Le 31 janvier 1756
Naissance de Marie-Thérèse de Savoie.
Elle est la petite-fille du Roi Charles-Emmanuel III (1701-1773) qui règne depuis 1730. Son fils aîné Victor-Amédée (1726-1796) est l’héritier du trône avec le titre de prince de Piémont. Il est marié avec l’infante Marie-Antoinette d’Espagne (1729-1785). Ce sont les parents de Marie-Thérèse. Ce couple très uni n’aura pas moins de douze enfants.
Sur l’enfance de Marie-Thérèse, on ne sait pratiquement rien. Cette princesse voit le jour dans l’une des cours les plus fermées d’Europe.
Marie-Thérèse reçoit une éducation assez sévère.
Le 6 avril 1765
Naissance de son frère, Charles-Félix, duc de Genevois (1765-1831), dit plus tard « le Bien-Aimé ». Charles-Félix sera Roi de Sardaigne, de Jérusalem et de Chypre en 1821.
Le 6 avril 1765
Naissance de son frère, Charles-Félix, duc de Genevois (1765-1831), dit plus tard « le Bien-Aimé ». Charles-Félix sera Roi de Sardaigne, de Jérusalem et de Chypre en 1821.
Le 5 octobre 1766
Naissance à Turin du benjamin de la fratrie, Joseph-Benoît de Savoie, comte de Maurienne (1766-1802).
L’étiquette et les exercices de piété suppléent au naturel. Les enfants royaux sont abandonnés aux mains des gouvernantes. A l’évidence, on ne s’amuse guère… Si l’on copie les manières françaises, on n’a pas une once d’esprit français. Tout est codifié, réglé, minuté à l’extrême. Si l’on a beaucoup d’enfants, on ne les caresse pas beaucoup pour autant.
Deux femmes supervisent la vie quotidienne des princesses, la comtesse Radicata, dame du palais et la comtesse Maffei, dame en titre. On peut imaginer le résultat d’une telle éducation vouée uniquement au devoir et à l’obéissance : les petits princes ne s’épanouissent pas et ressemblent à de petites figures de cire.
Le résultat de cette éducation quasi carcérale, ultra sévère, sans nulle fantaisie ne permet pas aux enfants de Victor-Amédée III et de Maria-Antonia de s’épanouir. De fait, la Cour de France, lieu de vie des futures comtesses de Provence et d’Artois représentera un rude écueil pour les princesses Marie-Joséphine et Marie-Thérèse. Leur adaptation à Versailles ne peut qu’être lente, difficile, complexe, semée d’embûches.
En 1771
Sa sœur aînée, Marie-Joséphine est choisie pour épouser le comte de Provence, petit-fils de Louis XV.
Le 14 février 1771
Mariage du comte de Provence ( né le 17 novembre 1755) , frère du Dauphin et de Marie-Joséphine de Savoie.
Manifestement, les jeunes princesses piémontaises sont bien mal préparées aux mentalités françaises et aux usages de la Cour de Versailles.
Marie-Thérèse conservera des séquelles de cette éducation et sera toute sa vie une jeune fille comprimée, timide. Quant à parler de son aspect physique, les commentaires vont bon train lors de son arrivée en France. Dans son portrait officiel que la Cour de Turin envoie à Versailles on remarque que la promise révèle des traits plus harmonieux que ceux de sa sœur, Marie Joséphine de Savoie, Comtesse de Provence (1753-1810). Mais certains pronostics pessimistes sont confirmés à la venue de la princesse, une jeune fille brune, de petite taille, le visage étroit et un nez trop long. C’est ce que note à ce propos Mercy :
« le visage maigre, le nez fort allongé et désagréablement terminé, les yeux mal tournés, la bouche grande, ce qui fait en tout une physionomie irrégulière et des plus communes ».
L’ambassadeur zélé de l’impérieuse Impératrice d’Autriche oubliait les beaux yeux noirs et malgré sa petite taille une excellent proportion de la nouvelle comtesse d’Artois.
Le 20 février 1773
Décès de Charles-Emmanuel III (1701-1773), Roi de Sardaigne. Son père, Victor-Amédée III (1726-1796), devient Roi de Sardaigne.
En 1773
Louis XV sollicite encore une princesse de Savoie pour la main de son dernier petit-fils. Le Roi semblait pencher pour Marie-Anne, la troisième fille de Victor-Amédée III, mais Marie-Joséphine fait pencher la balance en faveur de Marie-Thérèse, la princesse qui arrive juste après elle. Ses parents estiment sans doute que ce sont des atouts suffisants pour lui faire un mariage avantageux. En bons termes avec Louis XV, fort du premier mariage savoyard, une union est rapidement décidée avec le dernier des petits-fils du Roi de France, le comte d’Artois.
La jeune princesse va donc entrer dans la plus prestigieuse famille royale d’Europe, mais aussi dans un pays et dans une Cour où elle ignore tout des mœurs et des lois. Elle est investie d’une lourde mission… assurer la pérennité de la dynastie des Bourbons, le mariage de sa sœur et de sa belle-sœur se révélant stérile. Un mariage fastueux pour le plus mal assorti des couples.
Le marquis de Brancas a ensuite l’honneur de présenter et de nommer à Madame la comtesse d’Artois les seigneurs et les dames qui doivent l’accompagner et composer sa suite.
Le 5 novembre 1773
La cérémonie de remise
A huit heures du matin, les gardes du corps, les Cent Suisse et les gardes de la porte du Roi, envoyés pour escorter Madame la comtesse d’Artois, prennent leurs postes. Le régiment de Boccard borde la haie, tandis qu’un détachement de cent dragons de la Légion de Soubise, commandé par la comte de Vargemont, monte à cheval et se met en bataille à la suite de l’infanterie, ainsi qu’un autre détachement de la maréchaussée du Dauphiné, aux ordres du prévôt-général et d’un de ses lieutenants.
A neuf heures trente, le maréchal-comte de la Trinité, commissaire plénipotentiaire du Roi de Sardaigne, remet au marquis de Brancas, commissaire plénipotentiaire du Roi de France, et de toutes les personnes de la suite française. Madame la comtesse d’Artois est salué, au moment de la signature du procès-verbal, d’une triple décharge de six canons.
« A la dote, s’ajoutent 200 000 livres piémontaises en bijoux.
Sa Majesté Très Chrétienne, le roi de France donne à la mariée 300 000 livres francaises en bijoux et objets de valeur à la consommation du mariage.
Le comte d’Artois attribuera à la mariée une pension appropriée. Le roi y consacrera 60 000 livres françaises par an.
En cas de dissolution du mariage ou de veuvage, la princesse pourra choisir de vivre en France ou dans son pays d’origine.
Les deux premiers points établissent les modalités de célébration du mariage, qui en règle générale, dans le cas de mariages entre membres de familles royales, a lieu à deux moments différents, et dans deux lieux différents, un premier mariage à l’endroit où vivait la princesse, et où le marié n’était pas présent mais était représenté par un membre de la famille de la Cour à laquelle appartenait la mariée. Par la suite, la mariée partait pour la Cour à laquelle appartenait son royal époux ou avait lieu un second mariage.»
Vers onze heures, Madame la comtesse d’Artois se met en marche, précédée du marquis de Brancas, commissaire plénipotentiaire, du marquis de Vintimille, chevalier d’honneur, du marquis de Chabrillant, premier écuyer, et, accompagnée de sa dame d’honneur, de sa dame d’atours et des autres dames de sa suite. Elle trouve, sur le pont qui sépare les deux états, un arc de triomphe élevé par les soins des officiers municipaux de Beauvoisin. Mme la comtesse d’Artois dîne à Bourgoin, dans la maison du marquis de Beffroi. Elle trouve sur son passage cent cinquante hommes du régiment de Boccard, suisse et un détachement de la maréchaussée commandée par un lieutenant. Après le dîner, elle part pour Lyon.
A partir du 5 novembre 1773
Voyage en France jusqu’à la rencontre avec Louis XV et de Mgr le comte d’Artois
Le même jour, vers six heures du soir, Madame la comtesse d’Artois arrive et fait étape à Lyon où la ville donne plusieurs fêtes en son honneur.
Le 8 novembre 1773
au matin
Elle en repart puis arrive à Roanne vers huit heures du soir. Un détachement de dragons du régiment de Jarnac l’escorte jusqu’à l’Hôtel où un appartement a été préparé à son intention. Madame la comtesse d’Artois y reçoit les officiers du Bailliage et de l’élection qui ont l’honneur de la complimenter. Le comte de Tonnerre, le comte de Blot et Pajot de Marcheval ont l’honneur de l’accompagner jusqu’en cette dernière ville et de prendre congés de Madame la comtesse d’Artois.
Le 9 novembre 1773
Marie-Thérèse entend la messe pendant laquelle un motet est exécuté puis elle part pour Moulins en Bourbonnais vers onze heures. Elle arrive à Moulins à huit heures du soir.
A Moulins, à la porte de Lyon, le maire et les échevins de la ville ont l’honneur d’être présentés à Madame la comtesse d’Artois et de la complimenter. Depont, intendant de la province et qui était allé à la rencontre de la princesse, avait formé en dehors une avenue d’arbres, par laquelle elle devait passer, Madame la comtesse d’Artois entre dans deux cours également bordées d’arbres. Cet espace est éclairé par des ifs, des lustres, des pyramides de terrines, et par des guirlandes de lanternes. De plus, il est garni de la garde de la ville de Moulins sous les armes, et d’une immense foule, qui faisait retentir les cris de « vive le Roi et la famille royale ». Madame la comtesse d’Artois est escortée par le régiment d’Orléans, dragons, à la tête duquel étaient le marquis de Poyanne, le marquis de Pons Saint-Maurice et le comte de Montboissier. Lorsque Madame la comtesse d’Artois arrive à l’intendance, qui est illuminée, l’intendant a l’honneur de la recevoir et de lui être nommée. Elle entre dans son appartement, où la comtesse de Forcalquier, sa dame d’honneur, lui nomme les dames et les hommes de qualité de la ville de Moulins et de la province. Pendant le souper de Madame la comtesse d’Artois, divers morceaux de symphonie sont joués. Après son souper, elle passe dans une autre pièce d’où elle assiste au feu d’artifice tiré en son honneur et exécuté par M. de Bray, artificier du Roi.
Le 10 novembre 1773, vers six heures du soir, Madame la comtesse d’Artois arrive à Nevers sous les acclamations du peuple et descend au château du duc de Nivernais. Sur la place ducale, l’intendant avait fait installer un théâtre sur lequel les principaux acteurs de la comédie italienne jouèrent, avec beaucoup de succès, un prologue mêlés de variétés et de vaudevilles analogues à la fête, et l’opéra comique de Tom-Jones qui est terminé par des couplets faits en l’honneur de la princesse, et qui est apprécié par les spectateurs.
Après la représentation, toujours sur la place ducale, il y eut une illumination représentant le temple de l’hymen. Madame la comtesse d’Artois est placée de manière avoir en face d’elle les acteurs et à sa droite l’illumination. Après ces festivités, elle parcoure la place en carrosse puis se rend à l’évêché où elle soupe. L’évêque de Nevers, le clergé et le corps de la ville de Nevers avaient eu l’honneur de la complimenter à son arrivée.
Le 11 novembre 1773
à huit heures, Madame la comtesse d’Artois quitte Nevers pour se rendre à Montargis. A la porte de Nevers, elle y trouve un détachement du régiment Orléans, dragons, ayant à leur tête le marquis de Pont Saint-Maurice et le comte de Montboissier. Depont, l’intendant de la province, a eu l’honneur d’accompagner Madame la comtesse d’Artois et en prend congés à Pougues.
Suivant les premiers ordres du Roi, Madame la comtesse d’Artois devait aller coucher de Nevers à Briare, mais Louis XV étant informé que la petite vérole y règne, change les premières dispositions, et ordonne que la princesse aille se coucher à Montargis. M. de Cypierre, intendant de la généralité d’Orléans, qui a fait tous les préparatifs à Briare, reçoit un contre ordre le 13 octobre. Il fait aussitôt de nouvelles dispositions à Montargis, lesquelles se trouvèrent prêtes le 29 octobre.
Le 11 novembre 1773
Madame la comtesse d’Artois arrive à Montargis, après onze heures du soir, et une marche de 36 lieues. M. de Cypierre avait fait placer, à chaque relais, des terrines et des flambeaux pour éclairer le chemin ; mais une pluie continuelle, accompagné d’un vent impétueux, rendit toutes précautions inutiles. Pour y suppléer et surtout pour diriger les postillons, et prévenir le danger qu’entraîne l’obscurité de la nuit la plus affreuse, M. de Cypierre a fait allumer des feux de distance en distance, et tous les habitants des villages voisins secondent son zèle avec une activité incroyable. Les officiers municipaux de Montargis ont l’honneur de complimenter Madame la comtesse d’Artois avant son entrée dans la ville. Sur son passage, toutes les rues sont illuminées et la milice bourgeoise est en arme. M. de Cypierre avait ordonné une illumination de 600 toises, depuis les faubourgs de la ville jusqu’au château. Sur l’esplanade du château, devant l’appartement de Madame la comtesse d’Artois, un arc de triomphe, des pyramides et des girandoles sont illuminés mais le mauvais temps en a détruit l’effet.
Le 12 novembre 1773
Madame la comtesse d’Artois entend la messe à Montargis. Puis, elle dîne à son grand couvert où tout le monde est admis à la voir. Ensuite, elle se rend dans une salle voisine de son appartement où M. de Cypierre avait fait disposer un théâtre. Les enfants de l’ambigu-comique joue une pièce relative à la circonstance. Mme la comtesse d’Artois témoigne sa satisfaction à M. de Cypierre qui a ordonné cette fête, et à M. Plein-Chesne, auteur du divertissement.
Le même jour, vers trois heures après midi, Madame la comtesse d’Artois part pour Nemours où M. de Cypierre eu l’honneur de prendre congés d’elle.
Le même jour, la future comtesse d’Artois arrive à Nemours où Mgr le comte de Provence et Madame la comtesse de Provence l’y rejoignent le 13 novembre. Ces deux princesses se témoignent, au moment de leur entrevue, une tendre sensibilité. Cela fait présager à la nation française le bonheur que procure la double alliance des Maisons de Bourbon et de Savoie.
« Ma petite sœur, dit le Prince , en lutinant avec quelque excès d’aisance Mme la Dauphine, n’allez pas vous placer trop haut si vous voulez apercevoir ma femme …Quatre pieds six pouces, pas une ligne de plus , une Altesse en miniature…
-Artois, taisez-vous, interrompit Marie-Antoinette…Vous parlez trop légèrement de ma future belle-sœur ; on la dit fort jolie et si l’on doit s’en rapporter à son portrait…»Le coiffeur Léonard Autier
Le 14 novembre 1773
Rencontre entre Mgr le comte d’Artois et Madame la comtesse d’Artois en présence de Louis XV et des autres membres de la Famille Royale.
Louis XV, accompagné de Monseigneur le Dauphin, de Madame la Dauphine, de Mgr le comte de Provence, de Madame la comtesse de Provence, de Mgr le comte d’Artois, de Madame Adélaïde, de Mesdames Victoire et Sophie et de ses principaux officiers, va au devant de Madame la comtesse d’Artois jusqu’au bas de la montagne de Bourbon.
Lorsque Madame la comtesse d’Artois aperçoit le Roi, elle descend de son carrosse et marche à sa rencontre. Elle est accompagnée par la comtesse de Forcalquier, sa dame d’honneur ; de la comtesse de Bourbon-Busset, sa dame d’atours, et des dames que le Roi a nommées pour aller la recevoir sur la frontière. Madame la comtesse d’Artois étant arrivée devant Louis XV, qui est descendu de son carrosse, se jette à ses pieds. Louis XV la relève et après l’avoir embrassée, lui présente Mgr le comte d’Artois qui l’embrasse sur la joue à son tour. Mgr le Dauphin, Madame la Dauphine, Mgr le comte de Provence, Madame la comtesse de Provence, Madame Adélaïde et Mesdames Victoire et Sophie l’embrassent aussi.
Après cette entrevue
Louis XV remonte dans son carrosse pour retourner à Fontainebleau, d’où il part, sur les trois heures, avec la Famille Royale, pour se rendre au château de Choisy. Le Roi fait placer Madame la comtesse d’Artois auprès de lui. En arrivant au château de Choisy, Madame la comtesse d’Artois est conduite dans l’appartement qui a été préparé à son intention. Le Roi et Mgr le comte d’Artois lui donnent la main jusqu’à son appartement, où elle rencontre Madame Clotilde et Madame Elisabeth qui se sont rendues en ce lieu pour la recevoir ainsi que les princes et les princesses du sang. Louis XV soupe, le soir, en public, avec les membres de la Famille Royale, les princes et les princesses du sang, et les dames de la Cour qui y sont invitées. Mgr le comte d’Artois loge à Choisy dans le petit château. Louis XV fait apporter à Madame la comtesse d’Artois la magnifique parure de diamants, qui lui est destinée.
Le 15 novembre 1773
Louis XV quitte Choisy pour se rendre à Versailles.
Le 16 novembre 1773
Marie-Thérèse de Savoie épouse Charles Philippe, comte d’Artois, petit-fils de Louis XV.
Marie-Thérèse arrive à Versailles sur les dix heures du matin.
Vers une heure après midi, elle se rend dans l’appartement du Roi d’où l’on part pour la chapelle.
Cérémonie du mariage à la chapelle royale
Par permission spéciale du 14 mai 1773 de Mgr de Beaumont du Repaire, archevêque de Paris, le comte et la comtesse d’Artois ont pu se fiancer le jour de leur mariage.
Tel que décrit par Mademoiselle Alexandre la marchande de mode qui en composa la chamarrure l’habit de la mariée est en en étoffe fond d’argent façonnée en vagues de réseaux d’argent riches et très brillants, garnie de franges d’argent, rebrodée d’une très riche guirlande de fleurs et de feuilles en paillons d’argent, le bas de robe relevé par des gros glands à quatre ganses très riches. Le grand corps est enrichi de diamants, les manches de cour en blonde (fine dentelle de soie). La grande palatine (au cou), les bracelets, les nœuds de manches et de bouquet assortis. Le tout est porté sur un très grand panier et est livré à Versailles dans une « grande Boëte enveloppée de molleton vert ».
Aussi joli cœur et avide des plaisirs de la Cour et de la Ville que son épouse est timide et effacée, le futur Charles X montre sa déconvenue avant même la fin des noces. Marie-Thérèse reste muette et lasse durant toutes les fêtes.
La princesse piémontaise arrive à Versailles et déçoit par son aspect : petite, laide, timide, niaise, elle ne peut guère retenir l’attention de son fringant mari. Charles d’Artois est né en 1757, il est grand, mince, agile, séduisant … Il ne se plaint pas de sa nouvelle épouse, et consomme son mariage.
Elle devient ainsi la belle-sœur de sa sœur Marie-Joséphine.
Voir cet article :
Le comte et la comtesse d’Artois s’installent au premier étage de l’Aile du Midi en 1773. Ils y font aménager plusieurs cabinets. Ceux-ci comprennent une bibliothèque, un petit cabinet, un supplément de bibliothèque. La bibliothèque communique avec le cabinet intérieur. En 1774, le comte annexe deux pièces contiguës pour aménager une salle-à-manger.
La chambre de la comtesse d’Artois,
Une vue imprenable sur le Parterre du Midi
(texte et illustrations de Christophe Duarte – Versailles passion )
Située au premier étage de l’Aile du Midi, la chambre est la seule pièce de son appartement qui possède encore la voussures et des corniches des plafonds datant de Louis XIV. Comme tous les appartements royaux et princiers, elle possède un meuble d’été et d’hiver. Le meuble d’hiver a été réalisé en 1772 par Jean Charton fils, qui portera en 1776 le titre de fabricant du Roi, pour le meuble d’hiver de la comtesse d’Artois. La même étoffe a été prévue en 1791 pour l’appartement de Madame Élisabeth au château de Fontainebleau.
Le meuble d’hiver a été réalisé en 1772 par Jean Charton fils, qui portera en 1776 le titre de fabricant du Roi, pour le meuble d’hiver de la comtesse d’Artois. La même étoffe a été prévue en 1791 pour l’appartement de Madame Élisabeth au Château de Fontainebleau.
Cette laize montre un entrecroisement de guirlandes de feuilles de chênes et de laurier, en apparence simple. Néanmoins, en raboutant deux laizes prises dans le même sens et placées côte à côte, le dessin se révèle discontinu, c’est-à-dire que la guirlande de chêne se poursuit, sur la laize voisine, en guirlande de laurier.
Un autre agencement, qui consisterait à positionner en sens inverse une laize sur deux, permettrait d’obtenir le dessin d’un double réseau entrelacé de carrés posés sur la pointe, le premier constitué de guirlandes de chênes et le second, de guirlandes de laurier.
Les pliants, aujourd’hui dans la chambre de la Reine, appartiennent au meuble d’hiver de la chambre de la comtesse d’Artois à Versailles, livré en 1773. C’est pour la Dauphine Marie-Antoinette en 1769 que Jacques Gondouin, dessinateur du Garde-Meuble de la Couronne mit au point dans le style transition ce prototype de pliant repris avec quelques variantes dans les pièces officielles des appartements princiers. On connaît l’importance de ce type de siège dans l’étiquette de la Cour de France. Les quatre pliants de la comtesse d’Artois sont présentés dans la chambre de la Reine car presque identiques à ceux livrés pour la future Dauphine Marie-Antoinette . Ils sont tous par conséquent couverts en broderie assortie au gros de Tours broché fond blanc à bouquets de fleurs et plumes de paon de la chambre de la Reine tissé par Desfarges à Lyon en 1786.
Paire de ployants de la chambre de la comtesse d’Artois :
Ils font partie du mobilier d’hiver de la chambre à coucher de la comtesse d’Artois au château de Versailles. Chaque «X» est constitué de quatre «cornet», ceux du haut à cannelures torses, ceux du bas à même cannelure torse sur un tiers, puis d’un entourage de lancettes, réunies à la base par un petit culot de feuillages. Les patins sont à riche décor de trois culots d’acanthe et graines. L’axe qui réunit les «X» est à décor d’un culot de feuillage.
La commode du salon des Nobles de la comtesse d’Artois
(texte et illustrations de Christophe Duarte – Versailles passion )
Si, à Versailles, l’on disposa pour les jeunes mariés de splendides appartements au premier étage de l’Aile du Midi, il ne semble pas que l’on ait exagéré les dépenses concernant le mobilier de la princesse. En se référant à l’inventaire de 1776, on trouve dans son Grand Cabinet, servant aussi de Salon des Nobles, une commode qui avait été en 1740 dans la Chambre à coucher de Monsieur de Fontanieu. On y trouve également deux encoignures livrées le 30 novembre 1773 pour le comte d’Artois.
« Il faut attendre le 18 novembre 1779 pour voir commandé à Riesener une commode d’un style nouveau : «Une commode marqueterie à placage bois des Indes à dessus marbre griotte d’Italie ayant 5 tiroirs dont 2 grands et 3 petits fermant pour 3 clés différentes avec panneaux de bois de rose en mosaïque avec médaillon à corbeille de fleurs suspendue plaquée sur fond de bois d’amarante, le fond à frise. Ornée de pieds et culots à palmettes d’ornements, pieds en gaine à moulures et chutes de volutes, à la traverse du devant surmonté d’un cadre de godrons à fleurons. Les encadrements de panneaux à perles et raies de cœur.»
Dans l’inventaire de 1787 comme dans les suivants, ce meuble resta dans l’Appartement de la Comtesse d’Artois jusqu’à son départ en exil le 15 juillet 1789. La commode fut vendue au moment des ventes révolutionnaires.
Le château de Versailles la rachète en 1964.
Le fauteuil de la comtesse d’Artois au château de Versailles
( texte et photographies de Christophe Duarte ; Versailles-passion )
Après une quasi-inexistence à la Cour, elle s’éteint à l’âge de quarante-neuf ans,dans la solitude à Graz. Elle est enterrée à Graz, dans le mausolée impérial sis à côté de la cathédrale de la ville.
Après les funérailles qui sont splendides, son corps est enterré dans la crypte du mausolée de L’Empereur Ferdinand.
Le 4 août 1805
Suivant le désir qu ‘avait exprimé la comtesse, son corps est ouvert. Le fait est prouvé par cette lettre de Mgr de la Fare :
« J’ai été chargé, écrit-il à Mr Croiset, par les derniers ordres que j’ai reçu du Rois, de vous demander le procès verbal de l’ouverture du corps de Madame. Envoyez-le moi le plus promptement possible afin que je puisse le réexpédier aussitôt à Mittau. Ce n’est point entre les main de Mgr le Duc d’Angoulême pour qui ces tristes détails seraient trop déchirants, mais entre celles du Roi que cet acte doit être remis . »
Le 15 août 1805
Mgr de la Fare écrit à Mr Croiset :
« J’ai à vous communiquer les dernières intentions du Roi relativement à la sépulture de Madame S.M. qui conserve toujours l’espérance de réunir un jour ses cendre à celle des Rois ses aïeux veut aussi pouvoir faire déposer dans le tombeau de sa Maison la dépouille mortelle de Madame.
Pour cela, le Roi désir qu’il en soit usé pour Madame Adélaïde et Victoire, et que le cercueil demeure comme en dépôt dans l’honorable lieu où il a été mis. Personne ne peut mieux que vous , Monsieur, qui avez été témoin et agent de tout ce qui a été fait relativement à Mesdames, traiter cet objet avec le Comte de Welsberg et de le faire conclure au gré de S.M. et de la famille Royale.
Je me repose donc sur vous de ce soin, vous priant de m’instruire de tous ce que vous avez pu faire et terminer à cette égard. »
Marie-Thérèse repose au mausolée impérial de Graz, ville où elle est décédée :
« Ici est le cœur de Très haute, très illustre et très puissante Princesse Marie-Thérèse de Savoie, Comtesse d’Artois, morte à Graz le 2 juin 1805»
En 1839
L’urne se trouve nichée dans un mur situé en face du tombeau de sa belle-sœur Clotilde de France. Elle y sera placée par le duc d’Angoulême en 1839 seulement.
Sources :
- Antoinetthologie
- Versailles -passion, groupe FB de Christophe Duarte
- Dans l’ombre de Marie-Antoinette, les Comtesses de Provence et d’Artois, groupe FB de Dominique Poulin
Son fils, Louis-Antoine, duc d’Angoulême épouse au palais de Mittau en Russie sa cousine germaine Marie-Thérèse de France, fille de Louis XVI. Le couple n’aura pas d’enfants.
Louis XVI et Marie-Antoinette ont péri sur l’échafaud six ans plus tôt, mais il n’y a pas non plus les parents du marié. Le comte d’Artois réside à Londres depuis un certain temps, et même la pauvre comtesse d’Artois qui réside depuis quelques mois à Klagenfurt, en Autriche, n’y assiste pas, peut-être à cause de sa mauvaise santé, ou bien encore peut-être encore une fois, on la considère comme quantité négligeable !!! Malgré la précarité de sa situation économique, elle envoie aux jeunes mariés un service de toilette en argent comme cadeau de mariage.