
La construction de l’Opéra de Versailles marque l’aboutissement de près d’un siècle de recherches, d’études et de projets: car, s’il n’a été édifié qu’à la fin du règne de Louis XV, il a été prévu dès 1682, date de l’installation de Louis XIV à Versailles.

Scène de l’Opéra royal
Le Roi Louis XIV, en effet, avait chargé Jules Hardouin-Mansart et Vigarani de dresser les plans d’une salle des ballets, et l’architecte en avait réservé l’emplacement à l’extrémité de l’aile neuve, qui va s’élever au cours des années suivantes. Le choix de cet emplacement est, au demeurant, fort judicieux : la proximité des réservoirs constitue un élément de sécurité en cas d’incendie, et la forte déclivité du terrain permet* d’obtenir, pour la scène, des « dessous » importants sans qu’il soit nécessaire de creuser profondément; aussi bien ce choix n’est-il jamais remis en question par les successeurs de Mansart.

Le chiffre du Roi, détail du coin du plafond au dessus du rideau de scène
Les travaux de gros œuvre sont commencés dès 1685, mais sont vite interrompus en raison des guerres et des difficultés financières de la fin du règne. Louis XV, à son tour, recule longtemps devant la dépense, de sorte que, pendant près d’un siècle, la cour de France dut se contenter d’une petite salle de comédie aménagée sous le passage des Princes. Lorsqu’on voulait représenter un grand opéra, nécessitant une grande figuration et une machinerie compliquée, on construisait dans le manège de la Grande Écurie une salle provisoire que l’on démolissait le lendemain des fêtes: c’est le cas, en particulier, lors des fêtes données à l’occasion du mariage du Dauphin en février 1745. Mais cette solution présentait de tels inconvénients que Louis XV résolut d’édifier une salle définitive dont il confia la construction à son Premier architecte, Ange-Jacques Gabriel.
Coupe longitudinale du grand théâtre du château de Versailles, aménagé pour le Bal paré du mariage du Dauphin (futur Louis XVI) et de l’Archiduchesse Marie-Antoinette d’Autriche, en mai 1770 / Claude-Jean-Baptiste Jallier de Savault ,
[S.l.] : [C.-J.-B. Jallier de Savault], [1768-1769]Carton R I, n° 37, Besançon, Bibliothèque municipale
Coupe latérale de la scène de l’Opéra royal montrant le projet d’aménagement du lointain pour le bal paré du mariage du Dauphin et de l’Archiduchesse Marie-Antoinette, en mai 1770, Claude-Jean-Baptiste Jallier de Savault, 1768,
Bibliothèque municipale de Besançon, Fonds Pierre Adrien Pâris
Cependant, la réalisation de ce grand dessein doit demander plus de vingt ans. Au cours de cette longue période, Gabriel, qui a étudié les principaux théâtres d’Italie, en particulier ceux de Vicence, de Bologne, de Parme, de Modène et de Turin, présente au Roi différents projets dont aucun ne fut accepté.
Envisagée dès le règne de Louis XIV, la construction de l’Opéra Royal est finalement menée à bien par Louis XV.

Plan de l’opéra royal
Le plan de salle, nouveau pour l’époque, affecte la forme d’un ovale tronqué, et les loges traditionnelles sont remplacées par de simples balcons, en retrait l’un sur l’autre, avec des séparations à hauteur d’appui. Ces dispositions favorisent la vision et l’audition; il n’y a pas d’angle mort dans cette salle et l’acoustique y est particulièrement remarquable, d’autant plus qu’étant entièrement construite en bois, elle résonne comme un violon. Les proportions en sont parfaites, et l’on ne peut qu’admirer l’élégante colonnade des troisièmes loges; quant aux miroirs qui en tapissent le fond dans lesquels se réfléchissent les demi-lustres, donnant ainsi l’illusion de lustre entiers, ils accentuent le caractère de légèreté de cette architecture qu’ils semblent répéter à l’infini.

Les architectes du Roi Soleil ont travaillé sur les plans d’une grande salle de spectacles située à l’extrémité de l’aile du Nord, à l’emplacement de l’actuel Opéra Royal.

Afin d’éviter un incendie, la salle entièrement en bois est enserrée dans une gangue de pierres:

A partir de 1748
Ange-Jacques Gabriel (1698-1782) reprend les plans de ses prédécesseurs. Les premiers de travaux de gros œuvre sont exécutés.
En 1756
Les difficultés financières et les atermoiements quant à l’aménagement intérieur conduisent à les interrompre. Ils reprennent entre 1763 et 1765 avant d’être à nouveau arrêtés.

En 1768
La décision de terminer l’Opéra Royal intervient en 1768, lorsqu’est conclu le mariage du Dauphin, futur Louis XVI, et de Marie-Antoinette. Un lieu doit être trouvé pour célébrer les festivités.
Marquis de Marigny: Brouillon d’une lettre adressée au Contrôleur général des finances Étienne Maynon d’Invault afin de lui rappeler qu’il a besoin d’une augmentation des fonds pour «parvenir à l’achèvement de la salle de spectacle du Château de Versailles, avant le printemps de 1770 » (mariage du futur Louis XVI avec Marie-Antoinette d’Autriche). 31 octobre 1768)
Assisté du machiniste Blaise-Henri Arnoult, Gabriel met la touche finale aux plans de l’Opéra Royal. Celui-ci est achevé en deux ans au terme d’un chantier pharaonique sur lequel travaillent nuit et jour des centaines d’ouvriers.

Arnoult le conçoit de manière à accueillir soit des spectacles soit des festivités. Lors des grandes réceptions, le plancher de la salle est rehaussé au niveau de la scène par des crics toujours en place, formant un gigantesque plateau d’environ 50m sur 20m. En revanche, dans la configuration spectacles, l’Opéra Royal accueille jusqu’à 1336 spectateurs. Une machinerie répartie sur 35 mètres de hauteur permet d’effectuer des changements de décors spectaculaires à la vue du public. La salle, entièrement exécutée en bois, dispose en outre d’une acoustique exceptionnelle.

Comme c’était habituellement le cas dans les théâtres de cour, l’Opéra peut ainsi être transformé en vingt-quatre heures en une vaste salle pour le « bal paré.

L’aménagement intérieur combine innovation et classicisme. En remplaçant les loges par des balcons superposés, Gabriel améliore le confort visuel et l’acoustique de la salle. Au dernier étage, des miroirs reflètent des demi-lustres, créant un effet de profondeur et de légèreté.


De grands artistes contemporains participent au chantier : Augustin Pajou est chargé du décor sculpté et exécute lui-même les boiseries des loges tandis que Louis-Jacques Durameau supervise le décor peint et réalise le grand plafond, Apollon préparant des couronnes aux hommes illustres dans les Arts.
Salle de l’Opéra royal


L’aménagement de la machinerie et de tout ce qui regarde la scène échoit à Blaise-Henri Arnoult, premier machiniste du Roi, qui signe là un chef-d’œuvre. En effet, ce que l’on pourrait qualifier de cahier des charges prévoyait une utilisation multiple des lieux : ceux-ci devaient servir à la fois de salle de théâtre mais aussi de salle de bal ou de salle de festin.
Les installations du dessous, appelées « forêt ». Un système de crics permet de surélever ou d’abaisser les différents éléments du plancher
Au moyen d’un complexe système de planchers mobiles mus par des treuils, Arnoult parvient ainsi à créer une salle modulable pérenne. Certes, la transformation des lieux nécessitait presque deux jours de travail, mais il ne s’agissait plus de refaire en permanence de nouvelles décorations ni de nouvelles machines : tout pouvait être réutilisé à l’infini en fonction des besoins.
L’Opéra Royal est, au moment de sa construction, doté d’une machinerie permettant les effets les plus courants. Les cinq niveaux de dessous ont chacun une fonction particulière.
Le premier sert aux trappes à apparition dont la scène est pourvue en quantité

Le deuxième est l’endroit où sont agencées toutes les machines permettant de synchroniser
les mouvements en ciseaux des chariots portant les châssis de coulisse

Le troisième dessous a surtout pour fonction de permettre un accès aisé à n’importe quel élément de décor
stocké sous le plateau et de racheter une trop grande hauteur des niveaux

Au quatrième dessous, treuils et tambours à palettes secondaires assurent la liaison entre les éléments du décor et la puissante machinerie
du niveau inférieur. Ce niveau sert aussi de plateforme d’intervention sur les imposantes machines à l’étage inférieur

Le cinquième et dernier dessous abrite les grands arbres longitudinaux de quinze mètres de longueur
dont la manœuvre synchronise le mouvement de tous les châssis, fermes et frises des sept premiers plans de scène
À douze mètres sous la scène de l’opéra, la forêt et ses clairières lumineuses, ses cabestans séculaires comme fruits pétrifiés, on y avance en respectant le silence imposant qu’on croirait presque imposé…

Le foyer de l’opéra royal
L’extérieur de l’opéra royal


La façade côté rue des réservoirs

La façade côté jardin
Le 28 mars 1770
Alors que tout n’est que gravats, a lieu la première répétition générale avec chanteurs et orchestre, pour tester l’acoustique.

Le vendredi 11 mai 1770
« Nous avons eu, lundi dernier, la troisième répétition de Persée. On a été plus content du luminaire, le théâtre étant éclairé de plus de trois mille lumières, ce qui est bien considérable. Je ne crois pas cependant qu’on puisse diminuer de beaucoup ce nombre, par la disposition du théâtre qui est immense, et surtout par la manière dont monsieur Arnoult a arrangé ses châssis de décorations. D’ailleurs, la grandeur énorme de ce théâtre, très commode pour le service, exige un nombre considérable de sujets pour les chœurs et pour la danse. Aussi pense-je que ce local ne pourra jamais servir que dans les fêtes de très grand apparat et où l’on ne regardera pas à la dépense. On a été très content des lustres que j’ai fait mettre entre les colonnes de la salle, lesquels éclairent bien les plafonds des galeries, ainsi que le grand plafond, qui est un très beau morceau du sieur Durameau. Nous avons un camp de trois cents gardes françaises, établi dans le parc, pour toutes les manœuvres des magasins, le service du théâtre et les comparses dans les opéras. Le Roi est venu voir la salle et l’a visitée jusqu’aux combles. Quand le Roi a eu terminé la visite de la salle, on a levé le grand rideau qui avait été trouvé fort beau. Le théâtre était occupé par toutes les demoiselles de la danse, vêtues en belles étoffes de taffetas blanc, et par les danseurs en uniforme rouge avec brandebourgs d’or. C’est l’habit que les uns et les autres ont pris pour les répétitions. Le Roi a été très content de cet ensemble, ainsi que de la décoration représentant la mer, avec le rocher d’Andromède. J’ai été visiter hier les travaux du parc, pour le feu d’artifice et pour l’illumination; j’ai été très content des dispositions prises. Le duc d’Aumont et le duc de Villequier sont partis avec le Roi, qui est allé au-devant de Madame la Dauphine à Compiègne. Nous avons fait la répétition, hier, des postes et consignes. On travaille à force, depuis avant-hier, à monter la salle du festin royal dans la salle de spectacle. Je crois que cela fera un très beau coup d’œil.»
Source : Journal de Papillon de la Ferté, intendant et contrôleur de l’Argenterie, Menus-Plaisirs et Affaires de la Chambre du roi (1756-1780)

Le 16 mai 1770
La salle est inaugurée lors du festin de mariage du Dauphin et de Marie-Antoinette.

Fêtes du mariage du Dauphin Louis-Auguste et de Marie-Antoinette

Le 17 mai 1770
La première représentation a lieu on y joue Persée de Lully.
Plafond de Louis-Jacques Durameau
Le plafond :
Le dieu du Soleil et maître de tous les arts trône au centre de la composition surgissant d’un rayonnement triomphal. Il brandit les couronnes qu’il s’apprête à distribuer. Vénus est à sa droite tandis que l’amour avec ses grandes ailes vole au-dessus d’eux. On reconnait à la gauche du Dieu le cheval Pégase qui symbolise l’inspiration poétique en s’élevant vers les cieux comme l’idée qui jaillit dans l’esprit du poète.
Juste en dessous sont représentées la Comédie , la Tragédie et la Musique reconnaissables à leurs attributs : le masque pour la Comédie, un poignard, un sceptre et une couronne pour la tragédie qui mêle pouvoir, vengeance et mort, une lyre et une harpe pour la Musique.
Plus bas encore, sur la droite, au bord du cadre, un groupe d’artiste se livre à l’écriture, à la lecture ou semble chercher l’inspiration en implorant Apollon.

A droite, on distingue un autre groupe formé par la Poésie pastorale tenant une houlette et une flûte de Pan, la Poésie lyrique reconnaissable à la lyre et à la trompette qu’elle tient, et la Danse s’accompagnant de ses cymbales et de la flûte que joue l’enfant à ses pieds.
A la toute gauche, un groupe isolé représente la Peinture entourée de l’Architecture et de la Mécanique (allusion évidente aux talents de Blaise-Henri Arnoult, machiniste de la salle de la scène). Enfin, au bas de la composition, l’Ignorance au bandeau sur les yeux, un flambeau éteint à la main, et l’Envie, le cœur dévoré par un serpent, sont toutes deux précipitées du séjour des muses et des arts. Enfin, au-dessus, dans les nuits et de façon charmante, des colombes et des putti volettent en tenant un ruban d’union évoquant les Plaisirs et les Ris auprès du dieu des arts.


C’est Antoine Rousseau qui est l’auteur des trophées d’instruments de musique qui encadrent la scène et du cartouche aux armes de France qui la domine.


Le 19 mai 1770
Un bal paré est donné en l’honneur du mariage royal.
Invitation au bal paré du mariage du Dauphin le 19 mai 1770, Jean-Michel Moreau le Jeune, Château de Versailles

Bal paré, 19 mai 1770, Jean-Michel Moreau le Jeune, Musées nationaux de Berlin, Bibliothèque d’art
La scène de l’Opéra royal
En plantation, le décor d’Émile Bertin de 1957 évoquant le décor du bal paré.
Source : « Architectures de Théâtre à Versailles, lieux présents et lieux disparus », B. Saule, V. Pruchnicki, S. Castelluccio, J. C. le Guillou, J. P. Gousset, J. de la Gorce, R. Masson
Le 23 mai 1770
On y représente Athalie de Racine.
La loge Royale de l’Opéra,
L’architecture au service de la timidité de Louis XV

La loge Royale reçoit un traitement architectural très particulier, dû aux exigences de Louis XV. Le Roi a certes pris goût aux représentations théâtrales, grâce à l’influence de la marquise de Pompadour, mais sa timidité naturelle le pousse toujours à assister le plus discrètement possible aux représentations, hormis, lors des festivités qui requièrent faste et solennité.

A la grande loge royale d’apparat initialement prévue par Gabriel, qui devait, par un faut baldaquin, marquer le centre de la salle, Louis XV demanda expressément à bénéficier d’une loge grillée, au niveau des deuxièmes loges.

Contraint d’adapter ses plans aux exigences royales, Gabriel aménagea donc, au centre du rang des secondes loges, trois loges à l’italienne, c’est-à-dire cloisonnées de haut en bas, et pouvant à volonté s’ouvrir ou se fermer, au moyen de grilles de bronze doré, sur une étroite avant-loge découverte.
Pour accéder à sa loge, le Roi passait directement par la porte du bout de la Galerie Haute, surmontée d’un groupe de Pajou.



Il pénètre dans un salon ovale de petites dimensions, qui reçoit le jour du Foyer par une fenêtre intérieure. Ce salon, aux boiseries simples, est décoré de deux tableaux en dessus-de-porte, œuvres du peintre Touzé.



La loge royale de l’opéra
Le coût de l’éclairage de la salle à la chandelle est extrêmement coûteux et comme l’opéra est surtout conçu pour servir à la fois de salle de théâtre, de salle de festin et de salle de bal, il n’est pas destiné à accueillir les spectacles ordinaires de la Cour mais les événements exceptionnels (3 000 bougies par soirée), ce qui expliquera son utilisation très restreinte jusqu’à la fin de l’Ancien Régime.
Dans les dernières années de l’Ancien Régime
L’Opéra Royal accueille les festivités données pour les membres les plus éminents de la famille royale : mariages des comtes de Provence et d’Artois, futurs Louis XVIII et Charles X, naissance du Dauphin…



Vue sur les lustres et l’exèdre surmontant la loge royale
Le 1er octobre 1789
Sur la scène de l’Opéra Royal, les Gardes du Corps donnent en l’honneur du régiment de Flandres un banquet au cours duquel la Famille Royale est acclamée. Selon la rumeur, la cocarde révolutionnaire aurait de surcroît été piétinée, ce qui déclenche la colère du peuple parisien et, par ricochet, le départ du Roi de Versailles le 6 octobre 1789.
Images des Années Lumière (1989) de Robert Enrico
Les gardes du corps du Roi donnent un banquet en l’honneur du régiment de Flandre arrivé depuis peu pour contenir d’éventuelles émeutes parisiennes.

Le Roi, la Reine hésitent à paraître à cette fête qui a lieu dans l’opéra inauguré lors de leurs mariage, en 1770. Les gardes ont alors entonné l’air de «Ô Richard, ô mon Roi» au milieu des vivats.


Le vin coule à flots et l’ambiance est assez débridée pour les deux cent six gardes attablés sur la scène.


Cette sympathie devenue si rare depuis des mois émeut tant les souverains que le Roi, la Reine et le Dauphin, même, descendent rejoindre les convives. Dans l’euphorie générale, un Garde demande la permission de placer le petit Dauphin sur l’immense table en fer-à-cheval que celui-ci parcourt de bout en bout sans renverser le moindre verre. La famille royale fait le tour de la table, dit un mot aux uns et aux autres, puis rentre dans ses appartements.

L’alcool échauffant le cœur des militaires ceux-ci redoublent d’ardeur envers leur Roi et arrachent leurs cocardes tricolores pour les fouler aux pieds et les remplacer par des cocardes blanches, symboles de la monarchie ( j’ai aussi lu que ces cocardes étaient noires, à la couleur de la Reine…).




Le 6 octobre 1789
Le Roi, sa famille et la Cour quittent Versailles pour Paris.

Au XIXe siècle
L’Opéra Royal participe aux destins successifs voulus par les différents régimes pour le Château de Versailles.

En 1837
Les galeries historiques de Louis-Philippe y sont inaugurées. Louis-Philippe est roi des Français, et puisque Versailles est un symbole, il suffit de le prendre à l’envers: le palais du Roi-Soleil devient un musée à Toutes les Gloires de la France. Malheureusement il détruit l’harmonie des couleurs si savamment étudiée de l’Opéra en le repeignant en rouge et en modifiant la loge royale.
Le 10 juin 1837
La salle de l’Opéra est inaugurée , en présence de Victor Hugo, de Balzac, de Musset, de Dumas.
En 1855
Napoléon III y donne un souper en l’honneur de la Reine Victoria.
Réception dans l’opéra royal de Versailles
Le dîner est servi entre la première et la seconde partie du bal. La table a été dressée pour quatre cents convives. Ils soupent au parterre et sur la scène, au milieu des fleurs, à la lumière des candélabres, au son d’un orchestre invisible.
Les couples impérial et royal, la princesse Mathilde et le prince Napoléon, son frère, prennent place dans la loge d’honneur, ainsi que les petits princes britanniques. Les autres loges sont remplies de spectateurs.

La décoration est particulièrement raffinée. Louis-Jacques Durameau a peint le plafond central, où il a représenté Apollon distribuant des couronnes aux Muses, et les douze petits plafonds de la colonnade où il a évoqué les amours des dieux. Leurs coloris délicats s’harmonisent avec le décor en faux marbre de la salle, où dominent le vert Campan et le sérancolin.


De 1871 à 1875
L’opéra royal accueille les parlementaires, en devenant le siège temporaire de l’Assemblée Nationale, puis du Sénat, de 1876 à 1879.
Le 13 novembre 1872
Sous la IIIe République, l’Assemblée nationale siège à l’Opéra Royal :



A l’instar d’un tympan d’église, l’opéra royal est décoré des signes du zodiac par Augustin Pajou qui a sculpté les bas-reliefs des premières loges où l’on voit, entre les profils des Muses et des Grâces sur le fond de lapis-lazuli, les figures allongées des dieux et des déesses de l’Olympe et ceux des secondes loges où des amours symbolisant les opéras les plus célèbres alternent donc avec les signes du Zodiac :







En avril 1957
Restauré au XXe siècle, l’Opéra Royal est à nouveau inauguré en présence de la Reine Elisabeth II. Pour recevoir la jeune Reine d’Angleterre, on restaure alors l’Opéra de Gabriel, on gratte le rouge de Louis-Philippe, on retrouve des fragments de faux marbre, on retisse le velours bleu, grâce à un fragment retrouvé dans la fosse du souffleur. Malheureusement durant cette restauration, on détruit les machines de scène, dont personne dans ces années-là ne pense qu’on pourra avoir un jour l’idée de les utiliser.
Le président René Coty reçoit la Reine Elisabeth II à l’Opéra Royal
Le 1er juin 1961
Le Président Kennedy et Madame, le Général de Gaulle et Madame
Les 23 et 24 octobre 1990
La réouverture de l’Opéra Royal se fait sous le haut patronage de Jack Lang, alors ministre de la Culture, de la communication et des Grands Travaux, pour un concert spectacle de La Grande Écurie et La Chambre du Roy, dirigé par Jean-Claude Malgoire et intitulé: « Si Beaumarchais m’était chanté… Mozart, Salieri et Rossini à Versailles». Le concert est organisé par la Direction du Musée et du Domaine National de Versailles et de Trianon et par le Centre de musique baroque de Versailles
Le 21 septembre 2009
Après deux ans de travaux, un concert de réouverture, suivi d’un dîner de gala dans la galerie des Glaces, a lieu.

Depuis 2009
Une saison musicale mêlant concerts, opéras et ballets y est programmée chaque année. Des concerts et spectacles sont depuis programmés régulièrement par Château de Versailles Spectacles, la filiale privée du château de Versailles qui exploite l’opéra royal ainsi que la chapelle royale.


Sources :
- Versailles – passion ; groupe FB de Christophe Duarte