de financiers.

Gabriel est né avec un pied tordu, deux grandes dents et surtout une tête énorme (ce qui a fait dire qu’il était hydrocéphale). Il a également la langue enchaînée par le filet. Avant de présenter l’enfant à son père, la nourrice le prévient : « Ne vous effrayez pas ». Et l’accoucheur d’ajouter : « Il aura beaucoup de peine à s’exprimer ». Mirabeau admettra sa difformité, mais voudra en tirer sa force :
« On ne connaît pas toute la puissance de ma laideur ».
En 1750
Naissance de sa sœur, Victoire Françoise Riquetti de Mirabeau (1750-1754).
En 1751
Naissance et mort de son frère Jean-Antoine Riquetti de Mirabeau.
En 1752
À l’âge de trois ans, Gabriel est encore défiguré par une petite vérole mal soignée ; son visage au teint livide en garde de profondes cicatrices. Son enfance est marquée par la sévérité de son père qui n’a pas d’affection pour lui.
Le 4 septembre 1752
Naissance de sa sœur, Marie Louise Catherine Riquetti de Mirabeau (1752-1807), future épouse du marquis Jean Paul de Clapiers-Cabris de Grasse (1750-1813).
En 1753
Naissance de son frère, Victor Riquetti de Mirabeau (1753-1756).
En 1754
Son père écrit à son frère, le bailli de Mirabeau : « Ton neveu est laid comme le fils de Satan ». Il a également pour habitude de l’appeler « Monsieur l’ouragan » ou « le comte de la Bourrasque ».
Le 30 novembre 1754
Naissance de son frère, le vicomte de Mirabeau André Boniface Louis Riquetti de Mirabeau (1754-1792).
Gabriel est placé par son père chez l’abbé Choquard à Paris. Destiné à une carrière militaire, il accumule les dettes de jeu, si bien que son père le fait emprisonner sur l’île de Ré par lettre de cachet.

Il étudie à la faculté de droit de l’université d’Aix-en-Provence où il fréquente, notamment Jean-Etienne Portalis (1746-1807), futur rédacteur du Code civil (en 1804).
En 1768
Gabriel est incorporé à un régiment, mais contracte des dettes, ce qui provoque de nouveau la colère de son père. Il gagne une réputation de libertinage :
« Mais le monde ne pardonne pas à Mirabeau cette sorte de férocité, d’exaspération physique que remplaçait chez lui la légèreté du libertinage à la mode : une fougueuse nature éclatait dans ces vices, au lieu de la gracieuse corruption qu’on était accoutumé à admirer ».
Gustave Lançon, Histoire de la littérature française
, Paris, Hachette, 1895
En 1768-1769
Il participe à la campagne de Corse, ce dont il se repentira.
« J’avoue, messieurs, que ma première jeunesse a été souillée par une participation à la conquête de la Corse. »
Mirabeau en novembre 1789

Le 23 juin 1772

Gabriel de Mirabeau épouse en l’église du Saint-Esprit d’Aix-en-Provence Émilie de Covet-Marignane (1752-1800), fille du puissant marquis de Marignane.

En 1773
La comtesse de Mirabeau accouche d’un fils, Victor, qui mourra en 1778.

En 1774
Mirabeau père demande l’emprisonnement de Gabriel au château d’If, au large de Marseille, pour « le remettre dans le droit chemin », emprisonnement qui dure près d’un an.

En 1775
Gabriel est finalement exilé au château de Joux, en Franche-Comté. Là, Mirabeau use de son charme auprès du gouverneur pour se rendre de nombreuses fois à Pontarlier : à l’occasion des fêtes organisées pour le sacre de Louis XVI, il y rencontre Sophie de Monnier (1754-1789), jeune femme mariée au président de la chambre des comptes de Dole qui est près de cinquante ans son aîné ; celle-ci devient sa maîtresse. Ils s’enfuient tous deux aux Provinces-Unies, tandis qu’on les juge à Pontarlier par contumace (Sophie sera condamnée à l’enfermement à vie dans une maison de repentance pour crime d’adultère, Mirabeau à mort pour rapt et séduction).

Mirabeau a consigné une chronologie des événements dans des Souvenirs tracés de sa main, depuis Pontarlier jusqu’à son arrivée à Amsterdam avec Sophie :
Du au
« J’arrive le 25 mai à Pontarlier. Mois de juin. Sophie vient au château de Montpelat. Mois de juillet. Fêtes pour le sacre. Je ne parais plus chez le marquis de Monnier. 25 octobre. À son retour de ses terres, j’y vais. Voyage en Suisse en Novembre. 13 décembre. Je fus heureux. Le 14 janvier 1776. Je me cache chez Sophie pour ne pas remonter au château. (…) Jeudi 14 mars. Je passe la nuit à la Perspective avec Sophie. (…) Première évasion, tentée avec Le Gay le mardi 14 mai, empêchée par Montherot. Seconde, dans la nuit du vendredi 24 au samedi 25, avec le chevalier de Mâcon. (…) Je pars dans la nuit de mardi 13 août au mercredi 14, pour Verrières. (…) J’arrive le vendredi 23. Samedi 24, Sophie arrive aux Verrières à onze heures et demie du soir. Vendredi 15. Départ des Verrières à dix heures du soir. Le jeudi 26. Arrivé à Roterdam. Lundi 7 octobre 1776. Arrivé à Amsterdam ».
Mirabeau

En 1776 et 1777
Sophie et Gabriel séjournent neuf mois à Amsterdam.
« L’avenir ne m’offrait que trois perspectives: la mort, l’esclavage accompagné du désespoir, et le bonheur. J’ai choisi celui-ci; qui aurait pu hésiter ?… »
Sophie de Monnier
Mirabeau publie alors son Essai sur le despotisme, qui dénonce l’arbitraire du pouvoir royal :
« Le despotisme n’est pas une forme de gouvernement […] s’il en était ainsi, ce serait un brigandage criminel et contre lequel tous les hommes doivent se liguer. »
En mai 1777
Arrêtés ensemble, ils sont reconduits en France sous escorte policière. Sophie, enceinte, est placée en maison de santé chez Mademoiselle Douay, à Paris.
En 1778
Après son accouchement, Sophie est séparée de sa fille, prénommée Gabrielle Sophie, et enfermée au couvent des sœurs de Sainte-Claire, à Gien, tandis que Mirabeau, condamné à mort par contumace, est à nouveau enfermé par lettre de cachet au donjon de Vincennes.
Il y rencontre le marquis de Sade (1740-1814), qui y est enfermé à la même époque.
En 1780
Une correspondance s’échange entre Gabriel et Sophie, dont les lettres seront publiées, en partie, en 1792 par Pierre Louis Manuel (1751-1793), admirateur du comte de Mirabeau, sous le titre de Lettres à Sophie. Leur fille, Gabrielle Sophie, qu’on avait confiée à une nourrice de Deuil , meurt à l’âge de deux ans. sans que son père n’ait jamais pu la connaître.
Les décès coup sur coup de ses deux seuls petits-enfants, Victor et Gabrielle- Sophie, adoucissent Mirabeau père, qui ne souhaite pas que sa lignée s’éteigne. Il accepte de faire libérer son fils aîné, à condition de détenir une autre lettre de cachet qui pourrait le renvoyer en prison : Mirabeau fils accepte la condition, et doit lui-même écrire aux ministres pour appuyer la requête paternelle.
Le 13 décembre 1780
Après quarante-deux mois d’emprisonnement, Mirabeau est libéré, mais reste sous la tutelle vigilante de son père.
En janvier 1781
Mirabeau s’installe à Paris.

En avril 1781
Mirabeau fuit Paris et ses créanciers.
En mai 1781
Gabriel rend une visite secrète à Sophie au couvent de Gien. Mais il la quitte rapidement, s’attachant à trouver un arrangement définitif avec sa famille et le marquis de Monnier, avec l’accord de Sophie, et se tourne vers la politique.
« La première partie de la vie de Mirabeau est remplie par Sophie, la seconde par la révolution. Un orage domestique, puis un orage politique, voilà Mirabeau ».
Victor Hugo , Une étude sur Mirabeau

En mars 1783, la mort du marquis de Monnier libère Sophie qui s’installe dans un nouveau logis attenant au couvent et « souvent se rend dans les châteaux environnants, où partout son esprit et son amabilité lui assurent un accueil empressé »…
Alors qu’on essaiera de la persuader de retourner auprès du marquis, Sophie s’écrira : « L’intérêt jamais ne me guidera; on peut tout m’ôter, hors ma façon de penser et mes sentiments; jamais je ne rentrerai chez lui, je le déclare: je préférerais l’échafaud ! »
Elle se donnera la mort en 1789.
En 1782
Se réconciliant avec son père, qui commence à voir en lui la puissance politique et l’intelligence, Mirabeau se concentre désormais sur l’absolution de ses différentes condamnations.
S’il ne purge pas sa peine avant mai 1782, il devra 40 000 livres de dommages et intérêts ; il se livre donc le 8 février 1782 à Pontarlier, et demande l’absolution aux juges. Sa défense est assez simple : une femme mariée ne peut être victime de rapt, et Sophie l’a suivi parfaitement librement, la séduction ne pouvant donc être retenue.
Sa femme demande la séparation de corps en 1782 et est défendue par Portalis. Mirabeau défend sa propre cause dans ce procès qui défraie la chronique. Il le perd, après une joute oratoire assez hostile entre les deux orateurs.
En juillet 1783
Emilie de Mirabeau obtient la séparation de corps. Mirabeau ne montre pas de ressentiment à l’encontre de Portalis car, non seulement il reconnaît publiquement ses qualités oratoires et sa loyauté, mais, de surcroît, il le consultera plus tard sur une affaire et demandera son appui lors de la campagne électorale de 1789 pour les états généraux, en Provence.
En 1785
Mirabeau fait un discours de Dénonciation de l’agiotage au Roi et à l’assemblée des notables.
En juin 1786
Talleyrand (1754-1838) avec qui il est lié, lui obtient une mission secrète à Berlin, où il reste six mois pour le compte du Contrôleur général des finances de Louis XVI, Charles-Alexandre de Calonne (1734-1802). Il tente en vain d’être nommé à un vrai poste diplomatique.

En janvier 1787
À son retour, furieux de n’avoir rien obtenu, il publie un pamphlet Dénonciation de l’agiotage (mars 1787) qui entraîne une lettre de cache et le contraint à fuir à Liège.

En 1788
Mirabeau fait partie, entre autres avec Brissot (1754-1793) et Condorcet (1743-1794), des fondateurs de la Société des amis des Noirs, créée pour l’abolition immédiate de la traite des Noirs et progressive de l’esclavage dans les colonies.

Mirabeau se présente en Provence aux élections des états généraux de 1789. Repoussé par la noblesse, cet aristocrate déclassé publie un discours véhément adressé aux nobles provençaux.
Le 5 décembre 1788
Le Parlement de Paris accepte le doublement du Tiers, défendu par la Reine, mais ne se prononce pas sur la question du vote par ordre ou par tête. Louis XVI se fâche et déclare aux parlementaires :
« c’est avec l’assemblée de la Nation que je concerterai les dispositions propres à consolider, pour toujours, l’ordre public et la prospérité de l’État »

Le 29 janvier 1789
Lettre de convocation des états généraux à Versailles :
« De par le Roi,Notre aimé et féal.Nous avons besoin du concours de nos fidèles sujets pour Nous aider à surmonter toutes les difficultés où Nous Nous trouvons relativement à l’état de Nos finances, et pour établir, suivant nos vœux, un ordre constant et invariable dans toutes les parties du gouvernement qui intéressent le bonheur de nos sujets et la prospérité de Notre royaume. Ces grands motifs Nous ont déterminé à convoquer l’Assemblée des États de toutes les provinces de notre obéissance, tant pour Nous conseiller et Nous assister dans toutes les choses qui seront mises sous nos yeux, que pour Nous faire connaître les souhaits et doléances de nos peuples, de manière que par une mutuelle confiance et par un amour réciproque entre le souverain et ses sujets, il soit apporté le plus promptement possible un remède efficace aux maux de l’État, que les abus de tous genre soient réformés et prévenus par de bons et solides moyens qui assurent la félicité publique et qui nous rendent à Nous particulièrement, le calme et la tranquillité dont Nous sommes privés depuis si longtemps. Donné à Versailles, le 24 janvier 1789. »
Parallèlement à ces élections, de grands efforts de concertation et de rédaction sont accomplis dans tout le royaume pour apporter une réponse au Roi sur les dysfonctionnements de son royaume et les doléances de ses sujets.


« Sire, nous sommes accablés d’impôts de toutes sortes ; nous vous avons donné jusqu’à présent une partie de notre pain, et il va bientôt nous manquer si cela continue. […] Nous n’en pouvons plus et qu’il faut nous diminuerons impôts. Ce qui nous fait bien de la peine, c’est que ceux qui ont le plus de bien paient le moins. Nous payons la taille, et le clergé et la noblesse rien de tout cela. Pourquoi donc est-ce que ce sont les riches qui paient le moins et les pauvres qui paient le plus ? Est-ce que chacun ne doit pas payer selon son pouvoir ? Sire, nous vous demandons que cela soit ainsi, parce que cela est juste. »
Extrait du cahier de doléances des paysans de Culmont, 1789

Dès janvier 1789
Dans toutes les paroisses de France, se rédigent les cahiers de paroisses qui, regroupés, mis en forme et résumés lors des assemblées de bailliage deviendront les cahiers de doléances avec lesquels les députés élus monteront à Versailles.
Plus de 60000 de ces cahiers rédigés par des curés, des notaires, des avocats, des membres de corporations ont ainsi été constitués dans toute la France. Des cahiers parvenus jusqu’à notre époque il se dégage un ensemble de points qui semble faire l’unanimité des trois ordres.
Le 6 avril 1789
Il est élu par le tiers-état, à Aix-en-Provence et à Marseille.

Le 5 mai 1789
Ouverture des États-Généraux à l’hôtel des Menus Plaisirs à Versailles.



Les députés du Tiers-Etat dans L’été de la Révolution de Lazare Iglésis

On compte 1 214 députés, dont 308 du Clergé, 285 de la Noblesse et 621 du Tiers-État.

La Reine se rend à la salle escortée par les Gardes du Corps du Roi, et accompagnée dans sa voiture par la comtesse de Provence, Madame Elisabeth, Mesdames Adélaïde et Victoire et par la princesse de Chimay sa Dame d’Honneur. La duchesse d’Orléans, la duchesse de Bourbon, la princesse de Conti et la princesse de Lamballe, en robes de Cour et somptueusement parées, se rendent à la salle de l’assemblée dans leurs voitures et prennent place dans les tribunes derrière le Roi. Les fastes de l’Ancien régime vivent là leurs dernières heures.

Louis XVI fait un discours dans lequel il fait preuve d’excellentes intentions et donne de bonnes promesses.

Y sont réunis tous les protagonistes de la révolution future…



À l’intérieur, le souverain est alors installé sous un baldaquin, situé devant l’escalier couvert qui assure actuellement la communication entre les deux cours. Les trois ordres sont assis séparément dans les gradins disposés en fer à cheval, tandis de hautes tribunes accueillent le public.

Pour Sa dernière représentation en majesté, la Reine est revêtue d’une robe de cour mauve et Sa coiffure est garnie de couronnes impériales. Au soleil, les diamants et la robe en tissu argenté de Marie Antoinette brillent d’une splendeur incomparable. Bien que le costume ait été calculé pour effacer Son image de la dame de Trianon vêtue d’une chemise, elle a en fait simplement montré la « richesse et la grandeur » que, selon La Fare, elle a continué à apprécier au détriment du peuple.

«Majestueuse en grand habit tissé d’or et d’argent ornementée des joyaux de la couronne, dont le De Guise et le Miroir du Portugal, des Mazarin en amandes aux oreilles, de hautes plumes blanches flottant sur Sa coiffure piquée du Sancy et mêlée d’une variété de Lys dite couronnes impériales ornant depuis le XVIe siècle les parterres des palais impériaux autrichiens.»
Sylvie Le Bras-Chauvot, Marie-Antoinette l’Affranchie (2020)
Le discours d’ouverture de Louis XVI, bref et cassant laisse les députés sans réponse sur ce point et surpris tout le monde par son ton. En effet, le Roi précise que les Etats Généraux sont réunis à sa demande et que lui seul sera juge de décider de ce dont ils devront débattre. Barentin (1738-1819), le garde des Sceaux, fait ensuite l’éloge du Roi.



Necker (1732-1804) prononce enfin un très long discours qui fait prendre conscience aux députés de la situation financière désastreuse du royaume.

Il fait apparaître que la situation générale en France est beaucoup plus confuse qu’on ne le pensait ; le gouvernement est totalement désorienté.


Il fait apparaître que la situation générale en France est beaucoup plus confuse qu’on ne le pensait ; le gouvernement est totalement désorienté.
Seul le contrôleur des finances aborde les raisons pour lesquelles les états généraux sont réunis : le déficit du budget. Mais il affirme qu’il sera aisé d’y remédier. Il ne parle pas du problème qui préoccupe le plus les députés : le vote par ordre, ou par tête, à l’issue de la séance solennelle, qui conditionne toute réforme.
Le 6 mai 1789
L’ensemble des députés du Tiers Etat se réunit dans cette même salle des menus plaisirs tandis que les deux ordres privilégiés se sont vus attribuer des salles de délibération pour vérifier les pouvoirs respectifs de leurs députés et donc se constituer. Du côté de la noblesse, seule une minorité de 47 députés souhaitent une vérification des pouvoirs commune aux trois ordres. Côté clergé, les avis sont plus partagés puisqu’ils sont 114 pour et 133 contre. Face à cette situation, le Tiers Etat ne doit surtout pas, comme certains voudraient le faire, effectuer la vérification des pouvoirs de ses députés et donc se constituer, ce qui reviendrait à accepter l’ancienne forme de consultation par ordre.

Mirabeau l’a bien compris et surgit à la tribune en criant :
« Rien de tout cela, Tant que les pouvoirs n’auront pas été vérifiés en commun nous ne sommes, nous Tiers-Etat, qu’une agrégation d’individus ».
En d’autres termes, il faut attendre.
Le 7 mai 1789
États généraux, le journal que le nouveau député publie depuis le 2 mai, est saisi. Une interdiction de publier les comptes-rendus des séances des états généraux est édictée par le conseil d’état. Mirabeau n’en tient pas compte et continue à publier le compte-rendu des séances de l’Assemblée, ainsi que les analyses des questions politiques à l’ordre du jour, d’abord sous le titre Lettres du comte Mirabeau à ses commettants du 10 mai au 25 juillet 1789, puis sous le titre Courrier de Provence, qui paraîtra encore après la mort de son fondateur jusqu’au 30 septembre 1791.
Le 4 juin 1789
Mort du Dauphin, Louis-Joseph-Xavier-François (1781-1789), à Meudon.

Le 19 juin 1789
Ils sont 149 (dont six prélats) sur 200 à accepter de vérifier leur pouvoir au sein de l’Assemblée Nationale.

Sur les conseils de ceux qui refusent cette réunion des trois ordres, Louis XVI se résout à la rigueur et décide qu’une séance royale aura lieu le 23 juin où chacun des trois ordres reprendra sa place. D’ici là pour qu’aucune autre réunion de l’Assemblée Nationale n’ait lieu Louis XVI fait fermer la salle des menus plaisirs.
Le 20 juin 1789
Serment du Jeu de paume
La salle de l’hôtel des Menus Plaisirs est fermée par ordre du Roi. Les députés du Tiers-Etat font le serment d’écrire une Constitution dans la Salle du Jeu de Paume.

Sous la proposition de Mounier tous les députés moins une voix, prêtent serment de ne jamais se séparer avant qu’une Constitution soit rédigée et approuvée, en répétant chacun à leur tour « Je le jure ! » .


Le Serment du jeu de paume dans L’été de la Révolution de Lazare Iglésis




Le 23 juin 1789
Tout est prêt aux yeux de Louis XVI pour une reprise en main vigoureuse de cette assemblée récalcitrante. Des forces armées sont rassemblées autour et dans Versailles et des textes destinés aux députés ont été préparés pour leur faire savoir qu’en cas de non-obéissance aux ordres royaux ils auraient à faire aux hommes d’armes.
Comme lors de la séance d’ouverture, les ordres sont introduits les uns après les autres en prenant soin de laisser le Tiers attendre plus d’une heure dehors, ce qui hérisse la fraction de la noblesse qui, depuis la formation de l’Assemblée, songe à faire cause commune avec celle-ci. Par cette maladresse, le Roi braque encore contre lui une partie de la noblesse, le seul ordre encore unanimement rallié à lui.
Necker est absent, Louis XVI paraît, entouré de toute la Cour, et commence un discours très dur contre l’Assemblée Nationale devant des députés consternés.

Louis XVI lui reproche tout d’abord son inaction depuis bientôt deux mois, puis il proclame que « l’ancienne distinction des trois ordres doit être conservée« , que les députés élus par chacun des trois ordres doivent former trois chambres séparées ne pouvant délibérer en commun qu’avec l’accord du Roi que « toutes les décisions prises depuis le 17 juin par les députés sont nulles, illégales et inconstitutionnelles« .
Les Etats pourraient délibérer des impôts, mais il sera interdit de traiter en commun « des affaires qui regardent les droits antiques et constitutionnels des trois ordres, la forme de constitution à donner aux prochains Etats, les propriétés féodales et seigneuriales, les droits utiles et les prérogatives des deux premiers ordres« . Suite à ce discours, il fait distribuer à tous les députés le texte qu’il vient de prononcer ainsi qu’un mémorandum intitulé « Les intentions du Roi » dans lequel il s’efforce de satisfaire certaines demandes du Tiers. Il y presse le clergé et la noblesse de renoncer à leurs privilèges pécuniaires, se prononce pour l’abolition de la taille, l’adoucissement de la gabelle, mais ne recule pas sur les droits seigneuriaux et féodaux. Il promet l’abolition des lettres de cachet, recherche un moyen de concilier la liberté de la presse et le respect de la religion, annonce la création d’états provinciaux (2/10 de clergé, 3/10 de noblesse et 5/10 de Tiers) pouvant délibérer en commun et dont la compétence et les attributions seraient élargies. Il exprime également le souhait que les douanes soient portées aux frontières du royaume, que l’administration de la justice soit améliorée, et que l’on en finisse avec l’usage des corvées pour la confection et l’entretien des chemins.
Il y a un tel écart entre son discours et ses intentions qu’on reste interloqué devant cet homme. Louis XVI cache-t-il derrière une fermeté maladroite et une volonté de s’imposer monarque, un réel souhait de conciliation ou bien est-ce par peur, couardise et faiblesse qu’après avoir manié le bâton il fait marche arrière ayant trop présumé de ses forces ?
Le Roi termine la séance par cette dernière phrase « je vous ordonne, Messieurs, de vous séparer tout de suite et de vous rendre demain matin chacun dans les chambres affectées à votre ordre pour y reprendre vos séances. J’ordonne en conséquence au grand maître des cérémonies de faire préparer les salles. »
Louis XVI dit qu’on devait se séparer, lui-même se lève et sort. La noblesse et le clergé sortent, mais au centre de la salle immobile le Tiers demeure dans le silence.
Le grand maître des cérémonies Dreux Brézé s’avance pour faire évacuer la salle. Derrière lui, un piquet de Gardes Françaises et un piquet de Gardes Suisses se sont arrêtés à la porte.
Alors Mirabeau se dresse et lui dit terrible :
« Oui, Monsieur, nous avons entendu les intentions qu’on a suggérées au Roi ; et vous qui ne sauriez être son organe auprès des États-Généraux, vous qui n’avez ici ni place ni voix, ni droit de parler, vous n’êtes pas fait pour nous rappeler son discours. Cependant, pour éviter toute équivoque et tout délai, je vous déclare que si l’on vous a chargé de nous faire sortir d’ici, vous devez demander des ordres pour employer la force ; car nous ne quitterons nos places que par la puissance des baïonnettes. »
Mirabeau



Puis Bailly, président de l’Assemblée, lui dit que les débats de l’Assemblée ne peuvent être clos avant que celle-ci « n’en ait délibéré tranquillement. » et que « la Nation assemblée n’a pas à recevoir d’ordre ».


Dreux Brézé transmet la réponse au Roi, qui d’un geste las avoue son impuissance « Ils ne veulent pas partir ? Eh bien ! Foutre ! Qu’on les laisse !« .

Louis XVI s’indigne : » N’y a-t-il aucun père parmi eux? »
Le 24 juin 1789
Le Tiers reprend ses séances et le clergé en majorité le rejoint.
Le 25 juin 1789
Quarante-sept gentilshommes avec à leur tête le Duc d’Orléans les rejoignent, à partir de là c’est la débandade.
Le 27 juin 1789
A Versailles, la nouvelle de l’acceptation par le Roi de la réunion des Trois Ordres en Assemblée nationale amène le peuple fou de joie, à envahir les cours du château où, sur la terrasse de Midi la Reine présente le nouveau Dauphin, Louis-Charles.
Le 8 juillet 1789
L’Assemblée inquiète de ces concentrations de troupe en demande le retrait au Roi, par l’intermédiaire de Mirabeau.

Le 9 juillet 1789
L’Assemblée Nationale devient Constituante.
Le 11 juillet 1789
Renvoi de Necker, ministre des finances.
Ce même jour
Décès de son père, Victor Riquetti de Mirabeau (1715-1789) à Argenteuil.
Le 14 juillet 1789


Prise de la Bastille.

Le gouverneur, le marquis de Launay (1740-1789), est décapité au couteau et sa tête portée au bout d’une pique.
Le Roi est à la chasse.



Il rentre bredouille et note “Rien” dans son journal…
Réveillé dans la nuit par le duc de la Rochefoucault qui l’informe de la situation, il interroge:
_C’est une révolte?
_Non, sire! C’est une révolution!

Le 15 juillet 1789
Rappel de Necker sous la pression populaire.
Le 17 juillet 1789
Réception de Louis XVI à l’Hôtel de Ville de Paris.

Le 4 août 1789
Abolition des privilèges.

Le 26 août 1789
Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen.

Le 1er octobre 1789

Fête des gardes du corps du Roi en l’honneur du régiment de Flandres à l’Opéra de Versailles en présence de la famille royale.



Le peuple croit à une orgie antidémocratique…

L’air « Ô Richard, ô mon Roi, l’univers t’abandonne« , tiré d’un opéra de Grétry, est chanté par les soldats. Il devient un signe de ralliement royaliste.
Le 5 octobre 1789
Diane Krüger dans Les Adieux à la Reine de Benoît Jacquot (2012)
Marie-Antoinette est au Petit Trianon et le Roi à la chasse lorsqu’on apprend que des femmes du peuple venues de Paris marchent sur Versailles pour demander du pain.


La famille royale se replie dans le château…
Le 6 octobre 1789
Vers cinq heures du matin, les appartements privés sont envahis. La Reine s’échappe en jupon par la porte dérobée à la tête de Sol lit de la chambre d’apparat.

Plus tard, Sa présence est réclamée par la foule. Elle va au-devant du peuple, courageuse, au mépris de Sa vie.

Elle s’avance sur le devant du balcon en tenant Ses enfants par la main.
La foule hurle : « Pas d’enfant !!!». D’un geste , Elle les repousse vers l’intérieur, et, seule, affronte l’ennemi qui grouille dans la cour de marbre …
La famille royale est ramenée de force à Paris.
Départ du Roi de Versailles, par Joseph Navlet
Elle s’installe aux Tuileries et un semblant de vie de Cour se met en place.


Le 8 octobre 1789
Les députés Fréteau et Mirabeau proposent d’instaurer le titre de Roi des Français à la place de celui de Roi de France.


Le 10 octobre 1789
L’Assemblée adopte cette nouvelle titulature.

Le 5 novembre 1789
Toute la noblesse, restée à Paris, se fait un devoir de se présenter assidûment chez le Roi. il y a donc une forte affluence, dans les semaines qui suivent l’installation du Roi, aux Tuileries.
Les jeunes nobles ne portent pas la cocarde tricolore, alors que Louis XVI la porte.
Les femmes portes d’énormes bouquets de lys à leur côté et sur la tête, et dans des nœuds de rubans blancs.

Le 19 février 1790
Reconnu coupable d’avoir projeté de faire évader le Roi Louis XVI et sa famille du palais des Tuileries, Thomas de Mahy, marquis de Favras (1744-1790), est pendu en place de Grève, à Paris.

Il meurt courageusement, sans avoir impliqué quiconque.
Le 8 mars 1790
Mirabeau prononce au club des Jacobins un discours resté longtemps inédit contre la traite des Noirs, dont une formule « bières flottantes » dénonçant les navires négriers fera mouche puisqu’elle sera reprise, légèrement déformée en « longues bières », par Brissot en février 1791, puis par Robespierre en avril 1793.

En mai 1790
Gabriel défend le système du concours des deux pouvoirs, législatif et exécutif, dans l’exercice du droit de faire la paix et la guerre.

Été 1790
La famille royale est autorisée à séjourner à Saint-Cloud.
Le dimanche 20 juin 1790
La Cour quitte le château de Saint-Cloud.
A son retour au château de Tuileries, à la descente de Sa voiture, Marie Antoinette entend le peuple crier:
« Vive la Reine »
La dégradation de la monarchie détermine le revirement politique de Mirabeau . Il devient le plus solide appui de Louis XVI et de Marie-Antoinette, en étant notamment le conseiller privé de Louis XVI, fonction secrète pour laquelle il se fait rémunérer en livres d’or par heure. Auprès de ses amis révolutionnaires, il appuie les idées de la révolution, alors que pour le Roi, et notamment la Reine, il se montre comme un ardent défenseur de la monarchie. Trahissant des deux côtés et corrompu par de nombreuses factions, Mirabeau propose au Roi d’accepter la monarchie constitutionnelle voulue par l’assemblée. Elle est selon lui, la seule sauvegarde possible de la royauté.

Le 3 juillet 1790
Dans les jardins du château de Saint-Cloud, Marie-Antoinette rencontre le marquis de Mirabeau qui Lui expose son plan pour sauver la monarchie.






« Elle est bien grande, bien noble et bien malheureuse. Mais je La sauverai. Rien ne m’arrêtera. Je périrai plutôt! » a-t-il déclaré en revenant.



Le 12 juillet 1790
Constitution civile du clergé.
Le 14 juillet 1790
La fête de la Fédération



Le 14 juillet, tout est prêt, y compris un Autel de la Patrie et un arc de Triomphe construit pour l’occasion à l’emplacement actuel de la Tour Eiffel. Les fédérés de toutes la France défilent dessous avec leurs tambours et leurs drapeaux ; ils sont 100 000 (selon les syndicats et 50 000 selon la police – on trouve les deux chiffres dans les sources). La foule des Parisiens prend place sur les talus que l’on a élevés autour de l’esplanade. Louis XVI prend place dans le pavillon dressé devant l’École militaire.


La Fayette est alors le premier à prêter serment, au nom des gardes nationales fédérées :
« Nous jurons de rester à jamais fidèles à la nation, à la loi et au roi, de maintenir de tout notre pouvoir la Constitution décrétée par l’Assemblée nationale et acceptée par le roi et de protéger conformément aux lois la sûreté des personnes et des propriétés, la circulation des grains et des subsistances dans l’intérieur du royaume, la prescription des contributions publiques sous quelque forme qu’elle existe, et de demeurer unis à tous les Français par les liens indissolubles de la fraternité. ».

Nommé à cet office par le Roi, Charles-Maurice de Talleyrand-Périgord célèbre la messe devant 100 000 personnes le 14 juillet 1790, même s’il est peu familier de l’exercice, qu’il doit d’ailleurs réviser auprès de Mirabeau qui l’a bien plus entendue que lui, notamment en prison…


Le Roi prête serment de fidélité aux lois nouvelles :
«Moi, roi des Français, je jure d’employer le pouvoir qui m’est délégué par la loi constitutionnelle de l’État, à maintenir la Constitution décrétée par l’Assemblée nationale et acceptée par moi et à faire exécuter les lois».

La Reine, se levant et montrant le Dauphin :
«Voilà mon fils, il s’unit, ainsi que moi, aux mêmes sentiments».




L’assemblée entière se lève alors pour prêter le même sentiment de fidélité envers la nation.


Le 4 septembre 1790
Démission de Necker.
Dimanche 12 septembre 1790
L’affluence est considérable au château de Saint-Cloud. Les personnes présentes paraissent chercher la présence du Roi et de la Reine qui caractérise l’amour du peuple pour leurs souverains.
Louis XVI et Marie-Antoinette se promènent, le soir, dans le parc, et sont accueillis par des applaudissements. On se presse autour de leur voiture.
En octobre 1790
Mirabeau prononce un vibrant discours où il propose que la couleur blanche soit remplacée par les couleurs bleu, blanc et rouge sur les bâtiments de la marine royale, les matelots devant maintenant crier « Vive la nation, la loi et le roi » au lieu de « Vive le roi ». Ce discours suscite une forte opposition chez les royalistes radicaux. Jean-François de Guilhermy (1761-1829) est mis aux arrêts pendant trois jours, pour l’avoir traité de « scélérat et d’assassin ».

Le 22 octobre 1790
Le Roi songe à quitter la capitale considérant qu’on l’a contraint à sanctionner le décret de la Constitution civile du clergé.
Le 23 octobre 1790
La Reine est offensée à l’Opéra.
Courant novembre jusqu’au 8 décembre 1790
Séjour de la famille royale au château de Saint-Cloud.

Le 26 décembre 1790
Le Roi sanctionne le décret sur la Constitution civile du clergé.
Le 1er janvier 1791
Projet d’évasion de la famille royale (plan de Fersen, Bouillé et Breteuil) …
Le 22 février 1791
La foule envahit le palais du Luxembourg, résidence du comte de Provence pour empêcher tout départ du frère du Roi.
Le 11 février 1791
La famille royale se promène au Jardin du Roi (aujourd’hui Jardin des Plantes). Elle y reçoit les honneurs des forts du port au charbon.
Le 20 février 1791
Départ de Mesdames Adélaïde et Victoire, dernières filles de Louis XV encore en vie, qui partent pour Rome.
Le Roi doit intervenir pour qu’elles soient autorisées à quitter le territoire français. Mais ce sont les interventions de Mirabeau à l’Assemblée qui leur permettent d’émigrer en Savoie, alors qu’elles sont retenues à Arnay-le-Duc.
A la fin de sa vie
Mirabeau a à s’occuper du cas d’une petite comtesse de Barrairon que son père a mariée contre sa volonté à un barbon. Du fond de son couvent parisien où elle était enfermée pour abandon du domicile conjugal, elle était parvenue à faire entendre sa voix. Ému, Mirabeau emploie tous les moyens légaux pour la faire sortir contre la volonté du mari. L’éblouissante beauté de la jeune femme séduit le tribun, si bien qu’il lui demande de poser pour le célèbre miniaturiste Jean Antoine Roland qui a déjà réalisé son portrait.

Après la mort de Mirabeau, sa jeune protégée, adoptant les idées nouvelles, obtiendra un an plus tard le divorce. Elle se compromettra néanmoins en vivant chez son amie madame de Sartines et la mère de celle ci, madame de Sainte Amaranthe qui seront arrêtées devant elle et périront quelques semaines plus tard sur l’échafaud.

Le 7 mars 1791
La Reine entretient une correspondance avec Son frère l’Empereur, Léopold II, où Elle lui demande de menacer la France de ses armes.
![Illustration from “The Day of Love, or the last pleasures of [Marie Antoinette]; Comedy in Three Acts, in Prose, Represented for the First Time at the Temple, August 20th, 1792.” This was an obscene pamphlet published very shortly after the royal...](https://66.media.tumblr.com/6172fd8f125bfcc426048abb22ce1d28/tumblr_or58z6kMZH1qatfdco1_500.jpg)
Une lettre envoyée de Bruxelles par Mercy-Argenteau vient d’être interceptée et transmise à l’Assemblée.
Florimond de Mercy-Argenteau
Le 22 mars 1791
L’assemblée constituante décrète que les reines ne seront plus régentes. Seul un prince obtiendra ce droit. La garde du souverain mineur restera néanmoins confiée à sa mère.
Le 26 mars 1791
Loménie de Brienne renvoie son chapeau de cardinal au pape après avoir accepté la constitution civile du clergé.
Le 28 mars 1791
Mirabeau tombe malade.



Le 1er avril 1791
Mirabeau est alité dans sa chambre à l’entresol d’une maison située chaussée d’Antin n° 69, et il dicte son testament: il lègue à Cabanis (1757-1808) ses papiers de législation, littérature et politique, des livres de sa bibliothèque et une boite ornée de son portrait; il choisit comme exécuteur testamentaire le comte de La Marck (1753-1833), député de la noblesse du bailliage du Quesnoy aux Etats généraux.


Mgr de Talleyrand est appelé, par le comte de Mirabeau, à son chevet. Sachant que l’on a mis à l’ordre du jour une loi sur les successions, le comte de Mirabeau donne à Mgr de Talleyrand ce qu’il a préparé à ce sujet, et le prie de la lire à l’Assemblée nationale.
Le 2 avril 1791
Mirabeau meurt à la suite d’une maladie que certains attribuent à sa vie de débauché, d’autres à un empoisonnement.

Elle provoque une grande affliction à Paris, où tous les spectacles sont annulés. La rue où il meurt, dont le sol avait été couvert de paille pour éviter que le bruit ne trouble son repos pendant son agonie, est rebaptisée « rue Mirabeau ».

Le 4 avril 1791
L’Assemblée nationale vote la transformation de l’église Sainte-Geneviève en Panthéon.

Le 5 avril 1791

Après une cérémonie religieuse dans l’église Saint-Eustache, où Joseph-Antoine Cerutti prononce son oraison funèbre, le corps de Mirabeau est transporté en grande pompe au Panthéon.

En novembre 1792
On découvre l' »Armoire de fer » dissimulée aux Tuileries… cela servira pour le procès du Roi. Mais cela révèle que Mirabeau avait pris clandestinement contact avec le Roi et sa Cour. Espérant être ministre de la monarchie constitutionnelle, il avait prodigué ses conseils et donné des informations.

Un comité est chargé d’examiner l’accusation. La Convention décide d’exclure sa dépouille du Panthéon. Elle y est remplacée par celle de Marat (1743-1793).

Le corps de Mirabeau est transporté au dépôt mortuaire du grand cimetière de Saint-Etienne-du-Mont, très voisin du Panthéon, pour y être inhumé.

En 1798
Sa sœur fait procéder à son exhumation et le fait transférer au cimetière de Clamart, dans une fosse commune.
En 1889
Malgré des recherches entreprises pour le centenaire de la Révolution, le corps de Mirabeau ne sera pas retrouvé.
En 1921
Guillaume Apollinaire (1880-1918) a réuni et introduit L’Œuvre érotique du comte de Mirabeau, (inclut Erotika Biblion, Ma Conversion, Le Rideau levé, ou L’Éducation de Laure, Le Chien après les moines, Le Degré des âges du plaisir), qui sort à la Bibliothèque des curieux, Paris.
Sources :
- Guy Chaussinand-Nogaret, Mirabeau, Paris, FeniXX, 1982
- Gustave Lançon, Histoire de la littérature française, ( 1895) Paris, Hachette
- André Lebois, « Comment parlait Mirabeau », dans Les Mirabeau et leur temps. Actes du Colloque d’Aix-en-Provence. 17 et 18 décembre 1966, Société des études robespierristes, Paris, 1966
- Claude Manceron et Anne Manceron, Mirabeau, l’homme à la vie brûlée, Paris, Dargaud, 1969
- Étienne Méjan (préface), Collection complète des travaux de Mirabeau l’aîné à l’Assemblée nationale
- Moniteur Universel, 25 juin 1789, page 48