Le Grand Trianon

Vue du Grand Trianon prise de l'Avenue en 1723, le Régent donne ses ordres pour l'arrivée de Louis XV dont le carrosse figure dans la cour. Pierre Denis Martin.

Sommaire :

  • Le Trianon de Porcelaine, le premier des Trianons
  • Le péristyle du Grand Trianon : transparence totale sur les jardins
  • La chambre de Napoléon au Grand Trianon : de Louis XV à Louis-Philippe
  • Le salon des Jardins
  • Le salon du Déjeun
  • Le salon des Seigneurs
  • La chambre de Repos
  • Le salon des Sources
  • Le cabinet du Levant
  • Le salon de musique : les boiseries les plus anciennes du Palais
  • Trianon-sous-bois : des logements de la famille royale aux appartements du Général De Gaulle
  • La chambre de l’Impératrice
  • Le boudoir de l’Impératrice : un inventaire…
  • La salle-de-bain de l’Empereur
  • Le cabinet Topographique de Napoléon
  • La galerie des Cotelle
  • Le salon des jardins : le mobilier du Palais de l’Elysée
  • Le salon des glaces : le salon de Madame Mère
  • Le salon des Malachites : le cadre pour le cadeau du Tsar à l’Empereur
  • Le salon de famille de l’Empereur
  • Le salon de famille de Louis-Philippe
  • Le salon Frais : le cabinet du Conseil de Napoléon
  • La chapelle du Grand Trianon : la troisième Chapelle voulue par Louis-Philippe
  • La salle-de-bain de Louis-Philippe
  • L’appartement de la Reine des Belges au Grand Trianon
  • Le cabinet de travail de Louis-Philippe
  • L’appartement du général de Gaulle : les pièces des domestiques
  • Le général De Gaulle au Grand Trianon : son appartement dans l’aile de Trianon sous Bois
  • Quand la République s’installe à Versailles

Le Trianon de Porcelaine,
Le premier des Trianons
( texte et illustrations de Christophe Duarte – Versailles passion )

A la fin de 1669, alors que le chantier de l’Enveloppe commence, le Roi commande à Le Vau un nouveau bâtiment, sorte de petit château.

Elevé sur le site de l’ancienne propriété des Longuets, au village de Trianon, acquise par le Roi en 1662, l’édifice est achevé en quelques mois comme par enchantement.

Plan du Rez-de-chaussée du Trianon de Porcelaine
Trianon de Porcelaine : vue côté cour

Ce nouveau satellite du château faisait ainsi pendant à la Ménagerie, le bras nord du Grand Canal permettant de s’y rendre aisément. Si les façades étaient en pierre, le grand comble brisé d’ardoise était rehaussé d’un décor de chutes, de vases et d’animaux en plomb peint en blanc et bleu, lui donnant un caractère précieux et exotique.

Reconstitution 3D du Trianon de Porcelaine
Exemple d'un intérieur d'un des pavillons

En raison des carreaux de faïence de Hollande blanc et bleu utilisé pour les intérieurs, il reçut le surnom de «Trianon de Porcelaine». Ce décor au ton frais, sans or ni bronze, seyait à un tel édifice, destiné aux collations.

Le Nôtre dessina un magnifique jardin qui connut plusieurs embellissements au cours de la décennie suivante. Ce Trianon gracieux ne dure guère : en 1687, le Roi le fait raser entièrement pour faire élever à la place le Trianon de marbre que nous connaissons aujourd’hui.

Carreaux de faïence provenant du Trianon de Porcelaine

En 1687

Le Grand Trianon est élevé par Jules Hardouin Mansart sur l’emplacement du « Trianon de Porcelaine» , que Louis XIV avait fait construire en 1670 pour y fuir les fastes de la Cour et y abriter ses amours avec madame de Montespan (1640-1707) . 

 « J’ai fait Versailles pour ma Cour, Marly pour mes amis et Trianon pour moi ».

          Louis XIV

Le Grand Trianon est sans doute l’ensemble de bâtiments le plus raffiné de tout le domaine de Versailles. Il est composé d’une cour, d’un palais, et d’un ensemble de jardins et de bassins : il comporte à son entrée une grande cour dénommée la Cour d’honneur, encadrée par un bâtiment divisé en deux ailes reliées par une galerie à colonnes portant le nom de «péristyle». L’aile droite est prolongée par une aile perpendiculaire appelée Trianon-sous-Bois. Le bâtiment donne sur un ensemble de jardins à la française et de bassins,.

Le Grand Trianon vu du ciel avec le château à l'arrière-plan
Plan du Grand Trianon

« Petit palais de marbre rose et de porphyre avec des jardins délicieux » selon la description de Mansart qui respecte à la lettre les indications de Louis XIV très impliqué dans cette construction, on ne peut que tomber sous le charme de cet édifice aux proportions élégantes dégageant intimité, douceur et grandeur. Très influencé par l’architecture italienne, ce palais s’étend sur un seul niveau, placé entre cour et jardin, recouvert d’un toit plat, dissimulé par une balustrade, autrefois agrémentée de groupes d’enfants, de vases, de figures sculptées.

Le péristyle du Grand Trianon,
Transparence totale sur les jardins
( texte et photographies de Christophe Duarte – Versailles passion )

𝐿𝑜𝑟𝑠 𝑑𝑢 𝑐ℎ𝑎𝑛𝑡𝑖𝑒𝑟 𝑑𝑢 𝐺𝑟𝑎𝑛𝑑 𝑇𝑟𝑖𝑎𝑛𝑜𝑛 𝑒𝑛 1687, 𝐽𝑢𝑙𝑒𝑠 𝐻𝑎𝑟𝑑𝑜𝑢𝑖𝑛-𝑀𝑎𝑛𝑠𝑎𝑟𝑡 𝑟𝑒𝑠𝑝𝑒𝑐𝑡𝑒 𝑎̀ 𝑙𝑎 𝑙𝑒𝑡𝑡𝑟𝑒 𝑙𝑒𝑠 𝑖𝑛𝑑𝑖𝑐𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛𝑠 𝑑𝑒 𝐿𝑜𝑢𝑖𝑠 𝑋𝐼𝑉 𝑞𝑢𝑖 𝑠𝑢𝑖𝑡 𝑙𝑎 𝑐𝑜𝑛𝑠𝑡𝑟𝑢𝑐𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑑𝑒 𝑡𝑟𝑒̀𝑠 𝑝𝑟𝑒̀𝑠 𝑎𝑢 𝑝𝑜𝑖𝑛𝑡 𝑑𝑒 𝑑𝑒́𝑐𝑖𝑑𝑒𝑟 𝑙𝑢𝑖-𝑚𝑒̂𝑚𝑒 𝑑𝑒 𝑙𝑎 𝑐𝑜𝑛𝑠𝑡𝑟𝑢𝑐𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑑𝑢 𝑃𝑒́𝑟𝑖𝑠𝑡𝑦𝑙𝑒. 𝐿𝑒 𝑝𝑜𝑟𝑡𝑖𝑞𝑢𝑒 𝑑𝑢 𝐺𝑟𝑎𝑛𝑑 𝑇𝑟𝑖𝑎𝑛𝑜𝑛 𝑒𝑠𝑡 𝑖𝑚𝑝𝑟𝑜𝑝𝑟𝑒𝑚𝑒𝑛𝑡 𝑎𝑝𝑝𝑒𝑙𝑒́ « 𝑃𝑒́𝑟𝑖𝑠𝑡𝑦𝑙𝑒 » 𝑑’𝑎𝑝𝑟𝑒̀𝑠 𝑙𝑒 𝑡𝑒𝑟𝑚𝑒 𝑎𝑟𝑐ℎ𝑖𝑡𝑒𝑐𝑡𝑢𝑟𝑎𝑙 𝑑𝑒́𝑠𝑖𝑔𝑛𝑎𝑛𝑡 𝑢𝑛𝑒 𝑔𝑎𝑙𝑒𝑟𝑖𝑒 𝑑𝑒 𝑐𝑜𝑙𝑜𝑛𝑛𝑒 𝑓𝑎𝑖𝑠𝑎𝑛𝑡 𝑙𝑒 𝑡𝑜𝑢𝑟 𝑑’𝑢𝑛 𝑏𝑎̂𝑡𝑖𝑚𝑒𝑛𝑡 𝑜𝑢 𝑑’𝑢𝑛𝑒 𝑐𝑜𝑢𝑟, 𝑚𝑎𝑖𝑠 𝑏𝑖𝑒𝑛 𝑞𝑢𝑒 𝑐𝑒𝑡𝑡𝑒 𝑔𝑎𝑙𝑒𝑟𝑖𝑒 𝑛𝑒 𝑓𝑎𝑠𝑠𝑒 𝑞𝑢𝑒 𝑙𝑎 𝑗𝑜𝑛𝑐𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑒𝑛𝑡𝑟𝑒 𝑙𝑒𝑠 𝑑𝑒𝑢𝑥 𝑎𝑖𝑙𝑒𝑠 𝑑𝑢 𝐺𝑟𝑎𝑛𝑑 𝑇𝑟𝑖𝑎𝑛𝑜𝑛, 𝑐𝑒𝑡𝑡𝑒 𝑑𝑒́𝑛𝑜𝑚𝑖𝑛𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑟𝑒𝑠𝑡𝑒 𝑑𝑒𝑝𝑢𝑖𝑠 𝑙’𝑒́𝑝𝑜𝑞𝑢𝑒 𝑑𝑒 𝐿𝑜𝑢𝑖𝑠 𝑋𝐼𝑉.

                                                                                           Le Péristyle relie les deux ailes du châteauL’attribut alt de cette image est vide, son nom de fichier est Grand-Trianon-peristyle-5-1024x678.jpg.

Pour faciliter la communication entre son appartement et celui de l’Impératrice, Napoléon Ier fait vitrer le péristyle des deux côtés en 1810.

Arcades du péristyle du Grand Trianon

A l’origine, dans le projet de Mansart, cette loggia ouverte sur les jardin devait être fermée côté cour par un mur percé de portes-fenêtres. Ce qui faisait qu’on ne devinait pas le jardin depuis la cour. Mais Louis XIV décide en cours de chantier de les laisser libres, mettant en relation visuelle la cour et les jardins. Les arcades portent les traces de cette hésitation.

Le péristyle fermé : vue intérieure
Le péristyle fermé côté jardin

C’est dans ce vestibule que le procès du Maréchal de Bazaine a lieu d’octobre en décembre 1873. Il est jugé par un tribunal militaire pour trahison pour avoir capitulé après la bataille de Sedan qui a provoqué la chute de Napoléon III. C’est le duc d’Aumale, fils de Louis-Philippe, qui préside ce tribunal.

Le procès de Bazaine en 1878
Arcade du péristyle : emprise de Louis XIV où devait s'appuyer les baies vitrées

Les vitrages sont supprimés en 1910.

C’est dans ce même péristyle que François Mitterrand accueille les hôtes du G7 le 4 juin 1982.

Le corridor des gravures qui donne accès aux chambres
Le salon de famille de l'Empereur est d'abord l'antichambre de Louis XIV; elle est alors plus vaste qu'aujourd'hui puisqu'elle s'ouvre par deux fenêtres sur les jardins et trois sur la cour. En 1750, Louis XV fait transformer l'antichambre en Salon des Jeux; à ce moment-là Gabriel aménage dans le premier tiers de la pièce un hémicycle qui disparaît en 1845 quand Louis-Philippe réduit la pièce aux dimensions qu'elle a encore. C'est également la même année que l'architecte construisit la cheminée en brèche violette. Napoléon Ier en fait son salon de famille servant également de salon des Jeux.

La chambre de Napoléon au Grand Trianon,
De Louis XV à Louis-Philippe
( texte et illustrations de Christophe Duarte – Versailles passion )

La chambre de Napoléon
Cette pièce a été créée en 1750 pour Louis XV dont c'était la chambre à coucher à l'emplacement d'un escalier.

En 1809, Napoléon Ier en fait sa chambre égalementElle est tendue alors de moire couleur «bois de citron» à bordure de brocart lilas et argent livrée par le tapissier Darrac. Cette moire avait été fabriquée à Lyon par Pernon et livrée en 1806 pour orner le salon de Musique de l’Impératrice Joséphine à Saint-Cloud. L’Empereur, dans un souci d’économie, remploie le surplus disponible alors au garde-meuble.

Sous Louis-Philippe, la pièce sert de chambre à la Princesse Marie, puis au Roi Léopold Ier. Elle est alors tendue d’un damas à fond bleu à quadrille, rosaces et couronnes jaunes. Il s’y trouve un autre baromètre et thermomètre en acajou et cuivre argenté de Bodson. Le baromètre de l’Empereur a été déplacé dans le Cabinet de Travail du duc d’Orléans au Petit Trianon. De même que le lit de l’Empereur a été remplacé par un autre qui est actuellement en réserve.

En ce qui concerne le mobilier, c’est l’état Empire a été reconstitué. De cet état, il manque aujourd’hui les deux dormeuses, les quatre fauteuils et les deux bergères. Le mobilier de 1810 n’a pas bougé reste jusqu’en 1874. Il est alors envoyé au Mobilier National qui l’a vendu en 1875. Ce n’est qu’en 1964 qu’une partie est rachetée.

Renommé pour ses jardins à la française, ordonnés et géométriques, «rempli de toutes sortes de fleurs d’orangers et d’arbrisseaux verts», nous rapporte Félibien, le «Trianon de Marbre» est entouré, dès sa construction, de plusieurs dizaines de milliers de plantes vivaces et tubéreuses. Enterrées en pots, afin de pouvoir être changées tous les jours, et créer ainsi un spectacle fleuri et embaumé, ces plantes offrent un décor vivant qui anime la perfection de cette architecture tout entière ouverte sur les jardin

Elisabeth-Charlotte de Bavière, Princesse Palatine

 

Occupé par Louis XIV, qui y loge sa belle-sœur, la princesse Palatine (1652-1722), son gendre, le duc de Chartres, sa fille, la duchesse de Bourbon,  le  Grand  Trianon est aimé de Marie Leszczyńska (1703-1768) qui y réside à la belle saison.

Tania Fédor est Marie Leszczyńska dans Si Versailles m'était conté (1954), de Sacha Guitry
Le salon des Jardins : sous Louis XIV dans cette pièce est établi un jeu de portique supprimé sous Louis XV quand on réserve cette pièce au billard; destination qu'elle conservera sous Napoléon Ier
Le salon du Déjeun sert sous Louis XIV de salle des Buffets; elle comporte alors trois fenêtres et ouvre par deux portes sur le salon de Musique qui sert aussi de salle-à-manger. Réduite à ses proportions actuelles lors des travaux de 1750, la salle des Buffets devient la chambre à coucher du Roi, destination qu'elle conserve sous Louis XV et Louis XVI. Napoléon Ier en fait son Cabinet du Déjeun, et c'est ici qu'il prend parfois ses repas avec l'Impératrice.
Le salon des Seigneurs
Vase qui fait partie d'un ensemble de cinq vases en porcelaine de Chine et du Japon (XVIIe & XVIIIe siècles). Ensemble regroupé au Grand Trianon sous Louis-Philippe.
Vase de Sèvres en forme étrusque
Vase en porcelaine de la manufacture Lefèbvre & Caron à Paris Le sujet du cartel est tiré de l'Iliade et l'Odyssée (1807)

La chambre de Repos

La chambre de Repos est, à partir de 1701, la Grande Chambre de Madame de Maintenon. En 1750, la pièce est divisée: la première partie devient Cabinet Intérieur de Madame de Pompadour avec, prise sur la profondeur, une garde-robe, et la seconde partie devient un passage. Sous Louis XVI, le cabinet Intérieur de la favorite devient cabinet Intérieur de Marie-Antoinette et le passage subsiste.
Au début de l’Empire, Napoléon Ier installe dans la première pièce le cabinet du Garde du Portefeuille, puis en 1812 la rétablit dans ses dimensions primitives pour en faire son Cabinet particulier.

La chambre de Repos

Le salon des Sources

Le Salon des Sources date des dernières années du règne de Louis XIV et est l’oeuvre de Lemaistre; la cheminée en brèche violette date de 1700-1701 et est faite à l’origine pour une autre pièce de l’appartement de Madame de Maintenon (Salon du Levant); elle trouve son emplacement actuel en 1713. Au XVIIIe siècle, appelé parfois Salon Frais et Salon de Flore, cette pièce servit de Grand Cabinet à Madame de Pompadour et de Salon à Marie-Antoinette. Cabinet Topographique de Napoléon Ier, Louis-Philippe y installe une bibliothèque.

Le salon des Sources

Le cabinet du Levant

Le Cabinet du Levant également appelé Antichambre des Fleurs (aujourd’hui diminué en profondeur) sert jusqu’en 1701 de Grande Chambre à Madame de Maintenon; quand ce dernier devint Antichambre, le Cabinet du Levant devient Grand Cabinet. De cette époque datent les chambranles des portes. En 1750, il est à nouveau modifié, et sert alors de Chambre à Madame de Pompadour. Sous Louis XVI c’est la Chambre de Marie-Antoinette, qui n’y couche jamais, mais où meurt en 1787 Sa fille Madame Sophie. Napoléon Ier en fait d’abord son Cabinet particulier, puis la pièce ayant été diminuée en profondeur en 1812, une Antichambre servant de Cabinet à son Secrétaire.

Le cabinet du Levant

Le salon de musique,
Les boiseries les plus anciennes du Palais
( texte et photographies de Christophe Duarte – Versailles passion )

Cette salle était l’ancienne antichambre du premier appartement de Louis XIV, où avait lieu le souper du Roi. Les boiseries comptent parmi les plus anciennes du palais, et l’on remarque, au-dessus des portes, les volets des tribunes où prenaient place les musiciens qui jouaient pendant le repas. Napoléon fait de cette pièce le Salon des Officiers et Louis-Philippe le Salon du billard.

Les chaises recouvertes de tapisseries de Beauvais ont été exécutées pour cette pièce et le vaste billard de Cosson a retrouvé sa place, ainsi que la table de jeu de Lemarchand.
La pendule candélabre est entrée sous Louis-Philippe et la fontaine à thé sous le Second Empire. Celle-ci est encadrée de deux colonnes rostrales qui sont des saisies révolutionnaires. Les deux candélabres étaient à l'origine au Palais Impérial de Bordeaux.
Les tableaux représentant Mars et Minerve proviennent des anciennes pièces qui suivent: antichambre des jeux et chambre du Sommeil
Salon de la chapelle. Cette pièce, comme son nom l'indique, servait de chapelle au début du palais. Elle deviendra le premier salon de l'Impératrice à l'époque de Napoléon.

Marie-Antoinette y donne, quant à Elle, quelques représentations, préférant la demeure du Petit Trianon que Lui offre Louis XVI :

Le 24 mai 1774

Louis XVI offre le Petit Trianon à Marie-Antoinette qui souhaite avoir une résidence de campagne où échapper aux contraintes de Son rang. Elle y engage de grands travaux.

Image de Marie-Antoinette (2006) de Sofia Coppola
Elévation montrant le rez-de-chaussée et une pièce entresolée

En avril 1775

On construit pour la Eeine un théâtre provisoire dans la galerie du grand Trianon dite des Cotelle. A l’aide de toiles tendues sur des bâtis de bois, on cloisonne l’endroit pour former un vestibule, une salle semi-circulaire et une avant-scène surmontée d’un cintre aux armes de France peintes. La scène elle-même est composée de tréteaux supportant un plancher.
La salle est ornée de tentures livrées par les menus-plaisirs. Cette installation coûte environ 4 500 livres. Elle ne dure pas, car les années suivantes, le théâtre est dressé dans l’orangerie du petit Trianon avant que la Reine ne dispose d’un vrai théâtre achevé en 1780.

Le Trianon de Marbre n’est alors plus qu’une annexe du Petit Trianon, où l’on loge notamment les Enfants de France et leurs maisons lors des séjours de la Reine.

Le 7 juin 1784

Le Dauphin Louis-Joseph quitte Trianon pour aller habiter  le  château de la Muette, il s´en faut de beaucoup qu´on soit content de la santé de ce prince.

Trianon-sous-bois,
Des logements de la famille royale aux appartements du général de Gaulle
( texte et photographies de Christophe Duarte – Versailles passion )

Ce n’est qu’en 1705 que cette partie du Grand Trianon est bâtie, lorsqu’on s’aperçoit de l’insuffisance des logements.

Vue du Grand Trianon prise de l'Avenue en 1723, le Régent donne ses ordres pour l'arrivée de Louis XV dont le carrosse figure dans la cour, par Pierre Denis Martin.

Par manque de dégagement et de communications faciles, on n’y a accès que par la galerie des Cotelles.

Plan du rez-de-chaussée de l'aile de Trianon-sous-Bois en 1703

Sous Louis-Philippe, on y a établi, ainsi que dans les autres appartements, de petites pièces de service qui sont négligées sous Louis XIV.

Plan du premier étage de l'aile de Trianon-sous-Bois en 1703

Les appartements de cette aile ont été habités par le Grand Dauphin, le duc et la duchesse de Bourgogne, la princesse Palatine.

Sous Louis XV, on en fait six appartements attribués à Madame Adélaïde, la Reine, la duchesse de Luynes, le Dauphin, la Dauphine et madame de Brancas.
Les fils de Louis-Philippe y sont logés quand le Roi habite le château.

En 1963, Malraux et De Gaulle consacrent presque entièrement cette aile aux appartements du Général et de sa famille. C’est l’état que nous pouvons voir aujourd’hui. Cette aile ayant été rétrocédée au Domaine de Versailles

Les boiseries de cette aile seraient, d'après certains, encore de l'époque de Louis XIV.
Trianon-sous-bois

La chambre de l’Impératrice
( texte et photographies de Christophe Duarte – Versailles passion )

Le décor de colonnes et de boiseries sculptées aux emblèmes d’Apollon date de 1700. Divisée sous l’Empire pour former une chambre et un salon, elle a été rétablie dans ses dimensions primitives. Le tableau représentant Saint Jean l’Evangéliste est de Charles Le Brun. Les peintures de fleurs des dessus-de-porte, par Jean-Baptiste Monnoyer et Jean-Baptiste Blin de Fontenay, ont remplacé les tableaux du Lorrain qui s’y trouvaient sous Louis XIV.

La balustrade du lit, les coffres à linge et les sièges ont été exécutés par Marcion pour Marie-Louise (1791-1847).
La coiffeuse de l’Impératrice fut réutilisée par la Reine Marie-Amélie (1782-1866), qui apporte les autres meubles en bois clair, en particulier la commode de Werner et le lit.

ase étrusque à fond vert en porcelaine de Sèvres avec figure de Cérès

Le lit, exécuté pour la chambre de Napoléon au Palais des Tuileries, a également servi à Louis XVIII, qui y est mort en 1824.

Lavabo athénienne en porcelaine de Sèvres
Lavabo athénienne en acajou et bronze doré avec cuvette en porcelaine de Sèvres

Fichier:L171 - Chambre de l'Impératrice Josephine - Grand Trianon.JPG —  Wikipédia
                                        La chambre de l’Impératrice

Son dossier a été transformé et élargi lors de son transfert à Trianon.

 

 

 

 

 

 

 

 

Dès 1805, Napoléon Ier dévoue le Grand Trianon à sa mère qui ne s’y plaît nullement. Elle demande toutes sortes d’aménagements de confort. Furieux, le fils exaspéré dicte d’Italie la lettre suivante à son intention :

« Monsieur Fleurieux, on a indisposé Madame contre le logement qui lui a été préparé dans l’Aile dite du Dauphin du Grand Trianon, qui est cependant la partie la plus convenable de ce Palais. Je lui au écrit dans ce sens. J’espère qu’elle le sentira. Faites venir le secrétaire de ses commandements et dites-lui qu’une partie de ses observations est ridicule, qu’on occupé pas un Palais comme une petite maison. Qu’il faut le prendre tel qu’il est»

                                                                                                                                       Napoléon Ier  

 

 

Ce vase de Sèvres «cordelier» montre
«Henri IV revenant de l’armée»,
il a été peint par Jean-Louis Demarne (1809)

Le boudoir de l’Impératrice,
Un inventaire…

D’abord boudoir de Madame Mère en 1805, puis de l’Impératrice Marie-Louise, cette pièce sera rattachée à l’appartement que Louis-Philippe s’était fait aménagé dans les anciennes cuisines de Louis XIV.

Le boudoir de l'Impératrice

Une partie du mobilier provient du boudoir du Petit Trianon. Il se compose d’un canapé à haut dossier, de deux bergères, de quatre chaises, d’un écran et deux tabourets de pieds, livrés par le tapissier Darrac en 1810 pour le boudoir du Petit Trianon.

Un bureau dit en arc de triomphe, en acajou muni d’un abattant et décoré de bronzes dorés et patinés au vert antique, exécuté par les Frères Jacob en 1796. Ce meuble fait partie de l’ameublement du premier hôtel habité par Napoléon Bonaparte et la future Impératrice Joséphine à Paris, rue Chantereine, actuelle rue des Victoires. Conservé par le Garde-meubles impérial après le don de cet hôtel à un écuyer de l’Empereur, en 1806, il sera transporté dans le boudoir de l’Impératrice Joséphine au Tuileries, puis dans celui de Marie-Louise au Grand Trianon.

Le bureau dit en arc-de-triomphe
Métier à tapisserie en acajou

L’inventaire se poursuit avec :
– un métier à tapisserie en acajou orné de bronzes dorés, de 1810, provenant également de cette pièce et déposé par le musée de Malmaison.
– un lustre Empire en bronze doré.
– un feu en galerie de Claude Galle en bronze, livré en 1805 pour le cabinet de Madame Mère.
– un tapis-moquette, dit en peau de tigre, restitué selon les inventaires anciens. Ce motif sera très utilisé dans les résidences impériales.
– un vase «chinois» en porcelaine de Sèvre, livré en 1805 pour le Grand Trianon.
– deux candélabres en bronze, livré en 1809 par Claude Galle pour le Boudoir de l’Impératrice Marie-Louise au Petit Trianon.

Au mur, deux tableaux de Michel II Corneille :

Le Midi : commandé en 1688 pour le chambre des Fleurs (pièce située à l’emplacement de l’actuelle antichambre du petit appartement de l’Empereur.
Le jugement de Midas : commandé pour l’antichambre des jeux (pièce située à l’emplacement de l’actuel salon de Famille de Louis-Philippe).

Le Midi
Le jugement de Midas
Porte donnant sur l'appartement de Louis-Philippe

Réponse de Napoléon à sa mère qui se plaignait : «Louis XIV s’en contentait!» à l’instar de Marie-Antoinette au Dauphin qui trouva les Tuileries fort laides en y arrivant le 6 octobre 1789…

 

La salle-de-bain de l’Empereur

Jusqu’en 1701, cette pièce fait partie du grand cabinet de madame de Maintenon (1635-1719); puis, réduite à ses proportions actuelles, devient son cabinet de retraite ; madame de Maintenon possède alors en entresol, au-dessus de ce cabinet, une petite chambre à coucher.
Transformée sous Louis XV (c’est de cette époque que date la cheminée), ce fut son Cabinet de retraite; alors que Louis XVI en fait son arrière-cabinet. Napoléon en fait sa salle-de-bain.

 Le cabinet Topographique de Napoléon

La galerie des Cotelle

Cette galerie, décorée vers 1690, porte le nom de l’auteur de la plupart des tableaux qui y figurent et qui représentent des vues des bosquets de Versailles et de Trianon, agrémentés de figures mythologiques. Le sculpteur Lespignola est l’auteur des enfants qui apparaissent dans les niches. Le sujet allait de soi : les jardins si chers à Louis XIV, et allait de pair avec la Manière de montrer les Jardins de Versailles que le Roi Soleil rédigeait au même moment. En seulement deux ans, Cotelle a peint vingt-et-un tableaux, choisissant de peupler les bosquets de nymphes, déesses et héros tirés d’Ovide et du Tasse. On y rencontre, par exemple, Vénus et Mars dans le bosquet de l’Arc de Triomphe, Alphée poursuivant Arétuse dans celui de l’Étoile, Jupiter foudroyant, à la fontaine de l’Encelade, Renaud et Armide dans la Salle de bal. Dissimulés par la végétation, les bosquets se prêtent aux plaisirs et aux amours des dieux.
Le peintre laissa l’exécution des trois derniers tableaux à Étienne Allegrain et Jean-Baptiste Martin. Délaissant le sujet mythologique, les deux peintres, paysagistes de formation, choisirent en effet de représenter des personnages habillés à la mode contemporaine.
La galerie communique, à son extrémité, avec le Trianon-sous-Bois et abrite les parterres du jardin des vents du nord.  Jean Cotelle peint vingt-et-une des vingt-quatre toiles accrochées dans cette salle. Les seize consoles, huit banquettes et quarante-huit pliants de la galerie sont de  1810. Les cinq lustres à vingt-quatre lumières, également .
Décrochés en 1809, mis en réserve au Musée du Louvre, revenus au château de Versailles en 1837, présentés dans le Musée d’Histoire de France voulu par Louis-Philippe, ce n’est qu’en 1913 que les vingt-quatre tableaux reprennent leur place au Grand Trianon. Entre-temps, ils ont connu un changement de format, des restaurations lourdes allant jusqu’à la transposition, c’est-à-dire l’enlèvement de leur toile d’origine et l’ajout d’une nouvelle toile.
Avant leur remise in situ en 1913, Pierre de Nolhac décide d’une nouvelle restauration, grâce aux Amis de Versailles. Bien qu’entretenus, voire même restaurés tout au long du XXe siècle, l’état de certains s’est dégradé. Il faut attendre 2018 et l’exposition éponyme pour que l’ensemble retrouve son état éclatant.

La galerie des Cotelle

Le salon des jardins,
Le mobilier du Palais de l’Elysée
( texte et illustrations de Christophe Duarte – Versailles passion )

Ce salon occupe l’emplacement du Cabinet des Parfums du Trianon de Porcelaine, où se rendirent les Ambassadeurs de Siam en 1686. Il ouvre par six fenêtres sur les jardins et sur la perspective du Grand Canal. Sous Louis XIV, on voyait ici un jeu de portique et, sous Napoléon un billard. Le mobilier actuel provient du Palais de l’Elysée. Il a été recouvert d’un velours gaufré pour les besoins des Présidents de la République. Le guéridon central, par Bernard Molitor, est placé à Trianon sous le Second Empire, l’autre, par Jacob-Desmalter, plus petit et peint en blanc, était auparavant au Pavillon Français dans les jardins du Petit Trianon.

Les tableaux représentent Le Torrent, La Chasse et La Pêche par Louis-Philippe Crépin. La porte à gauche de la cheminée donne accès à l’Aile de Trianon-sous-Bois

Le salon des glaces : le salon de Madame Mère

Le salon des Glaces - salon de Madame Mère

Le salon des Malachites,
Le cadre pour le cadeau du Tsar à l’Empereur
( texte et photographies de Christophe Duarte ; Versailles – passion )

Cette pièce est l’ancien cabinet du Couchant de Louis XIV qui est plus tard aménagé en chambre à coucher pour la duchesse de Bourgogne. C’est pour cette princesse que sont placés les miroirs surmontés d’un couronnement sculpté et doré.

Du décor primitif, il ne subsiste que la corniche et deux tableaux de Charles de La Fosse : Apollon chez Thétys au-dessus de la cheminée et Clytie changée en tournesol en dessus de porte.
Sous Napoléon Ier, la pièce devient le salon de l’Empereur et reçoit un riche mobilier de Jacob-Desmalter, comprenant les sièges en bois doré recouverts de damas cramoisi avec une bordure de brocart d’or. Surtout, la pièce reçoit un ensemble de meubles dont les malachites offerts par le Tsar Alexandre Ier : deux bas de bibliothèque en ébène, une vasque et deux candélabres, le tout enrichi de bronzes dorés.

 Le salon de famille de l’Empereur
( texte et illustrations de Christophe Duarte – Versailles passion )

Cette pièce et la suivante, qui occupent l’emplacement de la salle de bals et ballets aménagée lors de la construction du Trianon de marbre, en 1703, seront attribuées à l’appartement de Louis XIV. Cette pièce, utilisée comme salon de jeux au XVIIIe siècle, conservera cette fonction sous l’Empire. Louis-Philippe la destinera à l’appartement de sa fille Louise, et à son époux, Léopold Ier, Roi des Belges.

Le salon de famille de l'Empereur
Vase de Sèvres de forme Médicis ; décor or et platine sur fond bleu, livré en 1839

Le salon a conservé les boiseries et la cheminée de brèche violette installées en 1750.
Trois des quatre natures mortes accrochées aux murs sont de Jean Blin de Fontenay. Elles représentent une corbeille avec branche de lis et guirlande de liseron, un vase couvert d’un feston de fleurs et de fruits, et un vase rempli de fleurs. Jean-Baptiste Monnoyer peindra les dernier vase de fleurs, orné d’un bas-relief d’Hercule.

Le buste en marbre blanc de l’Impératrice Marie-Louise, posé sur la cheminée, sera sculpté par Giacomo Spalla en 1810. Il est encadré par deux vases de Sèvres de forme Médicis, à décor or et patine sur fond bleu, d’époque Louis-Philippe.

Les deux bras de lumière à sept branches en forme de flèche, soutenus par des griffons, seront livré par Claude Galle en 1809. Les sièges en bois peints, de la fin du XVIIIe siècle, sont couverts de tapisserie de Beauvais. Jacob-Desmalter exécutera le guéridon, en 1810, et les tables à jeux (tric-trac, de quadrille, demi-lune) pour cette pièce. Le lustre à dix-huit lumières, de Jean-François Chaumont, provient du Second salon de l’Impératrice au Trianon.

Le salon de famille de Louis-Philippe

Cette pièce est formée de l’antichambre des Jeux et de la chambre du Sommeil, transformées sous l’Empire en salons des Officiers et des Princes. Elle sera réunie par Louis-Philippe, qui la destinera aux réunions de la famille royale et de ses invités de marque. Le mobilier associe des sièges d’époque Empire, tendus de soieries, avec d’autres meubles imitant le décor chinois de laque noir et or.

Tapisserie du salon de famille de Louis-Philippe
Sur une console en bois doré, deux vases en fuseau en porcelaine de la manufacture de porcelaine Lefèbvre et Caron à Paris (1807) entourent un candélabre en bronze
Le salon de famille de Louis-Philippe

Le salon Frais
Le Cabinet du Conseil de Napoléon
( texte et illustrations de Christophe Duarte – Versailles passion )

Ce salon doit son nom à son exposition au nord. Les boiseries, sculptées de cassolettes et de guirlandes de fleurs, datent de Louis XIV, ainsi que les tableaux. Sur la cheminée, Flores et Zéphyr est de Jouvenet qui a peint également les dessus-de-porte représentant Le Printemps et L’Hiver. Entre les fenêtres, Vertumne et Pomone est de Nicolas Bertin. Dans les boiseries des murs latéraux se trouvent quatre vues de Versailles par Jean-Baptiste Martin.

Ce cabinet sert de cabinet du Conseil à Napoléon Ier et Charles X y préside son dernier conseil des ministres le 31 juillet 1830 à l’issue de la révolution des Trois Glorieuses. Cette pièce avait en son centre une grande table ronde en sapin de 2,80 mètres de diamètre couverte d’un tapis en velours de soie verte. Autour de cette table prenaient place les personnes siégeant aux conseils qui, à cette occasion, s’asseyaient sur des chaises en acajou apportées pour l’occasion.

Le grand régulateur de Lepautre et son pendant faisant office de baromètre par Bailly

Servant aussi à donner des audiences particulières ou à recevoir les prestations de serment, le grand cabinet était doté d’un mobilier en bois doré répondant aux exigences de ces cérémonies. Couvert de tapisseries de Beauvais ornés d’abeilles impériales, il comprenait quatre fauteuils et deux tabourets de pieds, vingt-quatre pliants et quatre chaises.

De l’ameublement d’origine, on retrouve les deux meubles «serre-papiers» de Jacob-Desmalter, le grand régulateur de Lepautre et son pendant faisant office de baromètre par Bailly, le lustre et la paire de bras de lumières. Les chenets sont ceux du salon des Princes (aujourd’hui disparu) et la console provient du Palais de l’Elysée, entrée au Grand Trianon en 1910.

La chapelle du Grand Trianon,
La troisième Chapelle voulue par Louis-Philippe
( texte et illustrations de Christophe Duarte – Versailles passion )

Cette pièce était l’ancien Salon du billard de Louis XIV. Elle était alors décorée d’une suite de tableaux de Houasse illustrant l’histoire de Minerve.
                                                                                                                                             Louis-Philippe la transforme en une chapelle.

L’autel proviendrait de la Chapelle de Louis XV du Salon Rond (source Jérémie Benoit). Il est encadré de deux colonnes provenant du Bosquet des Dômes et le vitrail représentant L’Assomption de la Vierge, réalisé à la Manufacture de Sèvres par Béranger, d’après un modèle de Pierre-Paul Prud’hom, est placé en 1838 au-dessus de l’autel de manière à éclairer cette chapelle.

C’est alors que sont placés les tableaux puisés dans les réserves du Louvre :
– La Sainte Famille par Jean Michelin,
– Saint Claude ressuscite un enfant d’après Léonard de Vinci par Pierre Dulin,
– La Présentation au Temple par Jean-Jacques Lagrenée,
– Saint Louis déposant à Paris la couronne d’épines par Charles Thévenin,
– La dernière communion de Saint Louis par Charles Meynier,
– La mort de la Vierge par Nicaise Perrin,
– Saint Germain d’Auxerre Antoine-Jean Gros.

La salle-de-bain de Louis-Philippe
( texte et illustrations de Christophe Duarte ; Versailles-passion )

Cette salle de bains est percée d’une seule fenêtre, revêtue de deux rideaux de croisée en perse fond blanc à bouquet. Contigüe à la chambre-cabinet, elle était accessible par trois portes. Celle qui fait face à la fenêtre donne sur une petite garde-robe et est flanquée de panneaux de lambris en bois peint en blanc. Sur le mur latéral contigu à la chambre-cabinet, une porte est située à gauche de la cheminée, flanquée de deux grands panneaux de lambris et visiblement surmontée d’un trumeau de glace. Enfin, sur le mur latéral opposé, se trouve une porte identique jouxtant la baignoire, encadrée de deux panneaux de lambris.


Le parquet en point de Hongrie est recouvert de deux tapis de foyer en laine extraits d’une série de huit exemplaires répartis dans divers appartements. Son ameublement est suffisant pour garantir un certain confort. Le Roi dispose pour sa toilette d’un lavabo en acajou et d’une baignoire accompagnée d’un divan, servant de dessus de baignoire couvert en perse fond blanc, à bouquets ponctuée de pompons en soie vert et cerise.

Chose inattendue, une commode et un bureau occupent aussi la petite pièce. La commode, décorée de bronzes dorés et coiffée de granit, s’ouvre par trois tiroirs dits à l’anglaise. Le bureau, quant à lui, possède comme toujours trois tiroirs et deux tablettes à coulisse, mais se distingue par son maroquin noir à vignettes dorées. Les quatre chaises, de forme ronde, sont toutes foncées en canne, alors que le fauteuil gondole, aux accotoirs à volute, est tendu de toile perse, comme le divan.

La salle de bain de Louis-Philippe

L’appartement de la Reine des Belges au Grand Trianon
( texte et illustrations de Christophe Duarte ; Versailles-passion )

Ancienne chambre et ancien cabinet de Louis XIV en 1703, cette pièce est réunifiée par Louis XV qui en fera une salle-à-manger. Conservant cette affection sous l’Empire, l’emplacement est transformé en salon sous Louis-Philippe, puis en une chambre destinée à sa fille, Louise, et à son époux, Léopold Ier, Roi des Belges.

L’ensemble de sièges, comprenant canapés et fauteuils, est livré par Jacob-Desmalter pour le grand salon de l’Impératrice Joséphine au Palais des Tuileries, en 1807. Les deux guéridons en ébène de 1838, avec incrustations de cuivre et d’étain gravées, sont l’œuvre de Louis-Edouard Lemarchand. Les deux commodes et la console en marqueterie de Boulle sont exécutées en 1846 par l’ébéniste versaillais Masson
pour cette pièce. Les six bras à cinq lumières en bronze doré, muni d’un plateau central pour une lampe de type carcel, proviennent des
ateliers Chaumont et fils. Jean Blin de Fontenay est l’auteur de trois des six natures mortes accrochées aux murs de cette salle. Elles représentent un vase d’or, cuvette d’argent et vase de porphyre, ainsi que deux vases de lapis couverts. Antoine Monnoyer représentera les trois autres vases.

Chambre de la Reine des Belges, fille de Louis Philippe

Cet appartement se compose de trois pièces : une antichambre, un cabinet et la chambre.

Le cabinet (2)
Le cabinet (2)
Son antichambre (3)
Son antichambre (3)

Le 17 octobre 1837

Le mariage de la princesse Marie d’Orléans avec le Duc de Würtemberg est célébré dans cette chapelle.

Louis-Philippe Ier entouré de sa famille

Le cabinet de travail de Louis-Philippe
( texte et illustrations de Christophe Duarte – Versailles passion )

Ayant décidé en 1833 de transformer le Château de Versailles en musée, Louis-Philippe a besoin d’une résidence qui soit proche du palais afin d’en surveiller les travaux. Son choix se porte sur Trianon qui lui permet de se rendre aisément sur place et de travailler avec son architecte Frédéric Nepveu.

La première visite du Roi à Trianon a lieu le 11 avril 1835. Malgré les quinze années de la Restauration, les deux châteaux et le Hameau n’ont pas changé depuis les remeublements réalisés par Napoléon en 1810.
Toutefois, constatant que le Grand Trianon n’est qu’un palais d’été, le Roi décide de s’y installer un véritable appartement de travail et, pour cela, il résout de transformer en logement les anciennes cuisines du château, situées dans la Cour des Officiers et donnant sur le Grand Canal, mais qui sont en lien direct avec les grands salons. Cette cour devient dès lors le pivot de l’organisation des appartements privés du Roi.

L’Appartement du Roi commence à l’actuel boudoir de l’Impératrice, mitoyen du salon des Glaces, et s’organise autour d’une vaste chambre-cabinet de travail, complétées par des annexes de bibliothèque, et par le logement de son secrétaire, le baron Camille Fain. Dans ces pièces, le mobilier est des plus simples. Il se compose d’objets de réutilisation et de meubles livrés spécialement pour ces pièces. C’est ainsi que Louis-Philipe travaille sur le bureau de Napoléon livré en 1810 par Jacob-Desmalter, et que le secrétaire s’assoie sur le fauteuil du bureau de Napoléon au Palais de Bordeaux.

L’ensemble de l’appartement est tendu par le tapissier Laflèche d’une percale glacée à gros bouquets. Les rideaux sont également confectionnés avec ce tissus. C’est cet appartement qui sera bien plus tard, sous le Général de Gaulle, aménagé pour recevoir les hôtes de la France.

Le cabinet de travail de Louis-Philippe

C’est cet appartement qui sera bien plus tard, sous le Général de Gaulle, aménagé pour recevoir les hôtes de la France.

L’appartement du général de Gaulle,
les pièces des domestiques
( texte et illustrations de Christophe Duarte – Versailles passion )

En 1963, De Gaulle ordonne la rénovation du Grand Trianon pour le transformer en Palais de la République. Le chantier est spectaculaire.

Près de 250 ouvriers et artisans y participent, 7 600 m² de boiseries et 3 000 m² de parquets sont restaurés, 58 kilomètres de câbles électriques dissimulés dans les murs et les planchers.

« Je travaille pour l’avenir» dit de Gaulle à son directeur de cabinet, en février 1964, quand il décide des aménagements de l’aile Trianon-sous-Bois dévolue au Président de la République. Le premier étage accueille l’appartement privé du couple présidentiel.

Le premier étage de l’Aile du Trianon-sous-bois est le domaine privé du Général et de son épouse.
Les pièces sont meublées dans un esprit intimes. L’appartement du couple présidentiel comprend un vaste salon, un bureau, un petit bureau attenant destiné à madame de Gaulle.

Cage d’escalier de Trianon sous Bois
Plan du premier étage de Trianon-sous-bois
2) Le grand salon

Le général dispose également d’une chambre à coucher, où un lit recouvert de toile d’Aix a été placé (après avoir été adapté à la grande taille de son utilisateur), ainsi que d’une salle de bains très luxueuse en loupe de frêne et robinets à poignets d’ivoire.

3) La chambre du couple de Gaulle
3 bis) La salle-de-bain
4) Bureau du général de Gaulle
5) Cabinet de madame de Gaulle

Quand la République s’installe à Versailles
( texte et illustrations de Christophe Duarte – Versailles passion )

Le 3 août 1961, le général de Gaulle et André Malraux, à la recherche d’un lieu de réception officiel proche de Paris, visitent Fontainebleau, Compiègne et Versailles. Ils sont accueillis au Grand Trianon par Jean-Louis Humbaire et Gérald Van der Kemp.

Les descriptifs des trois projets candidats sont remis quelques jours plus tard au Président qui les emmène à Colombey-les-Deux-Églises pour les étudier. Au début de l’année 1962, le choix du Ministre des Affaires Culturelles s’est arrêté sur le Grand Trianon. C’est cette solution qu’il appuie fortement auprès du Président de la République et de ses collaborateurs.

Au mois d’août 1962, le Général de Gaulle valide définitivement cette option. Les principes d’aménagement sont alors fixés : l’aile gauche du Grand Trianon sera dévolue au logement des chefs d’État étrangers et de leurs suites, et l’aile de Trianon- sous-Bois aux appartements privés présidentiels. Néanmoins, en dehors des périodes de visites officielles, le palais doit rester accessible aux visiteurs du musée. Une cuisine ultra moderne est créée dans les sous-sols de l’aile de Trianon-sous-Bois sur 800 m² répartis entre cuisine, office et salles-à-manger pour le personnel. Équipés de matériel hôtelier et industriel de dernier cri, ces espaces permettent la préparation de repas pouvant accueillir jusqu’à deux cents convives.

La conception de la cuisine a été pensée afin de simplifier et rationaliser le travail des équipes qui y travaillent : lieux de stockage, de préparation, de cuisson, de dressage pour le froid et le chaud, garde-manger, lieux dévolus à la pâtisserie, au service de la boisson et du café, à la plonge… tout est à proximité et chaque emplacement a un usage précis.

Au centre de la cuisine, un vaste piano surmonté de hottes aspirantes en fonte et acier inoxydable est équipé du matériel de cuisson nécessaire (fours, brûleurs, salamandres…). Deux grandes marmites sont prévues pour les grosses préparations. On installe un mélangeur-batteur pour la pâtisserie, de grands réfrigérateurs et congélateurs, ou encore un appareil à fabriquer automatiquement de la glace en cube, capable de produire trente-cinq kilos de glaçons.

A partir de 1967, pour éviter d’éventuels bris de vaisselles lors des transports, la Présidence commande à la Manufacture royale de Sèvre le service «Trianon», ainsi qu’une batterie de cuisine, qui resteront sur place. Sous la Présidence de Georges Pompidou, le chef Joël Normand et le pâtissier Francis Loiget décident de prendre en main le conception et l’élaboration des repas officiels, mettant à l’honneur la haute gastronomie française, issue de la tradition de la cuisine d’Escoffier. Les cuisines de Trianon-sous-bois seront fermées en 1991.

Le service Grand Trianon de la manufacture de Sèvres

Sources :

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  • BERTIERE, Simone, Les Reines de France au temps des Bourbons, tome 3 : La Reine et la favorite, éditions de Fallois, Paris, 2000, 559 p. + 32 p. de planches illustrées
  • BERTIERE, Simone, Les Reines de France au temps des Bourbons, tome 4 : Marie-Antoinette L’insoumise, éditions de Fallois, Paris, 2002, 735 p. + 32 p. de planches illustrées
  • BOYER, Marie-France, Les Lieux de la Reine, Thames & Hudson, Paris, 1995, 112 p.
  • CAMPAN, Henriette, Mémoires sur la vie privée de Marie-Antoinette, reine de France et de Navarre, suivis de souvenirs et anecdotes historiques sur les règnes de Louis XIV, de Louis XV et de Louis XVI, 3 volumes, deuxième édition, Bauduin frères, Paris, 1823, 402 p. https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2050396.texteImage
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  • DA VINHA, Mathieu, MASSON, Raphaël, Versailles pour les Nuls, First & Château de Versailles, 2011, 344 p.
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  • DUARTE, Christophe, Versailles passion , groupe Facebook
  • https://www.facebook.com/groups/345409295656055
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  • Les Trésors de Versailles.wordpress.com
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  • MARAL, Alexandre, Le roi, la cour et Versailles : le coup d’éclat permanent, Perrin, Paris, 2013, 450 p.
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  • Redécouvrez Versailles, Détours en France Hors-série Collection, 2008
  • Versailles – Parc, Jardins, Trianon ; Le Figaro collection N° 6, mai 2006
  • Les Derniers Secrets de Versailles dans Le Point Historia Hors Série, 2012, 108 p.

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