
En 1722
Naissance de Pierre Dominique Berthollet dit Campan. Il est petit-fils et fils d’employés à Versailles. Son père, Pierre Berthollet, est valet de pied de la maison de Ventadour ; sa mère, Marie-Anne Hardivilliers, sera attachée à Mesdames de France.

Campan est le nom de la vallée d’origine de la famille qui est située au confluence de l’Adour et de l’Adour de Payolle.
Le 5 septembre 1725
Louis XV (1710-1774) épouse Marie Leszczyńska (1703-1768).

Le 14 février 1727
Naissance de Mesdames Elisabeth et Henriette (Mesdames Première et Seconde)

Le 28 juillet 1728
Naissance de Madame Louise , Madame Troisième.

Le 19 Février 1728
Mort à Versailles de Marie-Louise de France dite Madame Troisième.
Le 4 septembre 1729
Naissance du Dauphin Louis-Ferdinand à Versailles.

Anne Gonet, la tante de Dominique Berthollet, devient la nourrice du Dauphin.

Dominique Campan dispose déjà de soutiens consolidés par les alliances réalisées par ses parents, pour entrer au service de la famille royale, auprès de laquelle sa famille a consolidé son assise depuis plusieurs générations.
Le 30 août 1730
Naissance de Philippe, duc d’Anjou, second fils de Louis XV et Marie Lesczczyńska.
Le 23 mars 1732
Naissance de Madame Adélaïde, Madame Quatrième.
Le 19 février 1733
Décès de de Madame Louise , Madame Troisième
Le 7 avril 1733
Décès de Philippe, duc d’Anjou.
Le 11 mai 1733
Naissance de Madame Victoire, cinquième fille de Louis XV et de Marie Leszczyńska ( elle sera appelée Madame Quatrième) .
Le 27 juillet 1734
Naissance de Madame Sophie (Madame Cinquième), sixième fille de Louis XV et de Marie Leszczyńska, qu’on appellera Madame Sophie.
Le 16 mai 1736
Naissance de Thérèse-Félicité, sixième fille de Louis XV et de Marie Leszczyńska, qui mourra le 28 septembre 1744.
Le 15 juillet 1737
Naissance de sa fille, Louise-Marie, Madame Septième, qu’on appellera Madame Louise.

En 1739
Dominique Campan devient garçon de chambre de la Reine, autrement dit valet de robe de la Reine Marie Leszczyńska, il a dix-neuf ans.
Le 23 février 1745
Louis-Ferdinand épouse au château de Versailles sa cousine l’infante Marie-Thérèse Raphaëlle, deuxième fille de Philippe V et sœur de l’infant Philippe qui avait épousé en 1739 Louise-Élisabeth (1727-1759), sa sœur aînée.


Le 9 février 1747
Le Dauphin Louis-Ferdinand(1729-1765) épouse Marie-Josèphe de Saxe (1731-1767) à Versailles.

Le 11 avril 1747
Dominique Berthollet Campan épouse Antoinette Gonet de Longueval, née vers 1720, à Versailles
Il devient Maître de la Garde Robe de Madame Adélaïde de France.

Le 12 février 1749
Naissance de leur fils Pierre Dominique François Berthollet dit Campan (1749-1797), baptisé le lendemain à la paroisse Saint-Louis de Versailles. L’enfant sera maître de la Garde Robe de la comtesse d’Artois et secrétaire du cabinet ; officier de la chambre de la Dauphine.
En 1751
Dominique Campan acquiert une sous-ferme de commis aux descentes des sels.

Le 21 décembre 1751
Naissance de leur fille Aglaé Marie Bertholet dit Campan, baptisée le jour-même à la paroisse Saint-Louis de Versailles.
En 1767
Son fils François Berthollet Campan épouse Amable Gentil, qui est femme de chambre de la Dauphine.
Le 13 mars 1767
La Dauphine Marie-Josèphe meurt de tuberculose, âgée de trente-six ans, laissant orphelins ses enfants.
Durant l’automne 1767
Un rhume négligé donne à Marie Leszczyńska de fréquents accès de fièvre qui l’affaiblissent rapidement. Son état devient préoccupant. Le Roi revient à son chevet, suivant les progrès des langueurs et de la tuberculose.

Dominique Campan assiste la Reine dans ses derniers instants.
Mi-juin 1768
La Reine Marie montre une fatigue de vivre à laquelle le docteur Lassonne ne trouve pas de remède… elle n’a pourtant que soixante-quatre ans…
Le 24 juin 1768
A dix heures du soir
La Reine Marie Leszczyńska meurt de tuberculose dans la chambre de son appartement de Versailles, au milieu des siens. Elle est la dernière Reine de France à mourir avec sa couronne.


En récompense, Dominique reçoit la place de premier valet de chambre de la Dauphine, charge qu’il cumule avec celle de maître de la garde-robe de Madame Adélaïde.
Le 16 mai 1770
Le mariage de Marie-Antoinette et du Dauphin est célébré dans la chapelle royale de Versailles.


Secrétaire de cabinet : Campan est chargé de toute la partie correspondance qui ne regarde pas les secrétaires des commandements ou l’abbé de Vermond. Il possède la confiance de sa maîtresse.

Le 14 février 1771
Mariage du comte de Provence, frère du Dauphin et de Marie-Joséphine de Savoie.

En 1772
Marie-Antoinette demande à Gabriel que soit aménagée, dans Son appartement intérieur, une bibliothèque pour accueillir Ses livres. Elle souhaitait des armoires fermées par des glaces blanches et ornées de sculptures.
A la fin du mois d’octobre 1772
Les travaux étaient bien avancés.
Le 30 avril 1773
Décès d’Amable Gentil, avec qui François Campan a vécu six ans. Elle était femme de chambre de la Dauphine.
Le 16 novembre 1773
Mariage du comte d’Artois, frère du Dauphin et de Marie-Thérèse de Savoie, sœur de la comtesse de Provence.

François Campan devient maître de la Garde Robe de la comtesse d’Artois.
Le ménage du comte d’Artois se joint à ceux du Dauphin et du comte de Provence pour former une petite société où l’on s’amuse en dehors de toute contrainte. Ils prennent ensemble leurs repas chez la comtesse de Provence avec Mesdames tantes, à l’exception des jours où leurs dîners sont publiques.

Comme ils raffolent des spectacles, ils décident de jouer eux-mêmes la comédie. Il faut cependant «tenir cet amusement aussi secret qu’une affaire d’Etat» car Louis XV ne tolérerait sûrement pas un tel divertissement. Avec la complicité de Dominique et François Campan, ils se réunissent dans un cabinet d’entresol désaffecté où «une espèce d’avant-scène se détachant et pouvant s’enfermer dans une armoire forme tout le théâtre».


La compagnie princière s’adjoint le concours des Campan, père et fils, aussi bien pour la régie que pour jouer. Seuls le Dauphin et la comtesse de Provence ne montent pas sur les planches : ils font le public. Pendant des semaines, ils répètent et jouent sans que personne ne devine cet innocent amusement.


Mais un jour, la Dauphine demandant à monsieur Campan de passer par l’escalier dérobé qui mène à Son cabinet de toilette pour rapporter un accessoire oublié, il se trouve nez à nez avec un valet de la garde-robe. Surpris par cette vision de carnaval (Campan est grimé en Crispin), le garçon jette de hauts cris et Campan a toutes les peines du monde à le faire taire. Il lui fait jurer ses grands dieux qu’il ne répétera rien de ce qu’il a découvert. Les jeunes princes avertis de cette mésaventure jugent prudent d’abandonner ce genre de distraction.



Le 8 mai 1774
Le contrat de mariage d’Henriette Genêt et François Berthollet-Campan est signé chez un notaire parisien, selon la communauté de biens de «la coutume de Paris». Henriette est lectrice de Mesdames filles de Louis XV, et deviendra la première femme de chambre de Marie-Antoinette.

Le 10 mai 1774
Mort de Louis XV.

Le Dauphin devient Roi sous le nom de Louis XVI.

Le 11 mai 1774
le lendemain de la mort de Louis XV… le premier jour du règne de Louis XVI
Son fils, François Berthollet (1749-1797) dit Campan, maître de la garde-robe de la comtesse d’Artois et officier de la chambre de la Dauphine, devenue Reine la veille, épouse Henriette Genêt…en l’église Saint-Louis de Versailles .
La fiancée est pourvue d’une dot de seize mille livres , dont une partie repose sur des «espérances».

Sa bru, Henriette, devient dès lors la seconde femme de chambre de Marie-Antoinette, elle devient vite aussi Sa secrétaire, Sa confidente.

Le 24 mai 1774
Le Roi offre le Petit Trianon à Marie-Antoinette qui souhaite avoir une résidence de campagne où échapper aux contraintes de Son rang. Elle y engage de grands travaux.
Le 6 juin 1774
Marie-Antoinette pend la crémaillère de Sa nouvelle possession, en compagnie de Madame Clotilde (1759-1802), les Provence et les Artois, Ses belles-sœurs et beaux-frères et son royal époux qui, peu de temps après, lui remet la clef du domaine sertie de 531 diamants, exécutée par le serrurier François Brochois et l’orfèvre joaillier Michel Maillar.

En juillet 1774
Les jeunes époux Campan accomplissent un Grand Tour à Rome, Naples et la Sicile, en guise de voyage de noces.
Dimanche 11 juin 1775
Louis XVI est sacré à Reims.

En juillet 1775
Marie-Antoinette fait rétablir pour Madame de Lamballe la charge de Surintendante de la Maison de la Reine, qui avait été abolie par Louis XV en raison de son coût.

Le 15 septembre 1775
« La comtesse de Noailles a donné sa démission. Le roi m’accorde Madame de Lamballe pour surintendante, Madame de Chimay qui était Dame d’atours, pour Dame d’honneur, et Madame de Mailly, qui était Dame à moi, pour Dame d’atours.»
Marie-Antoinette
Automne 1775
Marie-Antoinette se lie d’amitié avec la comtesse de Polignac (1749-1793).
Le 18 avril 1777
Visite de Joseph II en France. Il voyage en Europe sous le nom de comte de Falkenstein. A la requête de l’Impératrice , il rend visite à sa sœur pour tenter de comprendre la stérilité du couple royal.

L’Empereur prend le temps de s’entretenir des lectures de sa sœur avec Campan père et Henriette. Durant une heure, il l’entretient « des livres qui doivent naturellement composer la bibliothèque de la reine», déplorant qu’il n’y trouve pas d’ouvrage sur la finance ou l’administration.
Il croit bon de donner à Dominique une leçon sur le gouvernement français.
En août 1778
Pierre-Dominique Campan devient secrétaire du cabinet de bibliothèque de la Reine, quoiqu’Elle en laisse le titre à Jacob-Nicolas Moreau (1717-1803).


Moreau a été nommé historiographe de France en 1774. Il est ensuite le bibliothécaire et le confident de Marie-Antoinette. Il entreprend une œuvre cohérente pour faire triompher l’État de droit contre les coutumes et les inégalités, et entend justifier la légitimité de l’absolutisme attaqué par les parlementaires et les nobles.


Le Supplément de Bibliothèque est une pièce utilitaire servant à compenser le manque de rangement de la bibliothèque principale. Il sert également de pièce de passage pour accéder au Cabinet Doré. C’est pourquoi son traitement est d’une grande sobriété, sans dorure, sans sculpture et à simple crémaillères en bois.

par ordre alphabétique de matières et de noms d’auteurs, 1781
Campan a sans doute intérêt à ces accroissements ou transformations car c’est lui qui achète les livres de la reine ; il tient à ce droit, qui doit être lucratif, si l’on songe que les mémoires du relieur de la Reine, Martial, même lorsque celui-ci fournit aux Bâtiments les dos de livres destinés à garnir les portes de passage, so nt transmis par les soins de Campan.



dans Les Adieux à la Reine (2012) de Benoît Jacquot
La bibliothèque comprendra de plus en plus de volumes, car monsieur Campan remplit allègrement ses fonctions et achète ce qui lui convient. Lorsqu’on connaîtra la composition de cette bibliothèque, bien de bons esprit s’indigneront d’y voir figurer Crébillon. La Reine, comme beaucoup de femmes de Son temps, feuillette plutôt les écrits légers que les compilations historiques ou les grands classiques de la littérature française. Si l’on trouve sur Ses rayons les œuvres de Racine, celles de Bossuet, il y a fort à parier qu’Elle ne les ouvrit jamais ou se contenta de les parcourir d’un œil distrait. Quant aux philosophes, bien qu’ils aient leur place dans cette bibliothèque (Marie-Antoinette possède les œuvres complètes de Voltaire, celles de Rousseau et quelques ouvrages de Diderot), ils ne Lui inspirent pas le moindre intérêt.

La Reine ne lit pas beaucoup, mais Ses lectrices ( Henriette Campan, puis mademoiselle Laborde ) Lui font la lecture en début d’après-midi. Sa bibliothèque est désorganisée. Rangée par taille de livres et non par thème, on ne s’y retrouve pas bien, et c’est surtout Louis XVI qui l’exploite.
Lorsqu’il y a démolition de la Bibliothèque antérieure, comme en 1781, on voit Dominique Campan remander à racheter boiseries, glaces et tablettes de marbre après estimation conclue avec Richard Mique.
Les Campan paraissent être fort bien en Cour . Cela explique « les grands airs », selon le mot de Jacob Nicolas Moreau, que se donne le garçon de la chambre, Dominique Campan .
Trianon dispose aussi de sa bibliothèque où Campan exerce sa charge.
La bibliothèque de la Reine,
Les romans de Trianon
( texte et photographies de Christophe Duarte – Versailles passion )
La Reine dispose d’une lectrice, Louise Quetpée de Laborde (1760-1837), qui Lui amène un livre quand Elle en exprime le désir, mais Elle ne vient jamais elle-même en cet endroit, ce qui aurait été inconvenant.

Les armoires grillagées, disparues au XIXe siècle, ont été restituées en 2008 selon les plans de l’architecte Mique datés de 1780.

La bibliothèque contient surtout des ouvrages de littérature, dont beaucoup de théâtre, mais aussi quelques livres de botanique.
La bergère et les deux chaises, par Georges Jacob, vers 1785, portent la marque du Château de Trianon. Ces sièges furent vraisemblablement livrés pour l’une des Maisons du Hameau.

Le mobilier de la bibliothèque se compose d’une bergère et de trois sièges garnis à carreaux recouverts de gros de tour broché fond vert, qui a inspiré la restauration des sièges.

La table à écrire en acajou, par Jean Henri Riesener, est livrée en 1784 pour la Maison de la Reine. Elle porte la marque au fer du Garde-Meuble de la Reine et, au pinceau, celle du Château de Trianon.


dans Les Adieux à la Reine (2012) de Benoît Jacquot
Le 19 décembre 1778
Après un accouchement difficile, Marie-Antoinette donne naissance de Marie-Thérèse-Charlotte, dite Madame Royale, future duchesse d’Angoulême. L’enfant est surnommée «Mousseline» par la Reine.

En 1779
Dominique Campan devient huissier, sa charge reviendra à son fils en 1783. Il allie ses fonctions de haute domesticité à des charges plus lucratives comme celle d’administrateur de la loterie royale de France, dont l’idée a été suggérée par Giacomo Casanova (1725-1798).

Le bureau de la Loterie est alors installé par Campan dans l’Escalier de la Reine ou dans la galerie dans Princes.

Ces charges, contrairement à celles exercées par Edmond Genet, le père de sa bru, demandent plus d’habileté et d’intrigue que de savoir. Campan n’hésite pas à piétiner les plates-bandes d’autrui : il dépossède l’ami d’Edme, Jacob-Nicolas Moreau, de la charge de bibliothécaire de la Reine et, selon le témoignage du titulaire «obtient qu’on attribu[e] à cette place des appointements considérables».
S’il n’a pas l’érudition de Moreau, Campan occupe ses loisirs à la littérature et versifie : il est atteint de métromanie. Il a même composé quelques romans dans le goût du temps. Il publiera même un roman intitulé Le Mot et la Chose.
Comme nombre de ses contemporain, il appartient à une loge maçonnique. Il a été reçu par la Mère-Loge écossaise de France, sous le signe du «Contrat social de Saint-Jean d’Ecosse». Là, il retrouve plusieurs des officiers de la Cour ; à commencer par Antoine Gentil, premier valet des garde-robes du Roi, parent d’Amable, sa première bru (leur frère est porte-manteau de Madame Victoire). Il partage les agapes fraternelles avec Guillaume Bignon, bibliothécaire du Roi, et Etienne Morel de Chapdeville, premier valet de garde-robe de Monsieur avec qui il s’associera. L’architecte Brongniart fréquente également celle loge, ainsi que le peintre François Ménageot.
Henriette apprend à apprécier son beau-père dont elle devient proche. Grâce à son expérience auprès de la feue Reine et de Madame Adélaïde, il prodigue à sa bru des conseils : attention de tous les instants, discrétion, réserve. Ne jamais s’autoriser à recevoir de confidences qui pourraient être regrettées. Ne pas sortir de sa place et pratiquer l’art d’ignorer.
Edmond Genet avait donné à sa fille une formation intellectuelle et morale. Campan lui transmet un savoir-faire. Henriette aime l’écouter raconter des anecdotes sur le règne de Louis XV et sur le précédent. Lui-même les a apprises de son propre père.
Henriette fait son apprentissage : elle découvre peu à peu que, dans ce « pays-là », petits et grands font tout pour préserver leur influence et n’hésite pas à nuire à ceux qui chassent sur leurs terres.
Au printemps 1779
Le nombre d’ouvrage composant la bibliothèque ne cesse de croître.
Fin mars 1779
Marie-Antoinette attrape une rougeole très douloureuse, cause de violents maux de gorge et d’aphtes. Elle se retire donc à Trianon afin de préserver Sa petite fille et Son mari de tout risque de contagion.

Du 12 au 21 avril 1779
Séjour de la Reine à Trianon.
Fin août 1779
Afin de satisfaire Son goût prononcé pour les arts, et plus particulièrement pour le théâtre, Marie-Antoinette confie à l’architecte Richard Mique l’édification d’un théâtre dans Son nouveau domaine : le Petit Trianon. On utilise l’emplacement d’une ancienne serre du jardin botanique de Louis XV, à quelques mètres à l’est de la ménagerie. Habilement dissimulé dans les jardins du Petit Trianon, le Théâtre de la Reine est achevé en été 1779.




L’intérieur est richement décoré, du moins en apparence car les sculptures de Deschamps sont de carton-pâte ou de plâtre avec des suspentes en fil de fer et les peintures en trompe-l’œil. La Reine a en effet promis que la dépense serait minime et le Roi n’avait d’ailleurs pas hésité à faire usage de sa cassette personnelle, sans doute aux fins de participer aux frais de tentures et menuiseries, dont la dépense, non connue, revenait au garde-meuble, Bonnefoy du Plan.




En 1780
Lorsque Richard Mique reprend en main le projet de modification de la bibliothèque, celle de Gabriel de 1772 est toujours en place. Les travaux de lancement est considérablement repoussé dans le temps, sans doute à cause des idées changeantes de la Reine. Un énième changement vient contrarier le nouveau projet de Mique.
Début avril 1780
Les Bâtiments du Roi travaillent à la création d’un nouveau boudoir de la Reine (le Cabinet de la Méridienne) offert par Louis XVI en prévision de la naissance du Dauphin. La Reine refuse que l’on puisse passer directement du boudoir à la bibliothèque. Elle voulait pouvoir être seule dans ces deux espaces.

corps d’armoire, portes et dessus de portes de la Bibliothèque de la Reine de 1772
Cette exigence implique un déplacement de la porte axiale de la bibliothèque. La rupture de symétrie entre les deux portes de la pièce ne permet plus de conserver les deux portes. Leur déplacement oblige à réduire la profondeur des corps d’armoire.

corps d’armoire, portes et dessus de portes de la Bibliothèque de la Reine de 1772
Campan obtient l’autorisation de racheter l’ancienne bibliothèque. L’ensemble est remonté dans son appartement dans le Pavillon Le Tellier rue de Satory à Versailles. Ce décor réapparaîtra au XIXe siècle à la bibliothèque municipale de la Ville de Versailles où les dessus-de-porte, les deux portes et les corps d’armoire.

Du 10 au 20 septembre 1780
Séjour de la Reine à Trianon.
Du 10 au 12 octobre 1780
Séjour de la Reine à Trianon.

Le 29 novembre 1780
Mort de l’Impératrice Marie-Thérèse (1717-1780) après une courte maladie.

Du 25 au 30 juin 1781
Séjour de la Reine à Trianon.

Du 15 juillet au 2 août 1781
Séjour de la Reine à Trianon.

« Je ne crois pas qu’il y ait à s’occuper d’avantage, mon cher Campan, des etranges reclamations de mr de fronsac Richelieu [fils du maréchal]. Je suis chez moi, c’est mon lieu d’intimité, les services n’y on rien a faire hors le mien et quand je le veux. Laissé donc dire, c’est le seul moyen d’en finir, et l’on alimenteroit la discussion si l’on en tenoit conte d’avantage. Vous preparerez le spectacle avec un peu plus de soin que la derniere fois. Le roi doit s’y trouver et l’assemblée sera plus nombreuse qu’à l’ordinaire, autour de moi l’on sait surveiller […]»
Cette lettre y parle d’une pièce de théâtre que Marie-Antoinette va jouer incessamment . Les acteurs seront nombreux autour d’Elle et monsieur Campan doit veiller à ce que les effets de lumières soient parfaits, parce que lors d’une précédente représentation un incident technique sans doute a fait rire au moment le plus pathétique. Campan doit donc être sévère avec l’éclairagiste apparemment toujours content de lui mais qui a fait rire le Roi à ses dépens . Ce qui va être joué est du genre sérieux et touchant et si quelque chose prête à rire, le spectacle sera perdu .
L’organisation du plaisir favori de la Reine, les représentations théâtrales données au Petit Trianon dans la stricte intimité de sa cour, engendra une intense rivalité entre Campan, le mari de Sa Première femme de chambre, Son bibliothécaire enthousiaste et Son souffleur sur scène, et le duc de Fronsac, fils du maréchal de Richelieu, estimant que cette fonction lui revenait de droit en tant que Premier gentilhomme de la Chambre, qui y voit un abus de pouvoir insupportable.
C’est probablement à cette date que Marie-Antoinette choisit de déclarer au duc de Fronsac :
« Le petit Trianon est ma propriété particulière ; elle est gardée par des gens à moi ; le roi lui-même n’y vient que comme invité (…) Renoncez donc à toute prétention à cet égard, elle me serait désagréable. »
Etienne-Léon Lamothe-Langon, Souvenirs sur Marie-Antoinette
Selon madame Campan, Elle aurait ajouté en aparté :
« Il est affligeant de trouver un si petit homme dans le fils du maréchal de Richelieu. »
Mémoires de Madame Campan



dans Louis XVI, l’Homme qui ne voulait pas être Roi (2011) de Thierry Binisti
Le 11 septembre 1781
Décès de son ami, Edmond Genet (1726-1781), à Versailles.
Le 22 octobre 1781
Naissance du Dauphin, Louis-Joseph-Xavier-François (1781-1789).

Le 2 mars 1782
Mort de Madame Sophie, tante de Louis XVI

Au discret Campan, la Reine confie toutes sortes d’inquiétudes : Elle lui empruntes des sommes importantes (quatre-vingt mille livres ! ) , Elle lui parle de Sa difficulté à faire revenir aux commandes le ministre Choiseul, qu’Elle apprécie : il est l’auteur de Son mariage. Sur-le-champ, l’abbé de Vermond, Son mentor, La réprimande : Comment ? Bouleverser la hiérarchie et se confier à un simple officier de chambre ? Alors qu’il considérait Dominique Campan comme son allié, Vermond le menace :
« La reine ne doit avoir ici que moi pour confident des choses qui doivent être ignorées.»
Un bon observateur de la Cour, le marquis de Bombelles, comprend que, dans l’ombre, Campan jouit auprès de la Reine d’un «crédit qui effraie souvent les favoris». On doit compter avec lui.
Début d’année 1782
La Reine se coince le pouce droit dans une porte ce qui L’empêche d’écrire pendant plusieurs jours. Elle lira donc probablement ou se fera lire des ouvrages par mademoiselle de Laborde, des ouvrages que monsieur Campan Lui aura choisis.
Du 7 au 18 mai 1782
Séjour de la Reine à Trianon.
Le 14 mai 1782
Lettres d’anoblissement de Pierre Dominique Berthollet Campan (registrées en juin par d’Hozier).
Du 7 au 21 juillet 1782
Séjour de la Reine à Trianon.
Du 15 au 24 août 1782
Séjour de la Reine à Trianon.
Le 1er octobre 1782
Banqueroute des Guéménée.
Le 20 octobre 1782
Démission de la princesse de Guéménée dans sa charge de gouvernante des Enfants de France.

Le 24 octobre 1782
La Reine donne à Madame de Polignac la place de Gouvernante des Enfants de France en remplacement de Madame de Guéménée, victime de la faillite de son mari ( d’un passif de trente-trois millions de livres).

Dans le courant de l’année 1783
Retour d’Italie de François Campan, très endetté.
Du 2 au 7 juin 1783
Premier séjour de la Reine à Trianon avec Madame Royale.

Le 5 juin 1783
Louis XVI chasse à Bellevue, chasse le chevreuil à l’avenue de Trivaux, puis il soupe à Trianon où il y a spectacle.
Le 6 juin 1783
Louis XVI chasse et ne prend rien. Il dîne et soupe à Trianon où il y a petite comédie.
Le 19 mars 1784
Spectacle à Trianon : L’Amitié sur le trône de Linières et Les On-dit (du chevalier de Boufflers.
Du 20 juillet au 8 août 1784
Séjour de la Reine à Trianon.
Le 31 juillet 1784
Spectacle à Trianon : Le Comédien bourgeois de Carmontelle, Les Amours d’été de Piis et Barré et Berlingue de Despréaux.
Du 28 août au 19 septembre 1784
Séjour de la Reine à Trianon.
Le 18 septembre 1784
Spectacle à Trianon : Dardanus de Sacchini.
Le 15 septembre 1784
Spectacle à Trianon : Le Barbier de Séville de Paisiello.
Le 31 octobre 1784
Naissance de son petit-fils, Henri Berthollet-Campan (1784-1821).
Le 1er novembre 1784
Baptême d’Henri Berthollet-Campan à l’église Saint-Roch.
En 1785
Dominique Campan signe un bail de location à Bauldry de Marigny pour une vaste maison, entourée de beaux arbres, à Croissy-sur-Seine. Il pense au bien-être de son petit-fils pour qui le climat aéré des berges de Seine sera meilleur que la moiteur estivale de Versailles.
Le 27 mars 1785
Naissance de Louis-Charles, duc de Normandie, surnommé «Chou d’Amour» par Marie-Antoinette, Dauphin en 1789 et déclaré Roi de France en 1793 par les princes émigrés sous le nom de Louis XVII.

Le 26 mai 1785
Séjour de la Reine à Trianon pour quelques jours.

Du 19 juin au 12 juillet 1785
Séjour de la Reine à Trianon.
Du 1er au 24 août 1785
Séjour de la Reine à Trianon.
Le 19 août 1785
Spectacle à Trianon. Le Barbier de Séville de Beaumarchais (joué à la Comédie-Française dès 1775) est donné à Trianon dans le théâtre privé de Marie-Antoinette : le comte d’Artois joue encore Figaro, le comte de Vaudreuil (amant de Madame de Polignac) interprète Almaviva et… Marie-Antoinette Rosine.

dans Louis XVI, L’homme qui ne voulait pas être Roi, de Thierry Binisti (2011)

C’est le dernier spectacle représenté dans le théâtre de la Reine sous l’Ancien Régime ( on n’y rejouera que sous Louis-Philippe).
Le 13 juillet 1786
Henriette Campan est nommée «Première femme de chambre» (en survivance de Madame de Misery) de la Reine, avec un complément de trois mille livres.

Du 1er au 24 août 1786
Séjour de la Reine à Trianon.
Le 9 juillet 1786
Naissance de la princesse Sophie-Hélène-Béatrix, dite Madame Sophie, dernier enfant de Marie-Antoinette. Selon les usages le bébé est immédiatement baptisé.

Sa santé sera toujours fragile…
Du 29 août au 24 septembre 1786
Séjour de la Reine à Trianon.

En 1787
La confiance de la Reine a fortifié en Campan le sentiment de sa propre importance, qui lui fait parler parfois de manière théâtrale. Madame Vigée Le Brun, qui aime le naturel, trouve qu’il s’exprime « d’une voix de stentor ». Un jour qu’il a été invoité dans son atelier rue de Cléry, Elisabeth rapporte à sa fille Julie :
« Ce monsieur Campan parlait toujours de la reine. Un jour qu’il dînait chez moi, ma fille qui avait alors sept ans, me dit tout bas : maman, ce monsieur, est-ce le roi ? »
Derrière les airs qu’il se donne, épinglés par la portraitiste, Dominique Campan cache une âme sensible et serviable pour ses amis. Il fait profiter le poète Parny de la franchise postale de la Loterie royale.
Le 18 juin 1787
La mort de Madame Sophie avant son premier anniversaire, éprouve la Reine qui s’inquiète aussi pour la santé de Son fils aîné.

Le 24 juin 1787
Séjour de la Reine à Trianon pour quelques jours (?).

Du 1er au 25 août 1787
Séjour de la Reine à Trianon.
Du 15 juillet au 14 août 1788
Séjour de la Reine à Trianon.

En mars 1789
François Campan, son fils, endetté, est de retour à Paris.
Le 5 mai 1789
Ouverture des États-Généraux.

Procession des trois ordres, du Roi et de la Reine qui se rendent dans la Salle des Menus Plaisirs de Versailles.
Le 4 juin 1789
Mort du Dauphin, Louis-Joseph-Xavier-François, à Meudon.

Le 20 juin 1789
Serment du Jeu de paume

Le 11 juillet 1789
Renvoi de Necker
Le 14 juillet 1789
Prise de la Bastille.

Le 16 juillet 1789
Louis XVI se rend à l’assemblée, en compagnie de ses deux frères. Il revient au château à pied, entouré des députés et du peuple qui l’accompagnent jusque dans la Cour de Marbre.
Le Roi, la Reine, la Famille Royale paraissent au balcon, mais sans madame de Polignac, à qui on a demandé de ne pas se montrer. cette dernière aurait dit à madame Campan :
« Ah ! Madame! quel coup je reçois !»
L’absence de la duchesse est remarquée.
A minuit, Madame de Polignac et sa famille montent en carrosse pour s’enfuir. Dominique Campan apporte à la duchesse une bourse de cinq cents louis et un billet de la Reine:
« Adieu la plus tendre des amies, le mot est affreux ; voilà l’ordre pour les chevaux. Adieux. Je n’ai que la force de vous embrasser.»
La Reine a demandé à Son secrétaire d’assister au départ de Son amie.
De même, la Reine invite l’abbé de Vermond à fuir.
Dominique Campan remplace l’abbé de Vermond qui émigre le 17 juillet 1789, jusqu’à la fin de sa vie.
La nuit du 4 août 1789
Abolition des privilèges.

Le 26 août 1789
Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen.

Le 5 octobre 1789
Des femmes du peuple venues de Paris marchent sur Versailles pour demander du pain.


La famille royale se replie dans le château…

Le sang de Dominique Campan tourne entièrement dans la nuit du 5 au 6 octobre, à Versailles, et les premiers symptômes d’une hydropisie de poitrine se manifestent le lendemain.
Le 6 octobre 1789

Vers cinq heures du matin, les appartements privés sont envahis. La Reine s’échappe en jupon par une porte dérobée. Plus tard, Sa présence est réclamée par la foule. Elle va au-devant du peuple, courageuse, au mépris de Sa vie.


Un instant avant Son départ, la Reine, le visage congestionné par les pleurs, aurait demandé avec insistance à Henriette et à son beau-père : « Venez, de fidèles serviteurs dans des moments semblables deviennent d’utiles amis.» Elle promet de leur trouver un logement aux Tuileries.
La famille royale est ramenée de force à Paris.

Elle s’installe aux Tuileries et un semblant de vie de Cour se met en place.
Si Henriette Campan loge dans une maison près du Carrousel, son beau-père est hébergé dans les Tuileries même.
A l’automne 1789
Dominique Campan se rend à une représentation particulière, celle d’Aspasie de Grétry, dont le livret est signé par son ami proche Morel de Chefdeville, qui peut être fier des six représentations. Etrangement, dans une partie de la noblesse, on ne semble pas avoir pris conscience du partage de l’opinion : «On parlait, on discutait à table sans penser que tous les valets appartenaient à l’armée ennemie.» rapporte madame de Tourzel qui confirme qu’une grande partie des domestiques avait été gagnée par les «factieux». Les vieux serviteurs royaux, fidèles, ne savent plus à qui se fier.
Le 14 juillet 1790
Fête de la Fédération.

La santé de Dominique Campan se dégrade. Depuis le transfert de la famille royale aux Tuileries, le secrétaire de la chambre est miné par le chagrin. Ce vieux serviteur sent tous ses repères vaciller.
Le 20 février 1791
Départ de Mesdames Adélaïde et Victoire qui partent pour Rome Leur fuite est incités par les lois de France contre l’Église.

Le 18 avril 1791
La famille royale est empêchée de partir faire Ses Pâques à Saint-Cloud.

Campan est alors molesté dans la cour des Tuileries par les gardes, qui lui arrachent son épée. Mais il est toujours là, à soixante-neuf ans, fidèle au poste.
A la fin du moi de mai 1791
La Reine demande à monsieur Vicq d’Azir, Son médecin, de faire ordonner à monsieur Campan une cure aux eaux de Mont-Dore et à Henriette de l’y accompagner.
Le 1er juin 1791
Marie Antoinette donne ordre à madame Campan de quitter Paris, et d’emmener son beau-père souffrant, Dominique Campan, secrétaire du cabinet et bibliothécaire de la Reine, prendre les eaux du Mont-Dore. Ils quittent Paris pour le Mont-Doré où ils arrivent après cinq jours de voyage. Dominique est bien trop faible pour suivre la famille royale lors du voyage vers Montmédy. On le met donc à l’abri.
Ils y attendront les nouvelles et se mettront en route pour rejoindre les souverains.
Le 20 juin 1791
Évasion de la famille royale.

Le 21 juin 1791
La famille royale est arrêtée à Varennes.
Le 24 juin 1791
Un roulement de tambour fait sursauter Henriette qui court à la fenêtre : d’une voix forte, l’officier de la municipalité annonce l’échec de la tentative d’évasion de la famille royale et l’interception de la berline à Varennes. Que va-t-il advenir?
Le 25 juin 1791
La famille royale rentre à Paris sous escorte.
Voici le récit de Madame Campan :
« Le jour que l’on attendait le retour des infortunés voyageurs, les voitures ne circulaient pas dans les rues de Paris. Cinq ou six femmes de la reine, après avoir été refusées à toutes les portes, se trouvaient à celle des Feuillants avec une de mes sœurs qui avait l’honneur d’être attachée à Sa Majesté, (Madame Auguié) insistant avec force pour que la sentinelle leur permît d’entrer. Les poissardes les attaquèrent sur l’audace qu’elles avaient de résister à une consigne. Une d’elles va saisir ma sœur par le bras en l’appelant esclave de l’Autrichienne. » Ecoutez, lui dit ma sœur d’une voix forte et avec le véritable accent du sentiment qui l’inspirait, je suis attachée à la reine depuis l’âge de quinze ans ; elle m’a dotée et mariée ; je l’ai servie puissante et heureuse. Elle est infortunée en ce moment : dois-je l’abandonner ? – Elle a raison, s’écrièrent ces furies, elle ne doit pas abandonner sa maîtresse ; faisons-les entrer. » A l’instant elles entourent la sentinelle, forcent le passage et introduisent les femmes de la reine, en les accompagnant jusque sur la terrasse des Feuillants. »
Le Roi est suspendu.
En arrivant dans Ses appartements des Tuileries, Marie-Antoinette se décoiffe de Son chapeau et Elle découvre l’outrage des angoisses intenses vécues pendant le retour de Varennes : Ses cheveux «sont devenus blancs comme ceux d’une femme de soixante-dix ans.»

Le 27 juin 1791
Un billet de la Reine parvient à Henriette. Il lui intime d’attendre sur place un signal de sa part.
La santé de Dominique Campan se dégrade. Henriette parvient à le faire monter en voiture pour prendre la route sinueuse qui longe les lacs d’Auvergne. Arrivée au bourg de Clermont, elle appelle en consultation de docteur Monestier (il fait partie de la loge maçonnique «Saint-Maurice»), qui est, de notoriété publique, jacobin, mais elle l’ignore.
Installé au chevet du malade, le médecin commente en s’esclaffant les propos injurieux pour la famille royale qu’il lit dans Le Moniteur. Henriette bondit et ne peut s’empêcher de protester. La voilà dénoncée à la section locale et jugée suspecte. Un premier ordre d’arrestation est déjoué, puis un second, mais elle est placée sous la surveillance du procureur de la commune. Quinze mortels jours s’écoulent en attendant l’ordre de retour de la Reine.
Dominique Campan est au plus mal. Henriette ne supporte plus l’éloignement, elle veut revoir son fils.
Le 25 août 1791
Madame Campan rentre d’Auvergne avec son beau-père. Il n’est pas question de l’installer aux Tuileries. L’un de ses meilleurs amis, Etienne Morel de Chefdeville (1751-1814), lui offre l’hospitalité dans sa maison de La Grande-Briche, où il le soigne.
Le 1er septembre 1791
Henriette reprend son service aux Tuileries.
Le 14 septembre 1791
Le Roi prête serment à la Constitution.
Le 20 septembre 1791
Décès de Pierre-Dominique Berthollet dit Campan, dans la maison de La Grande-Briche d’Etienne Morel de Chefdeville, dans la paroisse de Saint Médard à Épinay-Champlâtreux dans le Val-d’Oise en Île-de-France, à l’âge de soixante-neuf ans
La Reine verse des larmes à sa mort occasionnée par la douleur que ce serviteur fidèle éprouve pendant les scènes sanglantes de la révolution.

Le 21 septembre 1791
Pierre-Dominique Campan est inhumé au cimetière d’Epinay. Ses cousins Travers de Beauvert, Delapoix de Fréminville et les beaux-frères d’Henriette, Auguié et Pannelier d’Arsonval, ont fait le déplacement ; mais son fils ne rentre pas d’Italie pour ses obsèques.
Après le 10 août 1792
Les fouilles des Tuileries étant restées sans résultat, Roland suppose que Campan père, homme de confiance du Roi, a été dépositaire d’une correspondance entre Louis XVI et le comte d’Artois. Le ministre imagine que dans l’obsession du complot, le bibliothécaire s’est fait passer pour mort, et qu’il est caché et bien vivant. Robespierre demande les preuves de son décès. Trouvant que les soupçons se rapprochent d’elle, Henriette Campan fournit dans la journée un certificat d’inhumation.
Bel hommage, finalement !
Le prêt consenti par Dominique Campan à la Reine de quatre-vingt mille livres n’aura jamais été remboursé. C’est sans doute ce qui explique la ruine du vieux secrétaire. Lors de la Restauration, Henriette demandera aux héritiers de Morel de Chefdeville de retrouver le document attestant la somme fournie, une reconnaissance de dette, afin de la faire valoir auprès de la famille régnante. Chimère !
Sources :
- Mémoires de Madame Campan, première femme de chambre de Marie-Antoinette d’Henriette CAMPAN
- André CASTELOT Marie-Antoinette (1953)
- Bruno CORTEQUISSE Mesdames de France
- Geneviève HAROCHE-BOUZINAC, La Vie mouvementée d’Henriette Campan (2017),; Flammarion
- Pierre VERLET, Le Château de Versailles (1988), Fayard