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L'Histoire de Marie-AntoinetteLa Révolution

La religion face à la révolution

Les Bienheureuses Ursulines, martyres de Valenciennes

Le 23 octobre 1790

Bienheureuses Ursulines martyres de Valenciennes

En 1790, trente-deux religieuses habitaient le couvent des Ursulines de Valenciennes : conformément à leur vocation, elles se consacraient à l’éducation des jeunes filles.

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Le 18 avril 1791

La Famille Royale est empêchée de partir faire Ses Pâques à Saint-Cloud.

Le 29 novembre 1791

Décret faisant des prêtres réfractaires à la Constitution civile du clergé des “suspects”.

Le 19 décembre 1791

Le Roi oppose son veto au décret sur les prêtres insermentés.

Le 27 mai 1792

Décret sur la déportation des prêtres réfractaires.

Le 3 août 1792

Une majorité de sections de Paris demande la déchéance de Louis XVI.

Le 10 août 1792

Les Tuileries sont envahies par la foule. On craint pour la vie de la Reine. Le Roi décide de gagner l’Assemblée nationale. Il est accompagné par sa famille, Madame Élisabeth, la princesse de Lamballe, la marquise de Tourzel, ainsi que des ministres.

Le Roi est suspendu de ses fonctions.

Le 13 août 1792

La famille royale est transférée au Temple après avoir été logée temporairement aux Feuillants dans des conditions difficiles. Quatre pièces du couvent leur avaient été assignées pendant trois jours.

Le 18 août 1792

Les congrégations religieuses enseignantes sont contraintes de se disperser, les Ursulines doivent abandonner leur maison et s’exilent en Belgique, à Mons.

Le 3 septembre 1792

Assassinat de la princesse de Lamballe (1749-1792) dont la tête, fichée sur une pique, est promenée sous les fenêtres de Marie-Antoinette au Temple.

Les 2, 3, 4 et 5 septembre 1792

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Massacres dans les prisons. Les victimes sont aristocrates mais aussi des gens d’Eglise : 191 ecclésiastiques dont trois évêques y sont massacrés dans des conditions particulièrement violentes, sous la conduite du commissaire Stanislas Maillard, exécuteur des ordres du Comité de surveillance.

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Du tribunal installé dans le couvent, il jugeait et condamnait un à un tous ceux qui se présentaient devant lui « à la force ». La porte s’ouvrait et dès que les religieux qui avaient refusé de prêter serment à la constitution civile du clergé en franchissaient le seuil, ils tombaient sous les piques ou les baïonnettes. Ce massacre dura toute la nuit.

Le 21 septembre 1792

Abolition de la royauté.

Le 11 décembre 1792

Louis comparaît devant la Convention pour la première fois.

Le 26 décembre 1792

Seconde comparution de Louis XVI devant la Convention.

Du 16 au 18 janvier 1793

La Convention vote la mort du Roi. Philippe Égalité est l’un de ceux qui ont donné leur voix pour la peine capitale.

Le lundi 21 janvier 1793

Vers six heures du matin

L’abbé Henri-Edgeworth de Firmont (1745-1807), un prêtre insermenté, recommandé par Madame Élisabeth, célèbre l’ultime messe de Louis XVI.

Il utilise ce calice qui se trouve dans l’église romane de Saint-Urcize, au cœur de l’Aubrac, qui fut transmis de prêtre en prêtre. Au début du XIXème siècle , l’abbé Saint-Pée d’Amont l’offrit à un parent Pierre-Jean Ipcher, futur curé de Saint-Urcize, pour la célébration de sa première messe.

Vers dix heures et quart

Le cortège arrive place de la Révolution et s’arrête au pied de l’échafaud. Accueilli par le bourreau Charles-Henri Sanson (1739-1806) à sa descente du carrosse, le monarque désigne son confesseur à l’un des bourreaux et lui dit :

« Je vous recommande le prêtre que voici. Ayez soin qu’après ma mort il ne lui soit fait aucune insulte ».

Calme, il ôte ensuite lui-même sa redingote brune et sa cravate. À la demande de Sanson, il ouvre le col de sa chemise.

Voyant qu’on veut lui lier les mains, le Roi refuse :

« Me lier ! Non, je n’y consentirai jamais. Faites ce qui vous est commandé, mais vous ne me lierez pas, renoncez à ce projet. »

Évoquant l’exemple du Christ, l’abbé de Firmont réussit à le convaincre. Louis XVI déclare alors à ses bourreaux :

« Faites ce que vous voulez, je boirai le calice jusqu’à la lie. ».

On lui lie alors les mains dans le dos par son propre mouchoir ; un assistant de Sanson découpe grossièrement son col puis le rabat et lui coupe les cheveux. Accompagné par des roulements de tambour, le Roi, assisté de l’abbé Edgeworth, monte sur l’escalier et rejoint les cinq bourreaux (Sanson et ses quatre assistants) sur la plate-forme.

Contre toute attente, Louis XVI s’avance sur le bord gauche de l’estrade. Il fait signe aux tambours de s’arrêter et déclare d’une voix forte :

« Je meurs innocent de tous les crimes qu’on m’impute. Je pardonne aux auteurs de ma mort. Je prie Dieu que le sang que vous allez répandre ne retombe jamais sur la France. »

Il veut poursuivre mais Santerre (1752-1809) donne l’ordre de faire battre à nouveau les tambours pour couvrir sa voix. L’abbé de Firmont lui crie alors :

« Fils de Saint Louis, montez au Ciel ! »

10 heures 22 minutes

Sa planche bascule, la lunette de bois se referme sur sa tête et le bourreau Sanson actionne le couperet. Gros, un assesseur du bourreau, saisit la tête sanguinolente et la présente au peuple. Quelques Parisiens crient « Vive la Nation ! Vive la République ! Vive la liberté ! »

Au printemps 1793

Les troupes autrichiennes occupent Valenciennes. Les Religieuses reviennent alors dans leur couvent, rouvrent leurs classes et reprennent leur apostolat auprès de la jeunesse de la ville.

Cette situation dure plus d’un an.

Le 16 octobre 1793

Exécution de Marie-Antoinette.

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Le 10 mai 1794

Exécution de Madame Élisabeth, la sœur de Louis XVI.

Elle encourage ses compagnons à la mort, à cette dure fatalité, elle rassure, elle écoute, elle conseille … en un mot elle est le pilier psychologique de cette fournée pour l’échafaud.

C’est son médecin et ami, Dassy, qui en la voyant dans la charrette parlera d’ange qu’on mène à l’échafaud… pour tout dire personne ne savait qu’elle allait mourir et je le répète un silence s’imposait lorsque la charrette passait. Les gens qui crient, en reconnaissant la condamnée se taisent car ils sont consternés.

« Le peuple l’admire et ne l’insulte point« …

Moelle

Madame Élisabeth récitera à haute voix le De Profundis, Calixte de Montmorin criant « Vive le Roi » à chaque cris de Vive la république… suivi en cela par de jeunes co condamnés domestiques. En tout cas chaque condamné s’inclinera devant la princesse qui donne le baiser de paix à chacune des dames gravissant l’échafaud…

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On note le silence de la foule durant sa montée des marches et sa mort… même pas de tambours le temps semble s’être arrêté… Tandis qu’on l’attache sur la planche , son fichu de mousseline glisse, découvrant ses épaules.

« Au nom de la pudeur, couvrez-moi. » demande-t-elle au bourreau.

Le capitaine Macé devant donner le signal exécution tombe paralysé et en transe… et le peuple quittera la place en silence…

La légende veut qu’une odeur de roses se dégageait après que le couperet avait séparé la tête du corps de Madame Élisabeth. Légende répandue sans nul doute pour que Madame Élisabeth soit classée rapidement parmi les Saintes Martyres de la Religion…

Le 28 juillet 1794

Exécution de Robespierre (1758-1794) et de ses complices.

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On parle de la fin de la « Terreur »…

En août 1794

L’armée autrichienne doit abandonner la ville qui est investie par les troupes révolutionnaires.

Les “patriotes” valenciennois s’empressent d’incarcérer plus d’un millier de personnes, considérées comme ennemies de la république et accusées selon la terminologie en vogue d’être des “aristocrates” et des “fanatiques“

Parmi elles, dix religieuses Ursulines et une ancienne Clarisse qui avait rejoint la communauté des Ursulines parce que son monastère était supprimé:

Le 3 septembre 1794

Elles sont arrêtées et emprisonnées… dans leur propre couvent !

Notons au passage que la tête de Robespierre était tombée depuis déjà plusieurs semaines et que les livres d’histoire nous enseignent que depuis lors la “Terreur” était terminée…

Néanmoins, quelques jours après, les habitants de la place d’armes voient se dresser une guillotine à l’endroit traditionnel des exécutions capitales, soit, à quelques mètres près, entre l’entrée de la rue de Paris et celle de la ruelle Burianne.

Les Ursulines sont tenues au courant.

Sœur Anne-Marie Erraux avoue avoir une grande frayeur à se présenter devant le bourreau si cela doit se produire.

La Mère Supérieure lui rétorque:

Je passerai devant vous pour vous montrer l’exemple

Le 13 octobre 1794

Sept personnes (dont trois prêtres) sont condamnées à mort.

Le 15 octobre 1794

Sept autres prêtres sont guillotinés.

Le 17 octobre 1794

Cinq Ursulines et trois prêtres comparaissent devant le tribunal.

Mère Clotilde a donné ordre à ses Sœurs de déclarer qu’elles n’ont pas émigré, puisqu’elles sont allées à Mons avec un laisser-passer en règle et qu’elles ne sont rentrées que pour rendre service aux habitants qui leur ont demandé de reprendre l’instruction de leurs enfants.

Elles s’en tiennent à cette défense face au président qui les interroge. Puisqu’elles sont sorties du territoire avec des papiers en règle, que peut-on encore leur reprocher?

Rien … et le tribunal ne peut que les relâcher. Mais la “justice” révolutionnaire ne voit pas les choses de la même façon et, surtout, elle ne peut admettre que les Ursulines ont repris leur vie cloîtrée et réorganisé l’enseignement catholique dans une ville occupée par les Autrichiens.

Le Tribunal veut donc leur mort ; aussi rédige-t-il une sentence où l’injuste se mêle à l’infâme:

Les susnommées se sont rendues coupables du crime d’émigration en abandonnant, de leur propre et entière volonté, le territoire de la République. Au mépris des lois elles y sont revenues exercer, sous la protection de l’ennemi, des fonctions qui leur avaient été interdites. Nous avons jugé à l’unanimité qu’elles ont encouru la peine de mort prononcée par les décrets des 23 et 25 octobre 1792“.

On peut imaginer l’émotion qui étreint les cinq Ursulines en retrouvant leurs sœurs dans la prison et en leur apprenant la condamnation dont elles viennent d’être frappées.

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L’exécution a lieu le même jour. Simplement vêtues d’un jupon et d’une chemise, les cheveux coupés courts pour faciliter le travail du couperet, elles s’avancent vers la guillotine en priant à haute voix avec une dignité et un calme qui impressionnent tous les spectateurs.

A leur vue, la foule ne profère ni cri de mort ni insulte.

Des témoins déclarent ensuite avoir vu des gens pleurer, d’autres disent avoir entendu ces paroles d’une religieuse à ses compagnes :

Courage, mes Sœurs, nous allons au ciel!

Les cinq autres Ursulines et la Clarisse ne doutent point du sort qui les attend. Mère Clotilde peut faire passer à l’une de ses nièces une lettre, conservée depuis lors avec piété par sa famille, dans laquelle elle exprime les sentiments qui l’animent à l’approche de la mort.

Elle y dit notamment que le moment lui tarde de verser son sang pour sa Foi et ajoute:

Prenez part à mon bonheur!

L’image contient peut-être : ciel, nuage et plein air

Le 23 octobre 1794

Elles sont convoquées devant la Commission militaire. Même interrogatoire, mêmes réponses, même sentence.

La supérieure a beau vouloir tout prendre sur elle, les juges demeurent implacables.

Elles sont également exécutées le jour même.

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Mère Clotilde déclare aux soldats de l’escorte :

“Citoyens, nous vous sommes fort obligées, ce jour est le plus beau de notre vie!“

Elle monte la première sur l’échafaud, en chantant le Magnificat, et montre, en ce suprême instant, toute la force d’âme dont elle a donné tant de preuves durant sa vie.

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Les corps des victimes sont transportés au cimetière Saint-Roch, récemment créé, mais on n’a jamais pu retrouver le lieu exact de leur inhumation.

Le 13 juin 1920

Les onze religieuses martyrisées seront béatifiées par le pape Benoît XV.

Voici les noms de ces femmes héroïques:

– Mère Clotilde-Joseph Paillot, guillotinée à l’âge de 55 ans

– Sœur Ursule Bourla, 48 ans

– Sœur Cordule Barré, 44 ans

– Sœur Augustine Déjardins, 34 ans

– Sœur Marie-Louise Ducrez, 38 ans

– Sœur Anne-Marie Erraux, 32 ans

– Sœur Françoise Lacroix, 41 ans

– Sœur Scholastique Leroux, 43 ans

– Sœur Laurentine Prin, 47 ans

– Sœur Nathalie Vanot, 66 ans

– Sœur Joséphine Leroux, Clarisse, âgée de 47 ans.

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Article inspiré par Le journal du “Mesnil-Marie”
ou la chronique d’une fondation, rédigée par le Maître Chat Lully

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